mercredi 26 février 2014

Courants de pensée et mode de vie émergents (17) Nouvelle militance. L'émancipation, concrètement

 
change ta rue»,
écrivait déjà Bertolt Brecht.
Mouvements émergents
et nouvelles modalités de l'engagement «politique»
s'inscrivent dans la même dynamique.
En valorisant l'émancipation.
Et en célébrant la concrétude.


Penser globalement?
Peut-être.
Agir localement?
Sûrement.
Tel est le leitmotiv de la nouvelle militance.
Qui s'inscrit dans l'air du temps.
«Le "vieux" modèle culturel de la modernité rationaliste, fondé sur les croyances dans le progrès et sur l’attachement à la raison, au devoir, à l’égalité, à la nation, est en train de céder rapidement la place à un nouveau modèle, celui d’une modernité subjectiviste, fondé sur la croyance au droit des individus d’être sujets et acteurs de leur vie, observe l'anthropologue belge Jean-Claude Mullens.
On observe (...) de manière diffuse la montée d’une certaine disqualification à l’égard du monde politique, des élites, et du "système" en général. 
Pour s’en convaincre, on peut relever l’augmentation constante dans les enquêtes d’opinion de la défiance des citoyens à l’égard des responsables politiques, des médias, des banques, des entreprises privées, et même du capitalisme.» (1)
 
Vers un engagement consistant, ici et maintenant 
  
Pour la philologue belge Marjo Hansotte (2), l'apparition de nouvelles formes d'engagement «politique» marquerait en effet l'éclosion d’une nouvelle subjectivité.
Qui révélerait l’absence de modèle...
«Cette absence de modèle permet, à travers la multiplication de groupes militants et d’expériences alternatives, de penser la radicalité politique contre un programme complet et fini.» (3)
Relativise-t-on ou décourage-t-on souvent l’engagement citoyen au nom de la complexité?
Peu importe...
Le nouveau militant ne se formaliserait pas de ce type d'accusation.
Mieux: il assumerait pleinement son incomplétude et sa finitude... 
«Il ne faut pas chercher à vouloir atteindre le complet, à vouloir ordonner la complexité et la multiplicité des situations; par contre, il est indispensable de  mener des actions consistantes dans une situation incarnée.» (4)
L'objectif, dorénavant?
Développer une puissance citoyenne, c’est-à-dire un contre-pouvoir, en imposant de nouvelles tendances dans la complexité du monde sans s'illusionner sur les vaines chimères d'une hypothétique possibilité de l’ordonner complètement.

Vers une intelligence collective, 
pour nous tous et pour demain

Les mouvements sociaux en  émergence renouvelleraient donc ce qu’on entend par «politique». 
«La politique devient une dimension de la vie dont le centre et le moteur ne sont pas d’abord les Etats; ce sont d’abord les citoyens, à travers l’élaboration d’une intelligence collective, reposant sur la légitimité de leurs visées (le Nous Tous et le devenir) et la validité collective de leurs démarches.» (5)
Ce que l'on veut défendre en fonction d'un parti ou d'une corporation? 
Là ne serait plus la question. 
Qui se serait reportée, aujourd'hui, sur le fait «d'accueillir ce qui survient.» (6)
Et ce dans le respect des autres.
De tous les autres.
Ceux d'ici.
Mais également ceux de là-bas. 
Et aussi ceux de demain. (7)

(A suivre) 

Christophe Engels

(1) Mullens Jean-Claude, Comment articuler individuel et collectif en vue du changement social, www.iteco.be/Presentation,565.
(2) Docteure en Philosophie et Lettres, Majo Hansotte est l’auteure d’une thèse sur l’espace public  contemporain (Université de Liège), d’un ouvrage intitulé «Les intelligences  citoyennes» (De Boeck 2è édition 2005), et de plusieurs plaquettes  méthodologiques en lien avec des préoccupations de terrain.   Elle dirige une collection portant le même titre que son ouvrage «Les intelligences  citoyennes» destinée à accueillir des démarches concrètes de citoyenneté ou des  réflexions théoriques soutenant le travail militant.  Depuis de nombreuses années, elle a en charge la formation d’acteurs engagés  dans les mouvements sociaux et associatifs, dans le développement territorial et  l’éducation populaire. Elle est également chargée par la Communauté française de  Belgique d’une mission portant sur la participation citoyenne en Wallonie et à  Bruxelles, en lien avec l’Europe et la francophonie. Dans ce cadre, elle collabore de  manière privilégiée avec le Bureau International jeunesse.
(3) Hansotte Majo, Par où passe le devenir? Mouvements émergents et nouvelles modalités de l'engagement politique, Etopia, 2007, www.etopia.be/IMG/pdf/hansotte.pdf, p.3.
(4) Hansotte Majo, idem p.6.
(5) Hansotte Majo, idem, Etopia, 2007, p.7 (d'après Hansotte M., Les intelligences citoyennes, de Boek, 2005 et Rancière J., La Mésentente. Politique et Philosophie, Galilée, 1995).
(6) Hansotte Majo, idem, pp.7-8 (d'après Hansotte M., idem, et Rancière J., idem).
(7) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une longue série de messages consacrés à une réflexion approfondie sur les courants de pensée et modes de vie émergents,
. (d'ici plusieurs semaines,) une enquête sur l'immigration...


2 commentaires:

  1. Belgique

    Atelier Forum au Bénin – 27/02 soirée d’infos
    24 février 2014.

    L’Atelier-Forum est un projet de rencontres interculturelles se tenant chaque été (juillet) au Bénin depuis 2010, avec différents partenaires locaux. Il s’adresse aux ‘acteurs’ du Nord et du Sud, désirant échanger leurs expériences et leurs idées sur les enjeux de la souveraineté alimentaire. L’esprit du projet est identique à celui qui anime les forums sociaux : le renforcement de communautés géographiquement éloignées mais qui affrontent des enjeux communs.

    Il ne s’agit pas d’un projet « clé sur porte » mais d’un projet à construire : agroécologie, biodiversité, souveraineté alimentaire, interculturalité… Tels sont les thèmes sur lesquels se sont basés les précédents échanges. afrique

    Le programme de l’Atelier-forum : ce sont des modules de formation en Belgique -relations Nord-Sud, agriculture paysanne, souveraineté alimentaire- (mai-juin); 3 semaines d’immersion au Bénin; un week-end ‘alternatives’ au retour.

    Au Bénin : 21 jours sur place, soit : 2 semaines en milieu rural à Djougou aux côtés d’agriculteurs paysans ; 1 semaine en milieu urbain à Cotonou avec différents partenaires ;
 3 journées de discussions ouvertes, ayant pour but des échanges d’expériences sur les enjeux de la souveraineté alimentaire. Ces journées rassemblent les volontaires de Quinoa, les partenaires béninois impliqués dans l’accueil des volontaires en milieu rural mais aussi, et selon les contextes, des membres d’administrations et des communautés locales ; 
Plusieurs journées de rencontres d’acteurs locaux qui agissent en faveur de la biodiversité et d’une agriculture durable.
    Conditions

    atelier-forum Bénin

    -avoir plus de 18 ans.

    -Connaissance pratiques et/ou théoriques dans un des domaines suivants : sauvegarde de la biodiversité, éducation relative à l’environnement, circuits-courts, souveraineté alimentaire, alternatives agricoles (agroécologie, permaculture, bio, etc.),…

    -Habiter en Belgique (au vu du nombre de déplacements à effectuer pour la préparation du projet)

    -Être disponible pour TOUTES les journées de formation et de préparation avant le départ (détails ci-dessous !)

    Quand ? L’Atelier-Forum a lieu chaque année en juillet. Les participants sont évidemment libres de rester sur place plus longtemps.
    Financement du Projet
    jocha

    - 210€ de frais d’inscription à Quinoa. Cela couvre l’encadrement pédagogique et logistique, la formation pré-départ, le week-end « alternatives » au retour.
    - Sur place, le groupe est logé dans des familles d’accueil ou dans une pension en fonction du programme de l’année.
    - 200-300€/mois pour les frais de transport, la participation pour la nourriture et le logement sur place.
    -Le billet d’avion est à la charge des participant-es
    - Contrairement aux « Projets Internationaux », il n’y a pas de récolte de fonds.
    Info et Inscription

    Soirée d’infos le jeudi 27/02, 18h30 26 rue d’Edimbourg à Mundo-b

    Inscription le plus tôt possible et avant le 6 mai ou jusqu’au moment où le nombre d’inscrits est atteint.

    Contactez Damien par téléphone au 0(032)2/893.08.70 ou par mail: damien@quinoa.be

    www.quinoa.be/atelier-forum-au-benin-soiree-dinfos-le-2702

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  2. Belgique

    A la tribune des Grandes Conférences Catholiques le jeudi 13 mars 2014

    Gérard Mortier
    Directeur d’opéra

    « L’IDENTITE EUROPEENNE, UN EXERCICE DE SISYPHE POUR L’EUROPE ? »

    Ancien directeur du Théâtre royal de la Monnaie, puis du Festival de Salzbourg et de l’Opéra de Paris, Gérard Mortier a excellé ensuite comme directeur du « Teatro Real » de Madrid. Il a choisi la tribune des Grandes Conférences Catholiques pour faire part de ses réflexions sur « l’identité européenne ». Belge et flamand, ayant vécu une carrière internationale de premier plan, Gérard Mortier est considéré aujourd’hui comme une conscience de l’idée européenne et du rôle de l’art dans la société. Le titre de sa conférence sera : « L’identité européenne, un exercice de Sisyphe pour l’Europe ? »

    Renseignements et inscriptions :
    Grandes Conférences Catholiques, avenue Louise 149/21 à 1050 Bruxelles

    Tél. : 0(032)2/543 70 99 (du lundi au vendredi de 9 à 12 heures)

    Télécopie : 0(032)2/543 70 98

    Courriel : gcc@grandesconferences.be

    Internet :www.grandesconferences.be
    Tarifs : Fauteuil 25€ - Balcon 20€ - Etudiant 9€

    La conférence se tient au « Square Brussels Meeting Centre » (ancien Palais des Congrès), rue Mont des Arts à 1000 Bruxelles, le jeudi 13 mars 2014 à 20h30 précises.

    Cette conférence clôt la 83e saison des Grandes Conférences Catholiques. Le programme de la saison 2014-2015 sera disponible fin juin 2014.

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