lundi 19 mars 2012

CNV. Observation: l'effet... boeuf !









Ne pas mettre
la charrue de l’évaluation
avant les bœufs
de l’observation.

Observer clairement
ce que je vois, entends, ressens.
Ne pas y mêler
le moindre jugement.

Tels sont
les indispensables pré-requis
de la Communication Non Violente.

Histoire de fixer l'observation dans un moment précis.
De l'ancrer dans un contexte donné.
Et d’ébranler la rigidité des abstractions hautaines
ou des idéologies fermées.

Effet bœuf garanti…

«La violence –qu’elle soit verbale, psychologique ou physique, qu’elle se manifeste au sein de la famille, entre des tribus ou entre des nations- émane d’un mode de pensée qui attribue la cause du conflit aux torts de l’adversaire et d’une incapacité à admettre sa propre vulnérabilité ou celle de l’autre –c’est-à-dire à percevoir ce que l’on peut ressentir, craindre, désirer, etc.» (1)
Ainsi s’exprime Marshall Rosenberg (2).
Qui précise que la première composante de «sa» Communication Non Violente porte sur la distinction à opérer entre observation et évaluation.
Le psychologue américain propose en effet de s'atteler dans un premier temps à faire l'effort d'observer «ce que je vois, entends ou touche et qui affecte mon bien-être» (3) sans y mêler la moindre évaluation.
«Si nous amalgamons observation et évaluation, nous avons peu de chances d’être entendus, explique-t-il.
Notre interlocuteur, se voyant critiqué, va probablement se fermer.
La CNV n’impose pas pour autant une parfaite objectivité, exempte de tout jugement.
Il s’agit simplement de bien séparer nos observations de nos évaluations.
La CNV est à cet égard un langage dynamique qui écarte les généralisations figées et invite au contraire à fonder les évaluations sur des observations correspondant à un moment et à un contexte donné.» (4)
Rosenberg a notamment identifié, pour mieux les dénoncer, des façons de parler et des modes de communication qui, selon lui, incitent à des comportements violents, envers les autres et envers soi-même.
Il parle, dans ce cas, de «communication qui coupe la vie» (5) ou de «communication aliénante» (6)...

Moralisation n’est pas jugement de valeur

Il importerait tout d’abord de ne pas confondre jugements de valeur et jugements moralisateurs...
«Nous portons tous des jugements de valeur sur les qualités auxquelles nous attachons de l’importance dans notre vie, analyse notre guide.
Nous pouvons par exemple tenir pour essentielles l’honnêteté, la liberté ou la paix.

Les jugements de valeur reflètent nos convictions sur la façon de servir au mieux la vie.
Nous portons des jugements moralisateurs sur les gens et les comportements qui ne sont pas dans la lignée de nos jugements de valeur.» (7)

Comparaison n’est pas raison

A proscrire absolument, par ailleurs: le petit jeu des comparaisons.
Dont le résultat serait prévisible...
Sensation de mal-être assurée.


Responsabilité: à prendre, pas à laisser

«Il faut…», «Je dois…»...: autant de formules qui m’empêcheraient de prendre pleinement conscience de ce qui, dans mes pensées, dans mes sentiments et dans mes actes, relève de ma propre responsabilité...

Liberté sans condition

En soi, les exigences que j’affiche vis-à-vis d’un interlocuteur ou d’un tiers font explicitement ou implicitement planer sur lui la menace d’un reproche ou d’une punition.
Au cas où tu ne te plierais pas à mes revendications, gare à toi…
«Je suis persuadé qu’il est dans l’intérêt de tous que les gens changent, écrit Rosenberg.
A une indispensable condition, cependant.
Qu'ils changent non pour échapper à la sanction.
Mais parce qu'eux-mêmes perçoivent que ce changement leur sera bénéfique.
» (8)(9)

(A suivre)

Christophe Engels (d’après Marshall Rosenberg)

(1) Rosenberg Marshall, Les mots sont des fenêtres (ou des murs). Introduction à la Communication Non Violente, Jouvence, Thonon-les Bains (France), 1999-2005, p.36.
(2) Fondateur du Centre pour la Communication Non Violente, Marshall Rosenberg a écrit plusieurs ouvrages, dont Les mots sont des fenêtres (ou des murs). Introduction à la Communication Non Violente, idem.
(3) Rosenberg Marshall, idem, p.46.
(4) Rosenberg Marshall, idem, p.46.
(5) Rosenberg Marshall, idem, p.33.
(6) Rosenberg Marshall, idem, p.33.
(7) Rosenberg Marshall, idem, p.35.
(8) Rosenberg Marshall, idem, p.42. Par souci de clarté, nous nous sommes exceptionnellement permis, ici, de légèrement revisiter la traduction française.
(9) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par et d'après Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

2 commentaires:

  1. CULTURE ET DEMOCRATIE
    en partenariat avec le Réseau ART ET PRISON

    ont le plaisir de vous inviter à une rencontre interactive

    «Image et Prison»

    Les 26 et 27 avril 2012, de 9h30 à 17h30

    A la Cellule 133a (avenue Ducpétiaux, 133a, 1060 Bruxelles)


    En prison, l'expression artistique et culturelle joue un rôle essentiel : elle donne du sens à la détention; elle constitue un puissant outil de reconstruction de soi; elle donne une voix à un mode de comportement violent, pour le transformer en talents, en énergie positive.

    Comme tous les ans, Culture et Démocratie organise avec le Réseau Art et Prison une rencontre interactive autour des arts en milieu pénitentiaire. Cette fois, les rapports entre «image» et «prison» seront au centre des réflexions.

    Quelles images les détenus consomment-ils en prison? Quelles images produisent-ils en prison? Quelles représentations avons-nous de la prison?

    C’est autour de ces trois questions que deux journées d’échanges et de débats seront proposées les 26 et 27 avril 2012.

    Cette rencontre a un triple objectif. Tout d’abord, quand des réseaux – qui fonctionnent surtout grâce aux outils de communication du net (site internet, newsletter, ...)– organisent des moments de rencontre, l’objectif est celui de faire se rencontrer “réellement” les "gens" et de créer un environnement convivial afin de favoriser ces rencontres et l’émergence de collaborations nouvelles. Ensuite, il s’agira également de favoriser les échanges d’expériences et le débat entre différents opérateurs belges mais également entre opérateurs belges et français. Enfin, un objectif d’information sur les réalités carcérales en général mais également relatives, spécifiquement, au thème des deux journées.

    Comme invités des réalisateurs, animateurs, criminologue, sociologue, juriste, ex-détenus. Au programme de la rencontre interactive, des débats, des échanges, des projections, une balade... En plus, une exposition et une séance de projections en clôture des deux journées. (voir pièces jointes).

    Cet événement s’adresse aux artistes, opérateurs culturels qui souhaitent développer ou qui développent un projet artistique en milieu carcéral, personnel pénitentiaire (directeurs, agents pénitentiaires, éducateurs, assistants sociaux, psychologues, médecins...), criminologues, sociologues, étudiants et toute personne intéressée par la question de l’image en/sur la/dans la prison.


    Informations pratiques

    Le nombre de places est limité à 80. Il est donc obligatoire de s’inscrire avant le 18 avril 2012.

    Prix d'entrée à la rencontre:
    1 journée, 25 €
    2 journées, 40 €
    (Étudiant/ chômeur: 1 journée, 15 € / 2 journées, 25€
    Personnel d’administration: 1 journée, 35 € / 2 journées, 60 €)

    Pour plus d'information :
    Culture et Démocratie : info@cultureetdemocratie.be
    Tel : 0(032)2/5021215


    Avec les soutiens de Madame la Ministre Laanan, du Centre Culturel Jacques Frank, de la Cellule 133a, la Fédération Wallonie-Bruxelles et Bruxelles Laïque.

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  2. Géniale comme idée. Tu y a ete? à 1 ou 2 journées? Si oui, t'en a pensé quoi?

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