vendredi 8 février 2019

Youth for Climate. Ours polaire et humour potache


Amis 
des courants de pensée 
et modes de vie 
émergents, 
êtes-vous plutôt 
«fin du mois 
ou «fin du monde?
En France, 
c'est la fin du mois 
qui, pour l'heure, 
tient la corde, 
avec les Gilets jaunes
En Belgique, 
c'est la fin du monde, 
Billet d'humeur
Ou histoire 
d'un ours polaire
sur la banquise 
d'un humour potache... 



























Dans le «plat pays», ils étaient encore vingt mille jeunes, ce jeudi 7 février 2019, à manifester pour le climat.
Dix mille à Louvain.
Cinq mille à Bruxelles.
Cinq mille, encore, ailleurs, de Liège à Mons en passant par Anvers, Courtrai, Hasselt, Liège ou Herve. 
N'y tenant plus, l'auteur de ces lignes s'en est allé voir dans la double capitale, du pays et de l'Europe. 
Et il est tombé nez à nez avec un... ours polaire.

Comediante

Ours polaire?
Oui.
Une petite jeune fille, en fait, joliment déguisée et flanquée, à hauteur de l'oreille, de l'esquisse d'un personnage à ce point désespéré qu'il en est à se tenir sur la tempe une funeste... poignée de pompe à essence.
Humour potache.
Tout à l'avenant de l'atmosphère qui préside à cette manifestation bon enfant.
Les slogans en témoignent à qui mieux mieux...
«Quand c'est fondu, c'est foutu».
«Ainsi fond, fond, fond notre belle petite planète».
«Désolé maman, la planète m'attend».
«Nous vivons la sixième extinction de masse. 
La cinquième, c'étaient les dinosaures».
«No time to fake».
«Vade retro, CO2».
Ou alors un «Ca urge!» illustré du Premier ministre local, Charles Michel, dont la fameuse antienne «Jobs, jobs, jobs!» se retrouve opportunément détournée en «Cop, Cop, Cop!».
C'est drôle.
Pétillant.
Rafraîchissant.
Jusqu'au facétieux «Si des demoiselles veulent m'aider à sauver le climat, voici mon insta...»
Voire jusqu'au grivois «Le climat est plus chaud que mon mec».
Ou même jusqu'à l'incestueux «Arrête de niquer ta mer».


Tragediante

La tragédie vous attire davantage?
Il suffit de demander...
«Réveillez-vous, indignez-vous, engagez-vous».
«Vous le voyez, mais vous ne faites rien: la terre pleure, le monde s'éteint».
Tiens, voilà la statue de la liberté, venue nous assurer que «War kills climate». 
Ou un (autre) ours blanc, en deux dimensions celui-ci, qui nous met en garde: «You are endangered too». 

Chaud devant!

Les policiers surveillent, paisibles, parfois goguenards.
L'hélicoptère survole, en toute sérénité.
Les motards veillent, sans inquiétude. 
Pas un sursaut, pas même un cil qui bouge alors que surgit une clameur stridente...
«On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat!». 
En marge du cortège, des quidams passent leurs chemins.
D'autres observent, incrédules.
A moins qu'ils ne sourient.
Ou qu'ils ne s'enthousiasment, parfois.
Ici, un badaud immortalise de son smartphone deux jeunes manifestantes, fières comme Artaban.
Là-bas, au deuxième étage d'un immeuble adjacent, des riverains agitent les bras et manifestent leur approbation. 
Parti de la gare du Nord, le cortège achève son périple à proximité de celle du Midi.
Un petit avant-dernier pour la route?
«Tous ensemble, tous ensemble...»
Un tambour prend le relais.
Il scande le rythme de «Ce n'est qu'un début, continuons le...».
«Climat!».
L'assistance vient de ponctuer dans un hurlement assourdissant.

A suivre

La fin se profile.
Non sans quelques digestifs verbaux.
Celui d'un jeune homme et d'une jeune femme, qui s'expriment en français...
Succès assuré!
Mais déjà une autre oratrice reprend le flambeau, en néerlandais cette fois...
«Nous sommes fiers de représenter l'Humanité». 
Le sonomètre résiste de justesse.
Mais pas pour longtemps...
«Merci beaucoup!
On vous attend la semaine prochaine...»
Aïe, aïe, aïe!
Le volume de la réponse, affirmative bien sûr, atteint un volume qui met à rude épreuve la stabilité des murs du quartier.

«Et toi tu veux faire quoi, plus tard? Moi, vivre!»

Un trajet de tram plus loin, je retrouve l'ours polaire.
Avec deux (autres) jeunes filles dont quelque chose me dit qu'elles reviennent, elles aussi, de la marche.
Le libellé du panneau transporté par l'une d'elles peut-être: «Marche (pour le climat) ou crève». 
Ou alors son cri de triomphe, le nez sur le smartphone...
«Ouaiiiiis! Cinq-cents likes en plus...»
Dans le (deuxième) tram, une femme s'approche...
«Bravo, les jeunes!
On compte sur vous, hein!»
L'ours polaire sourit jusqu'aux oreilles.
Mais entre-temps, un badaud, pas très futé, se risque...
«Vous êtes un chien?»
L'homme tient le crachoir comme pas deux.
«Moi aussi, j'ai pas mal de problèmes...»
Les jeunes filles écoutent poliment, sans arriver à en placer une.
L'une descend à un premier arrêt.
L'autre à un deuxième, d'où elle s'en va prendre son train.
La troisième un peu plus loin. 
«Je m'arrête ici. 
Au revoir, Monsieur.»
La vie continue.
La vie d'après la manif'.
La vie, aussi, d'avant la catastrophe?
Peut-être.
Mais le cas échéant, ce ne sera pas la faute de cette jeunesse-là.
Dynamique.
Vivifiante.
Revigorante.



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