des politiques?
Ah! S'il pouvait s'agir
de l’être profond
des peuples...
Mais pour Maffesoli (1),
un tel objectif
s'accommode bien peu
des artifices
de la probité ostentatoire.
Et pas davantage
du simplisme
de la normalité.
de l’être profond
des peuples...
Mais pour Maffesoli (1),
un tel objectif
s'accommode bien peu
des artifices
de la probité ostentatoire.
Et pas davantage
du simplisme
de la normalité.
Michel Maffesoli
L’être profond des peuples.
N’est-ce point cela qui devrait constituer l’essentielle
préoccupation des politiques?
Rhumb, les aires des vents suivent des rotations en spirale.
Il faut que la voie de celui qui est attentif à la chose collective n’ait pas, forcément, un but à atteindre, mais qu’il sache du moins maintenir le cap constant qui est le sien.
Rhumb, les aires des vents suivent des rotations en spirale.
Il faut que la voie de celui qui est attentif à la chose collective n’ait pas, forcément, un but à atteindre, mais qu’il sache du moins maintenir le cap constant qui est le sien.
C’est ainsi, et ainsi seulement que sa voix
pourra être entendue.
Il ne
suffit pas pour cela d'avoir une probité ostentatoire ou la relation de la
normalité qui tend à devenir normativité.
L’ordinaire, en effet, est ce qui
caractérise l’homme sans qualité et n’a rien à voir avec la «normopathie».
Bien au contraire, avoir le sens de l’ordinaire, c’est savoir intégrer l’écart,
le paradoxe, voire
l’excès.
Ne l’oublions pas l’oxymore est, certainement, la figure rhétorique le
plus en phase avec l’esprit du temps.
Ci-gît la modernité...
Avec des idées grises, on peut, certes, démontrer (c’est la spécialité de la technocratie régnante, celle de «l’énarchie»), on ne persuade jamais.
Ci-gît la modernité...
Avec des idées grises, on peut, certes, démontrer (c’est la spécialité de la technocratie régnante, celle de «l’énarchie»), on ne persuade jamais.
On
peut, pour un temps, faire accepter, au pays quelques vues bornées au XIXème
siècle, et l’absence de courage intellectuel.
Mais pour un temps seulement.
Car
l’atmosphère mentale est à la séduction et il faut, du coup, savoir mettre en
œuvre quelque chose de valable pour le temps présent et non ce qui correspond à
une époque dépassée.
L’anachronisme a toujours un relent de moisi.
Et sous
l’incantation du «changement», on
pressent que c’est l’épuisement d’un paradigme qui s’avance masqué.
En bref,
l’agonie de la modernité.
Entendre le silence
Car, même si du bout des lèvres et d’une manière mesurée, ils ont donné leur voix, les peuples entendent ce qui ne se dit pas.
Entendre le silence
Car, même si du bout des lèvres et d’une manière mesurée, ils ont donné leur voix, les peuples entendent ce qui ne se dit pas.
Ils flairent les mensonges dans les
postures puritaines, et pressentent le simulacre sous l’affirmation d’agir,
avant tout, avec et pour la justice sociale.
Car, de savoir incorporé, la
sagesse populaire, sait d’immémoriale mémoire, acquise par l’expérience dans le
cadre de la tradition, elle sait donc que cette justice est un leurre.
Démagogiquement
on peut, périodiquement, l’agiter tel un hochet pour enfants turbulents.
Mais, avec réalisme, l’on sait que seule la justesse importe.
De la justice à la justesse
Car, à l’encontre d’une justice abstraite, constamment revendiquée dans le cadre d’une logique du «devoir-être» confondant morale et politique, la justesse est l’accommodement avec d’autres, une accommodation avec ce qui est en un lieu et un temps donnés.
Mais, avec réalisme, l’on sait que seule la justesse importe.
De la justice à la justesse
Car, à l’encontre d’une justice abstraite, constamment revendiquée dans le cadre d’une logique du «devoir-être» confondant morale et politique, la justesse est l’accommodement avec d’autres, une accommodation avec ce qui est en un lieu et un temps donnés.
C’est cela la vérité du moment.
Et seul ce qui est vrai est
fécond.
Mépris, ironie et indifférence
«Nous avons inventé le bonheur disent les derniers hommes, et ils clignent des yeux».
Mépris, ironie et indifférence
«Nous avons inventé le bonheur disent les derniers hommes, et ils clignent des yeux».
Cette
remarque de Nietzsche,
on pourrait l’appliquer à ces politiques qui, en mettant en place des
commissions,
sous-commissions, concertations, et autres états-généraux, «clignent des
yeux» en proposant le bonheur alors que derrière leur offre de service
on entend,
subrepticement, le bruit obsédant de leur authentique obsession: le
pouvoir
pour le pouvoir.
D’où,
pour le dire en des termes le moins grandiloquent possible, le mépris, l’ironie
dont on les crédite, ou encore l’indifférence qu’ils suscitent. (2)(3)
Michel Maffesoli
(1) Membre de l’Institut universitaire de
France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études
sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est l’auteur,
entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement
du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions
émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 24
pages qui nous a été envoyé par Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe
du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et
par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.
(3) Texte complet: https://docs.google.com/file/d/0B3rnpgTZAWiMaWt3VlpVYWR5TkU/edit?pli=1
(3) Texte complet: https://docs.google.com/file/d/0B3rnpgTZAWiMaWt3VlpVYWR5TkU/edit?pli=1
Bruxelles
RépondreSupprimerA la tribune des Grandes Conférences Catholiques le mardi 26 mars 2013
Catherine Nay
Chroniqueur politique et écrivain
«François Hollande et les premiers mois de socialisme en France»
Journaliste et éditorialiste à « Europe 1 », Catherine Nay est également l’auteur de plusieurs ouvrages portant des éclairages inédits sur la vie politique en France. On se rappellera spécialement sa célèbre biographie du président Mitterrand intitulée «Le noir et le rouge, ou l’histoire d’une ambition», suivie des «Sept années Mitterrand, ou la métamorphose d’un septennat», ainsi que son dernier livre «L’impétueux : tourments, tourmentes, crises et tempêtes», consacré au président Sarkozy. Pour notre tribune, Catherine Nay a accepté de dresser un premier bilan de la nouvelle présidence française. Le titre de sa conférence sera: «François Hollande et les premiers mois de socialisme en France».
Renseignements et inscriptions:
Grandes Conférences Catholiques, avenue Louise 149/21 à 1050 Bruxelles
Tél. : 0(032)2/543 70 99 (du lundi au vendredi de 9 à 12 heures)
Télécopie : 0(032)2/543 70 98
Courriel : gcc@grandesconferences.be
Internet :www.grandesconferences.be
Tarifs : Fauteuil 25€ - Balcon 20€ - Etudiant 9€
La conférence se tient au « Square Brussels Meeting Centre » (ancien Palais des Congrès), rue Mont des Arts à 1000 Bruxelles, le lundi 11 mars 2013 à 20h30 précises.