change ta rue»,
écrivait déjà Bertolt Brecht.
écrivait déjà Bertolt Brecht.
Mouvements émergents
et nouvelles
modalités de l'engagement «politique»
s'inscrivent dans la
même dynamique.
En valorisant
l'émancipation.
Et en célébrant la
concrétude.
Penser globalement?
Peut-être.
Agir
localement?
Sûrement.
Tel
est le leitmotiv de la nouvelle militance.
Qui
s'inscrit dans l'air du temps.
«Le
"vieux" modèle culturel de la modernité rationaliste, fondé sur les
croyances dans le progrès et sur l’attachement à la raison, au devoir, à
l’égalité, à la nation, est en train de céder rapidement la place à un nouveau
modèle, celui d’une modernité subjectiviste, fondé sur la croyance au droit des
individus d’être sujets et acteurs de leur vie, observe l'anthropologue belge Jean-Claude Mullens.
On
observe (...)
de manière diffuse la montée d’une certaine disqualification à l’égard du monde
politique, des élites, et du "système" en général.
Pour
s’en convaincre, on peut relever l’augmentation constante dans les enquêtes
d’opinion de la défiance des citoyens à l’égard des responsables politiques,
des médias, des banques, des entreprises privées, et même du capitalisme.» (1)
Vers
un engagement consistant, ici et maintenant
Pour
la philologue belge Marjo Hansotte (2), l'apparition de nouvelles formes
d'engagement «politique» marquerait en effet l'éclosion d’une nouvelle
subjectivité.
Qui révélerait l’absence de modèle...
Qui révélerait l’absence de modèle...
«Cette
absence de modèle permet, à travers la multiplication de groupes militants et
d’expériences alternatives, de penser la radicalité politique contre un
programme complet et fini.» (3)
Relativise-t-on
ou décourage-t-on souvent l’engagement citoyen au nom de la complexité?
Peu
importe...
Le nouveau militant ne se formaliserait pas de ce type d'accusation.
Mieux: il assumerait pleinement son incomplétude et sa finitude...
«Il ne faut pas chercher à vouloir atteindre le complet, à vouloir ordonner la complexité et la multiplicité des situations; par contre, il est indispensable de mener des actions consistantes dans une situation incarnée.» (4)
Mieux: il assumerait pleinement son incomplétude et sa finitude...
«Il ne faut pas chercher à vouloir atteindre le complet, à vouloir ordonner la complexité et la multiplicité des situations; par contre, il est indispensable de mener des actions consistantes dans une situation incarnée.» (4)
L'objectif,
dorénavant?
Développer
une puissance citoyenne, c’est-à-dire un contre-pouvoir, en imposant de
nouvelles tendances dans la complexité du monde sans s'illusionner sur les
vaines chimères d'une hypothétique possibilité de l’ordonner complètement.
Vers
une intelligence collective,
pour nous tous et pour demain
pour nous tous et pour demain
Les
mouvements sociaux en émergence renouvelleraient donc ce qu’on entend par
«politique».
«La
politique devient une dimension de la vie dont le centre et le moteur ne sont
pas d’abord les Etats; ce sont d’abord les citoyens, à travers l’élaboration
d’une intelligence collective, reposant sur la légitimité de leurs visées (le
Nous Tous et le devenir) et la validité collective de leurs démarches.» (5)
Ce
que l'on veut défendre en fonction d'un parti ou d'une corporation?
Là
ne serait plus la question.
Qui
se serait reportée, aujourd'hui, sur le fait «d'accueillir ce qui survient.»
(6)
Et
ce dans le respect des autres.
De
tous les autres.
Ceux
d'ici.
Mais également ceux de là-bas.
Et
aussi ceux de demain. (7)
(A suivre)
(A suivre)
Christophe Engels
(1)
Mullens Jean-Claude, Comment articuler individuel et collectif en vue du
changement social, www.iteco.be/Presentation,565.
(2)
Docteure en Philosophie et Lettres, Majo Hansotte est l’auteure d’une thèse sur
l’espace public contemporain (Université de Liège), d’un ouvrage intitulé
«Les intelligences citoyennes» (De Boeck 2è édition 2005), et de
plusieurs plaquettes méthodologiques en lien avec des préoccupations de
terrain. Elle dirige une collection portant le même titre que son
ouvrage «Les intelligences citoyennes» destinée à accueillir des démarches concrètes de citoyenneté ou des réflexions théoriques soutenant le
travail militant. Depuis de nombreuses années, elle a en charge la
formation d’acteurs engagés dans les mouvements sociaux et associatifs,
dans le développement territorial et l’éducation populaire. Elle est
également chargée par la Communauté française de Belgique d’une mission
portant sur la participation citoyenne en Wallonie et à Bruxelles, en
lien avec l’Europe et la francophonie. Dans ce cadre, elle collabore de
manière privilégiée avec le Bureau International jeunesse.
(3)
Hansotte Majo, Par où passe le devenir? Mouvements émergents et nouvelles
modalités de l'engagement politique, Etopia, 2007, www.etopia.be/IMG/pdf/hansotte.pdf, p.3.
(4) Hansotte Majo, idem p.6.
(4) Hansotte Majo, idem p.6.
(5)
Hansotte Majo, idem, Etopia, 2007, p.7 (d'après Hansotte M., Les
intelligences citoyennes, de Boek, 2005 et Rancière J., La Mésentente.
Politique et Philosophie, Galilée, 1995).
(6) Hansotte Majo, idem, pp.7-8 (d'après Hansotte M., idem, et
Rancière J., idem).
(7) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une
longue série de messages consacrés à une réflexion approfondie sur les courants de
pensée et modes de vie émergents,
. (d'ici plusieurs semaines,) une enquête sur l'immigration...
. (d'ici plusieurs semaines,) une enquête sur l'immigration...