jeudi 29 novembre 2012

Actu. Forum éco: demandez le programme...

Experts, historiens, sociologues, 
psychologues et économistes...: 
une cinquantaine d'invités s'apprêtent à contribuer 
aux vingt débats du Forum éco de Libération. 
Ces 30 novembre et 1er décembre, à Paris. 

La confiance, ça se trouve où?
Vendredi 17h00 - 18h30
Depuis plusieurs mois, Libération travaille, avec l'équipe pédagogique du collège Lucie et Raymond Aubrac et avec l’association 100.000 entrepreneurs.com, à l'élaboration d'un débat sur la confiance en soi. 
Pour répondre aux questions des collégiens, ont été réunis Nabela Aïssaoui, passée du Val Fourré à HEC, Jacques Galvani, diplômé de l’Ecole des Mines et Cédric Villani, mathématicien, médaille Fields 2010. 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).

L’entreprise quel capital confiance?
Vendredi 17h00 - 18h30
Toute entreprise dispose d’un capital financier, personne ne l’oublie, d’un capital humain, parfois négligé, d’un savoir-faire, son capital immatériel. 
Mais une entreprise industrielle ou commerciale, une start-up comme une multinationale, doit préserver la confiance de ses clients et de ses salariés. 
Il a été demandé à Delphine Ernotte-Cunci (Directrice générale adjointe d’Orange), Geneviève Ferone (Directrice du développement durable de Veolia Environnement) et Michela Marzano (Philosophe, auteure du Contrat de défiance) de venir débattre. 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


L’Argent, quelle sale histoire ?
Vendredi 17h00 - 18h30

Les Français ont un rapport complexe à l’argent. 
Pour tenter de le décortiquer, trois spécialistes ont été conviés. 
Monique Pinçon-Charlot (Sociologue, auteure avec son mari Michel Pinçon, des Ghettos du gotha et de l’Argent est-il devenu fou ?) ausculte le monde des riches, quand François Miquet-Marty (président de ViaVoice) sondant nos opinions, regarde le phénomène en prenant de la hauteur. André Gueslin (Professeur d’histoire à l’Université Paris VII - Denis Diderot) apportera lui la profondeur de l’historien spécialiste de la pauvreté et des gens de rien.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Sortir de l'école de la défiance ?
Vendredi 19h00 - 20h30

Alors que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, a lancé une refondation de l'école de Jules Ferry, il peut sembler intéressant de confronter l’Ecole de la République à d’autres modèles. 
Peter Gumbel, journaliste américain, professeur à Sciences Po Paris et auteur de «On achève bien les écoliers», et Selma Ravn, l’ancienne présidente du Lycée Français de Copenhague apporteront leur expérience de systèmes très différents, voire diamétralement opposés.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Pourquoi le pays de l’Universel a-t-il peur de la mondialisation ?
Vendredi 19h00 - 20h30

Le XVIII ° siècle a été celui des Lumières, le XXI ° sera celui de la mondialisation. 
La France avec Diderot, Voltaire, d’Alembert, Buffon, Jussieu ou Lamarck, allait être à la pointe de ce mouvement philosophique et scientifique qui devait faire passer la connaissance devant la croyance. 
Et cette règle valait pour tous les hommes. 
Aujourd’hui, la mondialisation est devenue une peur qui semble paralyser le pays de l’Universel. Rama Yade (fondatrice de l’Union des Démocrates et Indépendants), Christophe de Margerie (PDG de Total) et Jean-Claude Finchelstein tenteront de trouver la réponse à cette question. 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


L’avenir en rose ou en noir ?
Vendredi 19h00 - 20h30

Economiste, conseillère de François Hollande durant la campagne présidentielle, Karine Berger, député PS de la 1ère circonscription des Hautes-Alpes, a écrit avec Valérie Rabault, «les Trente glorieuses sont devant nous». 
Economiste, éditorialiste au Point, Nicolas Baverez lance un appel dans son dernier ouvrage: «Réveillez-vous!» dix après «la France qui tombe»...  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Le nouveau mal français ?
Vendredi 19h00 - 20h30

Trois économistes se penchent sur ce qui semble être un mal qui ronge notre pays en même temps que notre économie. 
On ne se fait pas confiance? 
On n’a pas confiance dans les institutions? 
On n’a confiance en rien ni en personne. 
Yann Algan (Economiste, professeur à Sciences Po et à Harvard) auteur de «la Fabrique de la défiance», avec Pierre Cahuc et André Zylerberg, Claudia Senik (Economiste, Paris School of Economics) auteur de «Why makes the French so Unhappy» et Philippe Askenazy (Economiste, Paris School of Economics), auteur avec Daniel Cohen de «16 questions d'économie contemporaine». 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Pourquoi, au Danemark, le malheur est-il dans les livres
et le bonheur dans la vie ?
Samedi 9h30 - 11h00

Tine Byrckel est danoise et vit en France. 
Sénariste de Elles, elle a travaillé avec Lars Von Trier sur Antichrist (2009). 
Marc Auchet est français, professeur au département d'Études nordiques de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV), il a notamment traduit Hans Christian Andersen. 
Ils tenteront de faire comprendre comment une culture plutôt noire, ce qui ne veut pas dire sans humour, permet aujourd’hui à un peuple de 6 millions de personnes de se proclamer heureux et d’avoir inventé une école de design et une école du goût.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Ça sert à quoi un patron ?
Samedi 9h30 - 11h00

La question paraît simple, voire simpliste. 
Fanny Picard, Philippe Hayat et Gilles Vanderpooten tenteront d'y répondre. 
Fanny Picard, passée par Rothschild & Cie, Danone et Wendel a fondé Alter Equity pour financer des entreprises soucieuses des hommes autant que de son taux de rentabilité.
Philippe Hayat, chef d’entreprise a fondé l'association 100.000entrepreneurs.com pour aller dans les écoles, grandes ou petites, expliquer le rôle du créateur et du chef d'entreprise. 
Gilles Vanderpooten, rédacteur de chef de Reporter d’Espoirs a cosigné l’Entrepreneur et l’Indigné avec Philippe Hayat. 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


L’Euro-méfiance s’est finie?
Samedi 11h30 - 13h00

Une monnaie n’existe que par la confiance qu’elle inspire à ceux qui l’utilisent. 
Ça n’a rien de compliqué... 
Il reste ensuite à créer, à entretenir ou à recréer ce sentiment diffus. 
Pour savoir où en est l’Euro, invitation a été adressée à Sylvie Goulard (eurodéputée Modem), Benoît Coeuré (membre du directoire de la BCE) et Michel Aglietta (Economiste, professeur à Paris X Nanterre).  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Banquier, quel métier ?
Samedi 11h30 - 13h00

A priori, on n’aime pas la banque et on n’aime pas le banquier. 
Mais ce «on» aime sa banque, celle qui est au coin de la rue et son banquier, celui avec lequel on parle. 
Caroline Tricoche (Déléguée générale de la région Nord de la Société Générale) vit au quotidien ce paradoxe. 
Jeanne Lazarus (Sociologue, EHESS) s’est immergée dans cette banque où le client et son interlocuteur se côtoient pour écrire «l’Epreuve de l’argent».
Guillaume Hannezo suit pour les Gracques le secteur bancaire. 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Patrons et salariés, c’est pas la grosse confiance ?
Samedi 11h30 - 13h00

Les relations sociales en France sont marquées par un affrontement du capital contre le travail, des salariés contre le patron et l’affrontement tient lieu de dialogue. 
Laurence Laigo (Secrétaire nationale de la CFDT), Dominique Méda (Sociologue, Dauphine CEE), Jean-Dominique Simonpoli (ancien secrétaire général de la fédération CGT des banques et directeur général de l’association Dialogues) tenteront de répondre à la question: «Peut-on passer à autre chose?».
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Carte Blanche à Jacques Bonnaffé (à écouter en séance de préparation de sa lecture)
Samedi 13h15 - 14h15

Nous avons demandé au comédien de venir lire ou dire des textes de son choix qui éclaire l’importance de la confiance, le risque de l’excès de confiance ou de la défiance dans la littérature.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Pourquoi les Danois et les Danoises sont-ils si heureux ?
Samedi 14h30 - 16h00

Le peuple danois ne boude pas son bonheur. 
Comment un peuple protestant a-t-il inventé une nouvelle façon de vivre où l’on a confiance dans l’autre, dans les institutions, les hommes politiques et ou le beau le dispute au bon?
Pensez donc: depuis trois ans le Meilleur restaurant du monde, le Noma, se trouve à Copenhague.
Malene Rydahl (Directrice de la communication de Park Hyatt pour l’Europe), Marius Hansteen (Attaché culturel à l’ambassade du Danemark) et Pierre Grouix (Enseignant et traducteur) tenteront d'expliquer ce paradoxe danois qui transforme l’austérité en joyeux art de vivre.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


L’Etat a-t-il perdu tout crédit?
Samedi 16h30 - 18h00

La crise que traverse le monde occidental depuis 2008 remet en cause la place de l’Etat.
Libéral, social-démocrate, interventionniste, protecteur ou partisan du laisser-faire l’Etat a vu sa place évoluer brusquement. 
Washington a sauvé General Motors, Londres s’est porté au secours de son système bancaire et, à l’inverse, l’Etat social-démocrate découvre qu’il n’a plus les moyens de financer une protection sociale qui semblait sans limites hier encore. 
Alain Madelin (ancien ministre de l’Economie et des Finances), Marie-Laure Legay (historienne, Lille III), spécialiste de la faillite de l’Ancien régime, auteure de «la Banqueroute de l’Etat Royal» et Alexandra Roulet (Economiste, professeure à Harvard) tenteront de «Repenser l’Etat», pour reprendre le titre de cette dernière. 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Retrouver confiance en (l')Europe ?
Samedi 14h30 - 16h00

Sortir de la crise, c’est retrouver le chemin de la confiance en Europe ou en l’Europe, comme on voudra. 
Sophie Pedder, correspondante à Paris de The Economist, qui vient de faire une couverture décrivant la France comme une bombe à retardement, Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale et Daniel Cohen (Economiste, Paris School of Economics), auteur de l’Homo Economicus, ont 90 minutes pour apporter une réponse.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Internet diabolica?
Samedi 14h30 - 16h00

Pour certains, Internet représente la fin de la culture, la fin du savoir, la fin du livre et de la presse, la fin du journalisme comme médiateur de l’information, la fin des experts, la fin de l'école et, pour tout dire, la fin de tout. 
Marie-Laure Sauty de Chalon (PDG d’aufeminin.com), Titiou Lecoq (Journaliste, chroniqueuse à Slate.fr) et Vincent Glad (Journaliste, chroniqueur au Grand Journal), tenteront de rassurer.
Ou non... 

Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


A qui se fier ?
Samedi 16h30 - 18h00

A qui pouvons-nous faire confiance? 
A qui faisons-nous confiance? 
Pourquoi avons-nous peur du futur? 
Paul Seabright (Economiste, Professeur à la Toulouse) auteur de la «Société des inconnus» et de «Sexonomics» l’homme et la femme ne sont a priori pas fait pour faire confiance aux autres en dehors du cercle de la famille. 
Et pourtant, nous confions constamment notre vie à des inconnus. 
Par quel miracle? 
Marianne Hurstel (Vice-présidente de BETC) traque à travers ses études cette curieuse mécanique qui nous amène à avoir confiance (de moins en moins) dans l’avenir et le progrès ou dans les «autres». 
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Le jour où plus personne n’a cru en rien ni en personne, c'était quand ?
Samedi 16h30 - 18h00

Catherine Lubochinsky (Economiste, professeur à Paris II Panthéon-Assas) spécialiste des marchés financiers et Charles-Henri Filippi (Président de Citi France), auteur des «7 pêchés du capital» reviendrons sur le jour ou la confiance a disparu des marchés financiers. 
Etait-ce en mai 2008, quand le marché des subprimes s’est effondré entraînant Bear Stearns? 
Etait-ce le 15 août 2008 quand plus aucune banque n’acceptait de prêter à une autre banque? 
Etait-ce un mois plus tard quand Lehman Brothers a disparu des écrans? 
Un jour la confiance a disparu.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Les profs à la tribune de Tribunes
Samedi 16h30 - 18h00

Les élèves de l’association Tribunes qui nous ont accompagnés dans l’organisation du 1er Forum ESCP Europe mettent leur professeur à la question. 
Face à face, seul avec les élèves, confrontés à des questions surprises ou à un chronomètre...  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).


Pierre Moscovici face à la rédaction
Samedi 18h30 - 20h00

Le ministre de l’Economie et des Finances répondra aux questions de Vincent Giret, directeur de la rédaction, de Jean-Marc Daniel, professeur à l’ESCP Europe et des journalistes de la rédaction de Libération.  
Entrée gratuite sur réservation (inscrivez-vous ici).

mercredi 28 novembre 2012

Economistes atterrés. L'Europe maltraitée


Le Pacte budgétaire.
 François Hollande 
s'était engagé à le renégocier.
Mais le pouvait-il vraiment? 
Et le souhaitait-il réellement? 
En juin dernier déjà, 
proposait un décapant 
et pénétrant décryptage (1).
Celui d'un texte 
que les auteurs présentent
comme catastrophique
Parce qu'il conduirait
nos pays à la ruine (2).

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy l'ont voulu: un nouveau traité européen, le Pacte budgétaire, allait inscrire la règle d'or du zéro déficit dans les lois suprêmes des Etats européens. 
Une façon de s'accrocher à une politique qui, selon les Economistes Atterrés, fait doublement défaut... 
Car non seulement elle ne fonctionne pas. 
Mais, en plus, elle ne cesse d'affaiblir l'Europe. 
Comment, en effet, relancer nos pays si on les prive, à coups de mesures d'austérité, des ressources vitales qui lui permettraient de se redresser? 
Haro, donc, sur cette décision qualifiée à la fois d'antisociale et, surtout, d'anti-économique...

(1) Les économistes atterrés, L'Europe maltraitée. Refuser le Pacte budgétaire et ouvrir d'autres perspectives, Les liens qui libèrent, 2012.
 (2) Même s'il a entretemps été agrémenté du volet croissance cher au Président français.

lundi 26 novembre 2012

Révolutions tranquilles: la preuve par un million

Un million de révolutions tranquilles : comment les citoyens changent le mondeIls sont les pionniers 
de nouveaux 
modes de vie.
Ils s'attèlent
à transformer 
la planète.
Ils ont engagé 
localement  
Qu'entreprend
de raconter
la journaliste  française
Histoire de répondre 
concrètement 
à une question 
on ne peut plus actuelle: 
comment les citoyens 
changent-ils le monde? 

Ils sortent des centaines de milliers de personnes de la faim et de la pauvreté. 
Sauvent des entreprises. 
Construisent des habitats coopératifs, écologiques et solidaires. 
Ouvrent des cliniques gratuites, des micro-banques, des épiceries sans but lucratif ou des ateliers de réparations citoyens. 
Reverdissent le désert et régénèrent les écosystèmes. 
Financent des emplois ou des fermes bio. 
Echangent sans argent des biens, des services et des savoirs.
Redynamisent l'économie locale.
Rendent leur village autonome grâce aux énergies renouvelables.
Qui sont-ils? 
Des citoyen(ne)s ordinaires. 
Qui vivent dans de petits villages d’Asie, d’Amérique latine ou d’Afrique.
Ou alors dans des villes comme New York ou Tokyo. 
Autant de femmes et d'hommes qui viennent de milieux sociaux très variés, ne se connaissent pas entre eux, n'accèdent jamais à la célébrité et composent même parfois avec le handicap de l'illettrisme.
Chacun dans leur domaine, ils inventent pourtant des solutions que ni les gouvernements ni le secteur privé n’ont su ou voulu mettre en place et qui répondent à la plupart des maux de la planète. 
A moins qu'ils ne décident tout simplement de vivre autrement. 
De vivre mieux. 
Et, pour ce faire, de s’affranchir de l’hyperconsumérisme.
En réinventant la démocratie locale ou l’usage de l’argent. 

Chronique d'une révolution silencieuse

Bénédicte Manier (2), journaliste à l’Agence France Presse, a parcouru plusieurs pays et observé la réussite de de ces révolutions silencieuses.  
Accouchant finalement d'un livre (3).
Qui constitue la chronique de ces transformations de terrain. 
«Délibérément, ce livre ne traite pas de l’action des grandes ONG, associations ou fondations, explique l'intéressée. 
Si celles-ci mettent également en place des solutions de terrain, leur travail est déjà connu et fait l’objet de nombreux ouvrages et articles de presse. 
Nous ne parlerons donc pas ici de caritatif ou d’humanitaire, mais de l’action de milliers d’anonymes qui agissent seuls ou en groupes informels: cette auto-gouvernance citoyenne est le fil directeur de ce livre.
Même si elles sont encore peu visibles, ces initiatives sont autant de déclarations d’indépendance. 
Elles prouvent qu’en prenant simplement conscience de leur capacité à agir ensemble, des citoyens ordinaires peuvent changer le monde avec des solutions simples et facilement reproductibles.
Qui dessinent les contours d’un autre monde possible.
Un monde plus juste
.
 
En quelques décennies, ces actions se sont multipliées partout sur la planète.
Et si elles restent en grande partie ignorées des élites, celles-ci feraient bien, pourtant, de commencer à en prendre la mesure. 
Car le message qu’elles diffusent est sans équivoque: aujourd’hui, des millions d’hommes et de femmes se détachent d’un système économique jugé trop brutal pour l’humain et l’environnement et exigent un nouveau modèle de société. 
Et localement, ils se mobilisent pour le construire(4)

(1) Cette vidéo a été tournée lors de la Rencontre 2012 des Créatifs Culturels en Belgique. Elle est le fruit d'une collaboration entre plusieurs personnes dont l'organisateur Vincent Commenne ainsi que, pour la première partie (soit les 2'30" consacrées à la matinée), le réalisateur/webdesigner Roberto Roméo et le journaliste Christophe Engels.
(2) Bénédicte Manier est journaliste, spécialisée dans les questions sociales et le développement. S'intéressant depuis toujours à l'économie solidaire et à la vitalité des initiatives de la société civile, elle a effectuée des reportages dans de nombreux pays. Journaliste à l'AFP, elle est notamment l'auteure de Le travail des enfants dans le monde (La Découverte).
(3) Manier Bénédicte, Un million de révolutions tranquilles, Les Liens qui Libèrent, 2012 (325 pages. Prix public: 22,90 euros).

jeudi 22 novembre 2012

Actu. La citoyenneté festive de BruXitizen


Festival BruXitizen, première!
Le coup d’envoi de ces
quatre jours 
d’ateliers, de rencontres et de fêtes 
 a en effet été donné 
ce mercredi 21 novembre 
en un lieu qu'on ne présente plus 
dans la capitale de l'Europe: 
la Tentation.
Coup d'essai, coup de maître?
L'événement s’inspire en tout cas 
Voici donc un festival citoyen original 
qui rassemble, jusqu’à samedi, 
plus d’une centaine de jeunes.
Agés de 18 à 35 ans.
Et motivés par l'engagement citoyen.

Initié par l’Agence Alter, le programme de BruXitizen se veut ambitieux, varié et festif. 
Tables rondes, ateliers, conférences, mais aussi théâtre interactif, expositions, ciné-débat, expression créative, concerts…
Pas moins de 60 activités au total.
Histoire de donner la parole aux jeunes.
Et de leur proposer des moyens concrets de s’engager en faveur d’une ville multiculturelle et durable.
 
Se rencontrer pour changer

C’est quoi, être jeune citoyen? 
Comment s’inspirer de la résistance citoyenne en Tunisie et au Québec?
Comment mobiliser grâce au web? 
Comment passer de l’idée à l’auto-emploi? 
Groupe d’action local citoyen, services d’échange locaux, projet culturel, consommation collaborative, foire aux savoir-faire, tourisme participatif…: comment agir au quotidien? 
Comment se réapproprier la ville et y prendre sa place de jeune? 
Habitat groupé, potager collectif, alimentation durable…: quels sont les projets innovants qui permettent, ensemble, de mieux vivre en ville? 
Tels sont quelques-uns des thèmes que les participants ont l’occasion d’aborder le plus concrètement possible. 
Le tout dans une ambiance festive et conviviale, fruit d’une collaboration avec une cinquantaine de partenaires.
Objectif: rencontre.
Rencontre avec d’autres jeunes qui ont, eux aussi, envie de passer à l’action.
Rencontre avec des élus et des décideurs.
Rencontre avec des experts susceptibles de délivrer conseils pratiques, outils ou autres moyens de concrétiser les idées et de mettre en route les projets.
 
Particip...action

«BruXitizen, ce n’est ni une école ni un colloque, souligne Aude Garelly, directrice de l’Agence Alter qui est à l’initiative de l'événement. 
C’est un vrai festival citoyen où chacun est libre de choisir parmi une multitude d’activités, de donner son avis et de contribuer à ce qui l’intéresse». 
Inspirée des démarches d’intelligence collective, l’organisation pratique de BruXitizen a résolument misé sur une méthode de travail très participative.
Une grande liberté de parole et d’action est donc laissée aux jeunes. 
Du petit-déjeuner annoncé comme «percutant» au théâtre d’improvisation en passant par les débats, les visites, les ateliers créatifs ou l'exposition interactive, chacun est censé pouvoir trouver le mode de contribution et d’expression qui lui convient le mieux!
 
«Programme d'enfer»

La fête fait également partie intégrante de la vision de l’engagement citoyen proposé par BruXitizen
«L'engagement n'a rien d'ennuyeux, ajoute Aude Garelly.  
Au contraire!  
Autant l’action citoyenne concerne des enjeux de société importants, autant elle rime avec plaisir et convivialité. 
C’est ce que nous entendons illustrer avec ce festival». 
Au menu, par conséquent: ce que les organisateurs qualifient de... «programme d’enfer»
- L’humour, tout d'abord, sera au rendez-vous...
. Avec, ce jeudi soir, «Prends ma place!», un spectacle interactif qui cherche à faire voir les choses autrement.
. Ou alors, ce vendredi soir, une prestation de l’humoriste Abdel Fakir. 
- La musique, également, sera de la partie...
. Avec, vendredi soir, le karaoké avec orchestre des Yéyé Vollegaz.
. Et aussi, samedi soir, le hip hop aux accents latinos de KAER (ex-Starflam).
. Sans compter,
pour cette même soirée de clôture du samedi, la fanfare version cuir de rockers de KermesZ à l’Est.
Soit, nous assure-t-on,
«une affiche à tomber avant de danser jusqu’au bout de la nuit grâce à deux DJ sets!»
Ce «bouquet final» pourra, en tout état de cause, se prévaloir d'un double avantage: il sera gratuit (1) et ouvert à tous.
Sous réserve des places disponibles. (2)


(1) Pour les prix, par ailleurs: cliquez ici.
(2) Merci à Amélie Haenecour, du Service d'Action Sociale Bruxellois (SASB), de nous avoir communiqué cette information.

mardi 20 novembre 2012

Actu. Racisme implicite: explicite... ment!


Qui, aujourd'hui, ose encore s'affirmer «raciste»? 
Dans les mots, l'antiracisme a gagné. 
Mais de facto, les discriminations raciales (1)
ne se sont jamais aussi bien portées. 
Depuis le 11 septembre 2001, 
elles se sont reconfigurées avec vigueur.
Sous une forme que la plupart 
des antiracistes traditionnels 
n'ont pas aperçue.
Quand ils ne l'ont pas alimentée eux-mêmes...
 Pour en parler,  
porte-parole du Parti des Indigènes de la République
sera prochainement à Bruxelles...

C'est un fait: en France -et le constat vaut aussi pour la Belgique francophone- le mouvement antiraciste est en lambeaux. 
L'utopie universaliste dont il se voulait porteur s'est révélée trop souvent aveugle à la quête de dignité des victimes du racisme, lesquelles n'étaient plus prêtes à s'humilier pour se faire accepter en entrant dans le moule imposé par la société dominante.

Indigènes de la République

Les Indigènes de la République constituent la forme la plus radicale de cette posture. 
Ils nous disent que pour trouver sa place dans une société hostile, il faut s'appuyer sur ses propres ressources culturelles et, avant d'établir les indispensables alliances, commencer par mobiliser son propre camp. 
Un propos tranché à écouter et à débattre.
Le 26 novembre.
A Bruxelles.

En bref
Quoi?
Un séminaire: «L'antiracisme des Indigènes»
Qui?
Houria Bouteldja, porte-parole du PIR (Parti des Indigènes de la République, France)
Quand?
Le lundi 26 novembre 2012, à 18h
Où?
A Bruxelles-Laïque
avenue de Stalingrad, 18-20 (1er étage) 
1000 Bruxelles
Combien?                              
PAF: 2 euros (entrée libre pour les membres de Tayush)
Mais encore...
Inscription (obligatoire)

(1) Merci à Said Rabhi, juriste au Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale (Siréas), de nous avoir renseigné le reportage ici proposé en lien, qui a été diffusé le mercredi 7 novembre 2012, à 21h30, sur la chaîne de télévision marocaine MEDI 1 TV.

samedi 17 novembre 2012

Actu. Monsieur Barroso, Madame Merkel...

Les agrocarburants?
Dixit le Belge Eric Watteau.
Qui y va d'une nouvelle lettre ouverte.
A José-Manuel Barroso (1).
Et à Angela Merkel (2).


Monsieur le Président,

J'assiste avec effroi à une tiers-mondisation sociale de l'Europe. Alors que les grandes richesses n'en finissent pas d'enfler, de plus en plus de malheureux sont mis sur le bas-côté de la route. Ils n'ont pas d'emploi, ont leurs allocations sociales diminuées, perdent leur logement, et ils ne peuvent plus se nourrir décemment.

Face à ce développement de la faim au niveau de l'Europe, la société civile a tant bien que mal organisé une réponse. Notamment au travers des banques alimentaires.

Dans le journal Le Soir de ce vendredi 2 novembre, pp2-3, il est fait état que l'Union européenne mettra fin le 1er janvier 2014 à son programme d'aide alimentaire, qui profite à 18 millions de personnes dans 20 Etats membres. La décision fait suite aux réticences de certains pays comme l'Allemagne, à financer le programme. Pour l'Allemagne comme les autres pays (ils sont 5), l'aide alimentaire doit être prise en charge par les gouvernements nationaux. 

La Commission européenne a en conséquence engagé un programme alternatif: créer un fonds d'aide européenne aux plus démunis. Le président de la fédération des banques alimentaires belges signale qu'il a toutefois beaucoup de points faibles. D'abord, au niveau du financement global: il prévoit seulement 360 millions d'euros d'aide par an, ce qui ne couvre absolument pas les besoins qui se chiffrent à 625 millions. Ensuite, le fonds n'est pas seulement destiné à distribuer de la nourriture mais peut aussi distribuer d'autres biens. C'est un programme fourre-tout  - qui doit aussi être financé par les Etats - et qui ne répond donc pas aux besoins alimentaires des populations déshéritées d'Europe. Le Soir ajoute qu'aujourd'hui, le programme se chiffre à 500 millions: cela signifie aussi une diminution drastique des montants disponibles. 

Monsieur le Président, cette situation de crise en matière alimentaire, qui je le répète, va frapper les plus déshérités d'Europe, doit être attribuée au développement des agrocarburants. La politique énergétique européenne - qui utilise les surplus alimentaires pour faire rouler des véhicules - est la grande responsable de cette situation. Avant, on utilisait les surplus pour notamment nourrir les populations les plus vulnérables. Cette utilisation était légitime. Aujourd'hui, les surplus ont disparu et c'est devenu une dépense budgétaire pour l'Union de nourrir les plus pauvres. Alors, on supprime cette action de l'Union. Cette dernière décision est illégitime. Comme la politique qui a été menée par les Etats européens, Allemagne en tête, qui ont agi devant la Cour de Justice européenne pour faire supprimer cette dépense budgétaire.


Madame la Chancelière, Angela Merkel.

Madame, la position tenue par l'Allemagne n'est pas défendable. Je vous rappelle la lettre que je vous ai écrite le 21 septembre 2011, en annexe.

Je voudrais vous rappeler le pourquoi de l'existence du droit à l'alimentation, à savoir de l'article 11 du Pacte des droits économiques, sociaux et culturels. Ce droit est né à cause de la deuxième guerre mondiale. Et pourquoi ? C'est parce que des gens sont morts de faim dans les camps de concentration ou d'extermination allemands, parce que des populations des territoires occupés par l'Allemagne ont été exterminées par la faim. Vu son histoire, l'Allemagne a une responsabilité politique particulière à ce qu'il n'y ait personne qui souffre de la faim sur le territoire de l'Union. C'est une responsabilité historique. Il n'est pas acceptable que des gens bien payés (des politiciens, des fonctionnaires) qui mangent à leur faim tous les jours aient agi devant des tribunaux - comme ils l'ont fait devant la Cour de Justice européenne - pour enlever des moyens financiers disponibles pour nourrir les pauvres.

Je voudrais aussi vous rappeler Mme Merkel que pendant la guerre, l'Allemagne s'est approvisionnée sans vergogne dans les territoires occupés pour nourrir sa population et ses troupes sans aucune considération pour les populations affamées par ce type de comportement.  

Madame Merkel, la présence de l'Allemagne au sein de l'Union européenne s'explique à partir de la 2e Guerre Mondiale. Votre gouvernement ne doit jamais oublier les leçons de cette période. Au niveau de l'impact sur la Belgique, je regrette toujours  cet autre exemple d'une décision incroyable et illégitime prise par les autorités fiscales allemandes de taxer les rentes versées aux déportés belges du travail obligatoire en Allemagne et à leurs ayants-droits. Il y a là un  manque total de conscientisation historique. Selon les contacts que j'ai pu avoir avec des familles de ces victimes de guerre, cela a ravivé des douleurs aigues, des sentiments d'injustice, de la révolte et une incompréhension totale.  

Vous trouvez sans doute que je vous rappelle des choses désagréables ? Qui ne doivent plus être dites dans le cadre de l'amitié entre les peuples européens ? Sachez que pour ceux qui ont faim, cette amitié et bienséance européennes ne sont que des vains mots. Vous nourrissez bien votre famille ! Permettez aux plus pauvres de nourrir aussi leurs familles. Ne faites pas endosser vos responsabilités aux personnes charitables.

Pour conclure, l'Allemagne doit agir selon ses responsabilités historiques. Vu son poids indéniable dans l'Union européenne, elle doit aider à remettre en place sans tarder pour 2014 un financement à la juste hauteur des organismes qui veillent à nourrir les populations les plus déshéritées. Il faut donc 625 millions d'euros pour subvenir aux banques alimentaires européennes. Madame Merkel, je compte bien sur votre implication personnelle dans ce dossier.


Monsieur le Président Barroso,

L'Europe fait fausse route avec les agrocarburants. Parce qu'ils ont épuisé les surplus de récoltes, les agrocarburants conduisent notamment les populations européennes marginalisées à souffrir de la faim.  Au-delà de ce débat, il faut veiller à ce que l'Europe respecte strictement ses obligations liées au droit à l'alimentation tel que visé par l'article 11 du PIDESC. Elle doit donc revoir ses budgets d'aide alimentaire à la hausse de manière que les banques alimentaires aient suffisamment de quoi pour nourrir les malheureux soufrant de la faim en Europe.


Madame la Chancelière, Monsieur le Président,
Ce n'est pas par plaisir que je vous écris ces revendications et que je dois sacrifier mon temps libre à cela. Fondamentalement, je suis effaré et chagriné au plus haut point par le manque de cœur et de conscience des hauts dirigeants qui - par faiblesse - n'hésitent pas à sacrifier d'abord et avant tout les plus faibles. Ce genre de politique ne peut plus durer !

Je vous prie de croire à l'assurance de ma haute considération.


Eric Watteau
Chemin du Grand Sart 32
1325  Bonlez
Belgique

Copie au Rapporteur des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, Monsieur Olivier De Schutter, aux gouvernements belges, aux partis belges, à différentes institutions et à des ONG.

(1) Président de la Commission européenne.
(2) Chancelière allemande.

mercredi 14 novembre 2012

Actu. Solidarité: la semaine du quotidien

Depuis 1998, 
la troisième semaine 
de novembre 
est dédiée 
à la Solidarité internationale
Au programme
partout en France: 
des manifestations  (1) 
alliant réflexion, 
créativité 
et convivialité. 
De quoi favoriser l'échange. 
Le dépassement 
des idées reçues.
Et aussi 

un questionnement.
Portant sur 
mon potentiel 
d'action solidaire...

Chaque jour, en France, nombre de bénévoles et de salariés s’impliquent dans des projets de solidarité internationale. 
Autant de citoyens qui tentent de comprendre le monde et, in concreto (2), de promouvoir des relations Nord-Sud plus justes.
C’est pour valoriser ces engagements que la Semaine à été créée. 
Histoire de dire à voix haute la solidarité internationale et de proposer des pistes d’actions à la portée de tous. 
Objectif: faire connaître.
Et sensibiliser les Français aux questions de solidarité internationale.

Je fédère, donc je suis...

Associations, collectivités territoriales, organisations non gouvernementales (ONG), écoles et universités, acteurs de l’éducation populaire, culturels, Maisons des Jeunes et de la Culture MJC, syndicats, comités d’entreprise…: la Semaine fédère tous ceux qui s’engagent au profit d'un surcroît de justice entre les pays et les peuples dans les domaines des relations culturelles, économiques et politiques
«Etudiants, migrants, salariés, retraités, chômeurs, élus locaux, acteurs culturels, sociaux, sportifs ou politiques…: tous s’y retrouvent, assurent les organisateurs.
Car tous sont concernés par cet événement permettant de faire connaître les initiatives solidaires qui fleurissent partout dans l'Hexagone et de sensibiliser le plus grand nombre aux questions de solidarité internationale.»
Les thématiques retenues? 
. Défendre les droits humains, 
. mieux vivre ensemble, 
. partager nos cultures et promouvoir la paix, 
. consommer équitable, 
. épargner et voyager solidaire, 
. s’engager comme volontaire ou bénévole, 
. interpeller les entreprises et les dirigeants, 
. mener des projets humanitaires et de développement, 
. respecter l’environnement…
Une belle diversité.
Mais aussi un point commun: la Charte de la Semaine.

Ici, maintenant... et plus si affinités!

Les acteurs de la Semaine conjuguent réflexion, créativité et convivialité.
Pour aller vers les publics, là où ils sont.
Et ainsi échanger, débattre, informer, insuffler plus de solidarité dans le quotidien de tout un chacun.

Du 17 au 25 novembre.
Et plus si affinités...

(1) Journées à thèmes, conférences, spectacles, ateliers pratiques, jeux et actions de sensibilisation, projections débats, expositions, repas équitables ou marchés solidaires...
(2) En achetant ou voyageant solidaire, en épargnant éthique, en interpellant les décideurs...