samedi 26 juin 2010

Actu. Greenpeace... financier !


Pas inintéressant du tout,
le projet récemment dévoilé
par vingt-deux députés européens,
dont les Belges Philippe Lambert (Ecolo)
et Dirk Sterckx (VLD).
Il s'agit de mettre sur pied
une ou plusieurs organisation(s) non-gouvernementale(s)
susceptible(s) de faire contre-poids
à l'énorme puissance des lobbys du secteur financier.
Une sorte de «Greenpeace de la finance» en quelque sorte...

En attendant de battre le rappel de la société civile (ONG, universitaires, think-tanks, syndicats...), le groupe tente de rassembler les signatures d'un maximum de parlementaires, européens et nationaux.
Objectif: se donner les moyens de s'appuyer, à terme, sur une contre-expertise digne de ce nom. A savoir une contre-expertise fiabilisée et crédibilisée par le recours à des personnes qui pourront se prévaloir d'une solide expérience professionnelle dans le secteur des marchés financiers.
A toutes fins utiles, voici le texte de cet appel.
«Nous, élus européens en charge de réglementer les marchés financiers et les banques, constatons tous les jours la pression exercée par l'industrie financière et bancaire pour influencer les lois qui la régissent. Il n'est pas anormal que ces entreprises fassent entendre leur point de vue et discutent régulièrement avec les législateurs. Mais l'asymétrie entre la puissance de ce lobbying et l'absence de contre-expertise nous semble un danger pour la démocratie. Le lobbying des uns doit en effet être contrebalancé par celui des autres. En matière environnementale et de santé publique, en face des industriels, les organisations non gouvernementales (ONG) ont développé une véritable contre-expertise. Il en est de même en matière sociale entre les organisations patronales et syndicales. Cette confrontation permet aux élus d'entendre des arguments contradictoires. En matière financière, ce n'est pas le cas. Ni les syndicats de salariés, ni les ONG n'ont développé d'expertise capable de rivaliser avec celle des banques. Il n'existe donc pas aujourd'hui de contre-pouvoir suffisant dans la société civile. Cette asymétrie constitue à nos yeux un danger pour la qualité des lois, et pour la démocratie.
Car cette asymétrie s'inscrit dans un contexte de forte proximité des élites politiques et financières. Aux Etats-Unis les liens entre Goldman Sachs et l'administration fédérale sont connus. Mais en Europe cette proximité n'est pas moindre. Elle contribue à renforcer la prise en compte des arguments de l'industrie financière de manière unilatérale et constitue un frein certain à la capacité du personnel politique à prendre des décisions en toute indépendance. Or, l'absence de réponse politique adéquate à la crise du système financier peut nourrir toute forme de populisme, basé davantage sur l'émotion que sur la raison.
En tant qu'élus européens en charge de la réglementation financière et bancaire nous appelons donc la société civile (ONGs, syndicats, universitaires, think-tanks...) à s'organiser pour créer une (ou plusieurs) organisation non gouvernementale capable(s) de développer une contre expertise sur les activités menées sur les marchés financiers par les principaux opérateurs (banques, compagnies d'assurances, hedge funds, etc…) et de faire connaitre de manière efficace cette analyse aux medias. En tant qu'élus issus de plusieurs familles politiques nous pouvons diverger sur les mesures à prendre. Mais nous convergeons pour alerter l'opinion sur ce risque pour la qualité de la démocratie.
Nous invitons l'ensemble des parlementaires européens et nationaux à rejoindre notre appel.» (1)(2)

Christophe Engels

(1) Ce texte, tout comme la liste complète de ses signataires, est disponible sur
www.finance-watch.org
(2) En cas de difficulté technique, vos commentaires peuvent également être envoyés (avec ou sans signature nominale et/ou adresse électronique) à engels_chr@yahoo.fr. Ils seront publiés sur ce blog dès que possible.

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