lundi 31 décembre 2018

Bon an mal an. Ce monde que nous pouvons changer


























         En étant moins 
         dans le jugement,
         nous apprécierons 
         davantage les gens, 
         et réciproquement. 
         Explique 
         la psychologue américaine 
         Ellen Langer.
         Qui, 
        forte de 
       divers travaux 
      de recherche (1)
     prône l'intégration 
    plutôt que l'équilibre.
   Et la solution 
  gagnant-gagnant
 plutôt que 
le choix dichotomique 
ou même le compromis.
Fructueuse source d'inspiration, sans doute,
à l'heure de prendre 
les traditionnelles «bonnes résolutions» de nouvel an
Dans le contexte sociétal et politique que l'on sait...

«En tant que personne, je ne peux pas changer le monde.
Mais je peux changer le monde d'une personne.»
(Paul Shane Spear)




















«En faisant l'effort de prêter attention à ce qui se passe autour de nous au lieu de nous contenter de fonctionner en mode "pilote automatique", nous pouvons réduire notre stress, libérer notre créativité et booster nos performances.» (2)
Ainsi s'exprime Ellen Langer.
Qui suggère aussi d'être moins dans le jugement.
Et de viser l'intégration plutôt que l'équilibre...

Forcer n'est pas jouer

Ne soyons pas naïfs.
Le monde n'est pas fait que de pétales de rose. 
Et face à certains interlocuteurs, nous n'aurons d'autre solution que l'affrontement, voire, parfois, le renoncement ou la fuite.  
Restent tous les autres cas.
Pour lesquels les propositions de la Madame Pleine Conscience de Harvard méritent réflexion. 
Qu'avance-t-elle? 
Que l'idée d'équilibre se construit implicitement sur la nécessité de mettre deux termes en opposition.
Et que, ce faisant, le débat s'en trouve biaisé.
Car le plus souvent, une  telle dichotomie n'a rien d'indispensable. 
Les deux termes en question, ne vaut-il pas mieux, en effet, les articuler autour de l'humain?
En sortant ainsi des catégories toutes faites.
Et en évitant par là même de nous laisser embrigader dans des classifications établies par la société.
«Une telle approche machinale des différends nous enferme, écrit notre inspiratrice du jour.
Elle nous contraint soit à choisir entre une option et une autre, soit à nous rabattre sur le compromis.
Or, il est à peu près toujours possible d'envisager des solutions gagnant-gagnant.
Au lieu de laisser les gens camper sur leurs positions, nous aurions donc tout intérêt à revenir en arrière pour ouvrir de nouvelles voies.
Comment?
Par exemple en intervertissant les positions des adversaires en présence. 
En leur faisant défendre le parti d'en face. 
Histoire de mettre chacun en position de réaliser que l'autre camp a aussi des arguments pertinents à faire valoir.
Le chemin sera alors tracé pour une solution permettant aux deux parties d'avoir raison.» (2)


(1) Nombre des travaux de recherche menés par Ellen Langer à l'Université Harvard portent sur la pleine conscience. 
(2) Langer Ellen, Mindfulness in the Age of Complexity, Harvard Business Review, mars 2014.

























vendredi 21 décembre 2018

En route vers de nouvelles aventures...



Le mauvais côté,
soit.
Les problèmes,
d'accord.
Mais n'oublions
ni le côté jardin
ni les solutions.
Telle a été 

l
a source
d'inspiration
des Belges

Pascale Sury 
et Jonathan Bradfer.
Qui,
plutôt que le monde,
s'en sont allés
visiter un monde.
Un monde

essentiel.
Un monde
constructif.
Un monde positif
(1).
En route
vers de nouvelles
aventures...





«Et si tout était possible, qu'est ce que vous feriez?»
Ce questionnement les a accompagnés durant une année.
Une année au-delà de leur zone de confort.
Une année hors des sentiers battus.
Une année sur les traces d'un monde positif. 
Et ce après avoir revendu leur maison pour se payer le voyage.
Fêlés du ciboulot, Pascale Sury et Jonathan Bradfer
Oui!
Juste assez, en tout cas, pour laisser passer la lumière. 
Celle d'une flopée de cultures authentiquement spécifiques et de projets vraiment positifs.
Dont ils entendaient témoigner.
Deux caméras à la main.
Un appareil photo en bandoulière. 
Et un drone dans le sac à dos.

Voyage au pays de l'essentiel

Pascale est journaliste de formation.
Employée dans le secteur des ONG pendant plusieurs années et photographe depuis toujours, elle sillonne la planète depuis vingt ans en tant que Reporter du Monde Positif.
Un métier qu'elle connaît mieux que personne.
Et pour cause: elle l’a inventé. 
Quant à Jonathan, il arbore un sourire connu de toute la Belgique francophone.
Car, même s'il est pour l'heure en pause carrière, il continue à faire partie des meubles de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone). 
En 16 ans, il a eu le temps d'y faire son trou. 
Comme journaliste du Week-end sportif.
Comme animateur de l'émission Génies en herbe.
Ou comme présentateur d'un Journal télévisé
Assez récemment revenus en Belgique, l'une (Pascale) et l'autre (Jonathan) y peaufinent à ce jour la préparation d'un livre et de huit documentaires pour la RTBF. 
Sans compter le montage d'un film.
Qui sera bientôt projeté ici et là dans le plat pays. 
Vingt-quatre dates sont d'ores et déjà programmées, à partir de janvier 2019, pour faire partager l'expérience, pleine de sens, qui a mené nos observateurs de changement au Groenland, à Oman, en Sibérie, en Tasmanie ou au Bangladesh. 
De la Colombie à la Papouasie, du Bhoutan à l'Ethiopie, le couple a bourlingué. 
Histoire de soumettre la société occidentale à la question.
Celle posée par des peuples dénichés, parfois, au cul du monde...
Pardon: aux tréfonds de notre bonne vieille terre.

Des solutions? Pas de problème... 

«On a tout quitté pour se rapprocher de l'essentiel», explique Pascale la bourlingueuse.
«On a bien compris que le monde n'était pas super, nuance Jonathan le réfléchi.
Mais on s'est dit qu'on pourrait éclairer un peu le reste...» 
Voyager autrement.
Aller à la rencontre de gens qui vivent différemment.
S'imprégner du très socratique «Je sais qu'on ne sait jamais.»
Pratiquer un journalisme constructif (2), autant que possible «orienté solutions».
Tels ont été les leitmotivs de ce périple tout en écoute attentive et en intensité vécue. 
«Avec sur le dos une vie compactée dans un sac de 15 kg, un tel voyage fait grandir et offre une meilleure compréhension, du monde et de soi-même.
De nos pérégrinations, nous espérons que jailliront des valeurs fortes, susceptibles d'inspirer et de réenchanter une société, la nôtre, qui semble parfois un peu à bout de souffle.
Nous deux en tout cas, nous revenons transformés.
Rien ne sera plus jamais pareil.» 
Dixit un Jonathan aimant par ailleurs à rappeler que «S'éloigner de tout rapproche un peu de l'essentiel.» 
Soit une maxime empruntée à un homme qui, en matière de voyages, sait de quoi il parle.
Il s'appelle Loick Peyron. (3)


(1) https://www.facebook.com/JonathanetPascale.
(2) On reviendra sur cette notion de journalisme constructif.
(3) Les citations attribuées ici à Pascal Sury et Jonathan Bradfer ont, pour la plupart, été recueillies dans le contexte d'une soirée organisée par les acteurs belges de l'info constructive (New6s), que nous remercions.





vendredi 23 novembre 2018

Fenêtres sur Cour



«Quelque chose 
me brûle.»
La formule apparaît 
au fronton 
de la dernière publication 
du très bruxellois 
Atelier Côté Cour.
Soit une création collective 
des ateliers (1) 
de peinture et d'écriture 
qui, en 2017-2018, 
ont travaillé sur le thème 
«Révolte et poésie».
Tout comme l'atelier théâtre.
Qui, ces 7 et 8 décembre, 
propose, lui, une reprise 
de la représentation 
«D'Antigone à We too»
Extrait du recueil de poésie (2)
et affiche du spectacle (3)
Mesdames et Messieurs, 
la Cour...















                 Bri-
                      sons 
     nos 
             fers 
                    !



«Qui aujourd'hui tente ou risque une parole contraire?
Qui ose dénoncer au risque de déplaire?
Sommes-nous étourdis par leur argumentaire?
Ils nous traitent en idiots et nous nous laissons faire!
Brisons nos fers!

Impuissants face à eux, nous préférons les croire.
Nous savons que bouger ne cause que des déboires.
Les soumis sont fâchés qu'on leur tende un tiroir.
Ils se voient las et lâches, résignés sans espoir.
Brisons nos fers!

Il y a une solution, n'agissons plus comme hier!
C'est foncer TOUS ensemble, dépasser cette ornière.
De surmonter nos peurs, nous pouvons être fiers.
Nous s'rons à même de vaincre leurs diktats mortifères.
Arrêtons de nous taire!
Ce qui veut dire, compères,
pour ceux qui écoutèrent:
brisons nos FAIRE!

Allons, brisons là, frères!
Rentrons dans nos chaumières.
Mais revenons solaires, 
car enfin solidaires,
nous croiserons le fer
avec nos tortionnaires.» (4)



Isayah
(Membre 
de l'atelier 
Ecriture, 
animé 
par Christian Cession 
dans le cadre 
Thème 
2017-2018: 
«Révolte 
et Poésie».)





(1) Les ateliers peinture, écriture, théâtre, théâtre/migration, Art&City et Côté Jardin sont respectivement (co)animés par Roxana Alvarado (voir deuxième photo de ce message), Christian Cession, Viviane Wansart, Carolina del Valle et Giorgos Sapountzoglou.
(2) Le recueil de poésie «Quelque chose me brûle» (présenté par Colomba sur la photo du dessus) est en vente au sein de l'a.s.b.l. et à la Librairie européenne (rue de l'Orme 1, à Etterbeek). 
(3) Pour tous les renseignements pratiques concernant la pièce «D'Antigone à We too»: voir l'affiche ci-dessous.  
(4) Le poème Brisons nos fers!, signé Isayah, est extrait du recueil «Quelque chose me brûle» (Bruxelles, 2018) de l'Atelier Côté Cour (p.9).





L’image contient peut-être : 1 personne, texte









































mardi 13 novembre 2018

«Mais, bon! Je ne suis pas non plus Mère Teresa...» Aung San Suu Kyi, l'icône déchue

 
















Trop, c'est trop!
S'inscrivant dans le sillage de bon nombre d'institutions 
dont plusieurs universités et villes européennes, 
Amnesty International vient d'annoncer sa décision 
de retirer à Aung San Suu Kyi (1) le prix lui décerné en 2009.
En cause: son silence sur la crise des Rohingyas.
Voici la lettre que Kumi Naidoo,
le secrétaire général de l'organisation, 
a adressé à la dirigeante du Myanmar 
pour lui notifier sa décision. 


















«Chère Aung San Suu Kyi, 


Lorsque nous vous avons remis cette récompense, vous étiez «un symbole d'espoir, de courage et de défense inépuisable des droits humains, non seulement pour le peuple du Myanmar, mais aussi pour les citoyens du monde entier». 
En tant qu'Ambassadrice de la conscience d'Amnesty International, nous espérions que vous continueriez d'user de votre autorité morale pour dénoncer l'injustice où qu'elle se manifeste, et pour le moins au Myanmar.

Au lieu de cela, nous sommes à la fois inquiets et déçus par votre trahison manifeste et persistante des valeurs fondamentales que vous avez défendues pendant des décennies. 


En outre, nous sommes consternés par les discours de haine qu’a tenus votre gouvernement à l’égard des minorités, encourageant au lieu de freiner la discrimination et l'hostilité. 
En tant qu'organisation ayant œuvré sans relâche à votre libération –et à la libération de tous les prisonniers d'opinion au Myanmar– nous déplorons vivement que votre gouvernement n’ait pas abrogé ou modifié les lois répressives, mais s’en soit servi pour restreindre la liberté d'expression et arrêter et emprisonner des défenseurs des droits humains, des journalistes et des militants pacifiques.

Aujourd'hui, nous sommes profondément déçus que vous ne soyez plus un symbole d'espoir, de courage et de défense inépuisable des droits humains. 

Incapables de justifier le maintien de votre statut de lauréate du prix d'Ambassadrice de la conscience, c'est avec une grande tristesse que nous vous le retirons par la présente. 


Nous restons inébranlables dans notre engagement à garantir que tous les citoyens au Myanmar puissent exercer leurs droits librement, dans la dignité et en toute égalité.


Veuillez agréer l’expression de ma haute considération,


Kumi Naidoo
Secrétaire général d'Amnesty International»
















(1) Surnommée «La Lady», Aung San Suu Kyi, 73 ans, a été récompensée d'un Prix Nobel de la paix en 1991. Elle est aujourd’hui dirigeante du Myanmar (ex-Birmanie) avec la double fonction de ministre des affaires étrangères et de «conseillère d’Etat» –un poste équivalent à celui de Premier ministre.


mardi 6 novembre 2018

Bernie le magnifique















Il s'appelle Bernie Sanders (1)
Et nombre d'Américains, 
surtout jeunes 
et/ou issus des minorités, 
s'enthousiasment 
pour son programme «radical»
Qui se revendique explicitement 
du «socialisme».
Soit, aux Etats-Unis, 
un gros mot 
qui... devient tendance. 
A l'occasion des midterms,
relaye ici (en français)
l'intégralité de l'appel 
en faveur de l'édification 




«Aux États-Unis, nous accordons beaucoup d’attention aux problèmes touchant l’économie, les soins de santé, l’éducation, l’environnement, la justice pénale, l’immigration et, comme nous l’avons vu récemment, les candidats à la Cour suprême. 
Autant de questions extrêmement importantes. 
À l'exception des crises immédiates et dramatiques, la politique étrangère ne suscite généralement ni grande attention ni longs débats. 
En fait, certains analystes politiques ont suggéré que, globalement, la politique étrangère à parti unique qui est la nôtre repose sur de grands axes dont l'approche n'est débattue ou contestée q'avec la plus extrême parcimonie. 
Nous consacrons 700 milliards de dollars par an aux forces armées, soit davantage que les dix pays qui nous suivent dans la hiérarchie des dépenses militaires. 
Nous sommes en guerre en Afghanistan depuis dix-sept ans ainsi qu'en Irak depuis quinze ans.
Et nous sommes actuellement impliqués militairement au Yémen, où une crise humanitaire est en cours. 
Dans le même temps, trente millions de personnes n'ont pas d'assurance santé, notre infrastructure s'effondre et, chaque année, des centaines de milliers de jeunes gens tout à fait brillants ne peuvent pas se permettre d'aller à l'université. 
Il est urgent de lancer une discussion bouillonnante sur notre politique étrangère et sur la nécessité de la modifier en cette nouvelle ère. 


Autoritarisme, oligarchie, cleptocratie: l'hydre à trois têtes


Aujourd'hui, je voudrais dire quelques mots sur une tendance inquiétante dans les affaires mondiales, qui retient beaucoup trop peu l'attention. 
Une lutte aux conséquences énormes se tient actuellement aux États-Unis et dans le monde entier. 
Deux visions contradictoires s'y opposent. 
D'une part, nous constatons un mouvement mondial croissant vers l'autoritarisme, l'oligarchie et la cleptocratie. 
De l'autre côté, nous observons un mouvement en faveur du renforcement de la démocratie, de l'égalitarisme et de la justice économique, sociale, raciale et environnementale. 
Cette lutte a des conséquences pour tout l'avenir de la planète -sur les plans économique, social et environnemental. 

Au niveau de l’économie mondiale, nous constatons de nos jours une inégalité massive et croissante de la richesse et des revenus, où le 1% le plus favorisé du monde détient désormais plus de richesses que les 99% des moins nantis et où un petit nombre de gigantesques institutions financières ont un impact énorme sur la vie de milliards de personnes. 
En outre, beaucoup de personnes dans les pays industrialisés se demandent si la démocratie peut réellement leur être bénéfique. 
Ils travaillent plus longtemps pour des salaires inférieurs à ceux d’autrefois. 
Ils voient des puissances d’argent acheter des élections et une élite politique et économique s’enrichir alors même que l’avenir de leurs propres enfants s’assombrit.
Dans ces pays, nous avons souvent des dirigeants politiques qui exploitent ces craintes en amplifiant les ressentiments, en suscitant l'intolérance ou en attisant les haines ethniques et raciales entre ceux qui se débattent. 
Nous le voyons très clairement dans notre propre pays. 
Jusqu'au plus haut niveau de notre gouvernement. 
Il devrait être clair à présent que Donald Trump et le mouvement de droite qui le soutient ne relèvent pas d'une hypothétique spécificité américaine. 
Partout dans le monde, de l'Europe à la Russie en passant par le Moyen-Orient, l'Asie, l'Amérique latine et bien d'autres, nous constatons la présence de mouvements dirigés par des démagogues qui exploitent la montée en puissance des craintes, des préjugés et des griefs pour conquérir le pouvoir. 
Pas plus tard que le week-end dernier, lors de l’élection présidentielle au Brésil, le dirigeant de droite Jair Bolsonaro, surnommé «Le Donald Trump du Brésil», a fait l’objet d’une très bonne performance au premier tour du scrutin, en remportant une victoire totale. 
Bolsonaro a égrené une longue liste d'attaques contre les immigrants, contre les minorités, contre les femmes, contre les personnes LGBT... 
Bolsonaro, qui a déclaré aimer Donald Trump, a fait l’éloge de l’ancienne dictature militaire du Brésil et a notamment déclaré que, pour lutter contre la criminalité, la police devrait tout simplement être autorisée à tirer sur plus de criminels. 
C’est cette personne qui pourrait bientôt prendre les commandes du cinquième pays de la planète en terme de population et de la neuvième économie mondiale. 
Pendant ce temps, l’homme politique le plus populaire du Brésil, l’ancien président Lula da Silva, est emprisonné pour des accusations très discutables et empêché de se représenter. 
Bolsonaro au Brésil est un exemple de ce que je dénonce.


Le nouvel axe autoritaire


Il y en a d'autres dont je parlerai. 
Mais je pense qu'il est important, à ce stade, que nous comprenions que ce que nous voyons poindre aujourd'hui même et un peu partout sur le globe, c'est la montée d'un nouvel axe autoritaire. 
Les dirigeants qui composent cet axe peuvent différer par certains aspects. 
Ils n'en partagent pas moins une série d'attributs essentiels: 
. intolérance envers les minorités ethniques et religieuses, 
. hostilité envers les normes démocratiques, 
. antagonisme envers une presse libre, 
. permanence d'une paranoïa à l'égard de puissances étrangères supposées génératrices d'une myriade de complots,
. croyance que les dirigeants gouvernementaux devraient pouvoir utiliser leur présence au pouvoir pour servir leurs propres intérêts financiers égoïstes.
Il est intéressant de noter que nombre de ces dirigeants sont également profondément liés à un réseau d’oligarques multimilliardaires qui considèrent le monde comme leur jouet économique. 
Ceux d'entre nous qui croient en la démocratie, qui croient qu'un gouvernement doit rendre des comptes à sa population et non l'inverse, doivent comprendre la portée de ce défi si nous voulons y faire face efficacement. 
Nous devons lutter contre l’autoritarisme oligarchique avec un puissant mouvement progressiste mondial qui réponde aux besoins des travailleurs, reconnaissant que nombre des problèmes auxquels nous sommes confrontés sont le produit des défaillances d'un statu quo
Nous avons besoin d’un mouvement fédérateur de tous les peuples qui, où qu'ils se situent dans le monde, ne cherchent pas simplement à en revenir à un passé romantique -à un passé dont on oublie parfois les cruelles insuffisances- mais qui aspire à quelque chose de meilleur. 

Bien que cette tendance autoritaire n'ait pas commencé avec Donald Trump, il ne fait aucun doute qu'un peu partout sur la planète, d'autres dirigeants autoritaires se sont inspirés de la vocation que s'est donnée le président de la plus ancienne et la plus puissante démocratie du monde à bouleverser les normes démocratiques, à s'attaquer en tout vice tout déshonneur à l'indépendance des médias et du pouvoir judiciaire, à en faire les bouc émissaires des membres les plus faibles et les plus vulnérables de notre société. 

L'Arabie Saoudite, par exemple, est un pays clairement inspiré par Trump. 
C’est une dictature despotique qui ne tolère pas la dissidence, traite les femmes comme des citoyennes de troisième classe et exporte depuis des décennies une forme très extrême de l’islam dans le monde entier. 
L’Arabie saoudite est en train de dévaster le Yémen avec, dans cette guerre catastrophique, un allié de poids: les États-Unis. 

Je voudrais prendre quelques instants pour souligner la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique du gouvernement saoudien qui a été vu pour la dernière fois dans le consulat saoudien à Istanbul, en Turquie, mardi dernier. 
Au cours du weekend, les autorités turques ont déclaré aux journalistes qu'elles pensaient maintenant que Khashoggi avait été assassiné au consulat d'Arabie saoudite et que son corps avait été jeté ailleurs. 
Nous devons savoir ce qui s'est passé en l'espèce. 
Si cela est vrai, si le régime saoudien assassine un journaliste critique de son régime dans son propre consulat, il doit exister une responsabilité et une condamnation sans équivoque de la part des États-Unis. 
Mais il semble clair que le prince héritier saoudien Mohammad bin Salman se sent enhardi par le soutien inconditionnel de l’administration Trump.
En outre, il est difficile d’imaginer qu’un pays comme l’Arabie saoudite aurait choisi de se battre l’été dernier contre le Canada pour une critique relativement modérée des droits de la personne si Muhammad bin Salman -très proche du gendre présidentiel Jared Kushner- ne croyait pas que les États-Unis resteraient silencieux. 
Il y a trois ans, qui aurait imaginé que les États-Unis refuseraient de prendre parti entre le Canada -notre voisin démocratique et deuxième partenaire commercial en importance- et l'Arabie saoudite sur une question touchant aux Droits de l'homme? 
Pourtant, c'est exactement ce qui s'est passé! 

Il aurait également été difficile, il y a peu, d’imaginer que le gouvernement israélien prendrait un certain nombre de mesures -notamment qu'il adopterait la récente «loi sur les États nations» qui codifie essentiellement le statut de second rang des citoyens non juifs d’Israël- sapant de manière agressive l’objectif de la solution à deux Etats et ignorant la situation économique catastrophique de la bande de Gaza si Netanyahu n'avait pas été convaincu que Trump le soutiendrait. 

Et puis, il y a la relation intime de Trump avec le président russe Vladimir Poutine, dont l’intervention lors de notre élection présidentielle de 2016 n’a toujours pas été pleinement reconnue. 
Nous sommes confrontés à la situation sans précédent d’un président américain qui, pour une raison quelconque, refuse de reconnaître cette attaque contre la démocratie américaine. 
Pourquoi donc? 
Je ne suis pas sûr de la réponse. 
Soit il ne comprend vraiment pas ce qui s’est passé, soit il est sous influence russe à cause de l'une ou l'autre informations compromettantes dont Moscou pourrait disposer à son encontre, ou parce qu’il a finalement plus de sympathie envers un gouvernement fort à la russe qu’envers une démocratie à l'américaine. 
Même s'il se rapproche de dirigeants autoritaires comme Poutine, Orban en Hongrie, Erdogan en Turquie, Duterte aux Philippines et Kim Jong Un en Corée du Nord, Trump accroît inutilement les tensions avec nos alliés démocratiques européens sur des questions telles que le commerce, l'OTAN ou l'accord nucléaire iranien. 
Soyons clair: ce sont des questions importantes. 
Mais la manière dont Trump a gratuitement manqué de respect à ses alliés n’est pas seulement un processus de transaction inefficace.
Elle aura d’énormes conséquences négatives à long terme pour l’alliance transatlantique. 
En outre, l’ambassadeur de Trump en Allemagne, Richard Grenell, a déclaré il y a plusieurs mois que le gouvernement soutenait les partis extrémistes de droite dans toute l’Europe. 
En d’autres termes, l’administration américaine se range ouvertement du côté des forces mêmes qui contribuent le plus substantiellement à remettre en cause les fondements démocratiques de nos alliés de longue date.


Le leurre et l'argent du leurre


Nous devons comprendre que la lutte pour la démocratie est liée à la lutte contre la cleptocratie et la corruption. 
C'est aussi vrai aux États-Unis qu'à l'étranger. 
Outre l'hostilité de Trump à l'égard des institutions démocratiques ici aux États-Unis, nous avons un président milliardaire qui, selon un rapport récent publié dans le New York Times, aurait acquis sa richesse par des moyens illégaux et, aujourd'hui, en tant que président, d'une manière sans précédent: a intégré de manière flagrante ses propres intérêts économiques et ceux de ses acolytes dans les politiques du gouvernement. 
L’un des thèmes récurrents des rapports issus de l’enquête sur la campagne Trump est la propension des riches intérêts étrangers à profiter de l'influence et de l'accès à Trump, à son organisation ainsi qu'à des proches collaborateurs cherchant manifestement à monnayer cet accès contre la promesse d'avantages sonnants et trébuchants. 
Bien que les acteurs évoqués par ces rapports déploient les trésors d'une ingéniosité particulièrement flagrante et maladroite, les détails de ces histoires n'ont rien d'isolés. 

Jamais auparavant nous n'avions assisté aussi clairement au pouvoir des grosses sommes d'argent sur la politique gouvernementale. 
Les frères Koch dépensant des centaines de millions de dollars pour démanteler des réglementations environnementales qui protègent la santé des Américains? 
Des monarchies autoritaires comme l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar dépensant à Washington des millions de dollars en énergie fossile pour soutenir les intérêts de leurs régimes non démocratiques?
Des sociétés géantes soutenant les groupes de réflexion à même de produire des recommandations politiques qui servent leurs propres intérêts financiers?...
Quelles que soient les modalités d'application, il s'agit toujours de variations sur le même thème. 
Des intérêts spéciaux utilisent leur puissance financière pour influencer le gouvernement dans le sens de leurs propres intérêts égoïstes.
Dans le cadre de la lutte du Congrès contre les généreux impôts des Républicains sur les riches, certains de mes collègues ont été très diserts... 
Ainsi, le sénateur de Caroline du Sud Lindsey Graham qui n'a pas tourné autour du pot: si les républicains n'adoptaient pas le projet de loi, elle déclarait que «les contributions financières s'arrêteraient». 
Et de poursuivre: «Ce sera la fin de notre parti». 
J'applaudis le sénateur Graham pour son honnêteté. 
Cette corruption est tellement flagrante qu’elle n’est plus considérée comme remarquable. 
Pa plus tard que l’autre jour, la phrase retenue comme principale dans un article du New York Times sur le méga-donateur républicain Sheldon Adelson était la suivante: «Le retour sur investissement de bon nombre des plus grands mécènes du parti républicain a été moins impressionnant cette année."
Permettez-moi de répéter que «le retour sur investissement n’était pas impressionnant». 
L’idée que les donateurs politiques attendent un résultat spécifique de la politique en échange de leurs contributions -cette contrepartie, donc, qui définit la corruption- est tout à fait ouverte. 

Ce n'est même plus considéré comme scandaleux. 
Ce type de corruption est courant parmi les régimes autoritaires. 
En Russie, il est impossible de dire où finissent les décisions du gouvernement et où commencent les intérêts de Poutine et de son cercle d'oligarques multimilliardaires. 
Ils fonctionnent d'un seul tenant. 
De même, en Arabie saoudite, il n'y a pas de débat sur la séparation car les ressources naturelles de l'État, évaluées à des milliards de dollars, appartiennent à la famille royale saoudienne. 
En Hongrie, le dirigeant nationaliste autoritaire d'extrême droite, Victor Orban, prenant exemple sur Poutine en Russie, affirmait dans une interview accordée en janvier que "Poutine a rendu à son pays la place de grand.
Comme Poutine, Orban a grimpé les marches du pouvoir en  exploitant la paranoïa et l'intolérance des minorités, ne lésinant pas sur les attaques scandaleusement antisémites contre George Soros.
Mais il a en même temps réussi à enrichir ses alliés politiques et lui-même. 
En février, l'indice de perception de la corruption établi par Transparency International a classé la Hongrie au deuxième rang des pays de l'UE les plus corrompus. 
Nous devons comprendre que ces autocrates font partie d’un front commun. 
Ils sont en contacts étroits, partagent des tactiques et, comme dans le cas des mouvements de droite européens et américains, partagent même certains bailleurs de fonds. 
Par exemple, la famille Mercer, partisans de la tristement célèbre Cambridge Analytica, a également apporté son soutien à Donald Trump et à Breitbart, qui opère en Europe, aux États-Unis et en Israël pour faire avancer le même programme anti-immigrés et anti-musulman. 
Sheldon Adelson donne généreusement au parti républicain ainsi qu'à des causes de droite, tant américaines qu'israéliennes, en promouvant un programme commun d'intolérance et de fanatisme dans les deux pays. 
La vérité est cependant que, pour lutter efficacement contre l'autoritarisme de droite, nous ne pouvons pas simplement nous tenir sur la défensive. 
Nous devons nous montrer proactifs et comprendre que défendre le statu quo qui a échoué au cours des dernières décennies s'avère toujours insuffisant. 
En fait, nous devons reconnaître que les défis auxquels nous sommes confrontés sont justement le produit de ce statu quo.
Ce que je veux dire par là? 
Qu'ici aux États-Unis, on retrouve le même phénomène qu'au Royaume-Uni, en France et dans de nombreux autres pays du monde: les gens travaillent plus longtemps avec des salaires stagnants et craignent que leurs enfants aient un niveau de vie inférieur à celui qu'ils ont eux-mêmes. 


Votre mission si vous l'acceptez...


Notre boulot consiste donc à n'accepter ni le statu quo ni ces niveaux massifs de richesse et d'inégalité de revenus qui permettent à 1% des habitants les plus riches du globe de posséder la moitié de la richesse de la planète tandis que les 70% les plus pauvres de la population en âge de travailler ont à se contenter de 2,7%% de cette richesse. 
Notre boulot consiste à ne pas nous résigner face au déclin du niveau de vie de nombreux travailleurs dans le monde ou à la réalité de 1,4 milliard de personnes qui vivent dans cette extrême pauvreté où des millions d'enfants meurent de maladies facilement évitables. 
Notre boulot consiste à lutter pour un avenir fait de politiques publiques, de nouvelles technologies et d’innovation susceptibles de profiter à tous, et pas seulement à quelques-uns. 
Notre boulot consiste à aider les gouvernements du monde entier à mettre fin à l'absurdité des sociétés riches et multinationales qui accumulent plus de 21.000 milliards de dollars sur des comptes bancaires offshore afin, tout d'abord, d'éviter de payer leur juste part d'impôts, puis, dans la foulée, d'exiger de leurs gouvernements respectifs qu'ils imposent un programme d'austérité aux familles des travailleurs. 
Notre boulot consiste à mobiliser l'ensemble de la planète pour qu'elle résiste à cette industrie de combustibles fossiles qui continue à générer des profits énormes tandis que leurs émissions de carbone détruisent la planète, au détriment de nos enfants et nos petits-enfants. 
La communauté scientifique est à peu près unanime pour nous dire que le changement climatique est réel, que le changement climatique est causé par l'activité humaine et que le changement climatique provoque déjà des dommages dévastateurs dans le monde entier. 
De plus, les scientifiques nous disent que si nous n'agissons pas avec résolution pour faire face à la crise climatique, notre planète connaîtra plus de sécheresse, davantage d'inondations, plus de perturbations météorologiques extrêmes, plus d'acidification de l'océan, une augmentation du niveau de la mer et conséquence des migrations de masse, la stabilité et la sécurité mondiales seront davantage menacées. 
Un nouveau rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur les Changements climatiques des Nations Unies vient de tirer le signal d'alarme: nous n’avons que douze ans pour prendre des mesures urgentes et sans précédent afin d’empêcher une hausse de la température de la planète qui causerait des dommages irréversibles.
La menace du changement climatique est un exemple très clair de domaines dans lesquels le leadership américain peut faire la différence. 
L’Europe ne peut pas le faire seule, la Chine ne peut pas le faire seule et les États-Unis ne peuvent pas le faire seule. 
C’est une crise qui appelle une forte coopération internationale si nous voulons laisser à nos enfants et à nos petits-enfants une planète saine et habitable. 
Le leadership américain -les avantages et les incitations économiques et scientifiques que seule l'Amérique peut offrir- est extrêmement important pour faciliter cet effort. 
Dans la lutte pour préserver et élargir la démocratie, notre travail consiste à lutter contre des efforts coordonnés, fortement soutenus par le président et financés par des oligarques tels que les frères Koch, afin de rendre plus difficile pour les citoyens américains -souvent des personnes de couleur, des personnes pauvres et les jeunes- d'y faire obstacle en recourant au suffrage universel. 
Non seulement les oligarques veulent acheter des élections, mais la répression électorale est un élément clé de leur plan visant à maintenir le pouvoir en place. 
Notre boulot consiste à promouvoir des politiques commerciales qui ne profitent pas uniquement aux grandes entreprises multinationales tout en nuisant aux travailleurs du monde entier et à contrer tout ce qui est écrit dans les alcôves déconnectées de tout regard  public. 

Notre boulot consiste à lutter contre les politiques d'immigration brutales qui exigent la séparation des familles de migrants lorsqu'elles sont détenues à la frontière et exigent que les enfants soient placés dans des cages. 
Les migrants et les réfugiés doivent être traités avec compassion et respect lorsqu'ils se rendent en Europe ou aux États-Unis. 
Oui, nous avons besoin d’une meilleure coopération internationale pour faire face au flux transfrontalier de migrants, mais la solution ne consiste pas à ériger des murs ni à amplifier la cruauté envers ceux qui fuient des conditions impossibles comme stratégie de dissuasion. 
Notre boulot consiste à nous assurer que nous consacrons plus de ressources à prendre soin des personnes que nous ne le faisons avec les armes conçues pour les tuer. 
Il n’est pas acceptable qu’avec la guerre froide derrière nous, les pays du monde entier dépensent plus d’un billion de dollars par an en armes de destruction, tandis que des millions d’enfants meurent de maladies faciles à soigner.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, des pays du monde entier dépensent au total 1,7 billion de dollars par an pour l’armée. 1,7 billion de dollars. 
Pensez à ce que nous pourrions accomplir si même une fraction de cette somme était redirigée à des fins plus pacifiques? 
Le président de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a déclaré que nous pourrions mettre fin à la crise alimentaire mondiale pour 30 milliards de dollars par an. 
Cela représente moins de deux pour cent de nos dépenses en armes. Jeffrey Sachs, de l’Université Columbia, l’un des principaux spécialistes mondiaux du développement économique et de la lutte contre la pauvreté, estime que le coût de la lutte contre la pauvreté dans le monde est de 175 milliards de dollars par an pendant 20 ans, soit environ 10% de ses dépenses en armes. 
Donald Trump pense que nous devrions dépenser davantage pour ces armes. 
Je pense que nous devrions dépenser moins. 
Rappelons-nous ce que le président Dwight D. Eisenhower a dit en 1953, quelques mois seulement après son entrée en fonction... 
«Chaque arme fabriquée, chaque navire de guerre lancé, chaque fusée tirée signifie, au sens ultime, un vol de ceux qui ont faim et qui ne sont pas nourris, ceux qui ont froid et qui ne sont pas vêtus. 
Ce monde en armes ne dépense pas de l'argent seul. 
Il dépense la sueur de ses ouvriers, le génie de ses scientifiques, les espoirs de ses enfants.»
Et juste au moment où il allait quitter ses fonctions en 1961, Eisenhower était tellement préoccupé par le pouvoir croissant de l'industrie de l'armement qu'il a lancé cet avertissement: 
«Dans les conseils de gouvernement, nous devons nous protéger contre toute influence indue, recherchée ou non recherchée, par le complexe militaro-industriel. 
Le potentiel d'augmentation désastreuse d'un pouvoir mal placé existe et persistera.»
Nous avons constaté que ce potentiel était plus que pleinement exploité au cours des dernières décennies. 
Il est temps que nous nous levions et disions: «il existe un meilleur moyen d’utiliser notre richesse.»


Penser avec créativité et audace 
le monde que nous aimerions voir advenir


En conclusion, permettez-moi simplement de dire que pour lutter efficacement contre les forces de l'oligarchie et de l'autoritarisme mondiaux, nous avons besoin d'un mouvement international qui se mobilise derrière une vision de prospérité partagée, de sécurité et de dignité pour tous, et qui s'attaque à la vertigineuse inégalité qui frappe le monde, pas seulement en terme de richesse mais aussi sous l'angle du pouvoir politique. 
Un tel mouvement doit être porté à penser avec créativité et audace le monde que nous aimerions voir advenir. 
Alors que les tenants de l'axe autoritaire s’engagent à détruire l'ordre mondial postérieur à la seconde guerre mondiale qu’ils considèrent comme bridant leur accès au pouvoir et à la richesse, il ne s'agit plus de se limiter à défendre cet ordre tel qu’il existe. 
Nous devons examiner lucidement pourquoi cet ordre n'a pas tenu ses promesses et comment les adeptes de l'autoritarisme ont habilement exploité ces échecs pour renforcer les fondements de leur programme. 
Nous devons saisir cette occasion pour reconceptualiser un ordre mondial fondé sur la solidarité humaine.
Un ordre qui s'appuie sur la double prémisse que chaque habitant de cette planète partage une humanité commune et que nous voulons tous que nos enfants grandissent en bonne santé, aient une bonne éducation et occupent un emploi décent, boivent de l'eau potable, respirent de l'air pur et vivent en paix. 
Notre boulot consiste à faire lien avec ceux qui, partout dans le monde, partagent ces valeurs et se battent pour un monde meilleur. 
Les affidés de l'autoritarisme cherchent à asseoir leur pouvoir en promouvant la division et la haine. 
Nous, nous allons promouvoir l'unité et l'inclusion. 
À une époque où la richesse et la technologie explosent, nous bénéficions d'un potentiel rêvé pour créer une vie décente et pour en faire profiter tout un chacun. 
Notre boulot consiste à bâtir sur notre humanité commune et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous opposer à toutes les forces gouvernementales ou financières qui, qui tentent de nous diviser et de nous opposer en s'arrangeant toujours pour n'avoir pas à répondre de leurs actes.  
Nous savons que ces forces travaillent ensemble en faisant fi des frontières. 
Nous devons faire la même chose.» 

Bernie Sanders


(1) 
L'appel en question a été lancé le 9 octobre 2018. 
(2) Bernie Sanders est sénateur du Vermont. Il fut candidat démocrate aux dernières élections présidentielles américaines avant d'être éliminé par son propre parti au profit d’Hillary Clinton. 
(3) Le texte original de l’appel (en anglais) et la vidéo de l’appel de Bernie Sanders: https://www.contra-xreos.gr.