vendredi 1 juillet 2011

Libéralisme. Idéal simplifié.


La liberté pour moi,
prônent
les Thomas Hobbes,
Friedrich Von Hayek
et autre Robert Nozick.
Non!
La liberté pour tous,
rétorquent
les John Rawls
et consorts.
Un hiatus
qui pourrait
refléter
la différence
entre deux traditions
du libéralisme:
empiriste
et rationaliste...


La palette des libéralismes est large.
Vertigineusement large. (1)
On peut néanmoins les regrouper en deux catégories, proposées par le directeur du Centre d’études politiques, économiques et sociales (2), Laurent de Briey.
Qui parle de modèle contractualiste.
Celui-ci «va être appliqué de deux manière différentes, donnant ainsi naissance à deux traditions distinctes au sein même du libéralisme» (3).
. La tradition empiriste renvoie au libéralisme de ma propre liberté.
La liberté, oui, mais pour moi.
Prototype: le philosophe anglais Thomas Hobbes (4).
«Cette conception du libéralisme possède des liens fort étroits avec le néolibéralisme économique» (3).
Celui d’un Hayek ou d’un Robert Nozick (5).
. La tradition rationaliste, en revanche, se réfère à un libéralisme de la liberté pour tous.
Objectif: justice.
Ma liberté s’arrête là où commence celle de l’autre.
«Pour peu qu’un individu au sein d’une société libérale ait la possibilité de contrevenir à une règle sans que personne ne le sache, il semble (…) rationnel pour lui de le faire et le libéralisme empiriste ne possède aucun argument pour réprouver son attitude, écrit de Briey.
Un libéral rationaliste estimera, quant à lui, qu’une telle attitude n’est pas équitable et que la validité des principes de justice devrait être reconnue indépendamment des intérêts personnels; autrement dit, la reconnaissance de ces principes doit être raisonnable et non seulement rationnelle. (...)
Affirmer que la reconnaissance des principes de justice doit être raisonnable signifie que ces principes ne sont pas ceux que tout individu rationnel aurait intérêt à reconnaître, mais que ce sont les principes que reconnaîtrait tout homme lorsqu’il fait abstraction de ses intérêts personnels.» (3)
C’est très exactement l’idée qui sous tend le concept de «voile d’ignorance» du philosophe américain John Rawls (6)... (7)(8)

(A suivre)

Christophe Engels

(1) Voir les messages publiés les 25 («Les deux visages du libéralisme.») et 26 juin («Libéralisme. Moi, homo oeconomicus....»)
(2) CEPESS, proche d'un parti politique de Belgique francophone: le Centre Démocrate Humaniste.

(3) De Briey Laurent, Le sens du politique. Essai sur l’humanisme démocratique, Mardaga, Wavre, 2009.
(4) 1588-1679.

(5) Philosophe américain, 1938-2002.
(6) 1921-2002.
(7) Le contenu de ce message est extrait de Engels Christophe, Libéralisme. Vous voulez dire "individu"..., in Perso, Regards personnalistes, n°18, mai 2009, p.6.
(8) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. au libéralisme (d'après Vanessa Nurock, Philippe Van Parijs, André Comte-Sponville, Gilles Dostaeler, Laurent de Briey, Alain Renaut...),
. au post-libéralisme (d'après et par Laurent de Briey),
. à une présentation de la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du bonheur par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du sens de la vie par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme...

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