samedi 11 juin 2011

Post-capitalisme. Une économie sans engrenage ?

Le marché,
Christian Arnsperger (1)
y est
très
favorable.
Le problème,
c'est de savoir
qui y a accès.
Et ce qu'on vient
y chercher.
Cap, donc,
sur une prise
de conscience.
Celle qui permettra à l'homo capitalisticus
de dépasser son existence économique
et de tendre à une économie existentielle.

«Il importe avant tout de briser la causalité circulaire qui fait que la logique économique, ancrée dans nos angoisses, inquiétudes et insécurités, les amplifie en s’en nourrissant.
Le principe même de l’économie de marché, c’est-à-dire l’échange multilatéral de produits et de services grâce à la division du travail, n’est certes pas en cause.

On imagine bien mal un système économique sans marchés, sans lieux physiques et-ou virtuel à partir desquels puissent s’opérer les transferts des biens matériels et immatériels nécessaires à la vie humaine.
Ce qui, en revanche, est crucial, c’est d’une part les moyens d’accès des personnes aux marchés et, d’autre part, ce que les personnes y cherchent.»
Ce que les personnes y cherchent?
Oui.
Car de deux choses l’une.
Ou bien elles agiront sur le mode du pilotage automatique.
Ou bien elles chercheront à accéder à une «conscientisation»: un approfondissement existentiel issu d’une réflexion profonde et débouchant sur l’une ou l’autre forme de remise en cause.
«Laissé à son inconscience existentielle, l’homo capitalisticus ne s’élèvera jamais au-dessus de ce que, comme produit du capitalisme, il est et restera.
Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut essayer de ressaisir une racine plus profonde de l’éthique: le désir de l’humain de se rendre meilleur à la lumière d’un Autre que lui-même, désir que de tous temps a porté le sentiment religieux et la recherche spirituelle.

Arracher l’homo capitalisticus à son inconscience existentielle, c’est lui montrer que ce qu’il cherche en vain dans l’existence économique, il peut l’atteindre dans une économie existentielle.»

Le «spirituel»: pas une option !

Est-il envisageable de lutter contre l’axiome de la croissance matérielle sans lutter simultanément en faveur d’une croissance spirituelle?
Non.
Résolument non.
«Dans notre optique existentielle, le spirituel n’est pas optionnel en ce sens que nous sommes tous, en tant qu’êtres humains, mis en permanence face à notre manque radical, face à notre Désir et à ses dérives possibles.
C’est bien pour cela que ( …) la pseudo-démocratie capitaliste elle-même offre une forme de "spiritualité" qui ne dit pas son nom.
L’hyperactivité sur le champ intégral capitaliste est la forme qu’a pris notre spiritualité aujourd’hui, en rabattant la dimension "esprit" sur la bidimensionnalité "corps-psyché".
Il ne s’agit donc pas de savoir s’il faut ou non invoquer une dimension spirituelle, puisque celle-ci existe d’emblée.» (2)(3)

(A suivre)

Christophe Engels (d’après Christian Arnsperger)

(1) Christian Arnsperger est docteur en sciences économiques, chercheur au Fonds national belge de la recherche scientifique (FNRS) et professeur de l’Université catholique de Louvain (UCL), rattaché à la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale. Il a notamment écrit Critique de l'existence capitaliste. Pour une éthique existentielle de l'économie, Cerf, Paris, 2005 et Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel, Cerf, Paris, 2009 (dont nous nous inspirons ici) . Il publie deux blogs, l’un en français («Transitions»), l’autre en anglais («Eco-transitions»). Il a déjà été à «l'honneur» de plusieurs messages sur «Projet relationnel», les 19 février, 1er mars, 2 novembre et 17 décembre 2010, ainsi que les 30 avril, 4 mai, 7 mai, 10 mai, 14 mai et 18 mai, 24 mai, 27 mai, 30 mai et 07 juin 2011.
(2) Ce message s'inspire directement de Arnsperger Christian, Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel, Cerf, Paris, 2009, pp. 289-298.

(3) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à une ultime note de lecture renvoyant à l'ouvrage Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel (ibidem) (d'après Christian Arnsperger),
. au post-libéralisme (par ou d'après Laurent de Briey),
. à une présentation de la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du bonheur par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du sens de la vie par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),

. au personnalisme...

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