tag:blogger.com,1999:blog-9104888315844261699.post8531655393961321163..comments2024-01-24T03:31:58.713+01:00Comments on Projet relationnel: Populisme. Tout en un… Chris-tophe Engelshttp://www.blogger.com/profile/09164469489882131033noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-9104888315844261699.post-34224661926558955302013-05-31T15:43:19.146+02:002013-05-31T15:43:19.146+02:00./...
On peut observer ce même mouvement de réc..../...<br /><br /><br /><br />On peut observer ce même mouvement de réconciliation entre raisonnable et rationnel dans les travaux de Sen. D’une part, du côté rationnel, se trouve le choix d’un individu quant à la vie qu’il souhaite mener. Dans l'approche par les capabilités, la vie que l’on a choisi de mener représente un point dans l'espace des modes de fonctionnement. Sen définit un mode de fonctionnement de la façon suivante : « un mode de fonctionnement est une réalisation de la personne : ce qu’elle parvient à faire ou à être » (Sen [1985]). La capabilité correspond alors aux différents points de l'espace des modes de fonctionnement que la personne peut atteindre en fonction de la société dans laquelle elle vit, de ses ressources financières et de ses talents et handicaps. On voit donc que la capabilité représente les différents choix de vie qui s’offrent à un individu et parmi lesquels il peut choisir librement selon sa conception particulière du bien. D’autre part, du côté raisonnable – ou éthique -, on trouve la manière spécifique dont Sen définit la démocratie en tant que « gouvernement par la discussion ». Pour Sen, la démocratie ne saurait en aucun cas être réduite à sa composante représentative ou à la question du scrutin (Sen [2009]), mais comprend beaucoup d'autres éléments tels que la protection des droits et des libertés individuelles, la liberté de la presse et la participation effective de chacun, y compris des plus défavorisés, au débat public. En d'autres termes, l'idée de démocratie pour Sen est forcément liée au raisonnement public, à la délibération suivant en cela la vision de la philosophie politique contemporaine en particulier promue par Rawls et Habermas. Comme pour le « spectateur impartial » smithien, le raisonnement public tel que conçu par Sen permet aux individus de réviser leurs préférences immédiates ; il permet, en dernière instance, la (ré-)conciliation entre raisonnable et rationnel, entre éthique et économie.<br /><br />Herrade Igersheim-Chauvet, PEGE, Université de Strasbourg<br /><br />http://ethique-alsace.unistra.fr/uploads/media/64_Lettre_CEERE_Juin_2013.pdfAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-9104888315844261699.post-21533614715886944812013-05-31T15:43:03.056+02:002013-05-31T15:43:03.056+02:00(Ré-)concilier éthique et économie
Oui, si l’on e...(Ré-)concilier éthique et économie<br /><br />Oui, si l’on en croit John Maynard Keynes dans la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, lorsqu’il affirme que « les hommes d’action, qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales, sont d’ordinaire les esclaves de quelque économiste passé » (Keynes [1936]), un tel projet de conciliation entre éthique et économie est envisageable, encore faut-il pouvoir en convaincre lesdits hommes d’action – politiciens ou hommes d’affaires -, qui semblent parfois osciller entre fatalisme et cynisme. Or, un tel projet est non seulement envisageable, il a aussi été envisagé par nombre de grands économistes, dans le passé ou dans le présent, au premier rang desquels apparaissent deux figures incontournables : Adam Smith, père de l’économie politique et inventeur génial de la théorie de la main invisible, et Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998 et fondateur de la célèbre approche par les capabilités.<br /><br />Dans la Théorie des Sentiments Moraux, Smith définit le « spectateur impartial » comme « celui qui réside au-dedans du cœur, (…) l’homme intérieur, (…) [le] grand juge et arbitre de notre conduite » (Smith [1759]). On peut souligner ici avec raison la proximité des positions éthiques de Smith et de Kant. En effet, l’expression « spectateur raisonnable en même temps qu’impartial » (Kant [1785]) dont fait usage Kant dès le début de la Fondation à la métaphysique des mœurs provient vraisemblablement de Smith dans la mesure où nous savons que Kant a lu la Théorie des sentiments moraux avant la rédaction de la Fondation. Le sujet moral smithien est doté de cette aptitude à se mettre à la place de l’autre – non pas seulement à la place de l’autre de l’environnement immédiat, mais de l’autre lointain, étranger, « indifférent » à ses désirs, à sa conception particulière du bien, à son rationnel- pour juger son propre comportement. L’irruption d’un « spectateur impartial » et raisonnable dans notre monde clos nous permet de nous ouvrir au reste du monde, elle nous permet d’examiner nos convictions locales et provinciales. En un mot, elle permet une réconciliation entre le rationnel – que l’on associe classiquement au comportement économique – et le raisonnable – qui invite à une révision de nos préférences immédiates sur la base de considérations éthiques.<br /><br />./...Anonymousnoreply@blogger.com