lundi 4 juin 2012

Déliance. On demande: société raisonnable...

En quête 
d’une société raisonnable,
Marcel Bolle de Bal
(1) plaide 
pour «un système 
socio-scientifique 
d’alliance 
et de reliance».
Et parle d'un crépuscule
de la «déliance»
caractéristique 
de la modernité.
Place à la  «reliance»,
attribut escompté de la post-modernité.
Ou plutôt à la «reliance/déliance»,
paradigme proposé pour l'hyper-modernité...

Marcel Bolle de Bal

Libérés de la nature par l’usage de la raison et de la science, les hommes de notre temps deviennent prisonniers de leur culture rationaliste et scientifique. 
De plus en plus reliés par leurs techniques –la voiture, la radio, la télévision, le téléphone, la chaîne, l’ordinateur–, ils le sont de moins en moins par les structures sociales. 
La spécialisation scientifique se prolonge dans le travail en miettes, la famille en lambeaux, le village en ruines. 
Désintégration atomique et désintégration communautaire ne sont que les deux faces d’un même phénomène. 
Surgit alors des profondeurs du corps social une aspiration profonde –dont la revendication écologique constitue une manifestation d’avant-garde– à un renouveau de reliance, à de nouvelles alliances entre l’homme et la nature, entre l’homme et les sciences, à une société (réellement) «raisonnable», c'est-à-dire, si nous ouvrons à la fois le dictionnaire et nos oreilles, «douée de (vraie) raison».

Les mutations du sous-système scientifique: 
raison complexe et nouvelles alliances

La science, aujourd’hui, est à un tournant. 
Une mutation radicale germe en son sein. 
Cette mutation se prépare tant dans le champ des sciences dites «exactes» que dans celui des sciences dites «humaines».

Dans le champ des sciences de la nature, cette «métamorphose de la science» est annoncée par Ilya Prigogine et Isabelle Stengers, qui ont fait de ce thème le sous-titre de l’ouvrage dans lequel ils plaident en faveur d’une Nouvelle Alliance 
. entre l’homme et la nature, 
. entre l’homme et le monde qu’il décrit, 
. entre système observateur et système observé, 
. entre culture scientifique et culture humaniste, 
. voire entre les diverses cultures scientifiques (2).
Dans le même sens se situe l’effort d’Edgar Morin pour échapper à la pensée mutilée et mutilante, pour réintégrer le sujet dans le paradigme de la science, à la fois par le haut (l’observateur-concepteur) et par le bas (l’observé-conçu); ou, en d’autres termes, pour substituer au paradigme de simplification un paradigme de complexité, pour nourrir celui-ci des ambiguïtés, des paradoxes, des contradictions, des incertitudes rejetées par celui-là (3).

Dans le champ des sciences de l’homme également, une métamorphose du travail scientifique est en gestation. 
Pour nous limiter à la sociologie, nous pouvons constater que deux éminents sociologues français, Michel Crozier et Alain Touraine, tous deux élevés dans le sérail de la théorie théorisante, en arrivent dans des perspectives et par des chemins différents à des conclusions convergentes (4).

Tous deux tentent de se définir par rapport à l’inévitable problématique de l’action dans, sur et avec les systèmes sociaux; tous deux voient dans le développement des capacités relationnelles et institutionnelles des groupes, organisations et mouvement sociaux un des objets du travail sociologique. 
A côté de la sociologie classique à orientation théorique, émerge ainsi peu à peu une socianalyse ( même si référence sémantique n’y est point faite), c'est-à-dire une sociologie à orientation clinique, proliférant dans au moins neuf directions (5)
. l’intervention socio-technique préconisée par l’ Institut Tavistock de Londres (6),
. l’intervention socio-psychanalytique imaginée par Gérard Mendel (7)
. l’intervention psycho-sociologique inspirée par Kurt Lewin et reprise par Max Pages (8),
. l’intervention socio-analytique inventée par Elliot Jaques (9)
. l’intervention socio-pédagogique animée par Alain Meignant et René Barbier (10),
. l’intervention socio-clinique défendue par Eugène Enriquez et Vincent de Gaulejac (11),
. l’intervention socio-organisationnelle chère à Michel Crozier (12)
. l’intervention socio-historique illustrée par Alain Touraine (13)
. l’intervention socianalytique proprement dite lancée par les époux Van Bockstaele, à qui il convient de reconnaître la paternité de l’expression (14).

La métamorphose de la science implique donc plusieurs nouvelles alliances: non seulement entre l’homme et la nature, entre sciences de l’homme et sciences de la nature, mais aussi entre les diverses sciences de l’homme (sociologie, psychologie, économie, histoire…), entre théorie et pratique, recherche et action (15), expérimentation et expérience.

La mutation du sous-système social: 
aspirations de reliance 
et aspirations de nouvelles structures de reliance

A ces besoins de «nouvelles alliances» dans le champ scientifique correspond le besoin de nouvelles reliances dans le champ social.

Les producteurs écrasés par l’anonymat des grandes organisations bureaucratiques, les consommateurs affolés devant les tentatives de la société de l’hyper-choix, les citoyens perdus dans la foule solitaire partent en tâtonnant à la recherche de nouveaux liens sociaux, expérimentent de nouvelles structures de reliance: 
. communautés familiales, 
. comités de quartiers, 
. boutiques de droit, 
. écoles nouvelles, 
. médecine de groupe, 
. alcooliques anonymes, 
. associations et sectes diverses. 
Les «révolutions minuscules», comme les a qualifiées un jour la revue Autrement.

Ainsi, à côté d’un vaste secteur où règne l’hétéronomie tend à émerger un secteur où l’autonomie s’offre un espace pour prendre racine (16), en contrepoint de l’irrésistible processus de déliances se tissent de nouvelles reliances…

Déliances intellectuelle et existentielle

Résumons-nous.

Notre société comporte deux sous-systèmes avec leurs dynamiques propres, étroitement interconnectées : un sous-système scientifique et un sous-système social.

Le sous-système scientifique est marqué par le triomphe de la raison simplifiante ou du paradigme de simplification, pour reprendre l’expression d’Edgar Morin: il tend à produire une connaissance atomisée, parcellaire, réductrice, bref de la déliance intellectuelle.

Le sous-système social, lui, peut être décrit comme celui des rationalisations déliantes: caractérisé par la désintégration communautaire, par la dislocation des «groupes sociaux primaires» –la famille, le village, la paroisse, l’atelier– et par des applications déraisonnables de la raison scientifique, technique, sociale et culturelle: il produit une déliance existentielle aux multiples dimensions (psychologique, sociale, économique, écologique, ontologique, cosmique).

Aspirations de reliance

Face à ce double procès de déliance –intellectuelle et existentielle– naissent des aspirations à de nouvelles re-liances, à la fois scientifiques et humaines.

Des re-liances scientifiques: sont souhaités de divers côtés de nouveaux liens entre théorie et pratique, recherche et action, entre disciplines trop souvent cloisonnées.

Des re-liances humaines: sont révélateurs d’aspirations de ce type, l’attrait exercé par les sectes, les communautés, les luttes nationales, le mouvement écologiste, les groupes de rencontre, bref cette résurgence d’une sorte de néo-tribalisme mise en évidence par Michel Maffesoli (17).

La déliance, paradigme de la modernité

La modernité, fondée sur l’essor de la raison, s’est construite –nous l’avons vu- sur le principe de séparation, voire de division: 
. diviser pour comprendre (Descartes), 
. diviser pour produire (Taylor), 
. diviser pour régner (Machiavel). 
Raison abstraite et déraisonnable, elle est devenue source de déliances multiples: culturelles, urbaines, familiales, religieuses, écologiques, etc., bref de cette solitude existentielle dénoncée de divers côtés (Riesman, Camus, Buber, …), de cette «dé-solation» stigmatisée par Hannah Arendt. 
En quelque sorte le paradigme de déliance gît au cœur de la modernité triomphante, à la fois facteur de son triomphe et générateur de la fragilité de ce dernier.

La reliance, paradigme de la post-modernité?

Michel Maffesoli, lui, défend avec force la thèse suivante si le paradigme de déliance structure la modernité, la post-modernité, en revanche, devrait être caractérisée par la revitalisation du paradigme de reliance.

Cette thèse, il l’a exposée, argumentée, plaidée dans ses nombreux ouvrages (18)
N’est-ce pas lui qui définit la «reliance» comme l’«étonnante pulsion qui pousse à se rechercher, à s’assembler, à se rendre à l’autre» (19) et qui évoque «cette chose "archaïque" qu’est le besoin de reliance» (20)
Pour lui, les manifestations de cette logique de reliance à l’œuvre dans la société post-moderne sont multiples, variées et signifiantes. 
Il range notamment parmi elles 
. le retour des tribus, 
. l’exacerbation des corps et des sens (21)
. l’idéal communautaire (22)
. l’essor de l’écologie, 
. la vitalité de la socialité, 
. l’idée obsédante de l’être ensemble (23)
. les identifications supplantant les identités, 
. le présentéisme, le carpe diem (24)
. l’immoralisme éthique, le lococentré s’élevant face à l’égocentré, 
. la baroquisation du monde, 
. la prégnance des images (25)
. le rôle du look et de la mode, 
. l’exacerbation de la mystique et de la religion (26)
. le règne de Dionysos le reliant succédant à celui d’Apollon le déliant. 
S’inscrivant dans la mouvance des idées développées par Gilbert Durand et Edgar Morin, il détecte dans la post-modernité et son effervescence la fin de la séparation entre nature et culture, l’émergence du «divin social» (27), l’épanouissement de la reliance comme forme profane de religion, d’une sorte de transcendance immanente (28).

Le couple conceptuel déliance/reliance, 
paradigme «duel» de l’hypermodernité

Pour l’essentiel, je partage cette analyse. 
D’accord pour reconnaître que la reliance se situe au cœur de cette dynamique «post-moderne» chère à Michel Maffesoli et quelques autres.
Projets et pratiques de reliance comme réaction dialectique aux excès de la modernité déliante. 
Mais j’avoue ne guère apprécier cette théorie de la «post-modernité», laquelle semble suggérer –ne fût-ce que sémantiquement– qu’à une modernité déclinante succéderait une «post-modernité» reliante. 
En fait, la logique déliant même si elle génère maintes réactions dialectiques. 
Aussi suis-je plutôt enclin à parler de la société émergente comme d’un exemple d’«hyper-modernité», terme construit par le même modèle que ceux d’«hypercomplexité» développé par Edgar Morin (29) et d’«entreprise hyper-moderne» avancé par Max Pages (30) pour décrire des réalités en gestation au sein même de la modernité, et de sa culture fondée sur une logique de déliance.

Au cœur de cette «hyper-modernité», je crois observer l’émergence d’un nouveau paradigme, celui du couple conceptuel indissociable déliance/reliance, synthèse dialectique (ou paradoxe dialogique) de la modernité déliante et de la post-modernité reliante. 
Déliance et reliance sont ontologiquement inséparables, elles forment un couple «duel» (31) comme 
. le jour et la nuit, 
. le Yin et le Yang, 
. l’amour et la haine, 
. le moteur et le frein, 
. l’interdit et la transgression, 
. le centre et la périphérie, 
. etc.

Mes recherches et réflexions les plus récentes m’ont amené à considérer que plus que le seul concept de reliance, c’était le couple conceptuel déliance/reliance qui pouvait le mieux rendre compte des réalités humaines contemporaines: la reliance ne peut –théoriquement et pratiquement– être dissociée de la déliance, son double antagoniste et complice. 
La reliance est une réalité «duelle», dialogique (32) et paradoxale: avec la déliance, qui lui est toujours liée, elle forme un couple soumis à des logiques différentes et complémentaires, toutes deux nécessaires à l’existence de la vie psychique, sociale et culturelle.

Finalement, compte tenu de ce que je viens de dire à la fois sur la dualité du complexe conceptuel déliance/reliance et sur la notion d’hypermodernité, j’ai envie de délier les deux parties de cette dernière et d’avancer –de façon un peu caricaturale, j’en conviens– l’idée que, en son sein, un double paradigme est à l’œuvre: celui de la reliance pour l’«hyper», celui de la «déliance» pour la «modernité» toujours active. 
Le paradigme éthique de l’hyper-modernité serait donc celui de la déliance/reliance.

Ce paradigme reflèterait les problématiques particulières des sociétés hyper-modernes marquées par l’éphémère, le mobile, le léger, la glisse, le surf, la dilatation de l’espace (chacun potentiellement relié à tous les points du monde) et le rétrécissement du temps (l’intensité de l’instant présent): délier des contraintes dysfonctionnelles, relier ceux qui éprouvent le besoin lucide d’une telle «reliance». (33)(34)

Marcel Bolle de Bal  

(1) Le (psycho)sociologue belge Marcel Bolle de Bal est professeur émérite de l'Université Libre de Bruxelles et président d'honneur de l'Association Internationale des Sociologues de Langue Française. Il a été consultant social (durant de nombreuses années), conseiller communal à Linkebeek, en périphérie bruxelloise (1965-1973, 1989-2000), lauréat du Prix Maurice van der Rest (1965). Il a signé plus de 200 articles et une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels...
. Les doubles jeux de la participation. Rémunération, performance et culture, Presses Interuniversitaires Européennes, Bruxelles, 1990;
. Wegimont ou le château des relations humaines. Une expérience de formation psychosociologique à la gestion , Presses Interuniversitaires Européennes, Bruxelles, 1998;
.
Les Adieux d'un sociologue heureux. Traces d'un passage, Paris, l'Harmattan, 1999;
. Le Sportif et le Sociologue. Sport, Individu et Société, (avec Dominique Vésir), Paris, l'Harmattan, 2001;
. Surréaliste et paradoxale Belgique. Mémoires politiques d'un sociologue engagé, immigré chez soi et malgré soi, Paris, l'Harmattan, 2003;
. Un sociologue dans la cité. Chroniques sur le Vif et propos Express, Paris, l'Harmattan, 2004;
. Le travail, une valeur à réhabiliter. Cinq écrits sociologiques et philosophiques inédits, Bruxelles, Labor, 2005;
. Au-delà de Dieu. Profession de foi d'un athée lucide et serein, Bruxelles,Ed. Luc Pire, 2007;
. Le croyant et le mécréant. Sens, reliances, transcendances" (avec Vincent Hanssens), Bierges, Ed. Mols, 2008.   

(2) Ilya PRIGOGINE et Isabelle STENGERS, La Nouvelle Alliance. Métamorphose de la Science, Paris, Gallimard, 1979.
(3) Edgar MORIN, La Méthode, Paris, Seuil, t. 1 : La Nature de la Nature, 1977 ; t. 2 : La Vie de la Vie, 1980, notamment p. 373 ; t. 3 ;  La Connaissance de la Connaissance, 1986 ; t.4. Les Idées, leur habitat, leur vie, leurs mœurs, leur organisation, 1991.
(4) Michel CROZIER et Erhard FRiEDBERG, L’acteur et le système, Paris, Seuil, 1977 ; Alain TOURAINE, La voix et le regard, Paris, Seuil, 1978.
(5) Cf. Marcel BOLLE DE BAL, Les adieux d’un sociologue heureux. Traces d’un passage, Paris, L’Harmattan, 1999, p.137.
(6)  Cf. F.E. EMERY et  E.L. TRIST, art. cité
(7) Voir notamment Gérard MENDEL, Pour recoloniser l’enfant. Socio-psychanalyse de l’autorité, Paris, Payot, 1971.
(8) Max PAGES, La vie affective des groupes, Paris, Dunod, 1970., pp. 470-494.
(9) Elliot JAQUES, Intervention et changement dans l’entreprise, Paris, Dunod, 1972. Cf. notamment la préface de Jean DUBOST : « Sur la méthode socio-analytique d’Elliot Jaques ».
(10) Cf. Alain  MEIGNANT, L’intervention socio-pédagogique dans les organisations industrielles,  Paris-La Haye, Moulin, 1972 ; René BARBIER, La recherche-action dans l’institution éducative, Paris, Gauthier-Villars, 1977.  
(11)  Voir notamment  Eugène ENRIQUEZ et alii, L’approche clinique dans les sciences humaines,  Montréal,, Ed. Saint-Martin, 1993 ; Vincent de GAULEJAC et Shirley Roy, Sociologies cliniques, Paris, l’Epi, 1993
(12) Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG, op. cit.
(13) Alain TOURAINE, op. cit.
(14) Jacques et Marie VAN BOCKSTAELE, « Quelques conditions d’une intervention de type analytique en sociologie »,  Année sociologique, 1963, pp. 238-262 ; « Nouvelles observations sur la définition de la socianalyse »,  Année sociologique,  1968, pp. 279-295.
(15) L’objet sociologique en gestation subit ainsi une mutation comparable à celle qui a marqué le passage de l’objet dynamique à l’objet thermodynamique : pour celui-ci, qui implique un point de vue nouveau sur les transformations physiques, « il ne s’agit plus d’observer une évolution, de la prévoir en calculant l’effet des interactions entre éléments du système. Il s’agit d’agir sur le système, de prévoir ses réactions à une modification imposée ». Cf. Ilya PRIGOGINE et Isabelle STENGERS, op. cit., p. 121.
(16) André GORTZ, Adieu au prolétariat. Au-delà du socialisme, Paris, Galilée, 1980.
(17) Michel MAFFESOLI, Le temps des tribus, Paris, Méridiens Klincksieck, 1988.
(18) En particulier dans le Temps des Tribus (T.T.), op. cit. Au Creux des Apparences (C.A.), Paris, Plon, 1990 ; La Transfiguration du Politique (T.P.), Paris, Grasset, 1992 ; La Contemplation du Monde (C.M.), Paris, Grasset, 1993.
(19) T.P., p. 41.
(20) C.M., p. 151.
(21) C.A., p. 66.
(22) C.M., p. 18.
(23) C.A., p. 28.
(24) C.A., p. 48 ; T.P., p. 18.
(25) C.M., pp. 21, 131, 165.
(26) C.A., pp. 27, 83, 84, 195, 215 ; T.P., p. 137.
(27) C.M., p. 104.
(28) C.A., p. 27.
(29) Edgar MORIN, La Méthode. III. La connaissance de la connaissance, Paris, Seuil, 1986, pp. 98-99.
(30) Max PAGES, Michel BONETTI, Vincent de GAULEJAC, Daniel DESCENDRE, L’emprise de l’organisation, Paris, PUF, 1979.
(31) Duel: nombre intermédiaire entre le singulier et le pluriel, tel qu’il existe en de nombreuses langues (grec, slovène, hébreu, etc. ). Ce nombre désigne ce qui va par deux et forme néanmoins un ensemble, deux qui forment un tout, une entité en deux parties, les deux yeux, les deux mains, le bonheur et le malheur, l’ombre et la lumière, la vie et la mort, l’ignorance et la connaissance, etc. La pensée «duelle», étrangère à notre culture, est pourtant essentielle pour tout travail d’interprétation et d’intervention sociologiques. Pour elle, ce qui oppose unit, ce qui unit oppose, ce qui lie délie, ce qui délie lie.
(32) Dialogique: « association complexe (complémentaire, concurrente, antagoniste) d’instances nécessaires à l’existence d’un phénomène organisé » (Edgar MORIN, , op.cit. 1986, p. 98) ; « unité symbiotique de deux logiques qui se nourrissent l’une l’autre, se concurrencent, se parasitent mutuellement, s’opposent et se combattent à mort » (Edgar MORIN, op.cit., 1977,p. 80).
 (33) Le contenu de ce message nous a été envoyé par l'auteur, que nous remercions. Il constitue la huitième partie d'un texte qui a déjà fait l'objet d'une publication: Bolle de Bal Marcel, Reliance, déliance, liance: émergence de trois notions sociologiques, in Sociétés 2003/2 (no 80), pp.99-131. Le solde du texte original suivra. Le titre et le chapeau sont de la rédaction.
(34) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à la liance (par Marcel Bolle de Bal),
. à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),

. au personnalisme (par Vincent Triest, Marcel Bolle de Bal...).

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