dimanche 14 avril 2013

Actu. Désexcellence: la Charte



Un an après la Journée 
voici la Charte 
du même nom.
Une version finalisée.
En attendant 
le document définitif.
Qui tiendra compte 
de vos avis.
A vous, donc, de jouer...


J.-M. Decroly, 
C. Deligne, 
O. Gosselain, 
J.-J. Heirwegh, 
P. Lannoy, 
G. Lebeer, 
J. Moriau, 
V. Piette, 
A. Smith, 
M. Van Criekingen


Bonjour à tous et toutes,

 
Nous vous remercions chaleureusement d'avoir montré de l'intérêt pour les réflexions sur la désexcellence et/ou d'avoir participé à la première «Journée de la désexcellence»... il y a presqu'un an.

Vous trouverez ci-joint une version finalisée de la «Charte  de la désexcellence», fruit de discussions de plusieurs mois entre nous et tenant compte de vos suggestions et commentaires. 
Nous vous invitons à la lire et à nous faire part de vos éventuelles propositions de modifications. 
Dans ce dernier cas, veuillez nous renvoyer (1) le texte en y introduisant directement les changements, de façon visible.

Nous rédigerons une version définitive du document cet été, en prenant en compte vos suggestions. 
Nous rendrons ensuite public la charte dans le cadre d'une matinée d'information organisée début octobre et la la diffuserons largement afin de susciter les adhésions.


Amicalement.


J.-M. Decroly, 
C. Deligne, 
O. Gosselain, 
J.-J. Heirwegh, 
P. Lannoy, 
G. Lebeer, 
J. Moriau, 
V. Piette, 
A. Smith, 
M. Van Criekingen

(1) Renvoyer à Projet relationnel, qui transmettra.



Charte de la désexcellence

Scientia Vincere Excellentiam



Préambule


Les universités vont mal.
Les valeurs sur lesquelles se fondent leurs pratiques sont emportées par le courant dominant. Pensée critique, débats et pluralité des points de vue, quête de connaissances, mûrissement et partage des savoirs : autant de notions qui s’accordent mal avec les logiques de profit immédiat, d’hyper-compétition, d’utilitarisme et de défense des intérêts privés qui prévalent aujourd’hui.
Partout en Europe, les universités abandonnent leur rôle de service public. Par peur ou par calcul, leurs dirigeants adoptent une série de croyances développées par les milieux économiques. Croyance selon laquelle la recherche et l’enseignement seraient au service de l’économie et non l’inverse. La valeur d’un savoir tiendrait en sa capacité à engendrer des profits financiers immédiats. Les structures académiques pourraient être transformées en unités de production dont les performances se mesureraient sur base d’un calcul d’input et d’output.
Combinée au sous-financement et à la mise en concurrence sur le marché de l’éducation, l’adoption de ces croyances a entraîné une transformation profonde du monde académique. Celui-ci fonctionne désormais sur un modèle managérial, où l’on se préoccupe moins de questions scientifiques et pédagogiques que d’indicateurs de performance, de positionnement stratégique et d’image de marque. Explicitement ou implicitement battues en brèche, les valeurs de service public sont remplacées par une idéologie de « l’Excellence », prônant rentabilité, compétitivité, adaptabilité et employabilité.
Les autorités universitaires comme le monde politique claironnent le bien-fondé de ces changements. La recherche serait redynamisée et utilement réorientée vers la production de résultats valorisables. Les enseignements seraient dégraissés, harmonisés et recentrés sur l’acquisition de compétences adaptées. Les étudiants trouveraient une offre en phase avec les spécificités du marché de l’emploi. Les «incubateurs», « clusters » et autres «spin-off» unissant les universités au secteur privé nourriraient la recherche et favoriseraient la croissance.
Mais derrière cette façade rassurante se cache une autre réalité. Car l’idéologie de l’Excellence n’est pas seulement une escroquerie intellectuelle, née d’un parallélisme erroné entre le monde académique et celui de l’entreprise. Elle est le fruit d’une destruction concertée de ce que représentent les universités, avec des conséquences désastreuses sur le plan aussi bien moral, qu’humain, scientifique et pédagogique.
Moral d’abord, puisque cette idéologie consacre un acte de flibusterie : faire payer au public la production de «capital humain» et de savoirs qui enrichiront avant tout le privé. Cet enrichissement, notons-le, ne profite pas seulement à l’industrie, mais aussi à d’autres secteurs, comme celui de l’édition scientifique qui voit quelques éditeurs en position de monopole revendre à profit le fruit d’un travail entièrement financé par le public. Dans un cas comme dans l’autre, la crise actuelle montre les dommages causés à la collectivité par ce type de transaction.
Humain ensuite, car les universités n’existent que grâce à l’investissement quotidien de milliers de travailleurs qui se dépensent sans compter, souvent avec passion, mus par l’intérêt qu’ils portent à leur activité et par leur conviction d’œuvrer au bien commun. En ramenant ces notions au rang d’archaïsmes, l’idéologie de l’Excellence prive non seulement les travailleurs d’une source essentielle de motivation, mais détruit également la carrière d’un nombre croissant d’entre eux, souvent les plus attachés à défendre et à faire vivre la mission publique des universités.
Scientifique également, car l’obsession pour les indicateurs d’Excellence, entraîne une course aux résultats faciles et aux coups médiatiques. Pour faire du «chiffre», il faut publier vite et beaucoup. Obtenir des financements colossaux pour des projets montés et menés à la hâte. Répondre à des critères d’évaluation mis en place par des personnes qui ignorent tout du fonctionnement de la recherche. Cacher des résultats dont d’autres pourraient tirer profit. Les conséquences ne se font pas attendre: appauvrissement et formatage des domaines investigués, réduction des prises de risque et des recherches à long terme, multiplication des résultats invalides et des fraudes.
Pédagogique enfin, car l’idéologie de l’Excellence conduit à désinvestir l’enseignement. Puisque les dossiers académiques sont prioritairement évalués sur base de statistiques de publication, il devient dangereux de consacrer du temps à l’encadrement des étudiants. Ce travail est progressivement relégué à des travailleurs de l’ombre, au statut souvent précaire. Du côté de la réflexion pédagogique, la mode actuelle est à la rédaction de «référentiels de compétences.» Ceux-ci valident la vocation désormais utilitariste des universités et le caractère marchand de la relation d’apprentissage. Le but premier des référentiels est en effet d’attirer et de fidéliser des étudiants-clients, en faisant miroiter des perspectives « d’employabilité » accrues. Mais ce tour de passe-passe pédagogique conduit en pratique à substituer des savoirs instrumentaux aux connaissances et à la réflexion.
D’une façon générale, l’obsession académique pour lesindicateurs d’Excellence (nombre de publications, classements divers, nombre de masters internationaux, partenariats avec des universités du « ranking »,…)entraîne les universités dans une course aux chimères où elles consomment d’importants moyens financiers et humains qui, par ailleurs, leur manquent cruellement.
Les universités vont décidément mal. Souvent occultées par le rouleau compresseur des réformes et les incantations managériales, les critiques commencent heureusement à se faire entendre. Des poches de résistance apparaissent çà et là, nées de façon indépendante. Le constat est partout le même : celui de la destruction organisée des activités de recherche et d’enseignement. L’un des mérites de ces poches de résistance est de ramener dans les universités un débat qui, durant deux décennies, a été confisqué par des officines privées et relayé par des politiques acquis à leur cause. Mais la tâche à accomplir pour désenvoûter les esprits est énorme. Elle implique un travail aussi bien individuel que collectif. Individuel, parce qu’il faut transformer ses pratiques professionnelles pour qu’elles s’accordent avec la conception d’une institution publique, au service de la collectivité. Collectif, parce qu’il faut à la fois connecter les poches de résistance existantes et les renforcer si l’on souhaite pouvoir peser sur les politiques universitaires.




Proposition pour une charte de la désexcellence


La charte qui suit est issue d’une réflexion collective qui doit être poursuivie et élargie.
Tout en défendant l’existence d’une véritable communauté universitaire, fondée sur le dialogue et la solidarité entre les membres, c’est essentiellement aux membres du corps académique quenous proposonsde s’approprier cette charte, car ce sont eux qui possèdent la plus grande marge de manœuvre. Si les constats et préoccupations des autres corps sont pris en compte, nous ne prétendons pas parler en leur nom.
Outil individuel et collectif, la charte doitcontribuerà s’opposer aux logiques dénoncées ci-dessus. Elle vise avant tout à dépolluer nos pratiques, en refusant de substituer la notion «d’Excellence» à celle de travail honnête et bien fait. Elle vise également à construire une université de service public, démocratique et accessible ; une autre université que celle qui se bâtit sous nos yeux.


1. Enseignement

2. Recherche

3. Administration

4. Service à la collectivité


1. ENSEIGNEMENT


Pour nous, l’enseignement est une mission essentielle des universités ; il n’est pas un produit de consommation, il ne doit pas être rentable.

En conséquence, je m’engage à :

  • Promouvoir la logique des savoirs, pas celle du «gain» d’étudiant-e-s dans l’organisation des enseignements.

·         Refuser la disparition des «petites» sections, en défendant, dans toutes les instances possibles, le maintien de postes d’enseignants relatifs à des matières peu courues.

  • Dénoncer les discours et les évolutions qui transforment les universités en institutions strictement professionnalisantes, promettant l’acquisition de compétences directement opérationnelles.

  • Refuser de traiter les étudiants en clients» ou «consommateurs», notamment :

- en mettant au cœur  de l’enseignement ce qui fait la force, le plaisir et la richesse de la recherche dans la construction des savoirs—par exemple, par lamultiplication de liens entre cours, séminaires et travaux pratiques, et parle développement de dispositifs pédagogiques qui permettent la construction conjointe des savoirs ;

- en combattant l’infantilisation des étudiant-e-s dans le processus d’apprentissage (dû, entre autre,à la standardisation des contenus et des attentes), qui concourt plus à les maintenir dans un statut d’étudiant-e qu’à former des adultes curieux ;

- en évitant de recourir à des évaluations formatées et standardisées.

  • Maintenir une exigence intellectuelle vis-à-vis des étudiant-e-s, en leur expliquant leurs obligations et responsabilités en matière de travail personnel,en leur exposant les objectifs et exigences des cours, en discutant avec eux/elles du sens et des raisons de l’organisation des contenus, en sollicitant leurs retours sur les enseignements dispensés… et en en tenant compte.

  • Refuser de dresser des «référentiels de compétences» qui n’auraient pas comme principaux objectifs l’épanouissement personnel et intellectuel des étudiant-e-s et des enseignant-e-s à travers la construction de savoirs (pensée), de savoir-faire (méthodes) et de savoir-être (valeurs).

  • Promouvoir des réflexions pédagogiques collectives au niveau des filières et départements, pour palier les déficiences criantes de l’évaluation standardisée de nos enseignements.

  • Veiller à ce que les aides pédagogiques centralisées et leur éventuelle technicité n’entrainent pas un accroissement de la standardisation et de l’uniformisation des enseignements.

  • Refuser de participer ou d’organiser des formations ou stages financièrement discriminants.

  • Refuser de recruter des enseignants-chercheurs, ou de leur accorder une promotion, sur la seule base de l’expérience de recherche ou d’une capacité à mobiliser des fonds. En cette matière, les aptitudes pédagogiques doivent être prioritaires.

  • Ne valoriser l’expérience professionnelle lors d’un recrutement que lorsqu’elle est susceptible de nourrir les missions d’enseignement et de recherche de l’université.

  • Exiger de toute procédure d’évaluation externe ou interne de l’enseignement qu’elle explicite ses critères et ses objectifs, et qu’elle autorise l’expression d’avis fondés sur d’autres critères.




2. RECHERCHE


Pour nous, la recherche produit des connaissances diverses et ouvertes ; elle n’est pas une entreprise productiviste et utilitariste; elle n’a pas pour but la fabrication de produits finis.

En conséquence, je m’engage à :

  • Considérer la recherche et l’enseignement comme inséparables, tant dans la pratique qu’au niveau des principes. La recherche s’enrichit des savoirs qui émergent au sein du dispositif pédagogique et l’enseignement permet la transmission de connaissances et d’interrogations issues des recherches de nos prédécesseurs et contemporains.

  • Défendre le choix libre des sujets de recherche, en dehors de tout critère de rentabilité.

  • Refuser les logiques actuelles d’évaluations et de classements qui mettent en concurrence tant les chercheurs/chercheuses que les entités de recherche, et qui dévalorisent le travail collaboratif :

- en n’accordant aucun crédit aux «rankings» internationaux, dont les finalités et les méthodes doivent être inlassablement dénoncées ;

- en ne participant ou en ne se soumettant à des évaluations qu’à la condition qu’elles promeuvent l’auto-évaluation des groupes de recherche. Ceci implique que les critères d’évaluation aient été discutés collégialement et qu’ils portent essentiellement sur les contenus ;

- en refusant d’importer dans le domaine de la recherche des grilles d’évaluation standardisées ;

- en rendant des comptes à la société, sans pour autant être dépendants de la demande sociale ou privée. Il faut défendre la perspective d’une recherche autonome qui a ses propres intérêts.

  • Respecter desrègles dans les procédures d’engagement ou de promotion d’enseignants-chercheurs :

- pas de modes de recrutement qui défavorisent implicitement des candidat-e-s « locaux/locales » ;

- pas d’hégémonie des critères quantitatifs dans l’évaluation des dossiers scientifiques(rang dans la promotion d’études, nombre de publications, impact factor, facteur h, index des citations,…) et priorité accordée au jugement sur le contenu des dossiers et des travaux;

-pas d’utilisation du post-doctorat à l’étranger comme critère de sélection(notamment parce qu’il discrimine les moins riches et les femmes);

-exigence de formulaires de candidature ou de canevas de recommandation qui contiennent des critères qualitatifs et des possibilités d’argumentaires circonstanciés et non formatés (il est indispensable que les interfaces internet ne bloquent pas lorsqu’on ne remplit pas les cases et qu’elles autorisent toujours à ajouter du texte);

- exigence du maintien de bourses accessibles à des candidat-e-s dont les profils s’écartent des critères quantitatifs et exigence que leurs critères d’éligibilité soient maintenus tout au long de la procédure de sélection ;

- pas de prise en compte du service d’accueil (unité ou centre de recherche, laboratoire,…) dans les critères de sélection des dossiers. Ce sont les individus et leurs projets qui doivent être évalués ;

- pas d’incantation à la mobilité qui ne soit soutenue par des programmes financiers à la hauteur du coût d’un séjour à l’étranger, y compris, le cas échéant, pour des familles.

·         Ne pas me soumettre à l’obsession du productivisme en matière de publication, me donner les moyens du temps long et diffuser le fruit de mes recherches hors du monde académique,ce qui implique :

-de n’accorder aucun crédit à l’usage des indicateurs bibliométriques dans la gestion des carrières et la sélection des projets de recherche ;

-de ne jamais chercher à connaître mes propres indicateurs (impact factor, facteur h, indice de citations, …)ou ceux de mes collègues (et mieux encore, de créer des ‘Impact-factor Free zones’) ;

-d’attirer l’attention des jeunes chercheurs/chercheuses sur les dangers d’une idéologie de l’Excellence qui donne la priorité à la quantité et à la rapidité plutôt qu’au contenu ;

-de favoriser la publication de textes de synthèse (articles, chapitres, livres) plutôt que de pratiquer le saucissonnage(« one idea, one paper ») ou la répétition (qui visent avant tout à faire gonfler le CV) ;

-de refuser de cosigner un papier dansla rédaction duquel je n’aurais pas été activement impliqué-e ;

-de favoriser des échéances de publication suffisamment longues pour permettre une écriture de qualité ;

-de favoriser l’écriture commune de travaux publiés sous la signature de collectifs ;

-de ne pas se cantonner à l’anglais comme langue de publication ;

-de veiller à ne pas signer des contrats d’édition qui permettent l’appropriation marchande de mes travaux ;

-de publier dans des revues Open Access aussi systématiquement que possible ;

-de continuer à publier dans des revues locales, régionales, nationales, et dans des éditions universitaires attachées à la diffusion publique des résultats de recherche ;

-de favoriser la discussion collective de mes recherches, dans et en dehors des milieux académiques.

-de continuer à rédiger des textes mettant le fruit de mes recherches à disposition de publics non académiques (revues associatives, par exemple).

-de refuser que le travail de publication devienne un prétexte explicite ou implicite pour négliger ou refuser l’investissement dans les autres secteurs de l’activité universitaire.

·         Combattre la transformation des unités ou laboratoires de recherche en cellules managériales (dirigées par de nouveaux mandarins)

- en favorisant leur gestion collégiale et démocratique (notamment par le renouvellement régulier de leur direction) ; et si cela se révèle impossible, en créant d’autres structures qui le permettent ;

- en exigeant la reconnaissance de structures interdisciplinaires de recherche au sein de l’université ;

- en autorisant différentes modalités de rattachement des personnes aux unitésde recherche —ainsi que le non-rattachement ;

- en ne confinant pas le partage de nos recherches aux limites imposées par des regroupements ou des réseaux institutionnels (« je partage avec qui je veux ! ») ;

- en considérant, en toute circonstance, le/la doctorant-e comme un-e partenaire de recherche, ce qui suppose une désinfantilisationdes rapports professionnels et l’arrêt des demandes incessantes de « gages de formation » ;

- en protégeant la liberté académique des doctorant-e-s dans la réalisation de leur recherche ;

- en revendiquant que les frais d’inscription en thèse soient inclus dans le budget de financement de la thèse ;

- en informant clairement les candidat-e-s au doctorat ou à la recherche contractuelle sur les perspectives étroites d’avenir professionnel au sein de l’université ;

- en s’engageant, malgré la précarisation des conditions de travail et la pression exercée sur les salaires, à respecter en toutes circonstances le droit du travail et l’intégrité des personnes au travail ;

- en refusant d’exploiter à des fins personnelles les résultats de recherche issus du travail decollaborateurs ;

·         Refuser de réaliser des tâches administratives quand elles mettent à mal mesactivités d’enseignement et de recherche (rapports en tous genres, processus d’évaluation à répétition, confection de dossiers de financements).

·         Considérer les fruits de recherches financées (en tout ou en partie) par les pouvoirs publics comme ceux de l’ensemble de la société.

·         Exiger des contrats de recherche signés avec des acteurs privés qu’ils n’entravent pas l’utilisation et de la diffusion des résultats de mes recherches auprès de tous les publics.




3. ADMINISTRATION


Pour nous, l’administration est une composante essentielle du fonctionnement de l’université ; elle n’est pas l’équipement passif et malléable des nouveaux managers de l’institution.

En conséquence, je m’engage à :

·         Exiger la nomination d’un personnel administratif en suffisance, auquelsont assurées des conditions de travail épanouissantes (salaire, espaces, autonomie d’organisation...). Ceci implique :

- de ne pas lancer de nouvelles initiatives d’enseignement et de recherche, ni de nouvelles courses aux indicateurs internationaux ou à la « visibilité », sans s’être au préalable assuré que les moyens administratifs en permettront l’exécution ;

- de solliciter et d’écouter l’avis du personnel administratif ;

-de revendiquer un poids plus grand de l’administration dans les prises de décision.


·         Valoriser et mobiliser les ressources internes en matière d’organisation du travail et de  gestion, plutôt que de recourir à des expertises et techniques (managériales, informatiques,…) externes, inadaptées aux spécificités de l’université.

·         Permettre aux administrations de traiter les étudiant-e-s sur un pied d’égalité, dans le respect réel des règles annoncées et sans considération stratégique par rapport à leur profil (de nationalité, par exemple).




4. SERVICE A LA COLLECTIVITE


Pour nous, les universités ont une mission de service à la collectivité ;
ce ne sont pas des lieux fermés et déconnectés des questions sociales


En conséquence, je m’engage à:

·         Défendre la liberté d’expression des membres de l’Université sur des questions de société, y compris lorsqu’elles impliquent une critique de l’institution.

·     Soutenir l’investissement dans la société (associations, mouvements, collectifs engagés, sociétés scientifiques locales,…).

·        Diffuser et surtout discuter mes recherches et connaissances auprès de larges publics, hors du milieu académique, dans un esprit d’enrichissement mutuel.

·        Refuser l’appel à la visibilité à tous prix, en déclinant notamment les invitations médiatiques si elles imposent des formats temporels inconciliables avec les explications complexes ou si elles ne donnent pas lieu à un droit de regard sur les contenus diffusés.


jeudi 11 avril 2013

Nicolas Berdiaev. Da, da, da...


Tel est
le trinôme existentiel 
du Russe 
Nicolas 
Berdiaev 
que 
l'Association 
Culturelle 
du Razes 
propose 
de revisiter
à la lumière 
du XXIe siècle.


Mon premier est personne.
Mon deuxième est liberté.  
Mon troisième est créativité.
Et mon tout construit l'avenir de la condition humaine
Jolie charade existentielle que nous propose l'Association Culturelle du Razes.
Qui suggère de se pencher sur le cas d'un «philosophe éminent et chrétien considérable»...

Prophète de l'anonyme

«L'histoire moderne prend fin, écrivait déjà Nicolas Baerdiaev en 1924.
Une époque historique inconnue commence, elle n'a pas encore de nom.»  
Que nous apportent aujourd’hui la pensée et les intuitions fulgurantes de cet existentialiste russe (1)
«Rien moins que de permettre de penser l’homme et Dieu, le monde et la vie d’une manière nouvelle, juste et forte, assurent les organisateurs. 
Quoi de plus précieux à un  moment où la modernité s'effondre et où une nouvelle Renaissance est peut-être devant nous...?»
Ces samedi 13 et dimanche 14 avril 2013, dans l'Aude. 

En bref...
Quoi?
Qui?
Association Culturelle du Razes
En collaboration avec YMCA-Press,  L'ACER-MJO, la revue Le Messager  orthodoxe, le Collège des Bernardins.
Quand?
Samedi 13 et dimanche 14 avril 2013  
Où? 
Monastère des sœurs dominicaines de Prouilhe à Fanjeaux
Salle de séminaire, 
Hôtel du Canal, 
Castelnaudary (Aude)   
Mais encore...
Renseignements et inscriptions:
Jean-Claude Guerre, 
Association culturelle du Razes,  
8 rue des fleurs, 
11290 Montréal d'Aude  
0(033)4 68 76 34 21 / 0(033)6 83 01 50 22  

(1) 1874-1948


(Chronique de Alain Rémond, parue dans Marianne)(1)
 
«C'est un étrange paysage que celui qui se dessine sous nos yeux. 
Si c'était un tableau, ce paysage s'appellerait "la France en crise"
Et il serait trompeur. 
Malgré l'explosion du chômage, malgré les fermetures d'usines, malgré les plans sociaux, malgré la baisse du pouvoir d'achat, malgré l'extension de la précarité, malgré l'impossibilité, trop souvent, de se loger décemment, malgré l'angoisse de ne pas y arriver, malgré tout cela, qui s'appelle la crise, la France semble étonnamment calme.

Pas (ou peu) de révoltes, de marches du désespoir, de queues devant les banques, de manifestations de chômeurs, pas (ou peu) de violences. 
Comparée à d'autres pays, la France pourrait presque se croire épargnée. 
Les magasins sont pleins, les autoroutes sont pleines, les stations de sports d'hiver font le plein. 
On achète, on va au cinéma, on sort au restaurant, on part en vacances.

Comme avant. 
Et pourtant, silencieusement, comme lorsque des insectes s'attaquent aux poutres, à la charpente d'une maison, quelque chose est en train de s'effondrer. 
On ne le voit pas forcément, on ne l'entend pas forcément. 
Mais les insectes font leur travail. 
Bientôt, si on n'y prend garde, ce sera trop tard.

Ce qui s'effondre, c'est la confiance, c'est l'envie de se reconnaître dans un projet commun, dans une façon d'être, de vivre ensemble. 
Ce qui progresse, comme les insectes dans la charpente, c'est l'idée qu'on ne sait plus nous écouter, ni nous parler. 
Et, donc, nous représenter. 
C'est l'idée que personne ne s'intéresse vraiment à nous, à nos vies, pour nous aider à nous en sortir.  
Parce que personne, au fond, ne croit plus à rien.

C'est en train de nous miner, de nous détruire, cette perte de confiance, cette perte de foi. 
Il y a une chose qu'on est en droit de demander aux élus, aux politiques, c'est d'être dignes de leur fonction, de leur élection. 
On ne leur demande pas d'être des saints. 
Personne n'est parfait, on ne le sait que trop. 
Mais au moins qu'ils soient dignes. 
Qu'ils ne disent pas n'importe quoi, n'importe quand, à n'importe quel propos.

De plus en plus souvent, ils donnent l'impression de ne parler, de n'agir, qu'en fonction de leurs propres intérêts. 

Pour se positionner vis-à-vis d'Untel ou d'Untel. 
Pour marquer des points. 
Pour se distinguer. 
Pour faire parler d'eux. 
Ils se contredisent, ils trahissent leur propre parole, ils font volte-face, ils louvoient, tergiversent, jouent au plus malin. 
Ils se ridiculisent, par l'outrance ou l'inanité de leurs propos. 
Ils nous font honte. 
Ils nous font pitié.

Alors, on les met tous dans le même panier. 
On ne croit plus ce qu'ils disent. 
On dit: à quoi bon ? 
On ne les écoute même plus. 
Puisqu'ils n'y croient plus, on n'y croit plus non plus. 
On ne leur demande pourtant pas grand-chose; juste d'être dignes. 
De ne pas être des charlots. 
Ils ont été élus par le peuple, pour représenter le peuple. 
Et légiférer, gouverner au nom du peuple et pour le peuple. 
Mais on a l'impression qu'ils s'en foutent. 
Que chacun joue perso.

La crise, voilà ce que c'est: les liens qui se délitent, qui se défont, chacun pour soi, chacun dans son coin. 
On n'a plus de vision commune, on n'a plus de projet commun. 
On dit juste: à quoi bon? 
Ils font leur cinéma, à l'Assemblée nationale, sur les plateaux de télévision; mais ils ne nous parlent plus. 
Ils n'ont rien à nous dire. 
La vie du peuple, la vraie vie du peuple, qui les a élus, on a l'impression que ça ne les intéresse pas. 
Ils font les malins, ils se poussent du col, ils jouent des coudes pour être sur la photo. 
Et puis voilà.

C'est pourtant par eux que tient le pays, ces élus à qui on a fait confiance pour être notre voix, pour porter notre voix. 
C'est en train de s'effondrer, silencieusement. 
Ils jouent chacun pour soi, alors on va jouer chacun pour soi. 
On va se laisser aller. 
Avant, qui sait, de se livrer au premier démagogue venu. 
Parce que, croit-on, on n'a plus rien à perdre.

Mais les politiques ne sont pas les seuls en cause. 
Nous autres, journalistes, avons aussi notre part dans cet à-quoi-bonisme. 
On fait de la mousse, on fait des bulles, on fait les malins, on dézingue ce qu'on a porté aux nues, on sape ce qu'on a soutenu, on oublie ce qu'on a défendu. 
Au bal des convictions, on change de partenaire comme de chemise. 
Il faut vendre, n'est-ce pas. 
Tant pis si, pour cela, il faut jeter par-dessus bord quelques idéaux, quelques nobles principes.

Tout se vaut, quand il s'agit de vendre. 
A la télévision, où nous sommes invités permanents, les gens nous regardent, ils se demandent de quoi nous parlons, à qui nous parlons. 
Ils nous voient comme faisant partie du grand cirque, tellement loin de leur vie, de ce qui les mine, de ce qui les détruit, silencieusement. 
Et ainsi se délite, peu à peu, tout ce qui nous fait vivre, rêver, espérer.

Ecoutez, je suis vraiment désolé de vous casser ainsi le moral. 
Je ne sais pas ce qui m'a pris, ça doit être ce maudit printemps qui n'arrive pas, ce gris qui nous plombe, qui nous chagrine l'humeur. 
Il va bien y avoir, un jour, l'esquisse du début d'un rayon de soleil, non?» 

Alain Rémond  (Marianne)(1) 

(1) Rémond Alain, La dignité perdue des élus du peuple, Marianne, 7 avril 2013. Les caractères gras sont de la rédaction.                                                                                                                                    

lundi 8 avril 2013

«S'indigner, c'est bien! S'engager, c'est mieux!»











Le président 
du Parti Socialiste 
francophone belge 
ne verrait-il 
dans les réseaux sociaux 
qu'un univers
de colères enragées
et d'injures permanentes?
Telle était la question 
que l'on pouvait 
légitimement se poser 
à la lecture 
d'un «grand entretien» 
accordé 
il y a quelques semaines 
au quotidien Le Soir.
Simple malentendu, 

nous répond 
Paul Magnette (1)...



Monsieur Magnette,


J'ai découvert dans
Le Soir du samedi 2 février -et avant de prendre quelques jours de congé- des propos tenus par vous et portant (brièvement) sur la thématique des blogs.

Comme je venais, à ce stade, de vous envoyer un lien vers mon vaillant petit Projet relationnel, je me laisse aller à supposer que, peut-être, vos commentaires le visaient partiellement.

S'il en est bien ainsi, je voudrais vous préciser que
«
le» blog dont vous parlez ne me semble pas être celui que j'édite et n'est en tout cas pas celui que je cherche à publier.

Vous y voyez de la rage, de la colère et une propension à
«
injurier le monde entier sur un clavier»?

Je veux y mettre
. dans le fond, de la matière à réflexion et, autant que possible, à ouverture vers ou entre les différents courants de pensée et modes de vie émergents,
. dans la forme, de la convivialité et, dès que faire se peut, de l'humour.

Je ne vous cacherai pas que les considérations dont question me sont apparues extrêmement réductrices et, pour tout dire, indignes de vous.

Elles ne m'en ont pas moins touché. 

Interpelé même. 
Et ce d'autant plus que...
. je suis parfaitement en phase avec votre invitation à dépasser l'indignation pour aller vers l'engagement (voir, notamment, l'étude que je me suis permis de
«
commettre» en 2011 sur les Indignés),
. même si je ne m'implique pas directement dans quelque parti politique que ce soit, je prends ma part dans d'autres types d'engagements portés par la société civile (
Centre d'Action pour un Personnalisme Pluraliste hier, collectif Roosevelt 2012 aujourd'hui...),
. je crois, jusqu'à plus plus ample informer, que le
Parti Socialiste gagne à avoir désormais comme président un homme qui, comme vous, peut se prévaloir d'une expérience et d'un savoir-faire non seulement politiques mais aussi académiques (j'ai fort apprécié, en son temps, votre livre sur l'avenir du socialisme).

N'oubliez donc pas de vous demander si le phénomène des réseaux sociaux (a fortiori quand il accueille tant de contributions académiques
made in France, Belgium or Québec) ne mérite pas d'être envisagé autrement que comme l'expression simple et exclusive d'humeurs instinctives et de colères lâches.


A vous relire et/ou vous rencontrer à l'occasion.


Christophe Engels
Projet relationnel
engels_chr@yahoo.fr




Cher Christophe,
 
J’ai bien reçu votre message qui a retenu toute mon attention et vous en remercie.
 
Je tiens d’abord à vous assurer que je ne visais aucunement votre blog. 
Au fond, aucun blog précis n’était visé dans mes propos.
 
Dans notre société, Internet est un outil formidable qui permet à chaque citoyen d’exprimer ses idées via un blog, un réseau social ou un site. 
C’est un espace d’expression essentiel qui encourage les échanges et nourrit les réflexions. 
La crise que nous traversons actuellement est naturellement au centre des nombreuses discussions qui fourmillent sur la toile et soyez assuré que je ne les considère pas comme «l’expression simple et exclusive d’humeurs instinctives et de colères lâches».
 
Bien au contraire! 
Je suis intimement convaincu que toutes ces discussions méritent un point d’ancrage qui les rassemblerait et en tirerait une synthèse constructive. 
C’est donc notamment au départ de toutes ces discussions, qui sont la traduction d’une colère légitime, que je veux construire une opération de réflexion collective. 
Comme je l’ai dit, s’indigner, c’est bien. 
S’engager, c’est mieux! 
Je ne doute bien évidemment pas que de nombreux bloggeurs s’engagent de différentes manières, comme vous. 
Mais je veux les inviter à utiliser cette réflexion pour construire notre opération de réflexion collective. 
Le PS veut aller au contact de toutes celles et ceux qui, dans la société civile, affiliés ou non au Parti, pensent que le PS est une grande force de progrès et veulent contribuer à définir son projet. 
En ce sens, votre réflexion citoyenne et votre investissement dans le collectif Roosevelt 2012 s’avéreront des plus pertinentes.
 
J’espère, Cher Christophe, avoir éclairci l’hypothétique malentendu. 
Je vous souhaite en tout cas tous mes vœux de succès dans la continuation de vos diverses démarches citoyennes –sur la toile ou ailleurs, et j’espère que j’aurai l’occasion de lire le fruit de vos réflexions lors de notre opération de réflexion collective.
 

Très cordialement,
 

Paul Magnette (1)


(1) La réponse de Paul Magnette est reprise ici avec l'autorisation de l'intéressé. 


vendredi 5 avril 2013

Tunis. Impossible n'est pas altermondialiste...


Cinq jours
importants.
Pour le 
des mouve-
ments.
Et pour la Tunisie.

L'occasion, notamment, de mettre en lumière ce qui a longtemps été occulté dans le pays: les difficultés du petit salariat, les mouvements de grèves, la désobéissance civile qui emporta des villes entières...
C'est que le gouvernement n'a aucune solution alternative à proposer à des problèmes aussi fondamentaux que le chômage ou la pauvreté.
De salaire minimum ou de droits sociaux, par exemples, il est beaucoup question. 
Mais rien n'est tranché. 
Et quand les autorités s'engagent à sortir de la précarité deux millions de leurs administrés en l'espace de cinq ans, elles laissent sceptiques.

Inaction, réaction, déconnexion

D'où la réaction de la société civile.
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, par exemple, a décidé de créer un observatoire social.
Et entend établir un lien entre associations politico-stratégiques et conseurs techniques.
Il s'agit en effet de repenser les actuels modèles sociétal et économico-social.
La bonne nouvelle?
La société est admirablement vivace.
La mauvaise? 
Elle reste déconnectée du politique.
Comment, donc, se faire relayer, à tout le moins par l'opposition
?
Comment passer du champ du possible à la concrétisation?
Comment transformer une énergie de contestation en force de proposition? 

mercredi 3 avril 2013

Affaire Cahuzac. Ce socialiste qui craque en direct...













Réconfortant par le fait même
ceux qui gardent espoir en la politique.

Un compte en Suisse dévoilé par le site d'information Médiapart?
Le ministre français du budget, Jérôme Cahuzac, nie.
Dément.
S'offusque.
Tape du poing sur la table.
S'indigne. 

Menace. 
Crie à l'injustice.
Parle de calomnie
Puis... reconnaît les faits!
Incitant -outre l'opposition, évidemment- ses collègues de parti à le condamner.
Sans pour autant convaincre.
Exception qui confirme la règle: Gérard Filoche.
Qui s'emporte sur LCI. 
Et fait le buzz médiatique.
Retour sur une séquence authentique.
Sur un homme au bord de la crise de nerf...


Elle aussi a craqué...
Souvenez-vous.
C'était le 5 décembre 2011. 
Le gouvernement italien venait d'adopter une réforme qui durcissait sensiblement le système des retraites.
Et la ministre des Affaires sociales, Elsa Fornero, de fondre en larmes en la présentant à la presse.
Elle aussi a craqué.
Elle aussi a fait le buzz. 
Elle aussi a montré que la politique pouvait être, essentiellement, fondamentalement et donc beaucoup plus qu'à la marge, une affaire de coeur... 

mardi 2 avril 2013

Roosevelt 2012. Travail de vacances...


Période estivale en vue 
pour Roosevelt 2012.
Qui prévoit de passer des vacances... 
aussi studieuses que laborieuses!
Car la crise n'attend pas...
  
Chaud, chaud, le mois d'août de Roosevelt 2012!
Par l’intermédiaire de ses signataires ou via des interventions du collectif, il se manifestera un peu partout en France pour faire acte de présence aux Universités d’Été des trois principaux partis de gauche, à l'Université d'Eté citoyenne d'ATTAC, ainsi qu'aux rencontres des amis de Mediapart.

  • Les troisièmes rencontres des lecteurs de Médiapart se tiendront les 25 et 26 août à Montluel, près de Lyon
  • Les Journées d’Eté d’Europe Écologie Les Verts se tiendront à Poitiers du mercredi 22 au vendredi 24 août
  • L'Université d’Eté du Parti socialiste se tiendra à La Rochelle du vendredi 24 au dimanche 26 août (si vous êtes adhérent-e, vous pouvez signer la contribution générale «Grand Projet Socialiste» proposée par certains de nos signataires dans le cadre du Congrès de Toulouse).
  • Les Estivales citoyennes du Front de Gauche seront organisées au Campus universitaire de Saint Martin d’Hères, près de Grenoble, les samedi 25 et dimanche 26 août.
  • L'Université d'Eté citoyenne d'ATTAC se tiendra du 24 au 27 août à Toulouse.
A noter que la Belgique, l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Pologne et la Grèce, elles aussi, sont à la tâche. 
En coulisses, le travail d'organisation se poursuit...