Lettre ouverte, oui.
Mais aussi lettre au picrate.
Mais aussi lettre au picrate.
Le Collectif 
des Associations Citoyennes 
résiste et signe. 
En faisant part de ses griefs 
au Premier ministre français,  
Jean-Marc Ayrault.
Qu'il s'agisse de dénoncer le caractère illusoire 
des récentes 
annonces d’austérité budgétaire.
Ou de fustiger le risque induit 
d'un vaste plan social associatif...   
Le Collectif des Associations Citoyennes a envoyé le 9 juillet une lettre ouverte au Premier ministre après l'annonce faite par le gouvernement de 14 milliards d'euros d'économie à réaliser en 2014 et 2015.
Les associations sont directement 
visées par ces restrictions budgétaires, qui ne peuvent que se traduire par 
l’abandon de nombreuses subventions pour des actions ne relevant pas des 
compétences obligatoires des collectivités. 
Cela se traduirait, si ces mesures sont 
appliquées, par un énorme «plan social» plus important encore 
que ceux qui touchent l'industrie et les services, d’ampleur équivalente à 
celles des reconversions industrielles des années 80.
La lettre montre le caractère illusoire des économies 
réalisées, en prenant l'exemple d'un salarié associatif subventionné à 50 % 
que les moindres rentrées sociales et les allocations-chômage supplémentaires 
représentent près de 2 fois l'économie apparente réalisée, sans compter les effets indirects de ces mesures: 
. multiplication des souffrances sociales et des vies brisées, 
. effets négatifs 
directs sur l'économie et l'équilibre des territoires, 
. destruction de projets 
associatifs patiemment construits, nécessaires à la société, intelligemment 
conduits, 
. perte de l’immense engagement bénévole assuré par les associations 
citoyennes.  
Vous trouverez le 
texte intégral de cette lettre en encadré. 
Les associations citoyennes refusent d'être 
considérées comme la variable d'ajustement de tout plan de rigueur et se préparent à manifester ce refus durant la semaine du 14 
au 22 septembre, partout en France, tout en affirmant le caractère 
indispensable de leur rôle pour sortir de la crise et inventer des solutions 
pour l'avenir.
D'ores et déjà, 25 territoires préparent cette 
mobilisation, qui devrait culminer le 21 et 22 septembre par un pique nique 
géant, à caractère festif, culturel et revendicatif dans des lieux 
symboliques.
Collectif des Associations Citoyennes
Collectif des Associations Citoyennes
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter:  
Didier 
Minot au 0(033)6 08 18 48 
96  
ou Isabelle Boyer au 0(033)6 99 39 91 
67 
Pour 
tout savoir sur le Collectif des Associations Citoyennes  
15 avenue 
 Robert 
Fleury 
78 220 Viroflay 
Tél. 0(033)1 30 24 07 73 

Le 
9 juillet 2013
 
Lettre ouverte à 
Monsieur 
Jean-Marc Ayrault, 
Premier ministre, 
sous couvert de 
Mme 
Valérie Fourneyron, 
Ministre de la jeunesse, 
des sports, 
de l'éducation 
populaire 
et de la vie associative
90 avenue de France
75 013 Paris
Monsieur le Premier ministre,
Le gouvernement vient d'annoncer 14 milliards d'euros d'économies à réaliser en 2014. Les associations sont directement visées par ces restrictions budgétaires qui font courir un énorme risque sur l'apport financier qu'elles reçoivent sous forme de subventions publiques. En effet, tous les ministères sont touchés par l’austérité, et les restrictions des dotations de l'État aux collectivités territoriales sont telles qu'elles ne peuvent qu'amener ces dernières à concentrer leurs ressources sur les dépenses contraintes, au détriment de la vie associative et de la démocratie.
Pour la très grande majorité des associations, 
les collectivités territoriales sont devenues les principaux soutiens publics. 
Or, dans les départements, les dépenses incompressibles sont en accroissement 
rapide et, pour une part, en corrélation directe avec l'accroissement du 
chômage, lui-même en partie le résultat des politiques de rigueur. Les 
départements ne disposent plus du même levier fiscal, avec seulement 19 % de la 
taxe sur le foncier bâti, et sont devenus plus dépendants de l'État. Les régions 
se trouvent également dans une situation très difficile, comme viennent de le 
souligner le 3 juillet les présidents de région. L'accroissement de leurs 
compétences risque de les amener à recentrer leur action sur l'économie et la 
formation professionnelle, au détriment des investissements et du secteur 
associatif. Les communes sont également très touchées, et risquent de perdre 
toute marge de manœuvre en 2015.
 
Cette situation, conjuguée avec 
l'accroissement des besoins, ne peut que se traduire par un abandon des 
subventions pour les actions ne relevant pas des compétences obligatoires des 
collectivités, avec des différences très importantes selon les situations 
locales, les politiques suivies et les secteurs. Cela concerne la culture, 
l’éducation populaire, l'environnement, le sport, la politique de la ville, la 
défense des droits..., c'est-à-dire les actions déterminantes les plus porteuses 
des valeurs fondamentales de la vie associative et de l'avenir de notre 
démocratie.
 
Comme vous le savez, bien que les 
associations ne soient pas subventionnées à 100 %, mais en moyenne à 50 % 
seulement (le reste de leurs ressources étant principalement apporté par leurs 
membres sous forme de cotisations ou de rémunération des services rendus), dans 
bien des cas les subventions publiques sont nécessaires à la survie de leurs 
actions et leur disparition se traduirait par une perte beaucoup plus importante 
d'activités d'intérêt général, avec un effet multiplicateur de l'ordre de 1 à 
3.
Pour celles des associations qui emploient 
des personnels permanents, ce serait une véritable catastrophe qui se 
traduirait, sur le territoire national, par un énorme «plan 
social» plus important encore que ceux qui touchent l'industrie et les 
services, d’ampleur équivalente à celle des reconversions industrielles des 
années 80. Des dizaines de milliers d'emplois seraient supprimés, sans aucune 
compensation. Partout, des dizaines de milliers de petits liens fragiles 
constituant le tissu social risqueraient d’être rompus. Leur destruction 
contribuerait directement au renforcement de la désespérance par rapport à la 
démocratie, notamment dans les zones rurales et les quartiers, comme le 
montreraient certainement les prochaines élections si rien n’était fait pour y 
porter remède.
 
En outre, l'économie réalisée par 
l'Etat à cette occasion ne serait qu'illusion: combien de dépenses nouvelles généreraient 
les 14 milliards d'économies annoncés ?
A titre d'exemple, un salarié 
associatif, rémunéré 1,2 fois le SMIC pour un emploi non aidé, de plus de 3 ans 
d’ancienneté, reçoit 15 600 € de salaire net annuel. Il verse, avec son 
employeur, 12 800 € de cotisations sociales (soit 28 400 € de salaires et 
cotisations sociales). Si la subvention reçue par l’association est de 50%, 
« l’économie » générée par sa suppression serait de 14 200 €. Si ce 
salarié se retrouve au chômage, le coût pour l'assurance-chômage sera de 
20 000 € (salaire brut) x 57,4 % = 11 400 € par an pendant 2 ans. Au total, 
cette décision produit dès la 1ère année 12 800 € de moindres 
rentrées sociales et 11 400 € d'allocations-chômage supplémentaires. Cela 
représente un coût public total de 24 200 €, pour une économie de 
14 200 €, c'est-à-dire presque 
2 fois «l'économie» apparente réalisée. Voilà pourquoi l'annonce faite par le gouvernement, si 
elle était mise en œuvre, ne pourrait que creuser encore plus le déficit 
public, comme le montrent par ailleurs les exemples de
 la Grèce, des pays de l'Europe 
du Sud ou de l’Irlande qui se sont engagés dans des politiques de rigueur 
comparables.
En outre, cette approche purement 
comptable doit être complétée par la prise en compte des effets indirects de ces mesures. Les 
suppressions d'emplois induites par ces fausses «économies» budgétaires se 
traduisent par une multiplication des 
souffrances sociales et des vies brisées dont les conséquences ne sont pas 
mesurables. Elles ont aussi des effets négatifs directs sur l'économie et 
l'équilibre des territoires. Elles risquent enfin d'aboutir à la destruction de 
projets associatifs patiemment construits, nécessaires à la société, 
intelligemment conduits, et à la perte de l’immense engagement bénévole assuré 
par les associations citoyennes. Ce bénévolat est créateur de richesses, 
directes et indirectes. Il est créateur de citoyenneté, de lien social, 
d'enrichissement culturel et d’éducation à la citoyenneté. 
La décision annoncée ne peut 
s'expliquer que par le cloisonnement des 
objectifs fixés à chacune des administrations. Au sein du gouvernement, qui 
a en charge la globalité des choses, c'est au Premier ministre qu'il revient de 
se préoccuper des conséquences sociales, culturelles et politiques de telles 
décisions.
 
Pour leur part, les associations citoyennes refusent d'être 
considérées comme la variable d'ajustement de tout plan de rigueur. Aussi, 
se préparent-elles à manifester ce 
refus durant la semaine du 14 au 22 septembre, tout en affirmant le 
caractère indispensable de leur rôle pour sortir de la crise et inventer des 
solutions pour l'avenir.
En vous remerciant par avance de la prise en considération de la réalité associative qui constitue, par son engagement citoyen, un apport essentiel dans le renforcement du tissu social de notre pays, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, à l'assurance de notre haute considération.
Pour le collectif des associations citoyennes,
Jean 
Claude BOUAL, 
Marie Dominique CALÇA,
Yves GUERRE,
Christophe MORVAN,
Didier MINOT,
Nicole PICQUART,
Daniel ROYER,
Colette SPIRE,
Alain TREDEZ,
Bernard VACHERON
Marie Dominique CALÇA,
Yves GUERRE,
Christophe MORVAN,
Didier MINOT,
Nicole PICQUART,
Daniel ROYER,
Colette SPIRE,
Alain TREDEZ,
Bernard VACHERON


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