mercredi 22 mai 2013

Populisme. Vous pouvez répéter la question ?











Un mot 
qui prête 
largement 
à confusion. 
Et dont 
il convient donc, 
avant tout, 
de préciser 
le sens...

L’espace sémantique du populisme se doit d’être précisé. 
Sous peine d’être confondu avec celui de la démagogie, de l’électoralisme ou de la volonté du peuple...

Au-delà de la démagogie

Le populisme peut-il se réduire à la démagogie? 
Non.
Certes, tous deux versent dans l’excessive complaisance envers ceux qui constituent leur «fond de commerce».
Tous deux font davantage appel à l’émotion qu’à la raison.
Tous deux flattent les passions, exacerbent les frustrations et surfent sur les préjugés populaires.
Tous deux recourent à des discours délibérément simplistes et sans nuances.
Tous deux dénaturent la vérité.
Tous deux en appellent à la facilité, à la paresse et à la malhonnêteté intellectuelles en proposant des analyses et des solutions trompeusement avancées comme évidentes et immédiates.
Cependant, ces spécificités échouent à épuiser le populisme.
Qui est donc plus que démagogie… 

Au-delà de l’électoralisme

Le populisme peut-il alors se fondre dans l’idée d’électoralisme? 
Pas davantage.
Bien sûr, l’un et l’autre désignent l'attitude, le discours, les méthodes d'un homme, d'un parti ou d'une autorité politique ayant pour premier objectif de recueillir un maximum de suffrages.
Et l’un comme l’autre caractérise une orientation de la politique, qui, à l'approche d'une élection, s’assigne pour priorité absolue de  flatter l'électorat et de masquer les aspects désagréables de la réalité.
Cependant, l'électoralisme étant une forme de démagogie, il ne peut pas davantage que celle-ci réussir à cerner le populisme.
Qui n’est donc pas non plus qu’électoralisme…

Au-delà de la volonté du peuple

Dans le sens large qui était le sien avant les années 1990, le populisme s’entendait simplement comme une volonté de s’appuyer sur le peuple. (1)
Aujourd’hui cependant, la majorité des observateurs avertis s’accordent à considérer que, pour être utilisé adéquatement, ce terme ne peut plus se contenter de refléter la vague référence d’un appel à la légitimité et au (supposé) «bon sens» populaires.
Il doit également renvoyer à un corpus idéologique qui critique le système de la démocratie représentative (dans lequel il s’insère), ainsi que ses élites.
Et il doit, par ailleurs, traduire un phénomène qui s’incarne dans une figure charismatique.
Tout se passe donc comme si, avec le temps, un besoin de recadrage s’était fait sentir. Comme si, du coup, l’acception du mot avait eu tendance à se contracter (2)
Comme si, en outre, sa connotation s’était dépréciée
«Le terme entre dans les médias sous le mode de la dénonciation, explique le Belge Patrice Deramaix. 
Le populisme apparaît comme une figure du mal politique regroupant en son sein les maux de la passion politique: xénophobie, anti-élitisme, nationalisme, irrationalisme… 
Mais plus qu'une menace précise, le populisme est un des symptômes de la crise des démocraties représentatives dans le contexte de la mondialisation et de la construction européenne. 
Il incarne une corruption idéologique de la démocratie, en révèle les dysfonctionnements et exprime une exigence de participation populaire sous le mode fusionnel d'un communautarisme (3) national (4) ou identitaire (5).»(6)

(A suivre)

Christophe Engels

(1) Emanation d’un mouvement idéologique russe qui avait pour objet de lutter contre le tsarisme, ce vocable était d’ailleurs peu usité en dehors du registre savant. 
(2) Désormais, il n’est donc plus question de confondre «populiste» et «populaire». 
(3) Pour autant que de besoin, rappelons que le terme «communautarisme» a été importé des Etats-Unis dans les années 1980 pour désigner une philosophie qui affirme que l'individu n'existe pas indépendamment de ses appartenances, qu’elles soient culturelles, ethniques, religieuses ou sociales. 
(4) C’est l’idée d’une priorité nationale : « Notre peuple d’abord ».
(5) La conception identitaire de la société considère les liens sociaux comme un donné a priori plutôt que comme un paramètre à construire.
(6) Deramaix Patrice, Le peuple contre la démocratie : le populisme, décembre 2002, http://membres.multimania.fr/patderam/textes/populisme.htm

5 commentaires:

  1. Durant la période de l’entre deux guerres, il y avait déjà une crise de la démocratie représentative, dans le contexte de la mondialisation de l’économie. Les idéologies de l’époque (fascisme, communisme) apportaient une réponse par rapport à ce malaise. Ces idéologies se trouvent aujourd’hui largement discréditée.

    Aujourd’hui exactement le même malaise ressurgit, mais il n’y a plus de réponse crédible. Ce que nous avons retenu de l’histoire récente (depuis les années trente) donne toute sa force à l’accusation de populisme, comme mode de dénonciation. L’histoire ne se répètera donc pas, mais la police de la pensée deviendra probablement de plus en plus puissante, afin d’éliminer du débat public les hérésies et les hérétiques.

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  2. Bonjour,

    nous avons le plaisir de vous annoncer la publication de l'Appel à contribution pour le prochain numéro de la revue Les Cahiers Européens de l'Imaginaire, consacrés au Fake.


    La proposition de contribution doit être faite avant le 16 juin en ligne sur le site où vous trouvez l'appel à contribution en 6 langues: http://www.lescahiers.eu/blog/appel-a-contribution-cei6-le-fake.html

    Nous vous invitons aussi à envoyer ce link aux personnes qui, parmi vos contacts, pourraient être intéressées à nous proposer une idée de collaboration pour cette publication.

    Bien cordialement,

    Le CeaQ

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  3. Dans 24 heures, le Président Obama pourrait enfin agir pour fermer Guantanamo -- la prison la plus célèbre au monde.

    Avec des détenus en grève de la faim depuis 100 jours et l'ONU qui dénonce la torture de "l'alimentation forcée", Obama est au pied du mur et doit s'exprimer sur l'avenir de la prison. Si des centaines de milliers d'entre nous l'exhortent à passer aux actes -- il pourrait libérer les prisonniers innocentés, et investir officiellement un représentant de la Maison Blanche d'une mission: fermer Guantanamo!

    Nous sommes à un moment charnière. Ajoutez votre signature pour demander à Obama de fermer définitivement ce goulag de la honte, et diffusez les chiffres scandaleux ci-dessous tout autour de vous, afin que d'autres rejoignent cet appel urgent:

    http://www.avaaz.org/fr/obama_fermer_guantanamo/?bSowrdb&v=25088

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes:

    * Détenus à Guantanamo aujourd'hui: 166
    * Détenus accusés: 6
    * Détenus disculpés pouvant être libérés, mais maintenus dans le camp: 86
    * Détenus qui ne peuvent être relâchés pour manque de preuve, ou torture: 50
    * Prisonniers de Guantanamo en grève de la faim: 103
    * Grévistes de la faim sanglés et nourris de force: 30
    * Prisonniers morts en prison: 9
    * Enfants que les Etats-Unis ont détenu à Guantanamo: 21
    * Détenus jugés devant un tribunal civil: 1
    * Prisonniers libérés par l'administration Bush: 500+
    * Prisonniers libérés par l'administration Obama: 72
    * Coût annuel actuel pour les contribuables américains: 150 millions $
    * Jours depuis qu'Obama a promis pour la 1ère fois de fermer Guantanamo: 1580
    * Jours depuis que les 1ers prisonniers sont arrivés à Guantanamo: 11 ans, 4 mois, 12 jours

    Pendant des années, Obama a conspué le Congrès américain pour avoir échoué à fermer Guantanamo. Or depuis que le Congrès a accordé au Département de la Défense le pouvoir de transférer à l'extérieur les prisonniers disculpés, Obama lui-même pourrait libérer 86 hommes. Et quand bien même il aurait besoin de la coopération du Congrès pour fermer définitivement la prison, s'il veut vraiment la fermer, il devrait commencer par nommer quelqu'un à la Maison Blanche pour montrer que c'est une priorité pour lui et enclencher ce processus.

    Signez dès maintenant pour demander à Obama d'annoncer un plan pour fermer Guantanamo, et diffusez cet appel dans tous vos réseaux -- créons ensemble un appel mondial urgent pour en finir avec cette honte.

    http://www.avaaz.org/fr/obama_fermer_guantanamo/?bSowrdb&v=25088

    ./...

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  4. ./...

    Dès sa première campagne pour devenir président des Etats-Unis, Obama avait promis de fermer Guantanamo. Cette prison illégale et ignoble a été le théâtre de bien trop de souffrances, et alimenté les divisions et la haine dans notre monde. Trop c'est trop. Poussons Obama à agir et fermer cette cicatrice douloureuse sur l'humanité.

    Avec espoir et détermination,

    Dalia, Joseph, Allison, Bissan, Nick, Alice, Ricken et toute l'équipe d'Avaaz


    POUR ALLER PLUS LOIN

    Guantanamo, drones: discours d'Obama jeudi sur sa stratégie antiterroriste (Huffington Post)
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/05/19/guantanamo-drones-disco_n_3302871.html

    Fermer Guantanamo (La Croix)
    http://www.la-croix.com/Editos/Fermer-Guantanamo-2013-05-21-962742

    Guantanamo, la promesse que Barack Obama n'a pas tenue (Rue 89)
    http://www.rue89.com/explicateur/2010/08/12/guantanamo-la-promesse-que-barack-obama-na-pas-tenue-162014

    Pourquoi Obama s'engage (de nouveau) à fermer Guantanamo (France TV Info)
    http://www.francetvinfo.fr/barack-obama-s-engage-a-nouveau-a-fermer-guantanamo_314715.html

    Paroles d'anciens de Guantanamo (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/01/11/paroles-d-anciens-de-guantanamo_1627283_3222.html

    «Appelez les urgences, je crève» (Le Matin)
    http://www.lematin.ch/monde/appelez-urgences-creve/story/20647339

    Guantanamo vu de l'intérieur (vidéo, TV5 Monde)
    http://www.tv5.org/TV5Site/webtv/video-4765-Guantanamo_vu_de_l_interieur.htm

    Guantánamo : une décennie d'atteintes aux droits humains (Rapport, Amnesty)
    http://www.amnesty.org/fr/news/guantanamo-decade-damage-human-rights-2012-01-11

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  5. Alors, on change!
    Le magazine d'une société en transition

    Au sommaire: « Voyage en Amérique du Sud »

    Pour son dernier numéro de la saison, Alors, on change ! vous a préparé un numéro très spécial : on vous propose aujourd'hui de voyager… très loin ! Nous nous rendons au Brésil, au Pérou, en Bolivie et en Equateur, pour vous dresser le portrait de gens qui se sont lancés dans la transition, avec succès.

    Première étape : le Pérou, un pays qui fait partie des 10 plus grands producteurs de café au niveau mondial. Et pourtant les paysans le cultivent de manière artisanale et dans des conditions très précaires. Miguel Hadzich a eu l’idée d’aider les paysans de son pays à se moderniser grâce à l’énergie solaire : ils peuvent désormais produire du café de manière plus durable, tout en améliorant leurs conditions de vie.

    Si en Belgique le bois commence à s'imposer en construction durable, en Équateur la tendance c'est plutôt... le bambou ! Jean-Marc Pitet est architecte bénévole pour une ONG active en Equateur et il a décidé de se lancer dans la construction de maisons en bambou, afin de donner un toit décent, mais aussi durable, à ceux qui n’en avaient tout simplement pas, ou presque.

    Nous visiterons ensuite la petite ville de São Gabriel, dans une région du Brésil appelée Pantanal. Dans cette ville agricole l’avenir s’appelle biogaz. Ivan Bergier a lancé un projet pionnier qui prévoit l’installation de 50 biodigesteurs, pour produire du méthane grâce à des bactéries qui digèrent la matière organique. Et comme ici les élevages de porcs ne manquent pas, la matière première est très abondante.

    La dernière étape de notre voyage en Amérique du Sud, c’est la Bolivie : l’un des pays les pauvres du continent, où les bonnes idées pour améliorer les conditions de vie des habitants sont les bienvenues. Ingrid Vaca Diez a troqué sa toge d’avocat contre le crayon d’architecte durable : elle conçoit des maisons à partir de... bouteilles en plastique, pour aider les familles les plus pauvres de Bolivie.

    Sans oublier de nombreux autres contenus exclusifs visibles sur notre site web et notre page Facebook. N’hésitez pas à cliquer, aimer et partager !

    Retrouvez ce septième numéro d’Alors on change ! le samedi 25 mai sur La Deux à 13h25, mais aussi sur votre télé locale (No Télé, Télé MB, Canal Zoom, Canal C et TV Lux)


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