vendredi 2 décembre 2016

Néolibéralisme. Faute de combattants...



















Le zombie du néolibéralisme 
continue à roder.
Et pour cause.
Lorsqu'il a fait mine 
de s'effondrer en 2008, 
aucune solution 
de remplacement 
n'était prête.
Cruel aveu de faillite 
pour la gauche et le centre.



«Il faut reconnaître quelque chose de remarquable au projet néolibéral.
Dans sa première mouture du moins. 
A ce stade en effet, il se présentait comme une philosophie bien spécifique, innovante, portée par un réseau cohérent de penseurs et d'activistes qui pouvaient se prévaloir d'un plan d'action clair. 
La patience et la persévérance allaient faire le reste. 
Si bien que "La route de la servitude" finirait par servir de voie d'accès au pouvoir.

Rose fanée

Le triomphe du néolibéralisme illustre par ailleurs un échec patent: celui de la gauche. 
Lorsque l'économie du laissez-faire a conduit à la catastrophe de 1929, Keynes a élaboré une théorie économique très complète pour la remplacer. 
Puis, lorsque la formule keynésienne de relance par la demande a atteint ses limites dans les années 70, l'alternative du néolibéralisme était toute prête. 
Mais lorsque celui-ci a fait mine de s'effondrer en 2008, il n'y avait... rien. 
Voilà pourquoi le zombie continue à roder. 
Ni la gauche ni le centre n'ont produit la moindre amorce de renouveau pour le cadre général de la pensée économique en vigueur depuis 80 ans.

Les trois échecs du keynésianisme

Chaque invocation de Lord Keynes résonne comme un aveu d'échec. 
Car dès lors qu'il s'agit de résoudre les problèmes liés aux crises du XXIe siècle, le recours aux solutions keynésiennes bute sur trois insuffisances manifestes... 
1. Il est difficile de mobiliser les gens sur de vieilles idées. 
2. Les défaillances que le keynésianisme a laissé paraître dans les années 1970 n'ont évidemment pas disparu comme par enchantement. 
3. Et surtout, les Keynésiens n'ont aucune réponse à apporter à cette nouvelle préoccupation majeure qu'est la crise environnementale. 
Le keynésianisme requiert en effet la stimulation de la demande des consommateurs pour promouvoir la croissance économique. 
Une demande et une croissance qui constituent justement les moteurs de la destruction de l'environnement...

There is no alternative

Ce que les histoires du keynésianisme et du néolibéralisme démontrent toutes deux, c'est qu'il ne suffit pas de prendre le contre-pied d'un système à bout de souffle. 
Il faut aussi proposer une alternative cohérente.
Pour le "Labour", les "Démocrates" et le reste de la gauche, l'heure est donc venue de s'assigner de toute urgence une mission centrée sur le développement d'une sorte de "programme Apollo" économique.
Histoire de pouvoir atterrir rapidement sur la planète d'un nouveau système de pensée. 
Adapté, cette fois, aux exigences du XXIe siècle.» (1)


George Monbiot


(1) Traduction de la dernière partie de: Monbiot George, Neoliberalism- the ideology at the root of all our problems, in The Guardian, 15 avril 2016. Les chapeau, illustrations et intertitres sont de la rédaction.


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