vendredi 30 mars 2012

CNV. A chacun selon ses besoins.

Percevoir mes besoins
derrière mes sentiments.
Accepter ma propre part
de respon-
sabilité
dans le processus
d’émergence de ceux-ci.

Discerner
tes besoins,
derrière tes sentiments,
pour mieux les prendre en compte.

Autant de consignes
renvoyant à la troisième composante
de la
Communication Non Violente.
Qui entend donc relier chaque sentiment à un besoin.


La troisième composante de la Communication Non Violente renvoie à l’origine de mes sentiments.
Car autant les paroles et les actes d’autrui peuvent jouer un rôle en tant que facteur déclenchant, autant ils ne font jamais office de cause.
Pour la CNV, la façon dont je choisis de les recevoir apparaît bien plus déterminante.
Tout comme mes besoins et mes attentes particulières à ce moment-là.
Conséquence: j’en viens à accepter ma propre part de responsabilité dans le processus d’émergence de mes sentiments.

Besoins pressants

Lorsque tu m’adresses un message négatif, qu’il soit ou non formulé verbalement, je peux l’accueillir de quatre manières…
. soit que je me sente fautif,
. soit que je rejette la faute sur toi,
. soit que je perçoive mes sentiments et mes besoins,
. soit que je cherche à discerner, pour mieux les prendre en compte, tes sentiments et tes besoins à toi.
La CNV mise résolument sur les deux derniers de ces quatre points.
Elle cherche la forêt des besoins derrière l’arbre des sentiments.
Et entend donc relier chaque sentiment à un besoin.
Formule type à utiliser: «Je me sens… parce que j’aimerais…».
«Les jugements, critiques, diagnostics et interprétations portant sur les autres sont autant d’expressions détournées de nos besoins, développe Marshall Rosenberg (1). (…)
Lorsque nous exprimons indirectement nos besoins en passant par des jugements, des interprétations et des images, l’autre risque d’entendre une critique.
Et lorsqu’il entend quelque chose qui ressemble de près ou de loin à une critique, il a tendance à mettre toute son énergie dans l’autodéfense ou la riposte. (…)
J’ai constaté à maintes reprises qu’à partir du moment où les gens parlent de leurs besoins plutôt que des torts des autres, il devient beaucoup plus facile de trouver des moyens de satisfaire tout le monde.» (2)

Et toi, et toi, et toi…

Et toi, dans tout cela ?
Je m’efforcerai de t’inciter à exprimer tes propres besoins.
Et de venir à la rencontre de ceux-ci.
Notamment en t’exprimant ma reconnaissance...
«Lorsque nous employons la CNV pour dire notre reconnaissance, nous cherchons exclusivement à nous réjouir de ce qui s’est fait, sans rien attendre en retour, précise le psychologue américain.
Notre seule intention est de célébrer la façon dont notre vie a été enrichie par les autres.» (3)
La CNV distingue clairement trois composantes dans l’expression de la reconnaissance :
. les actes concrets qui ont contribué à notre bien-être ;
. les besoins que ces actes ont satisfaits chez nous ;
. le sentiment de plaisir né de la satisfaction de ces besoins.
«Rares sont ceux qui savent recevoir un remerciement avec simplicité, avance notre guide.
Nous nous demandons généralement si nous le méritons, nous craignons que l’on nous demande quelque chose en retour –surtout si nous avons des enseignants ou des patrons qui recourent au compliment pour stimuler notre productivité.
Ou alors nous nous demandons si à l’avenir nous serons à la hauteur de ce compliment.
Habitués à une culture où acheter, gagner et mériter sont les modes d’échanges classiques, nous sommes souvent mal à l’aise lorsqu’il s’agit simplement de donner et de recevoir.» (4)
Si je ne donne pas, c’est notamment que je me rends compte qu’à force de chercher comment les choses pouvaient être mieux faites, j’en oublie de me réjouir de ce qui va bien.
Et si je n'accueille pas, c’est paradoxalement avec regret: malgré ma difficulté à recevoir les remerciements, j’ai soif d’être réellement reconnu et apprécié.
«En général, nous adoptons l’une ou l’autre de deux attitudes extrêmes pour recevoir un remerciement, assure Rosenberg.
Soit le narcissisme, soit la fausse modestie
.
Dans le premier cas, nous nous croyons supérieurs parce que nous avons été appréciés; dans le second, nous nions l’importance du remerciement en minimisant ce qui nous a valu cette reconnaissance. (…)
A l’époque où elle était Premier ministre d’Israël, Golda Meïr taquina un jour un de ses collègues de gouvernement: "Ne soyez pas si modeste, vous n’êtes pas extraordinaire à ce point."» (5)(6)

(A suivre)

Christophe Engels (d’après Marshall Rosenberg)

(1) Fondateur du Centre pour la Communication Non Violente, Marshall Rosenberg a écrit plusieurs ouvrages, dont Les mots sont des fenêtres (ou des murs), Introduction à la Communication Non Violente, Jouvence, Thonon-les Bains (France), 1999-2005.
(2) Rosenberg Marshall, idem, pp.75 et 77.
(3) Rosenberg Marshall, idem, pp.230.
(4) Rosenberg Marshall, idem, pp.232-233.
(5) Rosenberg Marshall, idem, pp.233-234.
(6) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par et d'après Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

3 commentaires:

  1. CULTURE ET DEMOCRATIE en partenariat avec le Réseau ART ET PRISON



    ont le plaisir de vous inviter à une rencontre interactive



    « Image et Prison »

    Les 26 et 27 avril 2012, de 9h30 à 17h30

    A la Cellule 133a Avenue Ducpétiaux 1060 Bruxelles





    En prison, l'expression artistique et culturelle joue un rôle essentiel : elle donne du sens à la détention ; elle constitue un puissant outil de reconstruction de soi ; elle donne une voix à un mode de comportement violent, pour le transformer en talents, en énergie positive.



    Comme tous les ans, Culture et Démocratie organise avec le Réseau Art et Prison une rencontre interactive autour des arts en milieu pénitentiaire. Cette fois, les rapports entre «image» et «prison» seront au centre des réflexions.



    Quelles images les détenus consomment-ils en prison? Quelles images produisent-ils en prison? Quelles représentations avons-nous de la prison?



    C’est autour de ces trois questions que deux journées d’échanges et de débats seront proposées les 26 et 27 avril 2012.



    Cette rencontre a un triple objectif. Tout d’abord, quand des réseaux – qui fonctionnent surtout grâce aux outils de communication du net (site internet, newsletter, ...) – organisent des moments de rencontre, l’objectif est celui de faire se rencontrer “réellement” des gens et de créer un environnement convivial afin de favoriser ces rencontres et l’émergence de collaborations nouvelles. Ensuite, il s’agira également de favoriser les échanges d’expériences et le débat entre différents opérateurs belges mais également entre opérateurs belges et français. Enfin, un objectif d’information sur les réalités carcérales en général mais également relatives, spécifiquement, au thème des deux journées.



    Comme invités des réalisateurs, animateurs, criminologue, sociologue, juriste, ex-détenus. Au programme de la rencontre interactive, des débats, des échanges, des projections, une balade... En plus, une exposition et une séance de projections en soirée.



    Cet événement s’adresse aux artistes, opérateurs culturels qui souhaitent développer ou qui développent un projet artistique en milieu carcéral, personnel pénitentiaire (directeurs, agents pénitentiaires, éducateurs, assistants sociaux, psychologues, médecins...), criminologues, sociologues, étudiants et toute personne intéressée par la question de l’image en/sur la/dans la prison.



    Culture et Démocratie
    Rue Emile Féron, 70,
    1060 Bruxelles
    Tél: 0(032)2/502 12 15
    info@cultureetdemocratie.be
    www.cultureetdemocratie.be

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  2. Merci Christophe pour votre soutien et vos relais.

    Bonne fin de semaine

    Amitiés

    Mathieu Cannevière
    Collectif Roosevelt

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  3. Avec grand plaisir.
    Et avec tous mes voeux de succès pour votre interpellante et intéressante initiative.

    Très cordialement.

    Christophe Engels

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