jeudi 26 janvier 2017

Rejoignons notre envoyé spécial à la Maison Blanche, Donald Trump...






























Réprimander les médias
et monter le public
contre eux.
Limiter l'accès à ceux-ci.
Les menacer.
Et les court-circuiter 
afin de s'adresser  
directement au public.
Pour l'Américain 
Robert Reich (photo du dessus),
pas de doute... 
Donald Trump a recours 
à ces quatre méthodes.
Bien connues des historiens 
pour servir aux tyrans 
et aux démagogues 
dans leur combat 
contre l'indépendance 
et la liberté de la presse... 



«La presse figurera sans doute 
parmi les premières victimes du trumpisme. 
Aucune loi n’exige 
de l’administration présidentielle 
qu’elle diffuse des communiqués quotidiens 
ou garantisse l’accès des médias à la Maison-Blanche. 
Beaucoup de journalistes 
pourraient bientôt se trouver confrontés 
au dilemme que connaissent bien 
ceux et celles d’entre nous 
qui ont travaillé sous des régimes autocratiques: 
rentrer dans le rang ou rester à la porte, 
aucune solution n’étant meilleure que l’autre 
(même s’il existe une réponse 
qui est meilleure que l’autre), 
car le journalisme est un métier difficile, 
voire impossible, 
sans accès à l’information. 
La presse d’investigation 
va voir son pouvoir s’étioler. 
Le monde va entrer dans une période trouble.» 
(Masha Gessen, 



«Dans l'Histoire, les tyrans ont eu recours à un assortiment de quatre techniques pour contrôler les médias.
D'ores et déjà, Donald Trump utilise la totalité de ce pannel...

1. Réprimander les médias et monter le public contre eux.

Trump assène que les journalistes sont "malhonnêtes" ou "dégoûtants" quand il ne les qualifie pas de "rebuts".
Et lorsqu'il est pris en flagrand délit de mensonge, il retourne l'accusation sur les médias.
Il les accuse de "ne faire rire personne", pointe du doigt leur supposée "partialité" et les qualifie de "pathétiques".

2. Limiter l'accès aux médias.

Il refuse de voyager avec les journalistes et même de leur communiquer certaines informations.

3. Menacer les médias.

Il menace de traduire en justice pour diffamation un New York Times pointé du doigt pour avoir consacré un article au cas de deux femmes qui accusent notre homme de leur avoir fait subir des attouchements inappropriés durant des années.
Et suite à un autre article portant sur sa déclaration de revenus pour 1995, il parle de réviser la loi sur la diffamation de façon à ce que des articles "intentionnellement négatifs", "horribles" et "faux" puissent faire l'objet d'une plainte en justice et ainsi permettre au plaignant "de gagner beaucoup d'argent".

4. Court-circuiter les médias et s'adresser directement au public.

Trump tweete des vidéos controversées et diffuse largement tout ce qui renforcera sa capacité de mentir directement à son public en toute impunité. 
De la sorte, il court-circuite les médias mondiaux.
Ceux-là mêmes qui jouent un rôle d'intermédiaire entre les puissances publiques et le public.
Et qui, ce faisant, tendent à responsabiliser les puissances publiques en corrigeant leurs manquements, en leur posant les bonnes questions, en rapportant sans complaisance leurs agissements et en creusant derrière les apparences. 
Trump cherche à éliminer ces intermédiaires.


Réprimander les médias et monter le public contre eux?
Limiter l'accès à ceux-ci?
Les menacer?
Les court-circuiter pour s'adresser directement au public? 
Dans une perspective historique, ces quatre techniques sont bien connues pour avoir été utilisées par les démagogues afin de rogner l'indépendance et la liberté de la presse.
Donald Trump semble en train d'emprunter exactement le même chemin.»



Robert Reich



(1) Robert B. Reich enseigne la Politique publique à l'Université de Californie (Berkeley). Il est aussi Senior Fellow au Blum Center for Developing Economies. Il a par ailleurs occupé le poste de Secrétaire au Travail sous l'administration Clinton.






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