
persiste et signe.
Après avoir écrit
tout son mécontentement
au Président
de la Banque Centrale
Européenne,
il envoie
sa volée de bois vert
à la Chancelière allemande (1).
Car, insiste le Belge,
la B.C.E. doit pouvoir prêter directement aux Etats
afin de soulager leurs dépenses publiques
d'une partie de l'énorme charge d'intérêts
qui plombe le service de leurs dettes nationales.
Très chère Madame Merkel,...
Watteau Eric
Chemin du Grand Sart, 32
1325 Bonlez
Belgien
Bundeskanzlerin
Willy-Brandt-Straße 1
10557 Berlin
Sehr geehrte Frau Merkel
I have the honour to write you in regard of the duties of the European Central Bank (ECB). You will find 2 documents in attachment. I sent them to the President of the ECB.
1. My personal letter tells him that the credits of the ECB must be used for the purchase of public debt. Because the debt is heavy for the populations of Europe, they do not deserve to be obliged to take in charge the heavy budgetary adjustments of our economies. Interests are budgetary expenses. Budgetary adjustment falls too often on the shoulders of the weakest group of our societies.
2. A "carte blanche": an expressed opinion in the Belgian newspaper "Le Soir" where a former Prime Minister of France, Mr. Michel Rocard, and Mr. Pierre Larrouturou tell that we can now use the present European rules in regard of the ECB to lend money to the states. ECB may lend to the EIB at a very low interest rate and the EIB may lend to the States at a very low interest rate too.
Sehr geehrte Frau Merkel, we are now in a time of war between the cynical financial powers and the people of Europe. The populations of Europe suffer because the heavy indebtedness of the States and the usury qualifying the interest rates that are demanded to the States. Interests to pay mean public expenditures that run in competition with socio-economic needs. Please remember that European countries have ratified human rights treaties. They must respect these treaties. Your country has also ratified the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights. You may not put in place economic strategies that hinder other countries to realize the socio-economic good. By accepting the ratification of the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights, Germany has given a message to the world: Germany will do everything that is possible to develop these human rights. This pledge does not permit you to go backward. International cooperation is also required. The pledge has also a value in regard to the international institutions where you are involved. Germany is involved in the European Union: the German international pledge is there also of application. The COMMITTEE ON ECONOMIC, SOCIAL AND CULTURAL RIGHTS has told that the dispositions of the Pact are not only programmatic but are effective obligations. That means that actual results must be obtained. It means too that socio-economic expenses are a priority in regard to the interests to pay to the financial actors. By new rules for the ECB you can avoid that populations suffer from severe budgetary adjustment.
The main problem is that most of the financial actors have not been responsible in regard to their duties of a sane monetary creation. The economic problems of today are deeply interrelated with the mismanagement of these last years. The banks have misused their monetary power for maximizing their profit and the profit of their managers. They wanted to be big, multinational. They were deeply motivated by avidity and they have brought European countries in the very difficult economic conditions of today. Because the systemic risk they wear, countries have been obliged to use public funds to save the banks. And most of the managers have benefitted of the impunity for their actions contrary to the common good.
We need in consequence to evaluate severely the monetary creation by the banks.
We need to remember that the power of monetary creation belongs on the first place to the nations. By using the term "nations" we have in the mind the people constituting the nations.
Your country has not hesitated to use the monetary creation to facilitate the German reunification. Immense amounts of Ost Marken have been converted in DM and it has been a very important monetary creation. The amount of DM put in the European economy has produced some inflation in the neighbour countries. I remind that in regard of my salary of this time. Your country has so avoided to ask to the financial markets to create DM. This inflation was tolerable.
This right used by Germany may not be denied to other countries. It would be unfair. We are now in a dangerous situation for the people of the Union and need to use all possible mechanisms to avoid useless sufferance to the people. Because we also, "Wir sind das Volk".
So the other countries have also the right of monetary creation. And because this right has been conceded to the ECB, ECB must use monetary creation to help to resolve the indebtedness of the nations. UK has used the monetary creation of the central bank of England and they keep their AAA. Why not the countries of the Euro Zone ?
"Wir sind das Volk !" I ask you to change the treaty of the European Union to permit to the ECB to lend money to the member states of the Euro Zone, without any obligations to go through the banks.
I hope you will examine carefully my request. Since World War II and because of it, Germany has an infinite responsibility in building a prosperous Europe for all European citizens. Germany needs to assume this inheritance; there is no alternative.
Copy of this letter is sent to Mr. Herman Van Rompuy, President of the EU, Mr. Nicolas Sarkozy, President of France and other personalities and institutions.
Mit freundlichen Grüßen
Eric Watteau (2)
Sehr geehrte Frau Merkel
J'ai l'honneur de vous écrire pour vous entretenir des fonctions de la Banque centrale européenne (BCE). Vous trouverez 2 documents en pièce jointe. Je les ai envoyés au président de la BCE.
1. Ma lettre personnelle lui rappelle que les crédits de la BCE doivent être utilisés pour l'achat de la dette publique. Dans la mesure où la dette est un fardeau pour les populations européennes, celles-ci ne méritent pas d'être obligées d'assumer les lourds ajustements budgétaires de nos économies. Les intérêts sont des charges budgétaires. Et les ajustements en question pèsent trop souvent sur les épaules des groupes les plus démunis de nos sociétés.
2. Une « carte blanche »: une opinion exprimée dans le journal belge " Le Soir " où un ancien Premier ministre français, M. Michel Rocard, ainsi que M. Pierre Larrouturou assurent que, pour ce qui concerne la BCE, nous pouvons dès à présent utiliser des règles européennes existantes pour prêter de l'argent aux Etats. La BCE peut prêter à la BEI à des taux d'intérêt très bas et la BEI peut, elle aussi, prêter aux Etats à des taux d'intérêt très bas.
Sehr geehrte Frau Merkel, nous sommes aujourd'hui en période de guerre. Une guerre opposant le cynisme des puissances financière au malaise des populations européennes. Ces dernières souffrent du lourd endettement des États et des taux d'intérêt usuriers qui leur sont demandés. Les intérêts à payer débouchent sur des dépenses publiques qui rognent les besoins socio-économiques. Je vous prie de garder en mémoire que les pays européens ont ratifié les traités relatifs aux Droits de l'Homme. Et qu'ils doivent donc les respecter. Votre pays a également ratifié le Pacte international relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels. Vous ne pouvez pas mettre en place des stratégies économiques qui entravent d'autres pays dans leur intention de mettre en oeuvre le bien socio-économique. En acceptant la ratification du Pacte international relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels, l'Allemagne a fait passer au monde un message: elle fera tout ce qui est possible pour développer ces droits humains. Cette promesse vous interdit tout retour en arrière. La coopération internationale est également requise. L'engagement vaut notamment pour ce qui concerne les institutions internationales dont vous êtes partie prenante. L'Allemagne étant membre de l'Union européenne, les engagements internationaux de votre pays y sont aussi d'application. Le COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS a bien spécifié que les dispositions du Pacte, loin d'être seulement programmatiques, doivent bel et bien être considérées comme des obligations effectives. Ce qui signifie que des résultats doivent être réellement obtenus. Et que les efforts socio-économiques doivent faire office de priorité par rapport aux intérêts dûs aux acteurs financiers. Par l'instauration de nouvelles règles à la BCE, vous pouvez éviter que les populations souffrent du sévère ajustement budgétaire.
Le principal problème renvoie au fait que la plupart des acteurs financiers n'ont pas assumé leurs responsabilités au regard de leurs devoirs de saine création monétaire. Les problèmes économiques d'aujourd'hui ont un rapport étroit avec la mauvaise gestion de ces dernières années. Les banques ont abusé de leur pouvoir monétaire pour maximiser leurs bénéfices propres et ceux de leurs gestionnaires. Elles voulaient se faire grandes, multinationales. Elles étaient profondément motivées par l'avidité et ont conduit les pays européens aux difficultés économiques que l'on connaît aujourd'hui. En raison du risque systémique dont elles sont porteuses, des pays ont été obligés d'utiliser des fonds publics pour sauver les banques. Et la plupart des managers ont bénéficié d'une impunité pour les actes contraires au bien commun qu'ils avaient posés.
En conséquence, nous nous devons d'évaluer sérieusement le fait de confier aux banques un pouvoir de création monétaire. Nous devons nous rappeler que ce pouvoir appartient prioritairement aux «nations». Un terme auquel nous recourons en ayant à l'esprit les gens qui constituent ces nations.
Votre pays n'a pas hésité à se servir de la création monétaire pour faciliter la réunification allemande. D'immenses quantités d'Ost Marken ont été convertis en DM, avec pour conséquence une création monétaire très importante. Le nombre de DM qui ont été injectés dans l'économie européenne n'a pas été sans produire de l'inflation dans les pays voisins. Je m'en rappelle encore eu égard à mon salaire de l'époque. Votre pays a ainsi évité de devoir s'adresser aux marchés financiers pour créer des DM. Cette inflation était tolérable.
Ce droit mis à profit par l'Allemagne ne peut être refusé à d'autres pays. Ce serait injuste. Désormais confrontés à une situation qui met la population de l'Union en danger, nous avons besoin d'utiliser tous les mécanismes possibles afin d'épargner une souffrance inutile à la population. Parce que nous aussi, «Wir sind das Volk».
Les autres pays ont donc également un droit de création monétaire. Et puisque ce droit a été concédé à la BCE, celle-ci doit avoir recours à ce moyen pour aider à résoudre l'endettement des nations. Le Royaume-Uni, qui a mis la banque centrale d'Angleterre à contribution en la matière, garde son AAA. Pourquoi pas les pays de la zone euro?
«Wir sind das Volk!». Je vous demande de modifier le traité de l'Union européenne pour permettre à la BCE de prêter de l'argent aux Etats membres de la zone euro, sans aucune obligation de passer par les banques.
J'espère que vous examinerez attentivement ma demande. Depuis la Seconde Guerre mondiale et pour cette raison, l'Allemagne a engagé une responsabilité infinie dans la construction d'une Europe porteuse de prospérité pour tous les citoyens européens. L'Allemagne a besoin d'assumer cet héritage; il n'y a aucune alternative.
Copie de cette lettre est envoyée à M. Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne, à M. Nicolas Sarkozy, Président de France et à d'autres personnalités et institutions.
Mit freundlichen Grüssen
Eric Watteau (2)
(2) Le comité des droits économiques, sociaux et culturels a déjà rappelé à la Suisse qu’il ne partageait pas sa position selon laquelle les dispositions du Pacte représentent des principes et des objectifs de programme plutôt que des obligations juridiques. In "La responsabilité internationale des Etats pour les situations d’extrême pauvreté" par Laurence André et Julie Detry, page 65 - Coordination des ONG pour la dignité humaine et centre de droit international de l’Université Libre de Bruxelles. Dossier : Institutions financières internationales: l’exception aux droits de l’homme. Interventions juridiques. Colloque 17-19 décembre 1998 – extrait de la Revue belge de droit international 1999-1 Bruylant.
(3) Traduction en français de Christophe Engels. Seul le texte original fait foi.