jeudi 28 février 2013

Actu. Cache-misère: maintenant, ça suffit !



Le Forum 
contre la misère
on y rentre 
comme dans un moulin. 
Un moulin à idées.
Un moulin à suggestions.

Un moulin à propositions. 
On y vient,
en effet,
pour réfléchir.
Pour débattre. 
Pour s’informer.
Et surtout pour agir.
L'enjeu est donc
bel et bien 
de (se) mobiliser 
contre la misère.
Et pas seulement 
pour la cacher !
La Villette, nous voilà...
 
En cette année où la lutte contre la pauvreté est sur le devant de la scène, le besoin, plus que jamais,  se fait sentir de combattre ce fléau de notre société.
D'où l'apparition du Forum contre la misère.
Un événement citoyen et culturel, organisé par ATD  Quart  Monde en partenariat avec la Cité des Sciences et de l'Industrie.

Misère à profusion

Au menu: trois journées riches en opportunités de rencontres et d'engagements.
Espace enfance? 
Goûter-philo? 
Espace   jeunes? 
Expo photos? 
Librairie?
Film? 
Débat?
Dialogue  avec   des   personnes   en   situation   de  précarité?
Rencontres sur la misère en  milieu rural, l'engagement volontaire, entrepreneuriat solidaire...?
A vous de voir...

Au programme
-> 3 GRANDS FILMS DE CINÉMA
. Vendredi 1 mars - 15h
LOUISE WIMMER
(1h20, 2012), suivi d'un échange avec le réalisateur CYRIL MENNEGU.
. Samedi 2 mars - 15h
TOUTES NOS ENVIES (2h, 2011) suivi d'un échange avec le réalisateur PHILIPPE LIORET.
. Dimanche 3 mars - 14h
TEMPÊTE SOUS UN CRÂNE (1h18, 2012) suivi d'un débat en présence de la réalisatrice CLARA BOUFFARTIGUES et RÉGIS FÉLIX, ancien principal de Collège.
-> 3 GRAND DÉBATS                                               
. Vendredi 1 mars - 18h
ZÉRO CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE, C'EST POSSIBLE? 
avec LOUIS GALLOIS , président de la Fnars et ancien PDG d'EADS et THIERRY LEPAON, secrétaire général de la CGT.                                                   
. Samedi 2 mars – 17h
LA JUSTICE, UNE MENACE POUR LES PAUVRES?                                
avec DOMINIQUE ATTIAS , avocate, secrétaire générale Fonds de dotation Barreau de Paris Solidarité et SERGE PORTELLI, vice-président au tribunal de Paris.            
. Dimanche 3 mars - 16h
FAUT-IL RÉINVENTER L'ÉDUCATION POPULAIRE?
avec MIGUEL BENASAYAG, philosophe et GENEVIÈVE TARDIEU , auteure d'un livre sur les Universités populaires Quart Monde.

En bref
Quoi?
Forum contre la misère.
Qui?
ATD  Quart  Monde en partenariat avec la Cité des Sciences et de l'Industrie
Quand?
1, 2 et 3 mars 2013, de 13 à 19h.
Où?
Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette
(Métro 7 - Porte de la Villette)
Combien?
Entrée gratuite
Mais encore...
Programme actualisé et informations complémentaires: 
www.atd-quartmonde.fr/FORUM.html

mercredi 27 février 2013

Actu. La toute grande porte de sortie du digne indigné


Engagé , il le sera resté jusqu'au bout.
Passionné et passionnant aussi.
Mais il faut que jeunesse se passe.
A 95 ans, 
 Stéphane Hessel nous quitte
dans la force de l'âge.
Sans résister ni s'indigner, cette fois. 
L'homme n'est pas près de tomber dans l'oubli.  
Respect...


«Je considère qu’il ne faut pas vivre trop vieux. 
Il faut vivre, avec plaisir, tant que l’on a à peu près les moyens de s’exprimer. 
Tant que cela dure, je suis content de vivre.  
Mais dès que cela va commencer à disparaître...
Je suis heureux.
La mort est pour moi, un grand projet.
Je pense que de toutes les expériences que l'on fait dans une vie, celle qui est peut-être la plus intéressante, c'est la mort.
A ce moment, on verra ce qui reste et ce qui vient.
Ce qui  reste, on le voit...
La vie, on l'a derrière soi.
Pour moi, elle a été belle, avec des moments affreux et des moments admirables.
Belle...
Mais la mort sera peut-être plus belle encore, qui sait...?»

«Il faut s'engager dans des formes d'actions politiquement responsables et sortir un peu de ce sentiment "tous pourris", "cela n'a pas d'importance", "on ne peut avoir confiance en personne"...
Très dangereux!
Parce qu'à ce moment-là, on reste en marge.
Alors qu'il faut être "dedans"!»

Stéphane Hessel

L'indignation, à tort ou à raison
«Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik n'a pas tort de considérer que l'indignation peut être "le premier temps d'un engagement aveugle", mais qu'il faut aussi, en un deuxième temps, nous demander de raisonner et non de nous indigner.
Grâce soit rendue à ceux qui ont capté la nécessité de cette "double détente" mais gare à ceux qui, comme les populistes à la Grillo, qui peuplent désormais l'Europe, n'ont retenu que la première partie.
Les premiers tentent de reconstruire le monde meilleur que Hessel appelait de ses voeux, les seconds en sont les pires ennemis.» (Delvaux Béatrice et Toussaint Yvon, L'édito. L'indignation passe par la raison, in Le Soir du 28 février 2013, p.2)

lundi 25 février 2013

Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté Le politique sera populaire ou ne sera pas...


La formule de Gramsci est souvent reprise.
Mais pas toujours bien comprise.
Car elle ne se conçoit pas sans enracinement.
Rappelle Michel Maffesoli (1).
Qui renvoie le pessimisme aux représentations de la vie.
Qui relie l'optimisme à la présentation de celle-ci. 

Et qui fait du génie politique l'expression en majeur
d'un vécu à bas bruit
Celui du peuple.

Michel Maffesoli

On attribue à A. Gramsci une heureuse formule délimitant bien la double polarité dont il a précédemment été question : «pessimisme de l’intelligence et optimisme de la volonté». 
Nombreux sont les politiques, de tous bords, qui usèrent et abusèrent de la formule. 
En comprenaient-ils bien le sens?

Pensée à spirale

Homme d’action et de réflexion, Gramsci a illustré, bellement, l’expression «d’intellectuel organique».
Le parti communiste (qui ne le défendit que bien mollement, et ne fit pas grand-chose pour l’extraire des geôles de Mussolini) fit une interprétation très orientée de cette expression: c’est le parti, organisation politique des masses, qui est cet «intellectuel organique».
Il n’en est rien. 
Enraciné dans la culture sarde qui était la sienne, notre politique-philosophe voulait ainsi traduire le fait que c’est en étant enraciné dans une manière d’être et de penser (c’est cela la culture) que l’on peut être à même d’en saisir la dynamique, la force interne, la rotation en spirale.
Et ce à partir du caprice des vents.
Autre manière de rappeler l’importance des atmosphères mentales, celle des imaginaires sociétaux. 

Bas-bruit populaire, porte-voix politique 

Ainsi, «l’intellect organique» peut être comparé au «génie» qui n’est tel que si et tant qu’il est enraciné dans le génie collectif: le «genius», la «gent» en laquelle chacun participe. 
Le génie n’est donc pas, comme il est fréquent de le dire, ou de vouloir le croire, «puissant et solitaire». 
Il n’est «puissant» que si et en tant qu’il exprime la puissance du peuple. 
C’est ainsi que, dans le meilleur des cas, on peut comprendre le génie politique: il dit, en majeur, ce qui est vécu, à bas bruit, par le peuple dont il est issu. 
Il est le porte-voix de la vie sans qualité. 
Et il ne pourra avoir cette qualité que si et tant qu’il représentera cette existence-là. 

Pessimisme de l'intelligence 

Pour revenir à la formule de Gramsci, «pessimisme de l’intelligence» est bien l’expression de cette sagesse du peuple relativisant l’action du «prince». 
On pourrait dresser le florilège de cette méfiance congénitale vis-à-vis des pouvoirs surplombants. 
Du fait qu’ils se ressemblent tous. 
Qu’ils font tous la même chose. 
Qu’ils sont du même milieu. 
Et, dit en des termes plus choisis, qu’ils pratiquent entre eux une endogamie structurelle. 
Ce qui entraîne quelques discours convenus dont les discussions du «Café du commerce», les «brèves de comptoir» sont les modèles du genre, sur la «crise», sur le «bon vieux temps», et sur l’incapacité des tenants actuels du pouvoir à gérer ou réguler tout cela. 

Optimisme de la volonté 

«Optimisme de la volonté». 
Qu’est-ce à dire sinon que malgré ces discours moroses, l’existence, tant bien que mal, continue. 
C’est à foison que l’on trouverait des remarques de cet ordre, traduisant bien un hédonisme populaire irréfragable: on ne sait pas de quoi sera fait demain, il faut donc jouir ici et maintenant. 

Représentation et présentation: ne pas confondre 

Voilà ce qu’il en est de l’ambiguïté/ambivalence propre à la sagesse des peuples. 
Ce que l’on peut traduire ainsi: pessimisme quant aux représentations de la vie, optimisme quant à la présentation de celle-ci. 
Il s’agit là d’un «être» profond que l’on ne saurait réduire à des formes plus ponctuelles, et bien plus superficielles plaisant tant aux politiques à courte vue. 
Superficialité en particulier chiffrées faisant dire à un humoriste classifiant les péchés: «le péché véniel, le péché mortel et… la statistique». 
Ou encore à ce fin politique qu’était Winston Churchill: «les statistiques constituent la forme la plus élaborée du mensonge»! (2)(3)

(A suivre)

Michel Maffesoli 

(1) Membre de l’Institut universitaire de France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est l’auteur, entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 24 pages qui nous a été envoyé par  Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.
(3) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) :
. «Actu. Agir contre la misère.»
. «Politique. Enrtacinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...

 

vendredi 22 février 2013

Actu. Anvers et contre tous

Ce que prônent 
un nombre croissant 
de responsables politiques 
en Europe?  
Non pas une (vraie) solution 
à la crise.
Mais une (fausse) solution 
au ras-le-bol des citoyens. 
L'éternelle rengaine 
du bouc émissaire...
 
Oscar Flores, 
Agnieszka Whodini Pietrak, 
Coordination Crer 
et Hind Asimah
 
À Anvers, l'ancienne majorité avait décidé que le Centre Public d'Action Sociale (C.P.A.S., soit le centre chargé de l'action sociale en Belgique) pouvait suspendre les traitements antirétroviraux destinés aux sans-papiers souffrant du SIDA. 
La N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie, Nouvelle Alliance Flamande), évidemment d'accord, y a ajouté du sien: la présidente du C.P.A.S. anversois, Liesbeth Homans (photo du bas, ci-dessus), propose de conditionner ces traitements au retour volontaire des migrants séropositifs. 
Peut-être s'est-elle inspirée du Front National qui, il y a quelques mois, proposait de supprimer l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers… 
C'est oublier que l'assistance médicale obéit à des règles déontologiques qui n'ont rien à voir avec la politique. 
Voilà pourquoi les médecins italiens et espagnols, quand les autorités les ont exhortés à dénoncer leurs patients sans-papiers, ont opposé un refus catégorique.

Tous à la manif' ! 


Aujourd'hui il est temps de réagir aux provocations discriminatoires du président de la N-VA, Bart De Wever (photo du haut, ci-dessus), et de ses collègues!
Alors que la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet, enquête sur la hausse des frais d'inscription pour les étrangers à Anvers (de 17 à 250 euros!), nous vous donnons rendez-vous lundi 25 février devant le cabinet de la secrétaire d'Etat à la Politique de migration et d'asile, Maggie De Block, pour demander la régularisation des migrants vulnérables (personnes malades et âgées, enfants…). (1)

Oscar Flores,  
Agnieszka Whodini Pietrak,  
Coordination Crer  
et Hind Asimah

En bref
Quoi?
Rassemblement contre la suppression de l'aide médicale aux sans-papiers et pour leur régularisation.
Qui?
Une série de signataires: Coordination de soutien aux migrants (CRER), Fondation Les Petits Samouraïs, Nathalie Sohy, Laurence Caps, Olivier Boulet, Nordine Saïdi - Egalité et Collectif des Sans Papiers.
Quand?
Lundi 25 février 2013, à midi.
Où? 

Boulevard de Waterloo, 115
1000 Bruxelles,
Mais encore...

0(032)496 40 33 09

(1) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) : 
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...

 

mardi 19 février 2013

Actu. Trois ans plus tard...


Le Grand Soir n'est plus ce qu'il était.
Une myriade de défis beaucoup plus modestes 
ont donc pris le relai.
Dont celui-ci.
Qui fête désormais son jour A + trois.
Trois comme trois ans.
Trois ans d'existence pour ce Projet relationnel.
Trois ans à balayer le vaste champ 
des courants de pensée et modes de vie émergents.
Trois ans à relayer le message
de ceux qui s'efforcent d'apporter leur pierre 
à l'édifice d'un autre avenir.
Sans cynisme.
Sans naïveté. 
Et toujours sans le moindre soutien financier.

Trois ans.
Près de 350 messages. 
Une flopées de contributeurs (1).
Des sources d'inspiration en tous genres (2).
Et un nombre de visiteurs qui, mine de rien, ne cesse d’augmenter.
Projet relationnel persiste et signe.
Continuant vaillamment à scruter l'actuel foisonnement de ces courants de pensée et modes de vie émergents qui paraissent «préparer l'après-crise en cherchant brillamment et positivement à déborder le double carcan de notre "me now society": son individualisme consumériste et son matérialisme acquisitif» (3).

Caricaturer n'est pas jouer

Les Shadoks pompaient.
Projet relationnel, lui, observe.
Et s'essaye à expliquer. 
Une double étape dont il fait l'opportun, sinon le nécessaire, complément à tout passage à l'action.
Faute de quoi, un risque existe: celui de s'en tenir à la dénonciation de boucs-émissaires.
«On cherche des manipulateurs, explique le politologue français Erik Neveu. 
Hier la main de Moscou, aujourd'hui la barbe des islamistes.
La paresse analytique prend la forme du rangement forcé de l'événement dans des tiroirs familiers: celui du "corporatisme" quand le conflit se passe dans une entreprise, du "populisme" pour les protestations des laissés-pour-compte des modernisations contemporaines. 
Le simplisme des classements rejoint un autre raccourci analytique: celui qui vise à juger avant de comprendre. 
Trop de discours, même savants, sur les mobilisations visent à déconsidérer ou célébrer leurs objets, à jouer aux prophètes du changement social.» (4)

Mouvements sociaux: kézako?

Les courants de pensée et modes de vie émergents?
Un phénomène que, jusqu'à nouvel ordre, nous nous contenterons de ramener à celui des «mouvements sociaux» (4).
Soit des actions collectives qui répondent à deux critères...
. D'abord, elles s'appuient sur un projet explicite de mobilisation.
. Ensuite, elles se développent dans une logique de revendication...
S'agit-il de résister au changement ou, au contraire, de le convoquer?
De s'en tenir à des enjeux très limités ou de faire la révolution?
De rencontrer des problématiques très  localisées ou de viser à l'universel?
De se focaliser sur l'acronyme NIMBY (Never In My Back Yard) (5) ou de porter des revendications plus désintéressées?
De faire appel ou non à une quelconque autorité politique? 
De recourir à l'une ou l'autre forme protestataire (manifestation, réunion publique, happening, campagne de presse, lobbying, assemblées générales, programmes, slogans, symboles..)?
De se confronter de plus ou moins près à la question de l'organisation (statuts écrits, fichier des adhérents, nombre d'échelons hiérarchiques...)?
Peu importe, donc, pourvu que les formes d'action collective soient concertées et mises au service d'une «cause».

Entre science appliquée et sens pratique

Tel est, en effet, le plus petit commun dénominateur des mouvements sociaux.
Ceux-là même qui constituent l'arme d'un groupe défavorisé par le rapport de forces du moment. 
Ceux-là même qui, dans la foulée, tendent à susciter des discours hybrides entre science et prise de parti. 
Ceux-là même qui requièrent donc de la part de l'observateur l'exercice d'une double vigilance critique: 
. questionnement des discours savants d'une part, avec leur charge normative ou leurs engagements mal maîtrisés;
. identification de la présence d'intuitions fécondes dans des approches explicitement militantes d'autre part, les activistes faisant souvent preuve d'un sens pratique qui peut être riche d'intelligence du social.
«L'action militante ne peut jamais être une forme de travaux pratiques d'une théorie savante pure, écrit Neveu.
Elle simplifie pour vulgariser et transformer l'analyse en slogan. 
Elle vise l'efficacité, la conquête du pouvoir avant celle du savoir, et comporte de ce fait des poins aveugles. 
Le marxisme en donne l'illustration. 
En faisant des mouvements sociaux l'expression obligée de rapports de classes, définis par un mode de production, il peine à rendre compte de mobilisations structurées par d'autres références identitaires (nationalisme, mouvement de femmes).» (6)

Rigueur conviviale

Observer, donc, avec quelqu'enthousiasme parfois.
Mais non sans expliquer, avec un certain recul toujours.
Tel est l'objectif que s'est fixé ce Projet relationnel.
Dont le parti-pris est moins celui de la militance que celui de l'engagement. 
Un engagement en faveur d'une société (à tout le moins) dépoussiérée de ses outrances individualistes et matérialistes.
Un engagement aussi vigilant que critique. 
Mais également un engagement constructif.
Et, autant que possible, convivial.
Voire même humoristique. (7)

Christophe Engels
engels_chr@yahoo.fr

(1) . Christian Arnsperger,
. Robert Hendrick, 
. Thierry Verhelst,
. Immanuel Wallerstein,
. Isabelle Cassiers,
. Géraldine Thiry,
. Philippe Van Parijs,
. Yannick Vanderborght, 

. Corinne Gendron,
. Bernard Bayot,
. Marc Luyckx Ghisi,
. Denis Duclos, 
. Jérôme Blanc, 
. Cyrille Ferraton, 
. Laurent de Briey, 
. Jacques Lecomte, 
. Philippe Corcuff, 
. Gilbert Boss,  
. Vincent Triest,
. Jean-Marc Priels, 
.  Marcel Bolle de Bal,
. Olivier Gosselain,
. Eric Watteau, 
. Idris de Vos,
. Desmond Tutu,
. Michel Maffesoli...
(2) . Emeline de Bouver,
. Pierre Rabhi,
. Muhammad Yunus, 
 . Sybille Mertens, 
. Tim Jackson ,
. Michel Pébereau,
. Benoît Frydman,
. Charly Poppe, 
. Aurélie Carimentrand, 
. Jérôme Ballet , 
. Cédric Deprez, 
. Jean-Marie Baland 
. René Raymond, 
. Eric de Keuleneer, 
. Gilles Dostaeler, 
. Vanessa Nurock, 
. André Comte-Sponville, 
. Alain Renaut, 
. Mihaly Csikszentmihalyi, 
. Thierry Janssen,
. Carl Rogers, 
. Max Pagès, 
. André de Peretti,
. Marshall Rosenberg,
. Edgar Morin,
. Patrick Daré,
. Cynthia Fleury, 
. Emmanuel Poilane,
. Patrick Viveret,
. Pierre Zarko,
. Maurice Décaillot,
. Anne-Sophie Novel, 
. Stéphane Riot... 
(3) Voir, en colonne de gauche,  la rubrique «Je me présente».
(4) Neveu Erik, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, coll. Repères, Paris, 2005-2011, p.4.
(5) Jamais dans mon jardin.
(6) Neveu Erik, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, coll. Repères, Paris, 2005-2011, pp.36-37. 
(7) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) : 
. «Actu. Anvers et contre tous.» (Oscar Flores, Agnieszka Whodini Pietrak, Coordination Crer et Hind Asimah),
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...

samedi 16 février 2013

Politique. Utopia lex, sed lex


La perfection lointaine 
s'est ringardisée, 
assure Michel Maffesoli (1).
L'heure est 
à la complétude proche. 
L'utopie d'antan?
Elle s'est faite «relative» 
En phase, donc, 
avec le bricolage existentiel 
de notre temps.
Et avec une nouvelle forme de «reliance».
Postmoderne...

Michel Maffesoli

L’Utopie a pu être majuscule. 
La modernité s’est constituée là-dessus. 
L’idéal progressiste d’une société parfaite, forme politique de la Cité de Dieu chrétienne est d’origine messianique. 
Il en est de même de l’Etat Providence qui démocratise la bienfaisance divine. 
Le fonctionnariat, dans cette optique, joue le rôle de cette «bureaucratie céleste» qui, régulièrement, se met au service des peuples pour accomplir ce louable et quelque peu illusoire, désir de perfection.

Bricolage existentiel

Mais voilà que tout passe, tout casse, tout lasse. 
Et dès lors, plus qu’une perfection lointaine, les peuples se satisfont d’une complétude proche. 
D’une vie vécue, tant bien que mal, avec d’autres, en un lieu donné. 
L’utopie ne disparaît pas, elle prend une autre forme. 
Albert Camus a pu, ainsi, parler «d’utopies relatives». 
C’est judicieux en ce que cela traduit bien le bricolage existentiel, le fait de s’ajuster, de s’adapter à cette dure nécessité qui est le lot de l’humaine nature. 
Les Grecs avaient fait d’Anankè une déesse redoutable avec laquelle il convenait de négocier.

Relation et confiance: une double reliance

Il y a dans cet ajustement à la nécessité quelque chose qui renvoie au sentiment tragique de l’existence. 
Cela ne manque pas de grandeur. 
Ne serait-ce que parce que cela façonne des âmes fortes et conforte la tenue du corps social. 
L’utopie «relative» redonne à la vie quotidienne une indéniable noblesse.
Cela, également met l’accent sur la «relation». 
C’est cette «reliance» qui relie et qui redonne de la confiance qui est le défi lancé par la socialité de l’homme sans qualité aux divers protagonistes de l’action publique, les politiques en particulier.
Dans cette reliance postmoderne (être relié aux autres, être en «confiance» avec le monde), on est loin de l’idéologie du changement. 
Ce dernier, pâle ersatz du mythe de l’incendie universel, ou du déluge, que l’on retrouve, depuis l’épopée de Gilgamesh, puis dans celle de la Bible, dans toutes les cultures, ressurgit régulièrement dans les histoires humaines.
On le retrouve, chez G. Sorel, dans le «mythe de la grève générale». (2)(3)(4)

(A suivre)

Michel Maffesoli 


(1) Membre de l’Institut universitaire de France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est l’auteur, entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 23 pages qui nous a été envoyé par  Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.
(3) Merci à Renaud De Mot, juriste au Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale (Siréas, à Bruxelles) d'avoir porté à notre connaissance la B.D. (ci-dessus) de Mafalda, la petite héroïne du dessinateur argentin Quino.
(4) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) : 
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...