lundi 20 janvier 2014

Courants de pensée et modes de vie émergents (9)... La tentation du négationnisme politique




Souvent allergiques aux politiciens, 
les indignés.
Dont certains vont 
jusqu'à vouloir se passer 
de toute forme de politique. 
Attention!
La tentation du négationnisme guète...


Les indignés?
«Un présupposé utopiste les anime, insiste Temps critiques: si un très grand nombre d'individus s'indignent, alors le cours des choses ne pourra plus se poursuivre en l'état.» (1) 
C'est le syndrome de l'utopie libertaire.
Qui fait d'autant plus problème que les membres les plus influents du groupe ne sont nécessairement ni les plus légitimes ni les plus qualifiés.

Politique: je t'aime, moi non plus...

Manque de culture politique, dénonce le philosophe de l'Université de Liège et directeur du Centre pour l'égalité des chances, Edouard Delruelle (2).
Erreur stratégique, renchérit l'anthropologue belge Thierry Verhelst, récemment disparu...
«Il faut se garder de renforcer le discours néolibéral en dépouillant encore le politique de son rôle dans la société, écrit-il
Il demeure plus que jamais essentiel de s’engager politiquement en ces temps sinistres du tout-au-marché.» (3) 
Le constat, pourtant, est implacable: la plupart des indignés n'accordent aucune crédibilité à ce type d'engagement. 
Un rejet qui n'est sans doute pas signe de lucidité. 
Et qui pose donc question.
«Où peut aboutir cette allergie au politique, par ailleurs bien compréhensible?, se demande ainsi Verhelst.  
L’hostilité au politique ne s’adresse-t-elle qu’aux palinodies vaniteuses et aux slogans superficiels qui trop souvent déparent la politique politicienne? 
Ou faut-il craindre une démobilisation qui frôlerait le cocooning individualiste ?
Un regard plus optimiste verra dans cette désaffection une version originale de la politique de la chaise vide: le système souffre à la longue d’un tel déficit démocratique qu’il en perd sa légitimité.
Si une grande masse de gens sortent du système, dira-t-on, celui-ci ne pourra survivre à terme faute de légitimité. 

Peut-être… mais nous n’en sommes pas là. 
Et les partis populistes et d’extrême droite guettent toutes les occasions de détruire la démocratie.»  (4)(5)(6)

(A suivre) 

Christophe Engels


(1) Les indignés : écart ou sur-place ? Désobéissance, résistance et insubordination, in Temps cri­ti­ques, http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article283.
(2) Delruelle Edouard, C'est plutôt l'expression d'un no future, in La Libre Belgique, 01 juin 2011 (propos recueillis rar Thierry Boutte).
(3) Verhelst Thierry, Des racines pour l’avenir. Cultures et spiritualités dans un monde en feu, L’Harmattan, Paris, 2008.
(4) Verhelst Thierry, Des racines pour l’avenir. Cultures et spiritualités dans un monde en feu, op cit., 2008.
(5) Ce message est extrait de l'analyse: Engels Christophe, Une journée d'Ivan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, n°2011/07, 2011, Analyses et études du Siréas, pp.14-16. Avec l'aimable autorisation de Mauro Sbolgi, éditeur responsable de la parution originale.
(6) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):  d'autres messages consacrés à une réflexion approfondie sur les courants de pensée et modes de vie émergents.