Reste que la proportion
de ceux qui font preuve
de complaisance
à l'égard
de cette mouvance extrémiste
de ceux qui font preuve
de complaisance
à l'égard
de cette mouvance extrémiste
semble déjà substantiellement
plus importante.
plus importante.
Alors?
Faut-il considérer ou non
que l’islam porte en tant que tel
une responsabilité
dans la violence
qui déchire le Moyen-Orient
que l’islam porte en tant que tel
une responsabilité
dans la violence
qui déchire le Moyen-Orient
ou dans celle
qui fait frémir l'Europe?
qui fait frémir l'Europe?
Extraits de l'interview (1)
récemment accordée
au quotidien suisse Le Temps
au quotidien suisse Le Temps
par l’islamologue allemand
Reinhard Schulze.
Reinhard Schulze.
Qui estime que la réflexion critique sur l’islam s’est arrêtée
il y a plus d’un demi-siècle.
Que les intellectuels sont depuis lors réduits au silence.
Que, sous l'influence du wahhabisme et du puritanisme,
le discours apologétique a éclipsé le
discours critique.
Et qu'il est plus que temps de reconstruire ce dernier.
Sans, surtout, se laisser impressionner par les fanatiques.
Faut-il envisager les djihadistes comme des nihilistes déguisés en religieux?
Faut-il envisager les djihadistes comme des nihilistes déguisés en religieux?
Ou
bien convient-il d'insister sur le fait que s'ils tuent, c'est au nom
d'Allah?
Question mal formulée, rétorque Reinhard Schulze.
Qui croit utile de recadrer le débat...
La faute à l'islam?
«Pour moi, la question centrale est la suivante: est-ce l’islam qui fabrique les croyants, ou sont-ce les croyants qui fabriquent l’islam?
Si l’on tient la première proposition pour vraie, alors il faut doter l’islam de dogmes indestructibles, qui répondront de tous les actes des musulmans.
Si c’est la deuxième qui est vraie, ce que je crois bien sûr, alors ce sont les croyants qui doivent en répondre.
L’islam est sous leur responsabilité.»
Qui croit utile de recadrer le débat...
La faute à l'islam?
«Pour moi, la question centrale est la suivante: est-ce l’islam qui fabrique les croyants, ou sont-ce les croyants qui fabriquent l’islam?
Si l’on tient la première proposition pour vraie, alors il faut doter l’islam de dogmes indestructibles, qui répondront de tous les actes des musulmans.
Si c’est la deuxième qui est vraie, ce que je crois bien sûr, alors ce sont les croyants qui doivent en répondre.
L’islam est sous leur responsabilité.»
La faute aux musulmans?
De là à exiger des musulmans qu'ils se démarquent publiquement des actes terroristes que l'on sait, il y a néanmoins un pas.
Que
notre homme se refuse à franchir.
«Ils n’ont commis aucun crime.
«Ils n’ont commis aucun crime.
Ils
n’ont pas à se justifier, à se mettre en situation de prévenus
au tribunal de l’opinion publique.
Mais je le répète, ils ont une responsabilité vis-à-vis de leur religion.
Mais je le répète, ils ont une responsabilité vis-à-vis de leur religion.
On
ne peut donc pas accuser la communauté des musulmans des crimes
commis par des extrémistes, mais on peut leur demander: qu’est-ce
que vous faites avec votre islam?
Quelle sorte d’islam avez-vous en vue?
Quelle est votre vision de l’islam pour le XXIe siècle?»
Quelle sorte d’islam avez-vous en vue?
Quelle est votre vision de l’islam pour le XXIe siècle?»
Pour le
professeur de l'Université de Berne, ce type de questionnement devrait notamment porter sur les passages violents du
Coran.
«Le Coran compte quelque 6.300 versets au total, dont 300 contiennent des mots tels que "combattre" ou "tuer".
Cinq versets, en tout, sont une injonction à tuer.
La question est de savoir comment lire le texte.
«Le Coran compte quelque 6.300 versets au total, dont 300 contiennent des mots tels que "combattre" ou "tuer".
Cinq versets, en tout, sont une injonction à tuer.
La question est de savoir comment lire le texte.
Dans
certains passages du livre du Deutéronome, Dieu invite à tuer.
Pour
la majorité des juifs et des chrétiens, il est clair que ces
injonctions se réfèrent à une situation historique et ne sont pas
valables au pied de la lettre.
Il
en est de même pour la majorité des musulmans vis-à-vis du Coran.
Si
le texte devait déterminer les actes des croyants, nous connaîtrions
un bain de sang depuis 1.300 ans.
Les
fondamentalistes, eux, opèrent une relecture du Coran très éloignée
de la tradition islamique.»
Des
ressources alternatives existent-elles?
Oui, évidemment.
Elles
seraient même légion.
Dans le Coran même.
Autant que dans des milliers d'autres livres.
Autant que dans des milliers d'autres livres.
«Mais
là encore, tout dépend de l’interprétation qu’on en fait.»
Notre guide, cependant, ne se laisse pas aller au pessimisme.
Car pour lutter contre le fondamentalisme, un front uni existerait bel et bien.
Car pour lutter contre le fondamentalisme, un front uni existerait bel et bien.
«Ce
sont les universitaires, des journalistes et des blogueurs
islamiques, tous ceux qui disent que l’éducation –au sens
allemand de Bildung, qui implique la construction de la personnalité–
est importante pour façonner un discours critique.
Un
bon nombre, aujourd’hui, estime qu’il faut travailler sur la
tradition et pas avec la tradition (2).
Même si
ce n’est pas à l’ordre du jour dans les écoles coraniques.»
C.E. (d'après Reinhard Schulze)
(2) C'est nous qui soulignons.
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