dimanche 31 décembre 2017

Non à la médiocrité, 2018 fois non à la manipulation, à la mauvaise foi, au mensonge et au rapport de force!















«Aujourd'hui comme jadis,
l'ennemi de l'homme est au fond de lui.
Mais ce n' est plus le même:
jadis, c'était l'ignorance;
aujourd'hui, c'est le mensonge.
»
(Jean-François Revel) (1)


«Il n'y a pas longtemps,
c'étaient les mauvaises actions
qui demandaient 
à être justifiées.
Aujourd'hui, 

ce sont les bonnes.»
Ainsi s'exprimait Albert Camus.
Quelques décennies plus tard,

un autre Français,
le philosophe Michel Lacroix,
développe une idée
qui peut sembler
encore plus pertinente (2).
A savoir que,
alors qu'au XIXe siècle,
nos ancêtres étaient obsédés
par l'opposition 
du bien et du mal,
il n'en irait plus de même
pour nos contemporains.
Car désormais,

ce qui tourmenterait
la plupart d'entre nous,
ce serait bien davantage
l'écart entre le moi idéal
et le moi réel.

Au point que 
la «tyrannie du moi idéal»
se substituerait 
de plus en plus 
à celle du surmoi.
Et que la crainte 
de la médiocrité
remplacerait toujours davantage celle de la culpabilité.
Dans ce contexte, 
que vous souhaiter pour l'année qui s'ouvre?
Douze mois pleins d'excellence peut-être.
Cinquante-deux semaines 
empreintes d'une joyeuse émancipation sans doute.
Mais aussi et surtout trois cent soixante-cinq jours teintés,
comme l'écrivait cet autre philosophe français 
qu'était Paul Ricoeur,
d'«une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes» (3).
Non à la médiocrité, donc!
Mais 2018 fois non à quatre de ces autres perfides bêtes 
qui montent, qui montent, qui montent...
Le mensonge
La mauvaise foi
La manipulation 
Et le rapport de force.





(1) Revel Jean-François, La connaissance inutile, Grasset, Paris, 1988. 
(2) Lacroix Michel, Le Développement personnelcoll. Dominos, Flammarion, Paris, 2000.
(3) Ricoeur Paul, Soi-même comme un autre, Seuil, Paris, 1990.


mardi 19 décembre 2017

Détruire la misère, c'est possible!









Détruire la misère?
Oui, cela est possible!
Pas la diminuer.
Pas l'amoindrir.
Pas la limiter.
Pas la circonscrire.
Non, non, non!

La détruire.
Ainsi parlait Victor Hugo.
Dont le discours, 
haut et clair, 
de 1849 
à l’Assemblée nationale 
n'en finit pas de résonner 
à nos oreilles contemporaines. 
Tant il reste,
tant il redevient même, 
d'actualité.
Une effarante actualité...




«Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde; la souffrance est une loi divine; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.
Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire.
La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu.
Détruire la misère!
Oui, cela est possible!
Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.


La misère, ici et maintenant

La misère, Messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère?
Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons?
Voulez-vous des faits?
Mon Dieu, je n’hésite pas à les citer, ces faits.
Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler; et tenez, s’il faut dire toute ma pensée, je voudrais qu’il sortît de cette assemblée, et au besoin j’en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France.
Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour.
Comment veut-on guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies?
Voici donc ces faits.
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.
Voilà un fait.
En voulez-vous d’autres?
Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté, après sa mort, qu’il n’avait pas mangé depuis six jours.
Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore?
Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon! 


Abolir la misère

Eh, bien! Messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas!
Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu!
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m’écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise.
Ce n’est qu’un premier pas, mais il est décisif.
Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n’importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions; je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère! 


Vous n'avez rien fait!

Et, Messieurs, je ne m’adresse pas seulement à votre générosité, je m’adresse à ce qu’il y a de plus sérieux dans le sentiment politique d’une assemblée de législateurs!
Et à ce sujet, un dernier mot: je terminerai par là.
Messieurs, comme je vous le disais tout à l’heure, vous venez avec le concours de la garde nationale, de l’armée et de toute les forces vives du pays, vous venez de raffermir l’État ébranlé encore une fois.
Vous n’avez reculé devant aucun péril, vous n’avez hésité devant aucun devoir.
Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même.
Vous avez fait une chose considérable…
Eh, bien! Vous n’avez rien fait!
Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé!
Vous n’avez rien fait, tant que le peuple souffre!
Vous n’avez rien fait, tant qu’il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère!
Vous n’avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l’âge et qui travaillent peuvent être sans pain!
Tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile!
Tant que l’usure dévore nos campagnes, tant qu’on meurt de faim dans nos villes, tant qu’il n’y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur!
Vous n’avez rien fait, tant que l’esprit de la révolution a pour auxiliaire la souffrance publique!
Vous n’avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur fatal l’homme malheureux!
» (1)


(1) Hugo Victor, discours du 9 juillet 1849 à l’Assemblée nationale française.


mercredi 22 novembre 2017

Intellectuelll...


Il sera disponible 
le 8 décembre, 
dans sa Belgique
natale 
mais aussi en France. 
Quoi? 
Un hors série 
inédit 
du magazine 
Demain le monde.
Soit 92 pages 
consacrées 
à vingt-cinq 
acteurs 
contemporains
de la pensée 
écologique 
et sociale. 


Dennis Meadows, 
Tim Jackson, 
Michel Lepesant, 
Rajendra Pachaury, 
Jean-Pascal van Ypersele, 
Olivier De Schutter, 
Vandana Shiva, 
Daniel Cohn-Bendit, 
Naomi Klein, 
Richard Wilkinson, 
Christa Wichterich, 
José Bové, 
Denis Robert, 
Jean Ziegler, 
Paul Aries, 
Pierre Rabhi, 
Michel Lacroix, 
Patrick Viveret, 
Pascal Picq, 
Isabelle Stengers, 
Hubert Reeves, 
Rob Hokins, 
Albert Jacquard,
Edgar Morin.
Ils seront tous au rendez-vous du prochain numéro (1) de Imagine Demain le monde.
Vingt-cinq intellectuels, donc, dont la rencontre donnera matière à entretiens commentés.
Des idées visionnaires.
Des réflexions hors des sentiers battus. 
Et une plongée dans l’histoire d'un magazine belge pas comme les autres. 


(1) A noter que ce hors série peut être commandé dès aujourd’hui à un prix préférentiel de six euros et payé...
. soit par virement BE70 5230 4023 0625 (Triodos) ou BE86 0013 9179 9850 (BNP Paribas Fortis), 
. soit par Paypal
Il sera également disponible en version PDF.
Informations complémentaires: info@imagine-magazine.com.


jeudi 5 octobre 2017

Leonard Cohen: «Il y a en toute chose une fissure. Celle-là même qui laisse entrer la lumière.»



Ne pas désespérer
quand la vie paraît brisée.
Ni ne se résigner
lorsque tout semble cassé.
Chante le regretté 

Léonard Cohen.
Qui de ces brisures, cassures
et autres plaies béantes
fait autant d'ouvertures
à une triple lumière...

Celle d'une nouvelle direction.
Celle d'un chemin plus fécond.
Celle d'un regain de sens.


A toutes les femmes violentées, 
physiquement et psychiquement.
¡No pasarán!







«Les oiseaux, eux, ont chanté
au lever du jour.
"Recommence,
m'a-t-il semblé leur entendre dire.
Ne t'attarde pas
sur ce qui est passé
ou sur ce qui reste encore à venir."

Ah! Les guerres, elles,
n'ont pas fini d'égrener leurs batailles.
La sacro-sainte colombe
sera à nouveau attrapée,
achetée et vendue,
puis rachetée encore et encore.
La colombe n'est jamais libre.

Sonne les cloches qui restent en état de sonner.
Renonce à rendre parfait ce que tu as à offrir.
Il y a en toute chose une fissure.
Celle-là même qui laisse entrer la lumière.

Nous avons demandé des signes.
Nous en avons reçu:
la naissance trahie,
le mariage dilapidé
et même le veuvage
de chaque gouvernement... 
Autant de signes qui n'échappent à personne. 

Je ne peux plus courir 
avec cette foule sans foi ni loi,
alors que les tueurs du pouvoir en place 
disent leurs prières à haute voix. 
Mais ils ont amassé, ils ont amassé 
la tempête. 
Et ils vont m'entendre. 

Sonne les cloches qui restent en état de sonner. 
Renonce à rendre parfait ce que tu as à offrir. 
Il y a en toute chose une fissure. 
Celle-là même qui laisse entrer la lumière.

Tu peux bien additionner les parties: 
tu n'auras jamais la somme. 
Tu peux bien entonner une marche: 
il n'y a pas de tambour. 
Chaque cœur, sans exception, 
à l'amour viendra, 
mais à la façon d'un réfugié. 

Sonne les cloches qui restent en état de sonner. 
Renonce à rendre parfait ce que tu as à offrir.
Il y a en toute chose une fissure. 
Celle-là même qui laisse entrer la lumière.

Sonne les cloches qui restent en état de sonner. 
Renonce à rendre parfait ce que tu as à offrir.
Il y a en toute chose une fissure. 
Celle-là même qui laisse entrer la lumière.
Celle-là même qui laisse entrer la lumière.
Celle-là même qui laisse entrer la lumière.»

Leonard Cohen (1)



(1) Cohen Leonard (1934-2016), Anthem, 1992 (album The Future). 

mercredi 5 juillet 2017

Magasin de rêve









«Pour ce qui est de l'avenir,
il ne s'agit pas de le prévoir, 
mais de le rendre possible.»
(Antoine de Saint-Exupéry)



Un jeune homme entre en rêve dans un magasin.
Derrière le comptoir se tient un ange.
«Que vendez-vous?», 
lui demande le client.
«Tout ce que vous désirez», 
s'entend-t-il répondre.
La réaction ne se fait pas attendre...
«Ah, oui?
Alors, je voudrais la fin des guerres sur terre.
Et l'éradication des bidonvilles en Amérique latine.
Et l’intégration dans la société de tous les marginaux.
Et un travail valorisant pour tout un chacun.
Et plus d’amour dans le monde...»
Mais son lumineux interlocuteur de l'interrompre.
«Euuuh... 
Excusez-moi, Monsieur.
Je redoute que nous ne nous soyons pas bien compris.
Ici, nous ne vendons pas de fruits.



(1) Merci à Hugues Richard (et à Christophe Godfriaux) de nous avoir inspiré ce conte à réfléchir debout. 


dimanche 7 mai 2017

Sen concitoyennes, Sen concitoyens...


















Avant de devenir 
haut fonctionnaire, 
banquier d'affaires, 
secrétaire général adjoint à la Présidence de la République, 
puis ministre de l'Economie, 
le désormais Président Emmanuel Macron 
avait tâté de la philosophie.
Inspiré du Français Paul Ricoeur, 
il l'est aussi de l'Américain John Rawls 
(dont ce Projet relationnel 
vous a assez largement entretenen son temps) (1) 
et de l'Indien Amartya Sen (photo ci-dessous). 
Soit deux très grands formats, 
ayant contribué à mettre le nouveau locataire de l'Elysée
au diapason d'un courant de pensée: 
le «libéralisme égalitaire».
Coup d'oeil sur un aspect 
de la foisonnante pensée 
du dernier nommé.
Qui, outre les honneurs 
d'un Prix Nobel
eut le privilège d'occuper, 
dans... le même temps, 
les chaires d'économie 
et de philosophie 
de la prestigieuse 
Université de Harvard


Amartya Sen entend mettre au coeur de l'économie une démarche éthique elle-même recentrée sur la liberté.
La liberté, oui.
Mais pas n'importe laquelle.
Une «liberté réelle».
Qui garantisse à chacun de pouvoir faire ou être ce qu'il valorise. 

Liberté, liberté réelle, combats avec tes défenseurs...

«Les revendications des individus ne doivent pas être jugées en fonction des ressources ou des biens premiers qu'ils détiennent respectivement, mais de la liberté dont ils jouissent réellement de choisir la vie qu'ils ont des raisons de valoriser.» (2)
Ecrit Sen.
Qui affuble ce qui doit être égalisé du doux nom de «capabilités».
Soit bien davantage que les «libertés formelles» qui renvoient à l'existence des ressources et à la garantie du droit formel d'y accéder.
C'est que, pour l'Indien, la qualité de vie ne se conçoit pas sans liberté de choix.
Et le fait de pouvoir choisir entre différentes possibilités est une composante essentielle de la richesse d'une vie.
D'où une conception spécifique du développement économique, appréhendé comme «processus d'expansion des libertés réelles dont jouissent les individus». (3)


Plutôt que de définir la pauvreté par rapport à un seuil déterminé de revenu, Sen propose de l'appréhender comme privation de certaines libertés fondamentales.
Et de préciser...
«La pauvreté d'une vie, dans cette perspective, ne tient pas seulement à l'état d'appauvrissement dans lequel vit effectivement une personne, mais également au manque de réelles opportunités -découlant des contraintes sociales aussi bien que des circonstances personnelles- de choisir d'autres types de vie.» (4)

Oyez, citoyens!

Dans ce schéma, l'action publique joue un rôle clé.
Charge à elle de ne pas envisager l'individu comme un bénéficiaire passif, mais aussi et surtout comme un agent capable de se montrer autonome dans ses choix de vie et de participer à la construction démocratique.
Les droits économiques et sociaux, c'est bien!
Les droits à l'autonomie et à la participation, c'est mieux!

Etat correcteur

Reste, pour permettre aux politiques publiques d'atteindre leur objectif de développement des capacités, à opter pour les bons moyens.
Sur ce plan, Sen prend nettement position en faveur d'un Etat intégrateur de l'action associative et correcteur par rapport aux activités de marchés qu'il ne convient ni d'exclure ni de remplacer.
Bienvenue, donc, à la complémentarité, pour autant qu'elle consente à se mettre au service d'un mot d'ordre commun: l'élargissement des libertés individuelles.
«De la sorte sont fortement remises en question toutes les formes d'action publique, même paternaliste ou bienveillante, qui cherchent à imposer des fonctionnements déterminés aux individus plutôt qu'à développer leurs capabilités ou leurs libertés réelles, expliquent le sociologue Jean-Michel Bonvin et l'économiste Nicolas Farvaque.
Cette remarque vaut pour les acteurs du marché et de la société civile, qui sont également invités à ne pas entraver la liberté de choix des individus.» (5)


Idéaliste, Amartya Sen?
Non, considèrent implicitement les auteurs précités.
Qui attirent l'attention sur le fait que le philosophe fonde son approche sur des observations empiriques, se démarquant par là de la plupart de ses confrères qui, comme Rawls, conduisent ce type de débat sur le plan plus abstrait des principes.
«L'enjeu n'est pas chez lui la promotion d'une société idéale, mais la progression vers une société plus juste, c'est-à-dire plus soucieuse du développement des capabilités.» (6)


(1) 1921-2002.

(2) Sen Amartya, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, Odile Jacob, Paris, 2000, p.122.
(3) Sen Amartya, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, Odile Jacob, Paris, 2000, p.13.
(4) Drèze Jean et Sen Amartya, India: Economic Development and Social Opportunity, Oxford University Press, New Delhi, 2002, p.11.
(5) Bonvin Jean-Michel et Farvaque Nicolas, Amartya Sen. Une politique de la liberté, coll. Le bien commun, Michalon, Paris, 2008, 113.
(6) Bonvin Jean-Michel et Farvaque Nicolas, Amartya Sen. Une politique de la liberté, coll. Le bien commun, Michalon, Paris, 2008, 119.


jeudi 13 avril 2017

L'âge de la régression





















Tournant
historique?
Notre époque 
apparaît 
en tout cas 
extrêmement 
déroutante.
Ne s'agit-il donc pas, 
plus que jamais, 
de la penser? 
Qui plus est 
à la racine?
Quinze intellectuels 
s'y essayent.
Dans un livre 
publié 
en treize langues.
Et dans le monde entier.



Nous vivons un tournant historique. 
Ascension de partis nationalistes (Front national), 
démagogie (Donald Trump), 
repli sur soi (Brexit), 
tendances autoritaristes (Hongrie et Pologne), 
appels à la «grandeur» et à la «pureté» nationale (Narendra Modi en Inde, Vladimir Poutine en Russie), 
vague générale de xénophobie et de crimes haineux, 
brutalisation des discours politiques, 
complotisme, 
«ère post-vérité», 
appels à l’érection de murs toujours plus nombreux, toujours plus hauts... 

Comme si...

Tout se passe comme si nous assistions à un grand retour en arrière. 
Comme si la peur et la violence l’emportaient sur les espoirs d'ouverture nourris ces trois dernières décennies. 

Racines narrées

Quinze intellectuels, chercheurs et universitaires de renommée internationale explorent les racines de la situation qui est la nôtre aujourd'hui et que l’on peut appeler une grande régression. 
Ils la replacent dans son contexte historique, élaborent des scénarios possibles pour les années à venir et débattent des stratégies susceptibles de la contrecarrer. 
Ce livre représente une vaste tentative de penser un moment extrêmement déroutant et de dresser une sorte de portrait moral de nos sociétés actuelles. 
Publié en treize langues, le livre paraît simultanément dans le monde entier. 


Table des matières 

Préface 
(Heinrich Geiselberger)
 
Une fatigue de la démocratie 
(Arjun Appadurai)

 Des symptômes en quête d’un objet et d’un nom 
(Zygmunt Bauman)

Néolibéralisme progressiste contre populisme réactionnaire: 
un choix qui n’en est pas un 
(Nancy Fraser) 

Du paradoxe de la libération à la disparition des élites libérales 
(Eva Illouz)
 
Le retour des régimes majoritaires 
(Ivan Krastev) 

L’Europe refuge 
(Bruno Latour)

Surmonter la peur de la liberté 
(Paul Mason)
 
La politique à l’ère du ressentiment. Le sombre héritage des Lumières 
(Pankaj Mishra)
 
Le courage de l’audace 
(Robert Misik)
 
La dé-civilisation. 
Sur les tendances régressives à l’œuvre dans les sociétés occidentales 
(Oliver Nachtwey)
 
Politique progressiste et politique régressive dans le néolibéralisme tardif 
(Donatella della Porta)
 
Le retour des évincés: 
le début de la fin du capitalisme néolibéral 
(Wolfgang Streeck)
 
De la régression globale aux contre-mouvements post-capitaliste 
(César Rendueles)
 
Cher président Juncker 
(David Van Reybrouck)
 
La tentation populiste 
(Slavoj Žižek)



(
1) Collectif,  L'Age de la régression, Premier Parallèle, Paris, 2017.