
On est toujours
l'étranger de quelqu'un.
L'Africain celui de l'Européen.
Le Roumain celui du Britannique.
Et maintenant,...
le Français celui du Belge!
Car autant le ridicule ne tue plus,
autant il «pue» (!) encore, parfois.
S'il te plaît,
dessine-moi une Europe...
l'étranger de quelqu'un.
L'Africain celui de l'Européen.
Le Roumain celui du Britannique.
Et maintenant,...
le Français celui du Belge!
Car autant le ridicule ne tue plus,
autant il «pue» (!) encore, parfois.
S'il te plaît,
dessine-moi une Europe...
La crise, c'est bien connu, encourage le repli sur soi.
Pas étonnant, dans ces conditions que, sur le Vieux Continent comme ailleurs, l'étranger se retrouve plus que jamais dans le collimateur.
Et le non-Européen de se faire bouc émissaire.
Le non-Européen pour commencer...
Car le national-populisme ne s'arrête pas en si mauvais chemin.
Bien vite, il en vient à élargir sa cible.
Et en arrive à pointer du doigt les ressortissants des autres pays... de l'Union!
Ile ou hell?
L'exemple de la Grande-Bretagne est révélateur à cet égard.
Les immigrants européens y sont particulièrement inquiétés.
David Cameron a en effet annoncé son intention de priver d'aides et de logements sociaux ceux d'entre eux qui auront moins de quatre ans de présence sur le territoire national.
En outre, il veut les expulser s'ils ne trouvent pas de travail dans un délai de six mois.
«Les migrants européens doivent avoir trouvé un job avant de venir s'installer ici, clame haut et fort le Premier ministre conservateur devant les députés de Westminster.
Pas question pour le contribuable britannique de payer pour eux!»
Prioritairement visés: les Roumains et les Bulgares.
Soit, respectivement, 103.900 et 31.500 «arrivants» cette année, sur un total de 583.000 migrants au total, dont 228.000 Européens.
Il est vrai que depuis le 1er janvier 2014, aucune restriction n'est plus applicable aux ressortissants de ces deux pays.
Ce qui permet au parti eurosceptique UKIP de se déchaîner et de recourir aux grands mots.
«Raz de marée», vraiment?
Les chiffres, en tout cas, sont beaucoup moins clairs.
Sur six millions de bénéficiaires des aides sociales (hors retraite) en Grande-Bretagne, 400.000 ne sont pas britanniques et 150.000 sont européens.
«Passe ton chemin, étranger!»
Autre exemple, encore plus parlant peut-être: celui de la Belgique. Ile ou hell?
L'exemple de la Grande-Bretagne est révélateur à cet égard.
Les immigrants européens y sont particulièrement inquiétés.
David Cameron a en effet annoncé son intention de priver d'aides et de logements sociaux ceux d'entre eux qui auront moins de quatre ans de présence sur le territoire national.
En outre, il veut les expulser s'ils ne trouvent pas de travail dans un délai de six mois.
«Les migrants européens doivent avoir trouvé un job avant de venir s'installer ici, clame haut et fort le Premier ministre conservateur devant les députés de Westminster.
Pas question pour le contribuable britannique de payer pour eux!»
Prioritairement visés: les Roumains et les Bulgares.
Soit, respectivement, 103.900 et 31.500 «arrivants» cette année, sur un total de 583.000 migrants au total, dont 228.000 Européens.
Il est vrai que depuis le 1er janvier 2014, aucune restriction n'est plus applicable aux ressortissants de ces deux pays.
Ce qui permet au parti eurosceptique UKIP de se déchaîner et de recourir aux grands mots.
«Raz de marée», vraiment?
Les chiffres, en tout cas, sont beaucoup moins clairs.
Sur six millions de bénéficiaires des aides sociales (hors retraite) en Grande-Bretagne, 400.000 ne sont pas britanniques et 150.000 sont européens.
«Passe ton chemin, étranger!»
Où, ces dernières années, le nombre d’expulsions administratives a augmenté de façon spectaculaire.
Entre
2010 et 2013, 5.913 ressortissants d’un état membre de l’U.E. ont reçu un ordre de quitter le territoire du Royaume.
En 2013, l’Office des Etrangers a mis fin au séjour de 2.712 Européens.
Et en 2014, 5.571 citoyens de l’Union ont déjà été «éjectés» de la patrie des Brel, Magritte et autre Vondel.
Et en 2014, 5.571 citoyens de l’Union ont déjà été «éjectés» de la patrie des Brel, Magritte et autre Vondel.
Une augmentation qui s'explique par l'extension du champ des victimes.
Dans un premier temps, il s’est surtout agi de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale.
Puis vint le tour des demandeurs d'emploi (1).
Enfin, depuis 2013, ce sont des travailleurs qui se
retrouvent dans la ligne de mire.
Des Roumains ou des Bulgares?
Oui, mais aussi des Espagnols, des Italiens, des Hollandais et des Français.
Parfois nés dans le plat pays.
Et souvent employés à temps plein (2).
«Tout cela nous inquiète et, pire, nous alarme, écrivaient déjà, en mai dernier, les signataires d'une carte blanche, emmenés par le sociologue Carlo Caldarini (3).
Il s'agit carrément d'une attaque frontale du projet d'intégration européenne par un des ses propres fondateurs.
Une attaque qui, à défaut d'une réaction vigoureuse et immédiate, pourrait facilement se reproduire un jour dans d'autres États membres.»
«Tourisme social, toi-même!»
La motivation juridique?
Dans tous les cas, elle fait état d'une «charge déraisonnable» pour la sécurité sociale, donc pour le budget de l’État, et renvoie à une directive européenne (4) relative à la régulation en matière de séjour ainsi qu'à un règlement de l’U.E. (5) portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale pour ceux qui se déplacent d’un État membre à l’autre.
«Hein? Quoi? Comment? Pardon?», s'étrangle-t-on du côté de EU for People.
Qui, fort de ses divers juristes, décideurs politiques, syndicalistes, citoyens et associations (6), entend s'opposer avec fermeté à cette attitude hostile et peu soucieuse d'intégration.
«Tout cela nous inquiète et, pire, nous alarme, écrivaient déjà, en mai dernier, les signataires d'une carte blanche, emmenés par le sociologue Carlo Caldarini (3).
Il s'agit carrément d'une attaque frontale du projet d'intégration européenne par un des ses propres fondateurs.
Une attaque qui, à défaut d'une réaction vigoureuse et immédiate, pourrait facilement se reproduire un jour dans d'autres États membres.»
«Tourisme social, toi-même!»
La motivation juridique?
Dans tous les cas, elle fait état d'une «charge déraisonnable» pour la sécurité sociale, donc pour le budget de l’État, et renvoie à une directive européenne (4) relative à la régulation en matière de séjour ainsi qu'à un règlement de l’U.E. (5) portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale pour ceux qui se déplacent d’un État membre à l’autre.
«Hein? Quoi? Comment? Pardon?», s'étrangle-t-on du côté de EU for People.
Qui, fort de ses divers juristes, décideurs politiques, syndicalistes, citoyens et associations (6), entend s'opposer avec fermeté à cette attitude hostile et peu soucieuse d'intégration.
Et qui, en l'espèce, parle d'abus (dans le premier cas (4)) et de mauvaise interprétation (dans le second (5)).
L'esprit des lois
Actif depuis le mois de juin, le groupement en question (7) a récemment lancé un site destiné aux Européens victimes d’ordres d’expulsion ou d’excès administratifs.
L'esprit des lois
Actif depuis le mois de juin, le groupement en question (7) a récemment lancé un site destiné aux Européens victimes d’ordres d’expulsion ou d’excès administratifs.
Au programme: informations (8), conseils pratiques, efforts de sensibilisation et actions concertées (9).
Histoire de remettre la lettre au service de l'esprit.
Celui des lois.
Celui de... Montesquieu!
Celui d'une Europe qu'on voudrait tant abriter du péril national-populiste... (10)(11)
Christophe Engels
Histoire de remettre la lettre au service de l'esprit.
Celui des lois.
Celui de... Montesquieu!
Celui d'une Europe qu'on voudrait tant abriter du péril national-populiste... (10)(11)
Christophe Engels
(1) Ceux bénéficiaires d’une allocation de chômage ayant travaillé moins de 12 mois en Belgique.
(2) Les plus touchés sont les titulaires d'un contrat dit «article 60», qui renvoie à une loi organique organisant la réinsertion dans le monde de l'emploi pour les bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (délivré par un Centre Public d'Action Sociale) ou d’une aide équivalente. Ce type de mesure entend faire acquérir une expérience professionnelle mais aussi faire retrouver les droits aux allocations de chômage.
(3) Collectif de signataires, Les expulsions de citoyens et citoyennes européens. Un phénomène qui nous alarme, et nous mobilise, 23 mai 2014.
(4) La directive 2004/38/CE.
(5) Le règlement 883/2004.
(7) Contact: euforpeople@gmail.com, page de contact
(8) Analyses de la législation belge et européenne, cas juridiques, articles de presse, expériences vécues...
(9) Pétitions, lettres, auditions/questions parlementaires, manifestations, documentaires, entrevues...
(10) Pour en savoir plus, on se référera par exemple à Bailly Olivier, Ces boulets d’Européens, Alter Echos, http://www.alterechos.be/?alter-echos=ces-boulets-deuropeens ou à Decoux Dominique, La Belgique expulse des travailleurs européens: et l’idéal européen alors? (carte blanche), http://www.alterechos.be/?fil-infos=la-belgique-expulse-des-travailleurs-europeens-et-lideal-europeen-alors.
(10) Pour en savoir plus, on se référera par exemple à Bailly Olivier, Ces boulets d’Européens, Alter Echos, http://www.alterechos.be/?alter-echos=ces-boulets-deuropeens ou à Decoux Dominique, La Belgique expulse des travailleurs européens: et l’idéal européen alors? (carte blanche), http://www.alterechos.be/?fil-infos=la-belgique-expulse-des-travailleurs-europeens-et-lideal-europeen-alors.
(11) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une série de messages consacrés à l'immigration,. des analyses sur la social-démocratie et l'écologie politique (après le libéralisme ainsi que l'humanisme démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été abordés).