est membre
de la congrégation
écolo-européenne.
Avec Frère Gaspard (2),
il nous énumère
Ainsi soit-il...
Philippe Lamberts et Gaspard Denis
Les sept péchés capitaux des banques (3)
1. Mégalomanie
Toujours plus grand!
C’est le mot d’ordre suivi par de nombreuses banques depuis le milieu des années 1990.
Certes, en accroissant leur taille, ces dernières démultiplient leurs bénéfices.
Néanmoins, leur folie des grandeurs a un prix: l’accumulation des risques.
Or, lorsque ceux-ci se réalisent, les Etats n’ont bien souvent plus d’autre choix que de sauver des institutions financières devenues «trop grandes pour faire faillite».
C’est le mot d’ordre suivi par de nombreuses banques depuis le milieu des années 1990.
Certes, en accroissant leur taille, ces dernières démultiplient leurs bénéfices.
Néanmoins, leur folie des grandeurs a un prix: l’accumulation des risques.
Or, lorsque ceux-ci se réalisent, les Etats n’ont bien souvent plus d’autre choix que de sauver des institutions financières devenues «trop grandes pour faire faillite».
Quel remède à ce péché?
Il est nécessaire de procéder au démantèlement des banques systémiques (dont la taille du bilan dépasse les 100 milliards d’euros) afin qu’elles retrouvent, non seulement, une taille plus modeste, mais surtout une utilité sociale.
Il est nécessaire de procéder au démantèlement des banques systémiques (dont la taille du bilan dépasse les 100 milliards d’euros) afin qu’elles retrouvent, non seulement, une taille plus modeste, mais surtout une utilité sociale.
2. Toxicomanie
Dealeuses et consommatrices de produits toxiques: les banques n’ont décidément pas peur d’accumuler les vices!
En procédant à la fois à l’achat et à la vente d’instruments financiers hautement spéculatifs, nombre d’entre elles gagnent en effet bien plus qu’en accordant des prêts aux entreprises et aux particuliers.
Une telle addiction au risque participe néanmoins à la formation de bulles financières qui, lorsqu’elles éclatent, déstabilisent le système financier dans son ensemble.
Quel remède à ce péché?
Il est crucial de soumettre les produits financiers à une «autorisation de mise sur le marché».
Autrement dit, le régulateur devrait être en mesure de pouvoir interdire les nouveaux produits financiers si leur lancement présente des risques trop importants (comme nous le faisons pour les médicaments, par exemple).
3. Perversion
Le métier bancaire est-il perverti?
Rares sont en effet les banques qui aujourd’hui se contentent de servir l’économie réelle, en procédant à la collecte de l’épargne et à l’octroi de crédits.
Nombre d’entre elles préfèrent tout simplement utiliser l’argent déposé par leurs clients... pour spéculer!
Quels remèdes à ce péché?
Il est impératif à terme de réintroduire une double séparation des métiers bancaires.
La première consiste à contraindre les banques universelles (qui regroupent tous les métiers bancaires) à opter pour le statut soit d’une banque de détail (spécialisée dans la gestion de dépôts et de crédits), soit d’une banque d’investissement (orientée vers les activités de marché).
La deuxième vise à scinder les activités de conseil et de marché, en interdisant aux banques d’investissement d’exercer une activité de courtage.
4. Vampirisme
Si elles sont passées maîtres dans la socialisation de leurs pertes en parvenant à forcer les Etats à les sauver de la faillite, les banques excellent également dans l’art de faire subsidier leurs bénéfices.
En effet, nombre d’entre elles utilisent une partie des liquidités empruntées à bon marché auprès de la Banque centrale européenne (BCE) pour les prêter ensuite aux Etats à des taux nettement plus élevés.
En outre, les banques de grande taille parviennent à emprunter sur les marchés à des taux plus attractifs que ceux accordés à leurs consœurs de petite ou moyenne taille et ce, en raison du soutien implicite que leur Etat leur accorde.
Quels remèdes à ce péché?
Pour éviter à l’avenir que les banques ne parviennent à nouveau à mutualiser leurs pertes en les faisant porter sur l’ensemble de la société, il est nécessaire, non seulement, de renforcer la contribution du secteur privé à la résolution des crises bancaires, mais également d’obliger les banques à couvrir leurs dépôts d’épargne.
5. Cupidité
Les dirigeants de banque et les traders partagent une vocation commune: l’accumulation frénétique du capital.
Une passion, non seulement triste, mais également destructrice pour le reste de la société.
En effet, leurs rémunérations hors normes contribuent à l’accroissement des inégalités salariales, à la prise de risques excessifs dans le secteur financier, ainsi qu’au contournement des lois.
Quels remèdes à ce péché?
Une première mesure simple et efficace consiste à plafonner la rémunération (salaire fixe et bonus) la plus élevée à 10 fois la moyenne des plus bas salaires de la banque.
L’introduction d’une taxation confiscatoire des très hauts revenus s’impose également comme un moyen efficace pour limiter les cas de «dérapage salarial» dans le secteur financier.
6. Fourberie
Nombre de banques usent actuellement d’une multitude de subterfuges pour maquiller leurs comptes, contourner les règles de prudence financière, ou encore échapper à l’impôt.
Au cœur de ces stratégies frauduleuses, les paradis fiscaux jouent un rôle déterminant.
La présence des banques dans ces juridictions secrètes contribue largement à nourrir l’instabilité financière.
Quels remèdes à ce péché?
Il est urgent de pénaliser les banques qui ont des liens avec les paradis fiscaux. Les sanctions envisageables pourraient inclure, notamment, le retrait de la licence bancaire, l’interdiction de faire appel à l’épargne des particuliers (c’est-à-dire, collecter des dépôts), ou encore la taxation des flux financiers à destination ou en provenance de filiales situées dans des paradis fiscaux.
7. Imprudence
S’endetter plus pour gagner plus!
Telle est la doctrine suivie par de nombreuses banques européennes.
En empruntant à court terme sur les marchés financiers, celles-ci ont en effet la possibilité de financer à très faible coût leurs activités spéculatives.
Une stratégie qui leur assure des profits conséquents quand le crédit bon marché coule à flot, mais qui les fragilise fortement lorsque celui-ci se tarit subitement.
Quels remèdes à ce péché?
L’imposition d’un ratio de levier –fixé à un niveau adéquat– permettrait de limiter sensiblement la capacité des banques à s’endetter.
Une mesure complémentaire consiste à taxer les sources de financement instables des banques (financement de gros), afin de les inciter à privilégier un financement stable et de long terme de leurs activités (dépôts et titres de dette à long terme).
Philippe
Lamberts et Gaspard Denis
(1) Manière humoristique, on l'aura compris, de faire référence au Belge Philippe Lamberts (notre photo).. Engagé depuis 1991 dans l'écologie politique, il est aujourd'hui député
européen Ecolo au sein du groupe des Verts au Parlement européen. Son
mandat législatif dans cette assemblée (2009-2014) est surtout marqué
par les dossiers économiques et financiers, qui vont de la gouvernance
économique de l'Union européenne, à la régulation financière et
bancaire, en passant par la lutte contre les paradis fiscaux et les
bonus.
(2) Humour, toujours, pour désigner Denis Gaspard, conseiller parlementaire. Licencié en sciences politiques (Université Libre de Bruxelles) et en économie du développement (University of Cambridge), il a débuté son parcours professionnel comme attaché parlementaire au Sénat de Belgique. Il a rejoint ensuite les rangs du Centre National de Coopération Développement (CNCD-11.11.11), où il a occupé le poste de chargé de recherches en matière de financement du développement. Enfin, depuis mai 2010, il assure la préparation et le suivi du travail législatif au sein de la commission des affaires économique et monétaire (ECON) du Parlement, en portant une attention particulière aux actes législatifs se rapportant à la régulation financière et aux matières fiscales.
(3) Le message présenté ici résume un rapport complet datant d' octobre 2012. Les titre et chapeau sont de la rédaction.
(2) Humour, toujours, pour désigner Denis Gaspard, conseiller parlementaire. Licencié en sciences politiques (Université Libre de Bruxelles) et en économie du développement (University of Cambridge), il a débuté son parcours professionnel comme attaché parlementaire au Sénat de Belgique. Il a rejoint ensuite les rangs du Centre National de Coopération Développement (CNCD-11.11.11), où il a occupé le poste de chargé de recherches en matière de financement du développement. Enfin, depuis mai 2010, il assure la préparation et le suivi du travail législatif au sein de la commission des affaires économique et monétaire (ECON) du Parlement, en portant une attention particulière aux actes législatifs se rapportant à la régulation financière et aux matières fiscales.
(3) Le message présenté ici résume un rapport complet datant d' octobre 2012. Les titre et chapeau sont de la rédaction.
Le CEERE publie
RépondreSupprimerActes des 4e JIE
Le CEERE a la joie de vous informer de la parution des actes des quatrièmes Journées Internationales d’Ethique qui ont eu lieu du 23 au 26 mars 2011 sur le thème:
L’automne de la vie. Les enjeux éthiques du vieillissement.
THIEL Marie-Jo (Ed.), L'Automne de la vie : enjeux éthiques du vieillissement, Presses universitaires de Strasbourg, Coll. Chemins d'éthique, 2012, 414 p. (Téléchargez le bon de commande)
The English version for the same book is published: THIEL Marie-Jo (Ed.), The Ethical Challenges of Ageing, The Royal Society of Medicine Press, London, 400 p, Download Order coupon!
Lire la recension (book review) dans la lettre du CEERE d’octobre 2012: http://ethique-alsace.unistra.fr/uploads/media/56__Lettre_CEERE_oct._2012.pdf
Publication – L’éthique d’entreprise aujourd’hui
RépondreSupprimerLe CEERE est heureux de vous annoncer la publication des actes de la journée d’études : «L’éthique d’entreprise aujourd’hui : réalités régionales et contraintes internationales.» Un événement organisé par le Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (CEERE) avec le concours du Cercle d’éthique des affaires (CEA), qui s’est déroulé le vendredi 25 avril 2008 à la Région Alsace, Hémicycle, 1 place du Wacken à Strasbourg.
Pour télécharger les actes: http://ethique-alsace.unistra.fr/uploads/media/120430Journee_etude_2008_transcriptions_01.pdf
Mesdames, Messieurs,
RépondreSupprimerle CEAQ (Centre d'étude sur l'actuel et le quotidien) vous rappelle à nouvea le call for paper pour son colloque annuel : "Les Journées du CeaQ – Socialité Postmoderne XIV", du 20 et 21 juin 2013 à la Sorbonne.
L'esprit de ce colloque est de partager l'état d'avancement des recherches des chercheurs du centre et de faciliter les échanges et les contacts avec les chercheurs d'autres centres français et internationaux. Il se déroulera autour des thématiques privilégiées par le CeaQ : Postmodernité, Tribalisme, Sociologie compréhensive, Théorie de l'imaginaire, Phénoménologie du quotidien, Effervescence juvénile, Corporéité et Nature, Mode, Communication et Médias, Espace urbain et Architecture, Image, Imaginaires contemporains, Nouvelles technologies, Arts et Littératures, Culture et Style de vie.
Les contributions devront parvenir par e-mail à ceaq@ceaq-sorbonne.org avant le 2 avril 2013 en format word et devront comprendre obligatoirement les modalités suivantes : le titre de la communication, nom, prénom et coordonnées complètes (adresse électronique et postale) du communicant. Un résumé de la communication ne comprenant pas plus de 4000 signes, espaces compris. Les textes seront soumis à une sélection par un comité d'organisation.
Le colloque du CeaQ sera précédé par une journée en hommage à la pensée de Gilbert Durand le 19 juin en Sorbonne. Plus d'info prochainement sur le programme (déjà bouclé) de cette journée.
Très cordialement
Le CeaQ
Bonjour
RépondreSupprimerAujourd'hui, sur un chemin de campagne à Bonlez (Belgique), j'ai ramassé une quinzaine de canettes, jetées par leurs consommateurs. Cela sur un km seulement.
Cela pose toujours la question de la pollution de ce genre d'emballage.
Cela signifie aussi que le système existant n'est pas efficace. Le meilleur système est celui de la caution. On paie l'emballage et on est remboursé quand on le rapporte. Ce processus est d'application dans de nombreux pays étrangers.
Je voudrais savoir quand les autorités politiques vont s'investir de la question et obliger les producteurs de boissons à compter une caution sur les canettes.
En vous remerciant,
Bien cordialement
Eric Watteau
Bulletin d'information TETRA – avril 2013
RépondreSupprimerL'EVENEMENT DU MOIS
- Conférence du Dr Pim van LOMMEL : " Mort ou pas? " - le jeudi 2 mai à 20h - UCL Auditoire Lacroix (Bruxelles)
CONFERENCE SAGESSES ET CONSCIENCE
- Les animaux pensent-ils comme nous pensons qu’ils pensent? - Vinciane DESPRET - mardi 23 avril à 20h - Espace Delvaux (Bruxelles)
ATELIERS SAGESSES ET CONSCIENCE
- Constellations symboliques et spirituelles - Georges DIDIER - 13-14 avril - Centre Les Sources (Bruxelles)
- Danse sensible - Claude COLDY - 13 et 14 avril - Centre Surya Chaussée (Waterloo)
- Esprits de la Nature - Gertrude CROÉ - 20 et 21 avril - Carpe Diem (Vieusart)
- Apprivoiser nos états d'âme - Ilios KOTSOU - samedi 27 avril - Centre Les Sources (Bruxelles) - COMPLET
- La voie initiatique - Pierre-Yves ALBRECHT - du 3 au 5 mai - Domaine Rurhof (Bütgenbach)
- Le pouvoir bénéfique des mains et de la lumière - approfondissement - Jan JANSSEN - 4 et 5 mai - Espace Columban (Louvranges)
ACTIVITES TERRE ET CONSCIENCE
- La permaculture, c'est quoi? - Fabian FERAUX et Pablo SERVIGNE - 17 avril à 19h - Malibran (Bruxelles)
- Cycle initiatives de transition: Permaculture - Fabian FERAUX et Pablo SERVIGNE - 20-21 avril - Le Potager (Tervuren)
- La biodynamie, philosophie du vivant - Hermann PIRMEZ - 22 avril - Le Potager (Tervuren)
- Prendre soin des abeilles, au coeur de l'écosystème - Natalie Van WETTER - 24 avril - le Potager (Tervuren)
- A la rencontre de sites énergétiques puissants - Peter ROUFFA - 26 avril - Manhay
- L'art du tressage, une esthétique médiévale - Yvonne KNEVELS - 27 avril - Le Potager (Tervuren)
- L'aquaponie, une culture en milieu urbain - David VERLINDEN - 28 avril - Le Potager (Tervuren)
INFOS ET RESERVATIONS : www.tetra-asbl.be
Bonjour Eric,
RépondreSupprimerJe me permets de rappeler une mesure qui aurait pu réduire notablement ces problèmes de canettes, jetées par leurs consommateurs : les écotaxes. Soit un cautionnement des emballages polluants.
Vieille histoire, ces écotaxes. Elle remonte à 1993. Mais elle fait alors couler pas mal d’encre. Ecolo, dans l’opposition, en fait son cheval de bataille, la pièce maîtresse de sa croisade environnementale. Au point d’exiger et d’obtenir du gouvernement Dehaene Ier (socialiste – chrétien démocrate) leur adoption, en échange du soutien écologiste à la réforme de l’Etat dite de la Saint-Michel. Marché conclu, quoiqu’avec des pieds de plomb.
Entretemps, les différentes majorités ont détourné le principe en accordant l’internalisation des frais externalisés au marché (Fost+, etc). Qui y a trouvé des nouveaux débouchés ; pourquoi devrait-il, le marché, tarir cette source ?
Durant la même période, les partis signataires hors ECOLO et AGALEV, se sont désolidarisés des écotaxes, les critiquant publiquement, par manque de courage politique ou par accointances au marché ?
Fin de l’histoire : (le Vif du 14 décembre 2012) "Un des plus beaux exemples d’arnaque politique est sur le point de disparaître. Di Rupo Ier a signé l’arrêt de mort des écotaxes pour ce 1er janvier 2013. Il enterre par la même occasion le vieux combat emblématique d’Ecolo qui a viré au fiasco. C’est plus qu’une mesure technique, c’est une belle arnaque politique qui passe à la trappe. Di Rupo Ier a programmé la mort des écotaxes pour ce 1er janvier. Sans le crier sur tous les toits. En noyant sa décision parmi les mesures budgétaires d’une loi-programme un peu fourre-tout."
Voilà pourquoi de plus en plus de citoyens avertis se tournent vers un écosocialisme plus radical ; dont je suis !
Avec mes amitiés.
Jean-Pierre Gouverneur
Merci Jean-Pierre pour ta réaction.
RépondreSupprimerLe citoyen que je suis pense ceci:
Les autorités politiques doivent faire face à un paradoxe. Elles sont, d'une part, soucieuses de l'image de l'environnement qu'elles administrent. Ce qui impliquent qu'elles veulent rendre belles les villes et les campagnes. Mais elles sont d'autre part soumises aux impératifs budgétaires. Cela coûte, la beauté. Alors, nous en arrivons à voir des lieux qui transpirent la saleté. Avec le problème que la saleté engendre la saleté: des cannettes jetées se retrouvent souvent au milieu d'autres ordures.
Le problème dépasse d'ailleurs celui des cannettes: il y a aussi les nombreux emballages en plastique qui devraient faire l'objet de cautions.
Lorsque les ordures se multiplient dans un lieu, le vandalisme est proche. Le mobilier public en prend un coup. C'est, en définitive un cercle vicieux qui est engendré par les emballages à jeter.
Il n'y aura pas de miracle. Ce n'est que l'intérêt personnel qui fera que les consommateurs iront ramener leurs emballages. Le consommateur idéal et vertueux qui ramène ses déchets au parc à container ne court pas les rues et c'est un manque de réalisme de gérer la chose publique avec cette réflexion du consommateur idéal.
Donc faisons payer des cautions. Dans la société d'aujourd'hui où domine tant l'intérêt personnel, cela ne fera pas de tort. Et nous pourrons revenir à une absence de caution le jour où la société sera idéale.
La question de la caution sur emballages doit donc être mise à l'agenda des politiques.
Cordialement
Eric Watteau