jeudi 24 novembre 2011

Actu. La démocratie : une idée neuve ?


Interpellant Jérôme Vignon...
«
La démocratie est une idée neuve»,
ass
ure sans ambages

le Président des Semaines sociales de France.
Dont la 85e édition se tient ces jours-ci à Paris.

«En cette année où s’affichent les signes d’un rejet de la démocratie représentative, nous voici pris de court par les manifestants de la place Tahrir, explicite l'intéressé.
Ne se réclament-ils pas du souffle de liberté et de justice au fondement de nos institutions?
Leur enthousiasme n’appelle pas seulement de notre part la solidarité.

Il nous renvoie à la manière dont nous avons su ou non faire vivre un si précieux héritage politique au fil des décennies récentes: marquées au total par une exceptionnelle durée de la paix et de la prospérité.

Dans cette première journée, nous ferons le procès, non de la démocratie et des libertés, mais de la manière dont nous en avons usé.


Ensemble vers le renouveau

La démocratie est une idée neuve.

Puisqu’elle se fonde sur la liberté de conscience et de jugement, elle invente aussi des voies nouvelles, appropriées aux temps actuels.

Elle crée de nouveaux espaces de délibération où la prise en compte des diversités prime sur l’idéal de la majorité; au plan international, elle réalise des alliances inédites entre des espaces politiques jusqu’à présent étanches ou indifférents.
Une démocratie de la complexité s’esquisse qui cherche moins à résoudre définitivement les problèmes qu’à créer un mouvement commun.
Son défi est qu’elle attend beaucoup du citoyen, de tous les citoyens, au moment où beaucoup se sentent délaissés ou inutiles.

Il faut réamorcer le moteur de la confiance en soi et en l’autre.
C’est ici que la tradition chrétienne et son anthropologie ancrée dans l’amour doit être redécouverte et revécue.
Nous essaierons d’en vivre samedi après-midi une sorte de parabole.


La loi ne suffit pas

La démocratie est une idée neuve.
Le prochain cycle de la vie politique française devra innover dans la manière dont les citoyens pourront prendre part, au-delà des obligations auxquelles ils sont tenus par la loi, à la conception et à la mise en oeuvre des réformes.
C’est ce que nous demanderons aux candidats aux prochaines élections présidentielles.
Sans omettre notre part à la refondation de la démocratie: celle qui consiste à transmettre l’esprit démocratique, à être des éducateurs engagés.
»

En bref
Quoi?
Quatre-vingt-sixième Semaine sociale de France: «La démocratie. Une idée neuve.»
Trois jours de conférence, tables rondes, débats, rencontres.
Qui?
Ouvert à tous.
Organisateur: les Semaines sociales de France.
Combien?
Voir brochure (en PDF).
Quand?
Les 25, 26, 27 novembre 2011.

Où?

Parc Floral de Paris,

Espace Evénements,

Entrée Château ou Pyramide.
Tout près du château de Vincennes. (Métro Château de Vincennes.)
Mais encore...
Infos pratiques : www.ssf-fr.org.
Tél. : 0(033)1 74 31 69 00.
Fax : 0(033)1 74 31 60 99.
Programme: téléchargez la brochure en PDF.

lundi 21 novembre 2011

Actu. Jacques a dit...

Le Président
de l’Association des Amis
d’Emmanuel Mounier,
Jacques Le Goff (1),
y va depuis fort longtemps
de ses chroniques régulières
dans le quotidien
Ouest France
.
Voici rassemblées,
sous forme de recueil,
celles parues depuis 2002.

«J’avais réuni les Points de vue publiés durant les 25 premières années de ma collaboration avec le journal "Ouest-France" dans un livre paru en 2002, rappelle l'auteur.
Intitulé "Face à l’événement", il a retenu l’attention et trouvé un certain écho.
Je ne pensais pas renouveler ce genre de compilation avant de me laisser convaincre par des lecteurs et lectrices rencontrés dans le grand Ouest au cours des dernières années.
J’ai eu le plaisir non seulement de mesurer la fidélité de nombre d’entre eux qui m’ont dit porter attention à mes «papiers», mais aussi de découvrir que certains les découpaient et les gardaient dans un classeur pour relecture.
D’autres, ou les mêmes, me disaient en faire des photocopies pour les adresser à des enfants, petits-enfants ou amis tel ce grand-père m’écrivant après un texte consacré au bien vieillir : "J’ai transmis votre texte à ma mère qui va sur ses 90 ans et à mes huit petits-enfants pour qu’ils réfléchissent sur ce monde de l’âge qui leur est, et tant mieux pour eux et pour nous, encore largement étranger."
Si je n’en tire aucune consolation dans la foire aux vanités, je reconnais pourtant que ces témoignages de sympathie, de vive voix ou par texte interposé, m’ont conduit à reconsidérer ma position et à envisager une suite au premier volume couvrant, cette fois, les 10 dernières années.» (2)
Prix: 20 euros.
Mise en vente: janvier 2012.
«Avant-première»: livraison exceptionnelle dès décembre 2011 via le bon de commande ci-dessous...

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(à retourner aux Presses Universitaires de Rennes – Campus de La Harpe – 2 rue du Doyen Denis-Leroy
35044 Rennes Cedex)

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(1) Jacques Le Goff est professeur de droit public à l’Université de Brest, ancien inspecteur du travail, Président de l’Association des Amis d’Emmanuel Mounier. Il a notamment publié, aux PUR, Droit du travail et société (deux volumes ), Du silence à la parole. Une histoire du droit du travail et tout récemment Penser la crise avec E. Mounier.
(2) Le Goff Jacques, Graines de quotidien. À la Une d’Ouest-France (2001 - 2011), 978-2-7535-1744-8, 272 pages, pur-editions.fr.

jeudi 17 novembre 2011

Occupy Wall Street. Bon sens ne peut-il pas mentir ?












La spontanéité
et la bonne volonté
peuvent-elles suffire
face à Wall Street... ?
Suffire à combler les déficits d'imagination actuels ?
Suffire à produire les idées qui permettront
de sortir de l'impasse du moment ?
Suffire à créer le monde de demain ?
Certainement pas, répond Gilbert Boss
(1)...

«Une image d'Épinal de la révolution nous présente le peuple descendu dans les rues pour prendre le pouvoir, doué subitement d'une intelligence extraordinaire, capable des plus grandes et pertinentes inventions, grâce à l'élan spontané de la révolte.
En réalité, l'expérience n'a jamais rien montré de tel.»

Spontanéité bien préparée

«Les révolutions qui ont réussi, au moins pour un temps, comme la révolution française ou la révolution soviétique, étaient préparées par une évolution antérieure des idées, ainsi qu'encadrées par des meneurs et des chefs qui n'en étaient pas dépourvus et qui n'avaient pas besoin d'attendre l'élan spontané des foules pour savoir en quelle direction se lancer.
Qui a travaillé les idées sait bien qu'elles ne naissent pas à l'improviste du simple échauffement des esprits, mais qu'elles requièrent une attention et un traitement long et minutieux à l'écart de l'agitation et de l'urgence immédiate.
La multitude peut se laisser séduire par des idées relativement nouvelles lorsque la situation exige évidemment le changement.
Mais il faut que ces idées soient déjà élaborées et non seulement présentes, mais déjà un peu ambiantes, dans des minorités au moins, qui puissent y être sensibles et les répercuter.
Bref, l'indignation seule reste insuffisante.
Car si les indignés actuels sont largement réduits à clamer leur indignation, c'est surtout parce que les idées qui pourraient susciter des revendications précises et conduire à une modification effective du système actuel, manquent.»

Critique... et autocritique

«Que reste-t-il à faire, après avoir cumulé indignation sur indignation?
Il faut trouver le moyen de faire travailler ce capital d'indignation, non plus pour produire seulement encore plus d'indignation, ce qui ne servirait qu'à faire étouffer les indignés trop indignés, mais pour produire autre chose d'apte à faire évoluer concrètement la situation.
Il faut les inventer, certes, mais d'abord retrouver toutes celles qui restent enfouies sous les discours vides des traîtres, politiciens, journalistes et intellectuels.
Et qui peut s'y mettre?
Tout le monde sans doute, dans une certaine mesure.
Mais les idées ne se trouvent pas comme les champignons, comme on aimerait le croire ou le faire croire.
Et d'ailleurs certaines peuvent être aussi dangereuses que ceux-ci.
Il est bon que chacun cherche à penser davantage par lui-même, à exercer autant que possible ses capacités critiques face à tous les discours trompeurs qui prévalent partout.
Il est bon que, autant que possible, il envisage tout avec cet œil critique, ses propres attitudes y compris.»

Ce travail, difficile entre tous...

«Mais, aussi souhaitable soit-il que cette capacité se répande très largement, on aurait tort de croire que les idées soient des réalités inoffensives, aptes à être apprivoisées facilement, révélant au premier coup d'œil leur structure.
Il faut de l'exercice pour les saisir, pour les analyser, pour les évaluer, pour les modifier, pour former de nouveaux concepts.
Si l'indignation ne débouche pas sur ce travail, difficile entre tous, elle aura été vaine, quelle que soit la durée de l'occupation de Wall Street pour la manifester.» (2)3)(4)

Gilbert Boss

(1) Professeur de philosophie à l'Université Laval, Gilbert Boss est également Président de la Société Philosophique de Québec et codirecteur des Éditions du Grand Midi.
(2) Hors titre, chapeau et intertitres qui sont de la rédaction, ce message est extrait de Boss Gilbert, Pourquoi occuper Wall Street?, 2011, disponible sur www.gboss.ca.
(3) Sur les Indignés, voir aussi Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, étude dirigée, supervisée et mise en page par le Siréas (Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale, à Bruxelles), octobre 2011.
(4) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés

. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

lundi 14 novembre 2011

Indignés. Wall Street n'est pas néolibéral !

Le système
que dénoncent
activistes de
Occupy Wall Street
et autres Indignés
doit-il être
qualifié de
"néolibéral"?
Non,
répond
paradoxalement
Gilbert Boss
(1) !
Explications...

«Mais quel est ce système qui nous écrase déjà et qui est voué à la faillite?
Nous avons pris l'habitude de le nommer néolibéralisme
(2).
Ce nom n'est pas très heureux, parce qu'il évoque des conceptions bien étrangères à la réalité d'aujourd'hui, laissant penser qu'il s'agisse d'une forme du libéralisme.

Or celui-ci signifie une défense de la liberté individuelle, face à toutes les oppressions des individus, qu'elles soient collectives ou individuelles.
Cette lutte pour la liberté a lieu dans tous les domaines de la vie, et dans l'économie également, quoique non principalement et moins encore exclusivement.
Le libéralisme demande donc que l'individu ait la plus grande liberté économique, tant que celle-ci ne conduit pas à l'asservissement des autres.
Le modèle d'une libre concurrence de nombreux acteurs sur le marché, tant que personne n'acquiert le pouvoir d'empêcher de nouveaux acteurs d'entrer dans la concurrence, ni d'imposer les prix grâce à un monopole individuel ou collectif, correspond à ce genre de liberté et à ce qui a lieu dans une économie où il existe dans la plupart des domaines de nombreuses entreprises de dimensions restreintes en concurrence les unes avec les autres.
La domination du marché par de très grandes entreprises privées, aménageant la concurrence entre elles par des accords formels ou non, capables d'imposer largement leurs prix, les types de produits à offrir, les modalités de travail qu'elles définissent, et même leurs politiques aux États, représente au contraire un mode particulièrement frappant de l'asservissement du plus grand nombre aux quelques très riches propriétaires de ces entreprises, et s'oppose donc radicalement au libéralisme.
»

Les périls de la confusion...

«En désignant cet ordre oppressif par le terme de néolibéralisme, on introduit la plus grande confusion, comme si la liberté d'une petite classe dominante était ce que le libéralisme demande de défendre.
C'est permettre à l'asservissement de se cacher sous l'étendard de la liberté, et en favoriser ainsi la progression.
Les opposants au libéralisme y perdent également plus qu'ils ne semblent voir par cette confusion grâce à laquelle ils espèrent pouvoir faire passer leurs critiques de la situation actuelle comme visant toute recherche de liberté individuelle.
Car les partisans de la liberté risquent d'être poussés par eux du côté de ce qu'ils nomment également néolibéralisme et qu'ils condamnent eux aussi.
» (3)(4)(5)

Gilbert Boss

(1) Professeur de philosophie à l'Université Laval, Gilbert Boss est également Président de la Société Philosophique de Québec et codirecteur des Éditions du Grand Midi.
(2) Concernant le néolibéralisme, on consultera également, sur ce blog, le message Libéralisme. Moi, homo oeconomicus. Voir aussi la série consacrée au libéralisme (juin, juillet, août 2011).
(3) Hors titre, chapeau et intertitres qui sont de la rédaction, ce message est extrait de Boss Gilbert, Pourquoi occuper Wall Street?, 2011, disponible sur www.gboss.ca.
(4) Sur les Indignés, voir aussi Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, étude dirigée, supervisée et mise en page par le Siréas (Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale, à Bruxelles), octobre 2011.
(5) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés

. aux Indignés,
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

jeudi 10 novembre 2011

Actu. Indignés. Démasquer Wall Street...

Occuper
Wall Street
?

Oui.
Mais aussi

le démasquer.
Mettre à jour
l'immensité
de ses impostures.
Pointer
du doigt

la démesure
des ses pouvoirs.
Et dénoncer
l'illégitimité de ses abus.
Quatre idées implacables.
Quatre propositions
percutantes.
Quatre vérités bien senties.
Assénées par Gilbert
Boss...

Faut-il occuper Wall Street (1)?
Oui, assure le philosophe Gilbert Boss (2).
Et pour cause...
«L'augmentation indéfinie de la production, à grand renfort de travail de tous ou de presque tous, devait nous assurer plus de confort et de sécurité, comme par le passé, rappelle le Québécois .
Mais la richesse produite est détournée au profit des plus riches, et les autres se débattent en vain pour atteindre un idéal qui est devenu chimérique.
Nos gouvernements en apparence soucieux du bien des peuples se sont mis en réalité à la solde des plus riches.
Le citoyen qu'on dit à la source du pouvoir, le perd systématiquement lorsqu'il le confie à ses représentants qui s'empressent de le trahir et de représenter au contraire ceux qui le confisquent à leur profit.
La tromperie est devenue évidente, bien qu'elle reste encore opaque dans le détail de ses machinations.
Mais il n'est pas nécessaire de savoir la déjouer pour s'en indigner et pour vouloir reprendre le pouvoir confié ou abandonné aux usurpateurs.
C'est pourquoi il faut occuper Wall Street.
»

La Maison Blanche n'est plus ce qu'elle était...

Reste une question: pourquoi cibler cette place financière plutôt que l'une ou l'autre des principales autorités politiques du moment?
«Le vrai pouvoir qui gouverne en réalité l'Amérique comme le monde n'est pas à la Maison Blanche, ou au Congrès, ou au Pentagone, mais à Wall Street, qui donne officieusement ses ordres au gouvernement officiel, répond Boss.
On perd donc son temps à tenter d'agir sur ce dernier, qui finira toujours par se soumettre au pouvoir financier dont il est devenu depuis longtemps déjà le serviteur.

Car ils ont tout asservi, l'industrie, le commerce, le monde politique, l'armée, l'éducation, la recherche, les services, la presse, la publicité, bref tout ce qui peut être soumis directement ou indirectement au pouvoir de l'argent.
Car l'argent, c'est leur affaire, ils le prêtent, le récupèrent avec usure, le confisquent, le produisent à leur gré ou presque, et à travers lui, s'emparent progressivement de tout.
Et quand, rendus téméraires par leur pouvoir, ils surchauffent la machine et la font dérailler, les gouvernements les empêchent de faire faillite en courant servilement à leur secours.
C'est pour eux si naturel qu'ils n'attendent pas pour se relancer à fond dans leurs activités les plus contestables, avec une insolence qui finit par indigner les plus placides.
»

Occasion manquée

La crise n'aurait-elle donc servi à rien?
On n'en a, en tout cas, pas tiré suffisamment de leçons, estime, comme bien d'autres, notre guide de la Belle Province...
«On s'est contenté pour l'essentiel de renflouer les banques, en plongeant par ce genre d'opérations les États encore davantage dans les dettes, et en augmentant donc les charges pesant sur les peuples.» (3)(4)(5)

C.E. (d'après Gilbert Boss)

(1) Allusion à l'appellation Occupy Wall Street dont s'affublent les Indignés américains.
(2) Professeur de philosophie à l'Université Laval, Gilbert Boss est également Président de la Société Philosophique de Québec et codirecteur des Éditions du Grand Midi.
(3) Ce message, dont les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction, ne s'en inspire pas moins étroitement de Boss Gilbert, Pourquoi occuper Wall Street?, disponible sur www.gboss.ca. Pour rappel, le texte de référence nous a été renseigné par la philosophe belge Anne Staquet (UMons), que nous remercions.
(4) Sur les Indignés, voir aussi Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, étude dirigée, supervisée et mise en page par le Siréas (Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale, à Bruxelles), octobre 2011.
(5) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés

. aux Indignés,
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

lundi 7 novembre 2011

Actu. Démocratie délibérative appliquée...


Etes-vous Belge et adepte de la démocratie délibérative?
Si oui, rendez-vous à Bruxelles
et, tout près de là, à Lasne,

ce 11 novembre 2011...


Pensez-vous qu'il serait intéressant comme citoyen de pouvoir analyser entre citoyens les enjeux principaux et de donner votre avis à vos mandataires publics?
Ou préférez-vous vous contenter de voter pour eux tous les quatre ans, puis de vous taire et de croiser les doigts en espérant qu'ils gèreront bien vos intérêts?
Dans le premier cas, vous êtes un adepte de la démocratie délibérative.
Celle-là-même dont certains nous assurent qu'elle aurait déjà fait ses preuves aux plus hauts niveaux, au Canada comme en Irlande, aux USA comme en Islande ou au Danemark.
Celle-là-même qui, dit-on, aurait l'avantage de se baser sur une analyse plus large, plus équilibrée, et plus proche du terrain.
Celle-là-même qui, parait-il, ne souffrirait d'aucune antinomie avec les impératifs d'une réélection ou le respect d'une ligne de parti.
Celle-là-même qui, semble-t-il, ne s'entendrait pas en opposition, mais bien en complément de toutes les structures et procédures en place...

G Off

C'est dans cet esprit qu'un G1000 sera organisé par l'a.s.b.l. Sommet Citoyen ce vendredi 11 novembre 2011 dans ce haut lieu de la Région bruxelloise qu'est le site Tour & Taxis.
Affublée d'une appellation inspirée des G8, G20 et bientôt G24 qui regroupent les dirigeants des pays les plus développés, cette manifestation soumettra à 1000 citoyens volontaires (1) les trois thèmes suivants:
. Comment évaluons-nous la sécurité sociale en Belgique? Et quelles pistes voyons-nous pour l’améliorer?
. A l'heure où la crise financière coûte beaucoup d'argent à l'Etat et à la société, quelles mesures le gouvernement doit-il prendre pour continuer à garantir une distribution juste des richesses?
. Quels devraient être les principes essentiels de notre politique d’immigration?
Autant d'échanges dont le résultat sera consolidé et transmis au prochain G24.
"Ne pourront -hélas!- participer au G1000 que ceux qui se seront déclarés intéressés et auront été sélectionnés dans ce souci de représentativité équilibrée, annoncent les organisateurs.
En revanche, conscients de l'intérêt d'établir de façon plus locale et continue ce mode de réflexion et de communication, nous avons suscité des G Off, calqués sur le modèle du G1000, mais d'accès libre.
Nous pouvons en organiser autant que nous le désirons, selon les demandes.
Avec quelques amis, nous avons pensé qu'il serait bon de profiter d'une telle opportunité pour lancer le mouvement à Lasne.
Si vous pouvez vous libérer, vendredi prochain, le 11 novembre, de 9h30 à 19h30, vous êtes les (très!) bienvenus parmi nous, que vous veniez d'ici ou de n'importe où ailleurs.
Le fruit de nos échanges sera d'autant plus riche que nous serons nombreux et différents.
Nous le transmettrons le soir même au G1000, avec les résultats duquel il sera consolidé pour être transmis au G24."

Valeur ajoutée

"Ces sommets citoyens ne seront ni anarchistes, ni royalistes, ni séparatistes, ni unitaires, ni nordistes, ni sudistes, ni de gauche, ni de droite, précisent encore les organisateurs.
Ou plutôt, ils seront probablement... un peu de tout cela!
Simplement citoyens, ils apporteront la valeur ajoutée d'une démocratie délibérative, plus équilibrée, plus directe, plus participative.
En cas d'intérêt, il vous suffit de nous confirmer votre présence en répondant à ce message.
Nous nous réjouissons de partager ce nouveau mode de démocratie plus directe avec vous, de faire remonter votre parole et de bénéficier de vos bonnes idées..."

En pratique...
. Le G1000.
. Le manifeste.

En bref
Quoi?
Sommet citoyen.
Qui?
Jean-Marie Sohier
All togheter Now!
Où?
. Site Tour & Taxis (Bruxelles)
. Centre Sportif de Lasne,
Route d'Ohain, 9a
Lasne (près de Bruxelles)
Quand?
Le 11 novembre, de 9h30 à 19h30.
Mais encore?
http://www.AllTogetherNow@sealord.be/
0(032) 475 57 63 19,
0(032) 2 633 43 13

(1) Ces citoyens seront choisis par une agence spécialisée en matière de sondages pour représenter toutes les couches de la société.

vendredi 4 novembre 2011

Actu. Indignés : «Nous sommes les 99%.»

Il court, il court, le malaise...
Qui renvoie à une faillite économique.
A une incapacité politique.
A une impuissance face à l'omnipotence
du monde de l'argent.

Et qui débouche sur l'expansion
d'une nouvelle perception du monde.

Selon laquelle nous, les 99%,
serions spoliés dans les grandes dimensions

par eux, ceux du 1% privilégié.
Analyse du philosophe québécois Gilbert Boss...

«Un malaise se fait sentir sourdement, mais avec toujours plus d'insistance, sans avoir trouvé jusqu'ici le moyen de se dire.»
Tel est l'avis de Gilbert Boss (1).
Qui ne manque évidemment pas d'expliciter son point de vue...

S'il te plaît, dessine-moi un malaise...

«Le malaise se dessine, explique le philosophe québécois.
C'est la faillite économique des individus et de nos sociétés.
C'est l'impuissance de l'individu, et de la majorité des gens, dans de supposées démocraties censées leur confier les rennes du pouvoir politique.
C'est l'impression que la richesse et la finance dominent notre politique et nous privent de tout pouvoir.»

99 contre 1

Selon Boss, un slogan (d'ailleurs repris un peu partout dans le monde) du mouvement indigné américain Occupy Wall Street exprime parfaitement cette prise de conscience: «Nous sommes les 99 pour cent.»
Il refléterait en effet la généralisation d'une nouvelle perception, selon laquelle une majorité écrasante se trouverait désormais spoliée par quelques-uns.
Asservie, donc, par l'infime minorité que représente le pour cent restant.
«Cette proportion met en opposition directe quelques riches avec presque tous.
Il n'y a plus de classe moyenne, intermédiaire, relativement riche, relativement nombreuse, davantage alliée par sa position aux vrais riches qu'aux plus pauvres.
Au contraire, ceux qui vivent encore assez à l'aise, s'ils ne sont pas vraiment riches, appartiennent déjà à la majorité défavorisée, exploitée, destinée à finir dans la rue comme les plus pauvres.»

La planète des riches

Les privilégiés, eux, se seraient quantitativement réduits au point de ne plus vraiment être considérés comme faisant partie intégrante du peuple.
«Ce changement de perception est essentiel.
Maintenant, les intérêts de l'infime minorité des seuls vrais riches ne sont plus ceux d'aucune autre partie de la population, et leur sont même contraires.
Et cette constatation n'est pas affaire de théorie ou d'idéologie, mais toujours davantage d'expérience vécue.» (2)(3)(4)

C.E. (d'après Gilbert Boss)

(1) Professeur de philosophie à l'Université Laval, Gilbert Boss est également Président de la Société Philosophique de Québec et codirecteur des Éditions du Grand Midi.
(2) Ce message s'inspire étroitement de Boss Gilbert, Pourquoi occuper Wall Street?, disponible sur www.gboss.ca. Avec l'aimable acceptation de l'auteur. Le texte de référence nous a été renseigné par la philosophe belge Anne Staquet (UMons), que nous remercions également.
(3) Sur les Indignés, voir aussi Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, étude dirigée, supervisée et mise en page par le Siréas (Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale, à Bruxelles), octobre 2011.
(4) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés

. aux Indignés,
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

lundi 31 octobre 2011

Actu. Journalistes : la tête dans le guidon ?










Et si les Indignés
avaient raison?
(1)
Et si les journalistes,
à force de rester la tête
dans le guidon,

s'apparentaient
quelque part

à de marionnettes
de l'inconscient?

Et s'ils étaient
peu à même

de prendre
leurs distances

avec les cases prédécoupées d'une certaine réalité?
Et s'ils éprouvaient les pires difficultés
à dépasser les idées vagues?
Extrait, impitoyable et sans concession, du dernier ouvrage
du philosophe et sociologue français Philippe Corcuff (2).
Plumitifs sensibles, s'abstenir...

«La tête dans le guidon, les journalistes tendent (...) à naturaliser (à prendre et à faire prendre pour naturelle) et, partant, à fataliser (à prendre et à faire prendre pour fatale) la définition dominante de la politique portée par la professionnalisation politique moderne; une définition étroite déplaçant les citoyens à sa lisière.
Par ailleurs, les profondeurs temporelles de la politique, vers le passé et vers l'avenir, sont aplaties par le "présentisme" diagnostiqué par l'historien François Hartog: un présent enfermé dans les agitations de l'immédiateté toujours recommencées.

Ce que le spécialiste du Moyen-Age Jérôme Baschet, dans le sillage d'Hartog, appelle "un présent perpétuel, niant l'avant et l'après".»

Marionnettes de l'inconscient...

«Les théories du complot sont donc également inopérantes dans leur instance sur les supposées manipulations conscientes et cachées des médias.
La vue d'un champ journalistique relativement autonome proposée par Pierre Bourdieu, faisant largement des journalistes des marionnettes de logiques qui leur échappent (comme la recherche de scoops) et de stéréotypes professionnels (comme la priorité donnée au "nouveau" ainsi qu'aux formats courts) apparaît plus réaliste.

Certes, les contraintes économiques et/ou politiques, pèsent plus ou moins en fonctions des médias concernés, mais "par l'intermédiaire de l'effet de champ" rappelle Bourdieu, de ses mécanismes spécifiques.

Et l'état avancé de précarisation de ce secteur professionnel, avec une masse de "pigistes" contraints à une activité aléatoire, constitue un facteur particulier de conformisme.
Mais la formation des journalistes favorisent également l'apprentissage de stéréotypes professionnels (comme les contraintes de "l'urgence" et la quête du "nouveau"), et leur transformation en cadres "naturels" de l'activité journalistique routinière.
»

Cases prédécoupées et idées vagues

«Au sein d'un tel climat d'illusionnisme corporatiste, nombre de journalistes tendent alors, quand ils font appel à des intellectuels, à privilégier des experts qui ne sortent pas des cases prédécoupées par les conceptions technocratiques et/ou politiciennes de la vie sociale ("l'économique ", le "social", le "politique", le culturel", etc.) ou à des penseurs aux idées vagues mettant en forme de manière superficiellement savante ce que lesdits journalistes pensent déjà.»

Besoin de décalage

«Pourtant, loin de cette pensée endogamique, où les journalistes sont en quête d'intellectuel qui leurs ressemblent, les médias n'auraient-ils pas besoin, dans une société plus authentiquement démocratique et pluraliste, de questionnements et de connaissances critiques davantage décalés?» (3)

Philippe Corcuff

(1) Voir le précédent message, Actu. Indignés: ces médias qui nous hypnotisent..., et l'étude complète dont il est extrait: Engels Christophe, Une journée d'Ivan l'Indigné. L'épisode bruxellois: Projet ou utopie?, étude du Siréas, Bruxelles, 2011.
(2) Philippe Corcuff enseigne à la faculté de Sciences politiques de l'université de Lyon. Cofondateur des universités populaires de Lyon et de Nîmes, il est aussi membre du Conseil scientifique d'ATTAC.
(3) Ce message est extrait de Corcuff Philippe, B.a.-ba philosophique de la politique (pour ceux qui ne sont ni énarques, ni politiciens, ni patrons, ni journalistes), Textuel, coll. Petite encyclopédie critique, Paris, 2011, pp.28-31. Les titre, chapeau, intertitres et mises en évidence sous forme de caractères gras sont de la rédaction.

mardi 25 octobre 2011

Actu. Indignés: ces médias qui nous hypnotisent...


«D
ans le chef
de la presse classique,
il n'est jamais
vraiment question
de sortir
du moule capitaliste.
»
Telle est l'accusation
portée par les Indignés
à l'encontre
des grands médias.
Extrait d'une étude (1)
réalisée
par l'initiateur
de ce blog
pour l'a.s.b.l. Siréas.

Si les journaux écrits, télévisés et parlés ont souvent consacré un «espace/temps» non négligeable aux indignés, ceux-ci ne les tiennent pas pour autant en haute estime.
De quoi faire penser à la revue Temps critiques que «L’atti­tude vis-à-vis de la presse est celle d’une quête de son effet miroir (miroir qu’on espère gros­sis­sant)» et que «cette mise en abyme com­mu­ni­ca­tion­nelle signe dès le départ le manque de pers­pec­ti­ves ou sim­ple­ment l’élan insuf­fi­sant du mou­ve­ment.» (2)
Ainsi s'exprime celle (3) qui se donne pour mission de procéder à «un état des lieux de l'activité critique en France et dans le monde» (4).
Avant de se fendre d'un exemple révélateur...
«En Espagne, (...) les médias passèrent en boucle des scènes d’accro­chage censées démon­trer la vio­lence des indi­gna­dos.
Depuis, les porte-parole du mou­ve­ment cher­chent à donner des preu­ves du caractère paci­fi­que des ras­sem­ble­ments et deman­dent à leurs par­ti­ci­pants d’expri­mer visi­ble­ment cette posi­tion (par des affi­chet­tes au format A5 par exem­ple).» (5)

Info ou intox?

Le «quatrième pouvoir» serait-il pour les indignés un simple outil ayant vocation exclusive à servir de caisse de résonance à leurs idées?
«Non, nous assure Damien (6).
Pas plus que nous ne cherchons à nous plaindre du nombre de reportages qui nous ont été directement ou indirectement consacrés, nous n'entendons refuser la critique.
Le problème que nous avons avec bon nombre de journalistes se situe à un autre niveau.
Il renvoie moins au cas spécifique de leur couverture du projet indigné qu’au rôle général qu’ils jouent dans la société.
Car dans le chef de la presse classique, il n'est jamais vraiment question de sortir du moule capitaliste.
Aujourd’hui, il s’agit plus pour elle de faire du profit que de ramener de l’information.
Une information, qui plus est, sélectionnée en fonction de ce qui est susceptible d’intéresser ce consommateur qu'est devenu le lecteur, le téléspectateur ou l'auditeur.
Elle fait office d’hypnotiseur afin de garder les gens “dans leur film”.
Nous sommes en effet sous la coupe d'une oligarchie des médias.
Attention!
Il ne faut pas tous les mettre dans le même sac.
Notre frustration ne porte pas du tout sur les supports alternatifs tels qu'il en existe sur Internet: sites, blogs…
Elle renvoie uniquement aux “main stream medias”.
Ceux qui cherchent moins à interpeller qu'à rapporter de l’argent. Ceux qui jouent le carte du réductionnisme.
Ceux qui se complaisent dans la simplification à outrance.
Autant de perversions qui confinent au dysfonctionnement...
» (7)(8)

Christophe Engels

(1) Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, étude dirigée, supervisée et mise en page par le Siréas (Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale, à Bruxelles), octobre 2011.
(2) Les indignés: écart ou sur-place ? Désobéissance, résistance et insubordination, in Temps critiques.
(3) La revue Temps critiques donc.
(4) http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article283.
(5) Les indignés: écart ou sur-place ? Désobéissance, résistance et insubordination, in Temps critiques, ibidem.
(6) Damien est un Français expatrié en Angleterre puis au Pays-Bas, qui met son multilinguisme au service de la cause indignée.
(7) Cité in Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, ibidem, pp.12-13.
(8)
Ce message est extrait de Engels Christophe, Une journée d'Yvan... l'indigné. L'épisode bruxellois: projet ou utopie?, ibidem, pp.12-13
(9) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes et, étant donnée la longueur du document présenté ici en lien, pas avant les alentours du 1er novembre): des messages consacrés
. aux Indignés,
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l'empathie (avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)...
.