Tel est
le trinôme existentiel
du Russe
Nicolas
Berdiaev
que
l'Association
Culturelle
du Razes
propose
propose
de revisiter
à la lumière
du XXIe siècle.
Da, da, da...
Mon troisième est créativité.
Et mon tout construit l'avenir de la condition humaine.
Jolie charade existentielle que nous propose l'Association Culturelle du Razes.
Qui suggère de se pencher sur le cas d'un «philosophe éminent et chrétien considérable»...
Prophète de l'anonyme
«L'histoire moderne prend fin, écrivait déjà Nicolas Baerdiaev en 1924.
Une époque historique inconnue commence, elle n'a pas encore de nom.»
Que nous apportent aujourd’hui la pensée et les intuitions fulgurantes de cet existentialiste russe (1)?
«Rien moins que de permettre de penser l’homme et Dieu, le monde et la vie d’une manière nouvelle, juste et forte, assurent les organisateurs.
Quoi de plus précieux à un moment où la modernité s'effondre et où une nouvelle Renaissance est peut-être devant nous...?»
Ces samedi 13 et dimanche 14 avril 2013, dans l'Aude.
En bref...
Quoi?
Qui?
Association Culturelle du Razes
En collaboration avec YMCA-Press, L'ACER-MJO, la revue Le Messager orthodoxe, le Collège des Bernardins.
Quand?
Samedi 13 et dimanche 14 avril 2013
Où?
Monastère des sœurs dominicaines de Prouilhe à Fanjeaux
Salle de séminaire,
Hôtel du Canal,
Castelnaudary (Aude)
Mais encore...
Renseignements et inscriptions:Mais encore...
Jean-Claude Guerre,
Association culturelle du Razes,
(1) 1874-1948
8 rue des fleurs,
11290 Montréal d'Aude
0(033)4 68 76 34 21 / 0(033)6 83 01 50 22
(1) 1874-1948
(Chronique de Alain Rémond, parue dans Marianne)(1)
«C'est un étrange paysage que celui qui se dessine sous nos yeux.
Si c'était un tableau, ce paysage s'appellerait "la France en crise".
Et il serait trompeur.
Malgré l'explosion du chômage, malgré les
fermetures d'usines, malgré les plans sociaux, malgré la baisse du
pouvoir d'achat, malgré l'extension de la précarité, malgré
l'impossibilité, trop souvent, de se loger décemment, malgré l'angoisse
de ne pas y arriver, malgré tout cela, qui s'appelle la crise, la France semble étonnamment calme.
Pas (ou peu) de révoltes, de marches du désespoir, de queues devant les banques, de manifestations de chômeurs, pas (ou peu) de violences.
Pas (ou peu) de révoltes, de marches du désespoir, de queues devant les banques, de manifestations de chômeurs, pas (ou peu) de violences.
Comparée à d'autres pays, la
France pourrait presque se croire épargnée.
Les magasins sont pleins,
les autoroutes sont pleines, les stations de sports d'hiver font le
plein.
On achète, on va au cinéma, on sort au restaurant, on part en vacances.
Comme avant.
On achète, on va au cinéma, on sort au restaurant, on part en vacances.
Comme avant.
Et pourtant, silencieusement, comme
lorsque des insectes s'attaquent aux poutres, à la charpente d'une
maison, quelque chose est en train de s'effondrer.
On ne le voit pas
forcément, on ne l'entend pas forcément.
Mais les insectes font leur
travail.
Bientôt, si on n'y prend garde, ce sera trop tard.
Ce qui s'effondre, c'est la confiance, c'est l'envie de se reconnaître dans un projet commun, dans une façon d'être, de vivre ensemble.
Ce qui s'effondre, c'est la confiance, c'est l'envie de se reconnaître dans un projet commun, dans une façon d'être, de vivre ensemble.
Ce qui
progresse, comme les insectes dans la charpente, c'est l'idée qu'on ne
sait plus nous écouter, ni nous parler.
Et, donc, nous représenter.
C'est l'idée que personne ne s'intéresse vraiment à nous, à nos vies,
pour nous aider à nous en sortir.
Parce que personne, au fond, ne croit
plus à rien.
C'est en train de nous miner, de nous détruire, cette perte de confiance, cette perte de foi.
C'est en train de nous miner, de nous détruire, cette perte de confiance, cette perte de foi.
Il y a une chose
qu'on est en droit de demander aux élus, aux politiques, c'est d'être
dignes de leur fonction, de leur élection.
On ne leur demande pas d'être
des saints.
Personne n'est parfait, on ne le sait que trop.
Mais au
moins qu'ils soient dignes.
Qu'ils ne disent pas n'importe quoi,
n'importe quand, à n'importe quel propos.
De plus en plus souvent, ils donnent l'impression de ne parler, de n'agir, qu'en fonction de leurs propres intérêts.
Pour se positionner vis-à-vis d'Untel ou d'Untel.
De plus en plus souvent, ils donnent l'impression de ne parler, de n'agir, qu'en fonction de leurs propres intérêts.
Pour se positionner vis-à-vis d'Untel ou d'Untel.
Pour marquer des points.
Pour se distinguer.
Pour
faire parler d'eux.
Ils se contredisent, ils trahissent leur propre
parole, ils font volte-face, ils louvoient, tergiversent, jouent au plus
malin.
Ils se ridiculisent, par l'outrance ou l'inanité de leurs
propos.
Ils nous font honte.
Ils nous font pitié.
Alors, on les met tous dans le même panier.
Ils nous font honte.
Ils nous font pitié.
Alors, on les met tous dans le même panier.
On ne croit plus ce qu'ils disent.
On
dit: à quoi bon ?
On ne les écoute même plus.
Puisqu'ils n'y croient
plus, on n'y croit plus non plus.
On ne leur demande pourtant pas
grand-chose; juste d'être dignes.
De ne pas être des charlots.
Ils ont
été élus par le peuple, pour représenter le peuple.
Et légiférer,
gouverner au nom du peuple et pour le peuple.
Mais on a l'impression
qu'ils s'en foutent.
Que chacun joue perso.
La crise, voilà ce que c'est: les liens qui se délitent, qui se défont, chacun pour soi, chacun dans son coin.
La crise, voilà ce que c'est: les liens qui se délitent, qui se défont, chacun pour soi, chacun dans son coin.
On n'a plus de vision commune, on n'a plus de
projet commun.
On dit juste: à quoi bon?
Ils font leur cinéma, à
l'Assemblée nationale, sur les plateaux de télévision; mais ils ne nous
parlent plus.
Ils n'ont rien à nous dire.
La vie du peuple, la vraie
vie du peuple, qui les a élus, on a l'impression que ça ne les intéresse
pas.
Ils font les malins, ils se poussent du col, ils jouent des coudes
pour être sur la photo.
Et puis voilà.
C'est pourtant par eux que tient le pays, ces élus à qui on a fait confiance pour être notre voix, pour porter notre voix.
Et puis voilà.
C'est pourtant par eux que tient le pays, ces élus à qui on a fait confiance pour être notre voix, pour porter notre voix.
C'est en train de s'effondrer,
silencieusement.
Ils jouent chacun pour soi, alors on va jouer chacun
pour soi.
On va se laisser aller.
Avant, qui sait, de se livrer au
premier démagogue venu.
Parce que, croit-on, on n'a plus rien à perdre.
Mais les politiques ne sont pas les seuls en cause.
Mais les politiques ne sont pas les seuls en cause.
Nous autres,
journalistes, avons aussi notre part dans cet à-quoi-bonisme.
On fait de
la mousse, on fait des bulles, on fait les malins, on dézingue ce qu'on
a porté aux nues, on sape ce qu'on a soutenu, on oublie ce qu'on a
défendu.
Au bal des convictions, on change de partenaire comme de
chemise.
Il faut vendre, n'est-ce pas.
Tant pis si, pour cela, il faut
jeter par-dessus bord quelques idéaux, quelques nobles principes.
Tout se vaut, quand il s'agit de vendre.
Tout se vaut, quand il s'agit de vendre.
A la télévision, où nous
sommes invités permanents, les gens nous regardent, ils se demandent de
quoi nous parlons, à qui nous parlons.
Ils nous voient comme faisant
partie du grand cirque, tellement loin de leur vie, de ce qui les mine,
de ce qui les détruit, silencieusement.
Et ainsi se délite, peu à peu,
tout ce qui nous fait vivre, rêver, espérer.
Ecoutez, je suis vraiment désolé de vous casser ainsi le moral.
Ecoutez, je suis vraiment désolé de vous casser ainsi le moral.
Je ne sais pas ce
qui m'a pris, ça doit être ce maudit printemps qui n'arrive pas, ce gris
qui nous plombe, qui nous chagrine l'humeur.
Il va bien y avoir, un
jour, l'esquisse du début d'un rayon de soleil, non?»
Alain Rémond (Marianne)(1)
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