lundi 11 avril 2011

Monnaie sociale. En résumé, je vous le dis…



Suite et fin
de nos quelques semaines
consacrées à la monnaie sociale.
Dont nous avons donc appris
. qu’elle existe sous de multiples formes;
. qu’elle partage certains objectifs communs avec l’économie solidaire;
. qu’elle revendique
«l’institution de nouveaux rapports économiques
procédant d’une solidarité
sous la forme d’une proximité relationnelle et spatiale,
à laquelle ne répondent ni l’échange marchand
ni la redistribution étatique» (1);
. qu’elle peut renvoyer à deux idéaux-types
selon qu’elle tire vers l’échange marchand ou vers la réciprocité;
. et qu’elle est toujours confrontée à un danger:
celui de la remise en cause du projet solidaire.
Merci à nos guides, Jérôme Blanc (2) et Cyrille Ferraton (3).
A qui revient ici le soin de conclure sur le sujet…

Cyrille Ferraton et Jérôme Blanc

Les LETS (4) témoignent d’une volonté réformiste importante.
Ils s’articulent autour de l’idée d’une accélération des échanges par leur organisation locale, mais selon deux orientations possibles: soit ils reproduisent au niveau local, en les amendant, les comportements marchands de l’économie traditionnelle, soit ils développent des comportements réciprocitaires convergeant alors vers une organisation régie par le principe du don contre-don.
Le maintien du projet solidaire est confronté à plusieurs types de problèmes suivant la nature marchande ou réciprocitaire du LETS; les LETS à dominante marchande tendent à reproduire les inégalités sociales du système économique dominant; les LETS à dominante réciprocitaire éprouvent davantage de difficultés avec l’environnement économique, politique et social de la société, ne trouvant pas en effet toujours un cadre légal adapté à leur mode de fonctionnement. (5)(6)

Jérôme Blanc et Cyrille Ferraton

(1) Blanc Jérôme et Ferraton Cyrille, Une monnaie sociale? Systèmes d’Échange Local (SEL) et économie solidaire, 2001, http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/13/36/57/PDF/BlancFerratonLame.pdf, p.1.
(2) Jérôme Blanc est docteur en sciences économiques (1998) et maître de conférences en sciences économiques à l’Université Lumière Lyon 2 (depuis 1999). Ses travaux portent sur la monnaie, qu’il aborde principalement du point de vue des pratiques et de l’histoire des idées. S’intéressant à la pluralité des monnaies, il a publié Les monnaies parallèles. Unité et diversité du fait monétaire (L’Harmattan, Paris, 2000). Il travaille en particulier sur un aspect de la pluralité monétaire, à savoir les monnaies sociales, locales ou complémentaires. À ce sujet, il a coécrit Une économie sans argent: les systèmes d’échange local (SEL) (dirigé par J.-M. Servet, Seuil, Paris, 1999) et dirigé Monnaies sociales: Exclusion et liens financiers, rapport 2005-2006 (Economica, Paris, 2006). En matière d’histoire des idées, il dirige avec Ludovic Desmedt l’ouvrage collectif Idées et pratiques monétaires en Europe, 1517-1776 (à paraître). À partir du cas des monnaies sociales, ses travaux portent aussi sur l’économie sociale et solidaire. Il est membre du Réseau inter-universitaire de l’économie sociale et solidaire (RIUESS, http://www.riuess.org/) et fait partie du comité éditorial de l’International Journal of Community Currency Research (IJCCR, http://www.uea.ac.uk/env/ijccr/).
(3) Cyrille Ferraton est docteur en sciences économiques et maître de conférences à l'Université Paul Valéry de Montpellier III. Ses principaux thèmes de recherche portent sur l'économie sociale et solidaire (en particulier la finance solidaire) et l'économie institutionnaliste. Il a travaillé en 2004-2005 sur un programme de recherche européen portant sur la création d'emploi dans les services à la personne. Il a publié L'enquête inachevée: introduction à l'économie politique d'Albert Hirschman (avec Ludovic Frobert, Paris, PUF, 2003), Associations et coopératives. Une autre histoire économique (Erès, Paris, 2007), L'Institutionnalisme de Gunnar Myrdal en question (ENS, Paris, 2009) et La Propriété. Chacun pour soi? (Larousse, coll. Philosopher, Paris, 2009).
(4) Pour rappel, nous considérons, sauf mention contraire, «LETS» comme le terme générique désignant ces associations; lorsque nous traitons de leur déclinaison anglo-saxonne, nous précisons «LETS anglo-saxons» et lorsque nous traitons de leur déclinaison française, nous précisons «SEL français».
(5) Ce message est extrait du texte : Blanc Jérôme et Ferraton Cyrille, Une monnaie sociale? Systèmes d’Échange Local (SEL) et économie solidaire, 2001, http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/13/36/57/PDF/BlancFerratonLame.pdf. Les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction. Avec l’aimable autorisation des auteurs, que nous remercions. Le texte original a d’abord été présenté lors des Deuxièmes Journées d’Etude du LAME, «Économie sociale, mutations systémiques et nouvelle économie», Reims, 29-30 novembre 2001. Il est ensuite paru dans l’ouvrage collectif (actes du colloque): G. Rasselet, M. Delaplace et E. Bosserelle (coord.), L’économie sociale en perspective, Presses Universitaires de Reims, Reims, 2005, pp.83-98.
(6) Pour suivre (sous réserve d'éventuelles modifications de dernière minute):
. «Actu. Pacte civique: renouveler le vivre-ensemble.»,
. «Sachons allier Espérance et Résistance !» (Claude Alphandery, Stéphane Hessel, Edgar Morin) (sous réserve)…

1 commentaire:

  1. Bravo et merci pour cette série très intéressante et plus généralement pour ce blog.
    D'autres informations, plus prosaïques et donc complémentaires, sur les SELs sont disponibles sur www.selidaire.org.

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