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lundi 19 décembre 2011

A.C.P. La révolution tranquille.









Non à Mickey Mouse!
Mais non, aussi, au Che!
Et non, encore, à Ben Laden!
La révolution, désormais, se veut tranquille.
Explique ici cet acteur
de l'Approche Centrée sur la Personne
et du personnalisme qu'est
Jean-Marc Priels (1).
Qui rappelle ce qu'annonçait
son grand inspirateur Carl Rogers
(2):
l'avènement d'une personne nouvelle...

Jour après jour, les pourfendeurs du monde contemporain font hurler à toute vapeur les sirènes du pessimisme.
Parmi leurs griefs: une culture de plus en plus chaotique.
Et une question, lancinante, de se poser à eux: ne serait-il pas temps de faire marche arrière?

Manifeste personnaliste

Plus optimistes sont les révolutionnaires tranquilles de l’Approche Centrée sur la Personne (ACP).
Leur credo?
Le message délivré par ce livre culte qu’est «Un manifeste personnaliste» (3), de Carl Rogers.
Un vieux bouquin dont chaque ligne résonne comme un… Appel à projet relationnel!
Et dont ce blog ne pouvait donc manquer de se faire l’écho.
Jugez plutôt…

Vers une personne nouvelle…

«La révolution tranquille est en marche dans presque tous les domaines, soutient avec force le psychologue américain.
On peut espérer qu’elle nous fera progresser vers un monde plus humain, plus centré sur la personne.»
La personne?
Oui.
Mais pas n’importe laquelle…
Car, poursuit l’initiateur de l’ACP, «un nouveau type de personne, dont les valeurs sont très différentes de celles de notre culture actuelle, est en train de poindre et le nombre de ces personnes va croissant.
Elles sont en train de vivre et d’être, selon des façons qui rompent avec le passé.»
Conséquence: de nouvelles valeurs montent en puissance.
Et ceux qui les portent «constituent le ferment permanent et croissant du changement social.»

Conscience optimiste?

Et Rogers de poursuivre…
«Chaque révolution sociale est précédée par un changement de perception du monde ou par un changement dans la perception du possible.»
Mais ne voit-on pas que le changement social entre en confrontation avec quelques slogans relevant de la pensée dominante du moment…?
«L’état avant tout» par exemple.
Ou bien «La tradition avant tout».
Ou alors «L’intellect avant tout».
Le constat est radical: les gouvernants et l’énorme bureaucratie qui les entoure jouent la carte de la stabilité et offrent «peu de place à ceux qui croient en des valeurs ou en des objectifs différents.»
Pire: «Les institutions de notre société –éducative, industrielle, religieuse, familiale– sont en opposition directe avec quiconque lance un défi à la tradition.»
Pire encore: le monde, dans sa globalité, est «en opposition avec les personnes qui privilégient la réalisation de soi plutôt que les résultats, la croissance personnelle plutôt que le salaire ou le profit, la coopération avec la nature plutôt que la conquête de celle-ci.»
Enfin, dans notre culture actuelle qui multiplie le recours aux termes techniques, c’est via l’application d’une technologie sociale et psychologique que s’opère le contrôle des comportements.
Et ce dans l’intérêt d’une société post-industrielle régulée par les bureaucraties…
Celle de la guerre.
Celle du bien-être.
Celle de l’industrie.
Celle des communications…

Quand le génie sort de sa bouteille…

«Pourtant, comme l’histoire l’a montré maintes fois, on n’arrête pas facilement une révolution émergente.»
Car si l’avènement de ces personnes nouvelles peut sans doute être retardée, elle ne peut plus être évitée…
«La révolution tranquille dont elles sont l’essence peut être ralentie. Mais un ferment puissant a été libéré dans le monde par les qualités dont font preuve ces personnes.
Il sera difficile de remettre ce génie en bouteille.»
Et Rogers de s’interroger: l’heure du changement n’a-t-elle pas sonné?
Quelles que soient les résistances qui y sont opposées…
«Le changement est pénible et incertain.
Qui le veut?
Saura-t-on tolérer les personnes douces, en recherche, sans certitudes?»
Espérons-le.
Car «l’acceptation de la diversité des valeurs, des styles de vie et des opinions est au coeur du processus démocratique.»
Faut-il le regretter?
Certainement pas.
Et encore moins le redouter…
«Imaginez donc qu’il y ait une chance extérieure que ces personnes sortent de l’ombre, acquièrent de l’influence, changent notre culture.
Quel serait le tableau?
Est-il aussi menaçant et aussi affreux que pourraient le craindre beaucoup de gens?»

Jean-Marc Priels (1) (d’après Carl Rogers) (2)(3)(4)

(1) Jean-Marc Priels est psychologue et psychothérapeute à la Clinique Sans Souci, de Jette (Bruxelles). Il est spécialisé dans l’Approche Centrée sur la Personne et responsable belge de la revue francophone internationale ACP Pratique et recherche (La Queue-lez-Yvelines, France). Il est aussi membre actif du Centre d’Action pour un Personnalisme Pluraliste (CAPP, à Louvain-la-Neuve, Belgique).
(2) Docteur en psychologie, professeur à l'université de Chicago et fondateur (en 1964) d'un Institut des Sciences du Comportement, Carl Rogers (1902-1987) a créé l'Approche Centrée sur la Personne. Il laisse une oeuvre et une pensée qui continuent à exercer une influence profonde sur tout le courant de la psychologie humaniste.
(3)
Toutes les phases mises entre guillemets proviennent du chapitre intitulé L’avènement de la personne nouvelle, in Rogers Carl, On personal power, Delacorte Press, New York, 1977. Le livre a été publié en français sous le titre Un manifeste personnaliste – Fondements d’une politique de la personne, Bordas 1979 (241 p.).
(4) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par et d'après Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....