mercredi 30 janvier 2019

Ami, entends-tu le vol noir de l'émergence citoyenne?








Vingt-six mouvements 
engagés 
dans une transition, 
à la fois citoyenne, 
écologique, 
sociale 
et humaine. 
Plusieurs projets, 
dont le Pacte 
pour la transition 
ou la Fête des Possibles.
Collectif 
pour une Transition 
Citoyenne,
si votre ramage 
se rapporte 
à votre plumage... 




Bandeau de la Fête des Possibles : Créons demain près de chez vous














Déclaration commune 
des membres 
du Collectif pour une Transition Citoyenne 




«Face à une crise systémique (écologique, économique, sociale,…) chaque jour plus profonde, un mouvement est en marche qui, partout, réinvente nos façons de produire, d’échanger, d’habiter, de nous nourrir, de nous déplacer, d’éduquer nos enfants…

Des centaines de milliers de personnes construisent des alternatives au modèle actuel qui déstructure le tissu social, financiarise tous les aspects de nos vies, pille les ressources naturelles et encourage un consumérisme et une croissance matérielle forcenés.
Des organismes financiers d’un genre nouveau remettent l’économie au service du bien-être humain et non de l’enrichissement matériel d’une minorité. 

Des entreprises, des citoyen(ne)s, des élu(e)s donnent la priorité à une économie réelle, sociale, solidaire, ancrée dans les territoires et les communautés humaines; ouverte aux solidarités internationales et à la diversité des peuples de la terre. 
Construisent une économie circulaire, intelligente, participant à la régénération des écosystèmes.

Des citoyen(e)s, ingénieurs, acteurs associatifs, collectivités, scénarisent une transition énergétique pour progressivement abandonner les énergies fossiles et fissiles et développer un bouquet d’énergies renouvelables. 
Proposent des trajectoires afin d’engager un véritable effort de sobriété et d’efficacité énergétique. 
Des fournisseurs d’énergie proposent une électricité 100% renouvelable, rapprochent les producteurs et les consommateurs au sein de circuits courts, permettant ainsi la réappropriation citoyenne de l’énergie.

Des paysans, des agronomes développent une agriculture capable de nous nourrir sans pétrole et sans intrants chimiques, fondée sur un haut savoir agronomique, la connaissance des processus naturels, une grande diversité de semences et de variétés, librement reproductibles. 
Des producteurs associés à des citoyens, des élus locaux, réimplantent une agriculture vivrière dans chaque territoire (rural, péri-urbain ou urbain), afin d’assurer sécurité, salubrité et autonomie alimentaire pour tous.

Des démarches pédagogiques nouvelles se montent, proposant à nos enfants une éducation basée sur la coopération, la complémentarité, la connaissance de soi, des autres et de la nature. 
Une éducation leur prodiguant les savoirs, savoir-être et connaissances dont ils auront besoin pour s’épanouir et relever les défis du XXIème siècle.

Des processus d’approfondissement de la démocratie sont conduits, facilitant la participation directe des citoyens aux décisions qui les concernent, dans la cité et dans l’entreprise, instaurant une véritable coopération entre les élu-e-s et les autres citoyen(ne)s. 
Inventant les institutions nouvelles qui permettent à chacun-e de peser dans le sens de la transition à laquelle nous aspirons.

Nous, organisations qui œuvrons, chacune dans notre domaine, à cette transition écologique sociale et humaine, croyons qu’il est temps d’amplifier ce mouvement et de lui donner la puissance nécessaire à un profond changement de société.

Afin d’encourager cette dynamique, nous créons aujourd’hui, le Collectif pour une Transition Citoyenne
Montrant ainsi qu’il est indispensable d’unir nos forces, de coopérer et de sortir des logiques de chapelles. 
Nous entendons ainsi rassembler nos compétences, nos ressources, nos réseaux afin d’optimiser l’impact de nos actions individuelles et collectives. 
Nous relier pour nous soutenir mutuellement.

Nous invitons aujourd’hui toutes celles et tous ceux qui souhaitent participer à ce grand projet d’une transformation non violente de notre société, à nous rejoindre en s’impliquant dans une ou plusieurs de nos structures.

Plus que jamais nous croyons indispensable "d’être ce changement que nous voulons pour le monde", individuellement et collectivement.
De préférer dans nos vies une forme de sobriété heureuse à l’ébriété consumériste. 
La coopération à la compétition. 
L’altruisme à l’égoïsme.

N’attendons pas le changement. 
Prenons notre avenir en main, maintenant. 
Ces initiatives pionnières, ont fait leurs preuves. 
Si nous le voulons, elles pourront construire en quelques décennies, une so­ciété radicalement nouvelle, partout sur la planète.»



jeudi 24 janvier 2019

Splendeur et fragilité du lien










La fragilité du lien? 
Une évidence
dans notre société moderne.
Et pourtant...
Il est ce qui humanise 
et relie les hommes entre eux.
Utile rappel
de la psychiatre française
Anne Danion
(1).






Un lien, du latin ligamen, est ce qui lie. 
Ce peut être un objet, fil, ficelle, corde, chaîne qui attache, met en relation de proximité mais aussi retient, ferme, emprisonne. 
Il peut relier de façon virtuelle deux idées, pensées, informations pour une ou entre deux personnes, dans une dimension plus ou moins logique d’appartenance, de dépendance. 


Sur le plan affectif, symbolique et aussi juridique, il atteste d’une relation entre une ou plusieurs personnes. 
Ainsi, il maintient, fait tenir ensemble, relie, soutient, accompagne, soigne, (re)humanise, mais aussi retient.
Ces oppositions obligent à envisager le fait que le lien ouvre à une conflictualité éthique.
L’origine du lie
n humain, c’est à dire ce qui lie les êtres entre eux, est à trouver dans la relation de l’enfant à sa mère (et au-delà, ses parents).
De façon biologique tout d’abord: le cordon ombilical relie le fœtus à la mère et permet à celui-ci de se développer pour vivre.
Puis affective: le lien affectif protège l’enfant, le garde en sécurité, le guide puis doit se desserrer progressivement pour lui permettre de s’autonomiser.

De la «relation d’objet» à la relation entre sujets

Pour la psychanalyse, le lien se construit psychiquement en termes de «relation d’objet» (constitution du sujet en prise directe avec «l’objet-mère»), puis d’accès au statut de sujet autonome parlant et désirant. 
Le lien humain ouvre à la subjectivité et à l’intersubjectivité (espace de chevauchement entre l’individuel et le collectif). 
Le lien est donc ce qui humanise l’enfant grâce et dans la relation à l’autre mais peut aussi l’aliéner.
Dans le monde moderne, le lien entre particulièrement en concurrence avec l’éthique du sujet et la montée de l’individualisme qui distend le lien social: il est en même temps magnifié et fragilisé par une culture de moins en moins contenante (2)
Mais c’est parce qu’il a perdu de sa netteté que le lien nécessite aujourd’hui plus d’attention, de sollicitude aux besoins de chacun dans une éthique de la responsabilité et du care
Celle-ci met en avant l’interdépendance fondamentale des humains et la nécessité du maintien du lien, avec la sollicitude, l’attention portée à l’autre dans le respect de l’autonomie et la dignité de chacun. 

Quoi de neuf, docteur?

Cette éthique du care traverse la relation médecin malade, au-delà des seuls soins organiques. 
C’est bien sûr le cas en psychiatrie: le lien y est particulièrement fragilisé, non pas du fait de l’individualisme ambiant mais en raison de la spécificité de la maladie mentale et de la pathologie du lien qu’elle engendre. 
C’est ce qui complexifie (mais n’annule pas) la prise en compte des principes interrogeables de respect de l’autonomie de la personne malade mais aussi isole celle-ci, la coupe des autres et de la compréhension du monde par les troubles affectifs et/ou cognitifs qui lui sont intrinsèques: rejet, perte, fragilisation, absence, rupture ou encore dysfonctionnement du lien, dépendance, délire. 
Plus que jamais, le lien demeure un enjeu éthique. (3)


Anne Danion (1)


(1) Le Professeur Anne Danion est psychiatre. Elle enseigne la Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'Université de Strasbourg (UDS) et exerce différentes charges aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (Chef de service adjoint du Service psychothérapique pour Enfants et adolescents, responsable de l’Unité de psychopathologie de la périnatalité et du très jeune enfant et de psychiatrie de liaison, membre de la Commission Médicale d’Etablissement). Elle est en outre Vice-présidente du Comité Hospitalo-Universitaire Consultatif d’Éthique (CHUCE) et Secrétaire générale du Collège National Universitaire de Psychiatrie.
(2) Arènes, Jacques. Penser l'éthique de la famille et l'éthique du lien dans le contexte d'une culture moins soutenante, Dialogue, vol. 199, n°1, 2013, pp. 107-117.
(3) Le présent message est repris de la Lettre n°122 du CEERE (octobre 2018). Elle nous a été adressée par le Centre Européen d'Enseignement et de Recherche en Éthique (CEERE) de l'Université de Strasbourg, que nous remercions, ainsi que l'auteur. Ci-dessus, seuls les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.






jeudi 17 janvier 2019

Requiescat in pace. Le Collectif Rossevelt est mort, vive le Pacte pour la Transition!

























Quel dommage!
Projet au potentiel 

considérable, 
n'a survécu, 
en France, 
ni à la disparition 
ni aux dissensions internes, 
ni à l'initiative prise 
par son fer de lance 
au quotidien 
de créer un parti politique.
Place à la relève: 
le Pacte pour la Transition.

«Je ne perds jamais. 
Soit je gagne, soit j'apprends.»
Nelson Mandela




«Le Collectif Roosevelt a vécu.
L'association a été dissoute en Assemblée Générale Extraordinaire, le 17 novembre 2018. 
Pendant presque sept ans, nous avons mené un travail acharné pour défendre nos propositions.
"Climat, emploi, social, les penser ensemble, c'est vital!" était devenu notre axe de travail.
Tournés vers l'avenir, sans renoncer à nos intuitions et à nos convictions, nous ne baissons pas les bras.
Certains d'entre nous, bien décidés à faire vivre "l'esprit Roosevelt", s'engagent dans des groupes locaux ou dans des groupes thématiques transversaux (travail/emploi, action municipale, soutien à l'Archipel Osons les Jours Heureux).
Nous avons décidé de transmettre nos comptes Twitter et Facebook au Pacte pour la Transition, dans l'"esprit Roosevelt", et nous appelons nos sympathisants à en suivre le déploiement.
Le Pacte pour la Transition invite les citoyen.ne.s à se réapproprier les politiques locales, en mettant en avant la transition comme projet de société et enjeu majeur des élections municipales de 2020 et des mandats qui s’en suivront. 
Ce Pacte pour la Transition consistera en une trentaine de mesures de transition applicables par des communes à travers toute la France, portées localement par des groupes de citoyen.ne.s.Nous vous appelons à vous saisir de ce projet passionnant et prometteur
Enfin, nous vous remercions chaleureusement pour votre soutien et votre engagement sans faille.»

Le Bureau du Collectif Roosevelt