

c'est l'authenticité.
Tel est,
en quelque sorte,
le credo
de Carl Rogers.
Dont l'Approche
Centrée sur la Personne,
laisse
une trace indélébile
dans le monde
de la psychologie.
Quel est le sens de ma vie?
A cette question existentielle, le psychologue Américain Carl Rogers (1) apporte une réponse fort féconde dans son best seller, Le développement de la personne (2).
Non sans se fendre d'un détour préalable par les travaux de l'un de ses collègues et compatriotes, Charles Morris (3), qui renvoie, lui, aux cinq critères suivants:
. la responsabilité (par rapport à soi et à l'humanité),
. l'action (énergique, efficace et optimiste),
. l'intériorité,
. la réceptivité (à autrui et aux choses),
. le plaisir.
(Pour plus de détails, voir l'encadré).
Autant de paramètres qui constitueraient donc la quintette servant de socle au sens de la vie?
Non sans se fendre d'un détour préalable par les travaux de l'un de ses collègues et compatriotes, Charles Morris (3), qui renvoie, lui, aux cinq critères suivants:
. la responsabilité (par rapport à soi et à l'humanité),
. l'action (énergique, efficace et optimiste),
. l'intériorité,
. la réceptivité (à autrui et aux choses),
. le plaisir.
(Pour plus de détails, voir l'encadré).
Autant de paramètres qui constitueraient donc la quintette servant de socle au sens de la vie?
Oui et non, mégote Rogers...
«C’est une étude importante.
Cependant, pour ma part, elle me laisse vaguement insatisfait. (…)
Je crois que la meilleure façon d’exposer ce but de la vie (…) est d’employer le mot de Soeren Kirekegaard : "Etre vraiment soi-même.".» (4 )
Authenticité
L'authenticité.
Tel est donc le maître-mot de Rogers.
Qui, pour y accéder, renvoie à quatre formes de dépassements et à six objectifs...
Zone de dépassements
Quatre formes de dépassement, tout d'abord.
Car il s'agit d'aller par-delà...
. Par-delà les façades de l'apparence.
C'est-à-dire au-delà d’un soi que je ne suis pas.
. Par-delà les «je devrais» de la morale bien pensante.
Soit au-delà de l’image contraignante de ce que je devrais être.
. Par-delà les pressions de la culture dominante.
Au-delà, donc, de ce que cette culture attend de moi.
. Par-delà ma tendance à vouloir absolument plaire aux autres.
Autrement dit: au-delà de ce «devoir» de faire plaisir à autrui dont nous croyons pouvoir ajouter librement ici qu'il passe souvent par l'hyper-empathie (5) ou l'identification (6).
Aller vers...
Me dépasser, c'est bien.
Mais ce n'est pas suffisant.
Car il convient encore de me fixer six axes de travail.
D'aller vers...
. Vers l’auto-direction pour commencer.
Histoire de me choisir les objectifs que je désire personnellement atteindre.
. Puis vers la mobilité.
Pour tendre vers un processus, une fluidité, un changement.
. Vers la complexité ensuite.
Qui entraîne un «désir d’être entièrement soi-même, à chaque instant, dans toute sa richesse et sa complexité, sans rien se cacher et sans rien craindre de soi-même.» (7)
. Vers une ouverture à l’expérience pour suivre.
Car je tends à vivre en relation «ouverte, amicale et étroite» (8) avec ma propre expérience de tout ce qui se passe en dedans et en dehors (réalité extérieure).
. Vers une acceptation d’autrui aussi.
«En relation étroite avec cette ouverture à l’expérience intérieure et extérieure, nous trouvons une ouverture à autrui et une acceptation d’autrui.» (9)
. Vers la confiance en soi enfin.
Progressivement, la personne «s’apprécie et acquiert plus de confiance en soi.» (10)
Devenir ce que je suis
«En bref, le schéma de mouvement observé chez mes clients semble vouloir dire que l’individu se dispose à être, en toute connaissance de cause, le processus qu’il est véritablement en profondeur, conclut Rogers.
Il renonce à être ce qu’il n’est pas, à être une façade.
Il n’essaie pas d’être plus qu’il n’est avec toute l’insécurité et les mécanismes de défense que cela entraîne.
Il n’essaie pas d’être moins qu’il n’est, avec les sentiments de culpabilité ou de dépréciation de soi que cela implique.
Il est de plus en plus attentif à ce qui se passe dans les profondeurs de son être physiologique et émotif, et se trouve de plus en plus enclin à être, avec toujours plus de précision et de profondeur, ce qu’il est le plus véritablement. (…)
Ce n’est pas un choix purement intellectuel, mais cela me semble être la meilleure description du comportement tâtonnant et incertain qu’il adopte à la recherche de ce qu’il veut être.» (11)
Christophe Engels (d'après Carl Rogers) (12)(13)
«C’est une étude importante.
Cependant, pour ma part, elle me laisse vaguement insatisfait. (…)
Je crois que la meilleure façon d’exposer ce but de la vie (…) est d’employer le mot de Soeren Kirekegaard : "Etre vraiment soi-même.".» (4 )
Authenticité
L'authenticité.
Tel est donc le maître-mot de Rogers.
Qui, pour y accéder, renvoie à quatre formes de dépassements et à six objectifs...
Zone de dépassements
Quatre formes de dépassement, tout d'abord.
Car il s'agit d'aller par-delà...
. Par-delà les façades de l'apparence.
C'est-à-dire au-delà d’un soi que je ne suis pas.
. Par-delà les «je devrais» de la morale bien pensante.
Soit au-delà de l’image contraignante de ce que je devrais être.
. Par-delà les pressions de la culture dominante.
Au-delà, donc, de ce que cette culture attend de moi.
. Par-delà ma tendance à vouloir absolument plaire aux autres.
Autrement dit: au-delà de ce «devoir» de faire plaisir à autrui dont nous croyons pouvoir ajouter librement ici qu'il passe souvent par l'hyper-empathie (5) ou l'identification (6).
Aller vers...
Me dépasser, c'est bien.
Mais ce n'est pas suffisant.
Car il convient encore de me fixer six axes de travail.
D'aller vers...
. Vers l’auto-direction pour commencer.
Histoire de me choisir les objectifs que je désire personnellement atteindre.
. Puis vers la mobilité.
Pour tendre vers un processus, une fluidité, un changement.
. Vers la complexité ensuite.
Qui entraîne un «désir d’être entièrement soi-même, à chaque instant, dans toute sa richesse et sa complexité, sans rien se cacher et sans rien craindre de soi-même.» (7)
. Vers une ouverture à l’expérience pour suivre.
Car je tends à vivre en relation «ouverte, amicale et étroite» (8) avec ma propre expérience de tout ce qui se passe en dedans et en dehors (réalité extérieure).
. Vers une acceptation d’autrui aussi.
«En relation étroite avec cette ouverture à l’expérience intérieure et extérieure, nous trouvons une ouverture à autrui et une acceptation d’autrui.» (9)
. Vers la confiance en soi enfin.
Progressivement, la personne «s’apprécie et acquiert plus de confiance en soi.» (10)
Devenir ce que je suis
«En bref, le schéma de mouvement observé chez mes clients semble vouloir dire que l’individu se dispose à être, en toute connaissance de cause, le processus qu’il est véritablement en profondeur, conclut Rogers.
Il renonce à être ce qu’il n’est pas, à être une façade.
Il n’essaie pas d’être plus qu’il n’est avec toute l’insécurité et les mécanismes de défense que cela entraîne.
Il n’essaie pas d’être moins qu’il n’est, avec les sentiments de culpabilité ou de dépréciation de soi que cela implique.
Il est de plus en plus attentif à ce qui se passe dans les profondeurs de son être physiologique et émotif, et se trouve de plus en plus enclin à être, avec toujours plus de précision et de profondeur, ce qu’il est le plus véritablement. (…)
Ce n’est pas un choix purement intellectuel, mais cela me semble être la meilleure description du comportement tâtonnant et incertain qu’il adopte à la recherche de ce qu’il veut être.» (11)
Christophe Engels (d'après Carl Rogers) (12)(13)
Les choix individuels selon Charles Morris
D'après Charles Morris (3), les cinq composantes qui, combinées différemment selon les cultures, sous-tendent les choix individuels seraient les suivantes.... La responsabilité, comme contrôle de soi et faculté d’apprécier et de conserver l’héritage de l’humanité.
. L’action énergique et efficace, qui implique une ouverture confiante au changement, soit pour résoudre des problèmes personnels et sociaux, soit pour vaincre les obstacles du monde naturel.
. La vie intérieure, comme conscience de soi riche et élevée.
. La réceptivité aux êtres et aux choses.
. Le plaisir des sens et la recherche de son propre plaisir.
(1) Docteur en psychologie, professeur à l'université de Chicago et fondateur (en 1964) d'un Institut des Sciences du Comportement, Carl Rogers (1902-1987) a créé l'Approche Centrée sur la Personne. Il laisse une oeuvre et une pensée qui continuent à exercer une influence profonde sur tout le courant de la psychologie humaniste.
(2) Rogers Carl, Le développement de la personne, Dunod, Paris, 1968. Traduction française de Rogers Carl, On becoming a Person, Houghton Mifflin, Company, Boston, 1961.
(3) Morris C.W., Varieties of Human Value, University of Chicago Press, Chicago, 1956.
(4) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., p.115.
(5) Si je souffre d’une basse estime de soi, je peux me montrer excessivement attentif à l’autre, au point de perdre de vue mes propres intérêts et de m’oublier moi-même. Mon effacement, voire ma soumission traduisent alors mon besoin d’acheter l’approbation d’autrui. C’est le phénomène de l’«hyper-empathie». (André Christophe et Lelord François, L’estime de soi, Odile Jacob, Paris, 1999, p. 246.)
(6) L’identification est un phénomène qui ne doit surtout pas être confondu avec celui de l'empathie. Qui renvoie à l’idée d’une perception correcte du cadre de référence d'autrui, avec les harmoniques subjectives et les valeurs personnelles qui s'y rattachent. «Percevoir de manière empathique, c'est percevoir le monde subjectif d'autrui "comme si" on était cette personne, précisent Carl Rogers et Godelieve Kinget. Sans toutefois jamais perdre de vue qu'il s'agit d'une situation analogue : "comme si". La capacité empathique implique donc que, par exemple, on éprouve la peine ou le plaisir d’autrui comme il l’éprouve, et qu’on en perçoive la cause comme il la perçoit (c’est-à-dire qu’on explique ses sentiments ou ses perceptions comme il se les explique), sans jamais oublier qu’il s’agit des expériences et des perceptions de l’autre. Si cette dernière condition est absente, ou cesse de jouer, il ne s’agit plus d’empathie mais d’identification.» (Rogers Carl et Kinget Godelieve, Psychothérapie et relations humaines (volume 1), Béatrice Nauvelaerts, Louvain, 1962, p.197.)
(7) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., p.120
(8) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., p.120.
(9) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., p.122.
(10) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., p.122.
(11) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., p.123.
(12) Rogers Carl, Le développement de la personne, op. cit., pp.114-123.
(13) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....