jeudi 29 mai 2014

Actu. Europe: le peuple et l'argent du peuple



Nationalismes, extrémismes et autres populismes
font main basse sur l'Europe.
Et ceux qui les portent de se réclamer du peuple.
Péremptoirement.
Mais aussi indûment.
Car ces soi-disant porte-paroles projettent en fait 
leur propre besoin de reconnaissance
sur les classes populaires. 
Sans... compter 
que l'opération 
peut rapporter gros.
Aux heureux élus, évidemment.
Et à eux seuls!
Le peuple, donc.
Mais surtout, 
l'argent du peuple...


Le populisme qui déferle (notamment) sur le «Vieux Continent» fait-il son miel de la naïveté des gogos et de la méchanceté des salauds?
Oui.
Mais il s'abreuve également à deux autres sources.
Celle de l'égarement des «paumés».
Et celle de la colère des laissés pour compte.

L'avenir passera par le centre ou ne sera pas... démocratique! 

Le populisme profite en outre d'un vide idéologique.
. Le libéralisme, par exemple, fait mine de se pervertir en néolibéralisme.
Qui ne se contente pas, lui, de laisser-faire.
Et qui ne doit pas être confondu avec l'ultra-libéralisme. 
Car s'il se pique d'aller plus loin, c'est (en sous-main) pour recourir à l'interventionnisme.
Et s'il se donne toujours pour vocation de protéger les marchés, ce n'est plus de l'Etat, mais par l'Etat. 
. La social-démocratie?
Pas mieux!
Non seulement elle enfile de plus en plus manifestement les habits d'un social-libéralisme qui ne dit pas son nom, mais elle est toujours davantage pointée du doigt pour intelligence avec l'ennemi (néo)libéral.
. Quant aux extrêmes, à droite comme à gauche, ils bandent les muscles pour imposer des vues dont le caractère passéiste et sans (sur)lendemains semblent bien ne devoir échapper qu'à ceux qui veulent y croire. 
D'où ce pronostic auquel nous osons nous risquer: l'avenir de l'Europe passera par le centre ou ne sera pas... démocratique!

Centre avant

L'avenir sera-t-il démocratique?
On peut l'espérer.  
Même si, dès à présent, le suffrage universel semble se dévoyer sous l'influence de cette myriade de citoyens qui, à mesure qu'ils rehaussent le niveau de leurs revendications, se sentent de moins en moins redevables à quiconque. 
Et pour peu qu'à l'avenir, on parvienne à éviter que le régime politique en question n'en arrive à être considéré comme un instrument récupéré par les nantis et autres privilégiés de toutes influentes obédiences. 
L'avenir, alors, passera-t-il par le centre? 
Oui, croyons-nous.
Mais pas n'importe lequel...
Un centre mobile.
Un centre radical.
Un centre avant.
. Un centre mobile, donc.
Car s'il existe bien un «juste» milieu entre les extrêmes, il n'est pas pour autant figé.
Là où, aujourd'hui, il tend à se déporter vers la droite, il n'est pas du tout à exclure qu'il soit appelé, demain, à se déplacer vers la gauche.
Et vice versa.
. Un centre radical aussi.
Qui ne se contentera pas du consensus.
Qui n'éludera pas le nécessaire dissensus.
Mais qui devrait faire de ce dernier une réalité moins frontale que créative.
. Un centre avant enfin.
Qui privilégiera le projet.
Un certain projet du moins. 
Pragmatique, certes. 
Mais aussi assez innovant pour faire (vraiment) acte de refondation. 
Et, par ailleurs, enthousiasmant.
Une tierce spécificité indispensable.
Faute de quoi, il s'avérera impossible de sauter l'obstacle.
Celui de l'individualisme. 
Celui de l'atomisation de la société.
Celui de la régression du collectif. 

Mieux vaut... construire que détruire

Encore ce projet d'avenir peut-il être envisagé de trois façons: destructive, déconstructive ou constructive...
. La manière de voir destructive, c’est celle qui s'appuie sur une posture de refus généralisé et d’accusation tous azimuts.
. L’approche déconstructive, c’est celle, plus fondée intellectuellement, qui questionne et détricote en permanence les catégories et les codes qui nous sont imposés.
Mieux, mais insuffisant.

. Reste donc à imaginer une démarche radicalement différente.
C’est le rôle de l’intelligence constructive qui, elle, se donnera aussi pour mission de déterminer le
«comment».
Comment faire en sorte que se formulent les exigences précises d'un changement produit et porté par de nombreux acteurs.
Comment transformer la plainte en action.
Et comment mettre cette dernière au service d’une exigence de transformation sociale.
 
Qui peut elle-même se concevoir de deux manières.
L'une stérile.
L'autre fertile...

Stérilité, mon amour

La méthode stérile consiste à ne capitaliser que sur les colères et les mécontentements.
Sur la protestation.
Sur l'incantation.
Moyen rêvé: la stratégie du bouc-émissaire
Un jeu de dupe qui, dans la foulée d'un déchaînement au moins verbal, ne peut mener qu'à la compromission ou à la frustration. 
Sinon à la violence.
Diviser pour régner?
Sans doute.
Mais aussi se diviser pour saigner.

L'Union fait la farce

L'euroscepticisme et l'europhobie, par exemples, relèvent de l'auberge espagnole: «conservateurs» (UKIP anglais, Parti du Peuple danois, Ordre et Justice lituanien, CU-SGP hollandais, Les Finlandais), «extrême-droite» (Front National français, FPÖ autrichien, Ligue du Nord italienne, PVV hollandais, Vlaams Belang belge), «néo-fascisme» (Aube dorée grecque), «extrême-gauche» (Parti de la Grande Roumanie, Samobroona polonais) et autres objets mécontents non identifiés (Mouvement Cinq Etoiles italien)...
Résultat: les uns (UKIP, Parti du Peuple...) refusent de s'allier au FN.
Qui, de son côté, ne veut (heureusement) pas entendre parler des Jobbik hongrois, NPD allemand et autre Aube dorée, ouvertement néonazis, racistes et antisémites.
Et si, comme probable, l'un ou l'autre groupe(s) se forme(nt) malgré tout, il y a fort à parier que ce sera provisoirement.
En attendant l'inévitable dissension fatale.
Qui fera des alliés d'hier les traîtres, renégats et pestiférés de demain.

Projet fertile

Extrémistes, nationalistes et autres populistes ont cependant des points communs.
Dont un, essentiel. 
Ils se font systématiquement élire sur la haine de quelqu'un: l'élite (qu'elle soit économique, politique, administrative ou méritocratique...), l'immigré, le musulman, le juif...
Seulement voilà...
Comment construire à partir de là?
Comment peser sur le réel?
Comment, par ailleurs, donner la priorité aux valeurs et aux idées plutôt qu'aux trajectoires personnelles?
Autant de questions vaines. 
Qu'il vaut donc beaucoup mieux contourner en pariant sur une méthode plus fertile.
A long terme en tout cas.  
Et sans même aborder le domaine de l'éthique...

www.nouvelleslunettes.com

Conséquence: il convient à tout le moins de s'adapter à un monde ouvert.
Donc de changer de logiciel.
Histoire de ne plus penser les réalités d'aujourd'hui avec des lunettes d'hier.
On y reviendra.

(A suivre)

Christophe Engels

(1) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la fin de cette réflexion sur les résultats des dernières élections européennes,   

. la suite d'une longue série de messages sur les courants de pensée et modes de vie émergents,
. des analyses sur la social-démocratie, l'écologie politique (après le libéralisme ainsi que l'humanisme démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été abordés) et l'immigration.


jeudi 22 mai 2014

Courants de pensée et modes de vie émergents (35) Mutant. Eloge de la lucidité


















Non à l'idéalisation! 
Qui entraîne une fixation 
sur «ce qui devrait»
ou «ce qui aurait dû» se passer.
Oui, en revanche, à la lucidité!
Qui nous permet

de reconnaître ce qui est.
Ilios Kotsou
(1) serait-il 

ce que nous avons appelé un «mutant»?
Il y va, en tout cas, de son plaidoyer
en faveur d'une approche
beaucoup plus réaliste de l'existence.
 


«Nous sommes souvent accroché à "ce qui devrait se passer" ou "ce qui aurait dû se passer" et nous passons à côté de la vie, ne voyant ni les opportunités ni les solutions.
Or, que nous soyons d'accord ou pas, seul "ce qui est" est réel.
Nous ne pouvons agir avec justesse que lorsque nous arrêtons de ruminer sur ce qui aurait dû être différent, et que nous accueillons la réalité du moment.» (2) 
Le psychologue belge Ilios Kotsou est explicite.
L'idéalisme et la lutte contre la réalité, très peu pour lui!
Pour deux raisons...
. D'une part, ils réduiraient nos capacités.
. D'autre part, ils nous empêcheraient de savourer et de percevoir toutes les options qui se présentent à nous.

Au-delà de la militance indignée

«L'alternative aux stratégies d'idéalisation se résume pour moi dans la lucidité, cette capacité à se désillusionner et à voir la réalité comme elle est et non comme on aimerait qu'elle soit.» (3)
Alors que l'illusion en appelle à une distorsion des sens, la lucidité se construit donc sur le socle d'une prise de conscience.
Celle, notamment, que notre vie comportera, un jour ou l'autre, sa part d'inconfort.
Celle aussi, ajouterons-nous ici, qui permettra de déblayer le terrain d'une certaine forme d'engagement.
L'engagement tout en protestations et en revendications du militant (brut)?
Non.
Celui, réfléchi et impliquant, du mutant.
Qui se veut moins partisan.
Moins partial.
Donc plus nuancé.
Et, de là, plus clairvoyant.
Car «Reconnaître ce qui est marque le premier pas pour agir, aimer ou accepter.» (4)

Revoir la règle du je

Reste que pour se garder des altérations du jugement expéditif, la lucidité gagne à s'installer dans une perspective pragmatique.
Qui ne se concevrait pas sans une triple prise en compte...
. Celle de l'altérité tout d'abord, puisque nous fonctionnons tous différemment les uns des autres.
. Celle de l'impermanence ensuite, car tout, dans nos vies, évolue continuellement.
. Celle de l'impossibilité de changer l'autre enfin.
Le fait d'opter pour ce genre de (vaine) stratégie indique en effet que nous n'acceptons pas notre interlocuteur comme il est...

«Ce qui a pour effet de nous éloigner de lui et de rigidifier la relation; avec pour conséquence, une probabilité accrue que l'autre se comporte justement comme nous ne le voulons pas.» (5)

Changer ce qui peut l'être

La lucidité est-elle pour autant appelée à déboucher sur la passivité?
Non, répond Kotsou. 
«La lucidité ne consiste pas à ne pas vouloir changer les choses, mais revient à cesser de se raconter des histoires et à agir de manière juste pour changer ce qui peut l'être.» (6)  
Cerise sur le gâteau: elle nous ouvrirait «à la gratitude, cette émotion qui facilite le fait de savourer plus pleinement nos expériences de vie favorables.» (7)(8)


(A suivre)

Christophe Engels (d'après Ilios Kostou)



(1) Ilios Kostou (voir portrait) intervient sur les thèmes de l'intelligence émotionnelle et de la pleine conscience (Université Libre de Bruxelles, Louvain School of Management, Université de Savoie). Cofondateur de l'association Emergences qui finance des projets de solidarité, il a publié de nombreux ouvrages, dont Eloge de la lucidité. Se libérer des illusions qui empêchent d'être heureux (Robert Laffont, Paris, 2014).
(2) Kotsou Ilios, Eloge de la lucidité. Se libérer des illusions qui empêchent d'être heureux, Robert Laffont, Paris, 2014, p.215.
(3) Kotsou Ilios, idem, p.216.
(4) Kotsou Ilios, idem, pp. 216-217.
(5) Kotsou Ilios, idem, pp.219-220.
(6) Kotsou Ilios, idem, p.224.
(7) Kotsou Ilios, idem, p.230. 
(8) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une longue série de messages sur les courants de pensée et modes de vie émergents,
. des analyses sur la social-démocratie, l'écologie politique (après le libéralisme ainsi que l'humanisme démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été abordés) et l'immigration.


dimanche 18 mai 2014

Courants de pensée et modes de vie émergents (34) Mutant. Soi, soi, mon soi...



  Le militant (brut) tombe trop souvent dans ce travers 
qui consiste à pointer du doigt.
A stigmatiser.
A désigner comme représentant(s) du mal.
De quoi se rassurer.
Et se donner l'illusion 
de vivre dans un monde plus ou moins sous contrôle.
Où, bien sûr, l'intéressé se situe
du bon côté de la barrière.
Car il aurait beaucoup trop de difficultés
à expliquer et à accepter 
que nous sommes tous susceptibles 
de comportements répréhensibles.
Même si c'est justement une telle prise de conscience 
qui pourrait le rendre moins rigide.
Plus citoyen.
Plus... «mutant»!
Approfondissement 
avec le psychologue belge Ilios Kostou (1)...

«Nous considérons bien souvent les autres, et nous-même, comme des identités rigides dont le caractère, la personnalité, seraient des attributs ou des agrégats fixes qui rendraient compte de tous les comportements.
Pour expliquer les faits et gestes de quelqu'un, nous avons tous une propension à surévaluer les déterminants liés à son caractère au détriment de la prise en compte du contexte.»
Ainsi s'exprime Ilios Kostou.
Qui ajoute... 
«Nous surestimons notre capacité de libre arbitre et notre degré d'autonomie et oublions que tous nos comportements, ainsi que ceux des autres, sont influencés par de très nombreux éléments tant internes qu'externes: notre santé, notre humeur, les personnes qui nous entourent, la pression à se conformer à un groupe ou l'effet d'autorité.
En fait, nous sommes tous capables de nombreux comportements, dont certains que notre morale réprouverait.»
Comment résoudre ce problème?
En dépassant le nombrilisme pour accéder à une certaine forme de sagesse...   
«Par sagesse, entendez cette qualité dotée de trois composantes: 
. la capacité à reconnaître que notre propre savoir est limité, 
. la conscience que le monde change continuellement 
. et le souci davantage porté au bien commun qu'à nos seuls intérêts.
A l'inverse, le nombrilisme se définit par 
. la rigidité de ses propres idées,
. un sentiment d'un monde immuable
. et une préoccupation essentiellement centrée sur soi.» (2)

Perspective XXL

Le nombrilisme tend à tout ramener 
. à soi-même,
. au passé intérieur.
Il conviendrait donc de prendre du recul. 
De prendre ce qui nous arrive moins au sérieux.
De nous détacher des étiquettes dont on nous a affublé.

Et, pour ce faire, d'«apprendre à observer nos pensées (jugements, justifications), nos émotions et nos sensations comme elles se présentent, au moment où elles surgissent et à les regarder évoluer d'instant en instant.» (3)
Une manière de tenir à l'oeil notre expérience tout en restant en contact avec le moment présent, qui n'est pas sans rappeler les approches de méditation dite «de pleine conscience» (mindfulness). 
«La clé de l'apprentissage est de prendre conscience que nos expériences se modifient continuellement et que, dès lors, nous ne sommes pas obligé de rester attaché à des histoires et à des sensations anciennes.» (4)
«Cette manière de percevoir le monde nous ancre dans le présent et nous éloigne, nous libère du poids des jugements.
Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas juger ou que l'on ne jugera plus jamais: le jugement est une fonction importante et parfois très utile du mental.
Mais réaliser la différence entre ce que l'on perçoit dans l'expérience du moment présent et tous les commentaires et jugements produits par notre tête nous permet de moins être le jouet de notre propre esprit.» (5)
Viendrait alors l'heure de développer une perspective encore plus large. 
Qui inclut jusqu'à notre propre comportement d'observation.
«On appelle parfois "soi observateur" cette perspective qui englobe et nous permet d'observer toutes nos expériences, émotions, sensations et pensées. 
Alors que chaque émotion, sensation, pensée a une durée limitée et change continuellement, ce soi est la perspective immuable et intemporelle qui observe ces changements.» (6)

Egoïste, tendance hypo

Une telle démarche fait écho à ce que les chercheurs en psychologie sociale qualifient d'«hypoégoïsme».
Soit un mode de pensée que nous adopterions à  certains moments de notre vie et qui se traduirait par un comportement plus décentré et plus humble.
«Quand c'est le cas, les personnes sont plus centrées sur le présent, sur les éléments concrets de leurs comportements plutôt que sur leur valeur ou leur réputation.
Dotée d'un sens de soi moins individualisé et conceptualisé, la personne réagira moins à ce qui pourrait menacer son ego (critiques, échecs) et répondra aux situations avec plus d'équanimité.
Elle se prêtera également moins à des généralisations puisque son mode de pensée sera moins rigide.
» (7)
Et Kotsou de citer Paul Valéry...
«Modestes sont ceux en qui le sentiment d'être d'abord des hommes l'emporte sur le sentiment d'être soi-même.
Ils sont plus attentifs à leur ressemblance avec le commun qu'à leur différence et singularité.» (8)
Le mode hypoégoïste nous ouvrirait donc à une expansion.
A un élargissement de soi.

A un mouvement contraire à celui de la rétraction provoquée par le nombrilisme.
De quoi nous permettre d'accéder à une nouvelle perspective. 
Qui ferait de nous des personnes fondamentalement reliées aux autres et au monde.  
«L'idée est (...) d'élargir notre conception de nous-même au maximum, de manière à y inclure les autres, depuis nos proches jusqu'à l'ensemble des êtres vivants.
L'élargissement de soi nous amène donc à nous définir en lien avec le reste du monde et non dans l'opposition ou la différenciation.» (9)(10) 

(A suivre)

Christophe Engels (d'après Ilios Kotsou)


(1) Ilios Kostou intervient sur les thèmes de l'intelligence émotionnelle et de la pleine conscience (Université Libre de Bruxelles, Louvain School of Management, Université de Savoie). Cofondateur de l'association Emergences qui finance des projets de solidarité, il a publié de nombreux ouvrages, dont Eloge de la lucidité. Se libérer des illusions qui empêchent d'être heureux (Robert Laffont, Paris, 2014).
(2) Kotsou Ilios, Eloge de la lucidité. Se libérer des illusions qui empêchent d'être heureux, Robert Laffont, Paris, 2014, p.198.
(3) Kotsou Ilios, idem, p.202.
(4) Kotsou Ilios, idem, 2014, p.204.
(5) Kotsou Ilios, idem, 2014, p.204.
(6) Kotsou Ilios, idem, pp.204-205.
(7) Kotsou Ilios, idem, 2014, p.208.
(8) Valéry Paul, Tel quel, Gallimard, Paris, 1941, p.107.
(9)
Kotsou Ilios, ibidem, pp.210-211.  
(10)
Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une longue série de messages sur les courants de pensée et modes de vie émergents,
. des analyses sur la social-démocratie, l'écologie politique (après le libéralisme ainsi que l'humanisme démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été abordés) et l'immigration.


 
Au-delà de l'ego, selon Swami Prajnanpad

«L'ego est ce qui nous fait dire: "c'est à moi! "
C'est la projection sur l'extérieur.
C'est la réaction du désir ou du refus, autrement dit l'émotion.
"Ex-movere" se meut vers l'extérieur (de soi).
L'
ego est la subjectivité, au sens courant du terme.
Tout rapporter à moi.
On ne peut connaître quelque chose qu'en l'expérimentant et, pour ce faire, nous devons lui dire oui, l'accueillir. 
Ainsi, quand il n'y a effort ni de courir vers, ni de fuir, on sent que l'on est avec ce qui est. 
De même quand vous travaillez, vous devez être totalement présent. 
Si vous mangez, alors "vous mangez". 
C'est tout. 
Ne vous préoccupez ni de celui qui mange, ni de ce qui est mangé. 
Contentez-vous de "manger". 
Le "vous" disparaît. 
De même, si vous créez un modèle en tant que modéliste, il n'y a que l'action de faire un modèle. 
Il n'y a pas d'ego ni de modèle. 
Ainsi, à n'importe quel moment, il y a seulement "ce qui est en train d'être".»

Swami Prajnanpad