mercredi 18 mai 2011

Post-capitalisme. Fuite en avant...


Une société
solidaire
qui se focaliserait
exclusivement
sur le matériel ?
Impensable,
assure
Christian Arnsperger.
Sauf
à considérer
qu'il s’agisse
«seulement
d’égaliser les chances
qu’a chacun
de pouvoir profiter
d’une égalité passagère
pour "tirer
la couverture à soi".»

Que se passerait-il dans le cas limite où aucun moyen «spirituel» ne circulerait plus dans notre société?
Chaque individu se comporterait comme un tout petit enfant qui veut tout, tout de suite, tout le temps.
«Même dans une société parfaitement égalitaire, l’angoisse et la révolte de chaque individu resteront fondamentalement intactes, écrit Christian Arnsperger (1).
Personne ne possédera moins qu’un autre mais, en l’absence de moyens spirituels, chacun continuera de vouloir pour lui-même davantage et infiniment plus.
Si je ne dispose d’aucune ressource philosophique pour pouvoir assumer ma vraie et inéluctable finitude, les biens et les capitaux que je possède seront toujours infimes par rapport aux richesses que j’ai envie de posséder.
A terme, cet écart fera éclater la société dans le ressentiment et la violence envieuse.»

Liberté, inégalité, hostilité

Corollaire: «la culture capitaliste est intrinsèquement inapte à réaliser l’idéal éthique d’égalité (même) sur le terrain où elle entend le situer, c’est-à-dire sur le terrain des moyens matériels.»
Un constat qui apparaît particulièrement prégnant si l’on considère que la logique capitaliste marque une nette propension à identifier moyens matériels et «spirituels».
«C’est à cause de cette illusion que la société capitaliste égalitaire, même si elle respecte in abstracto notre idéal général d’égalité, n’est pas capable de passer du modèle à la réalisation.»
La concurrence capitaliste s’évertue en effet à renforcer toujours davantage ma peur de ne plus être reconnu et de ne plus pouvoir assumer ma finitude existentielle.
Ce processus est évidemment à l’oeuvre si je me situe dans le clan des perdants.
Mais il l’est tout autant si je me retrouve dans le camp des gagnants.
Un phénomène de fuite en avant qui assure la pérennité du système.
«Tant qu’un nombre suffisant de personnes pourront espérer rester "gagnantes" en colmatant leurs angoisses de finitudes, et tant que ces personnes influenceront directement ou indirectement la politique sociale et la répartition des moyens d’existence, ce système se perpétuera même si, chemin faisant, il laisse un grand nombre de "perdants" sans moyens existentiels à opposer aux mêmes angoisses de finitude.»
Et l’auteur, pour s’extraire d’un tel cercle vicieux, de suggérer une triple solution:
. adopter une posture réellement critique envers nos supposés «besoins»,
. encourager tout ce qui permettra de différencier les moyens spirituels par rapport aux moyens matériels,
. réinstaurer une répartition égalitaire et massive des ressources spirituelles.
«Faute d’un tel avènement, la justice sociale ne pourra être que minimaliste.
Il s’agira seulement d’égaliser les chances qu’a chacun de pouvoir profiter d’une égalité passagère pour "tirer la couverture à soi ".»(2)(3)(4)

Christophe Engels (d'après Christian Arnsperger)

(1) Christian Arnsperger est docteur en sciences économiques, chercheur au Fonds national belge de la recherche scientifique (FNRS) et professeur de l’Université catholique de Louvain (UCL), rattaché à la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale. Il a notamment écrit Critique de l'existence capitaliste. Pour une éthique existentielle de l'économie, Cerf, Paris, 2005 (dont nous nous inspirons ici) et Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel, Cerf, Paris, 2009. Il publie deux blogs, l’un en français («Transitions»), l’autre en anglais («Eco-transitions»). Il a déjà été à «l'honneur» de plusieurs messages sur «Projet relationnel», les 19 février, 1er mars, 2 novembre et 17 décembre 2010, ainsi que les 30 avril, 4 mai, 7 mai, 10 mai et 14 mai 2011.
(2) Ce message s'inspire directement de Arnsperger Christian, Critique de l’existence capitaliste. Pour une éthique existentielle de l’économie, Cerf, coll. La nuit surveillée, Paris, 2005.
(3) Ce message ainsi que ceux des 7, 10 et 14 mai sont étroitement inspirés d'un compte-rendu complet de l'ouvrage sus-mentionné, paru dans Perso n°13-14.
(4) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à des notes de lecture renvoyant à l'ouvrage Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel (ibidem) (d'après Christian Arnsperger),
. au post-libéralisme (par ou d'après Laurent de Briey),
. à une présentation de la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du bonheur par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du sens de la vie par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme...

3 commentaires:

  1. Journée d'étude Rock et Metal.
    Regards et perspectives des sciences sociales

    Mesdames, Messieurs,

    Le CeaQ vous invite à une Journée d'Étude consacrée aux musiques Rock et Metal: Rock et Metal. Regards et perspectives des sciences sociales qui aura lieu le vendredi 20 mai.


    Organisée par Laure Ferrand et Alexis Mombelet (GREMES-CeaQ), cette journée réunira des chercheurs d'horizons différents (sociologue, musicologue, historien...). Le programme détaillé est disponible sur le site du GREMES à l'adresse suivante : http://www.ceaq-sorbonne.org/node.php?id=63

    Vendredi 20 mai de 8h30 à 19h

    Amphithéâtre Durkheim

    Université Paris Descartes Sorbonne

    17 rue de la Sorbonne

    Entree libre

    Très cordialement,

    Le CeaQ

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  2. INVITATION





    Arts Nomades, Culture et Démocratie et le Citi (Centre International pour le Théâtre Itinérant),

    ont le plaisir de vous inviter à une journée de rencontre professionnelle, dans le cadre des Rencontres des Théâtres Itinérants, accueillies par le festival « Sortilèges, rue & vous ! »



    « Itinérance : un nouveau souffle dans la diffusion »

    Théâtres itinérants et nouveaux territoires



    Le vendredi 3 juin 2011, de 9h30 à 17h00

    Au village itinérant, sur l’Esplanade d’Ath





    Les théâtres itinérants, en Belgique comme en Europe, évoluent et insufflent de nouvelles logiques de diffusion dans l’ensemble du spectacle vivant. En marge des festivals, d’autres espaces de rencontre avec le public se créent. Mais beaucoup de troupes de théâtres itinérants sont encore dépendantes des seuls festivals. Dépendance par rapport à quand et où ces troupes se produiront, mais également par rapport à ce que ces troupes produisent… Or l’itinérance, parce qu’elle a créé ses propres outils, possède des atouts en tant que telle et peut s’affranchir de la logique événementielle comme seule possibilité d’épanouissement. Elle s’appuie sur du structurel, mais par sa souplesse et sa mobilité, elle propose d’autres modèles qui complètent une diffusion classique. De nombreuses compagnies seront présentes pour faire part de leur expérience.



    De par leur mode de vie, les troupes des théâtres itinérants vont à la rencontre des populations, les mobilisent, et créent des espaces alternatifs. Elles s’imprègnent des lieux où elles montent leurs tentes et garent leurs roulottes. Non, l’Itinérance n’est pas synonyme de court-terme, même si son temps d’implantation est limité. Grâce à leur pratique et leur expérience, les théâtres itinérants atteignent les objectifs principaux définis dans les politiques culturelles et d’aménagement du territoire de la communauté française, mais cela ne leur est pas reconnu…



    Cette journée de rencontre s’adresse à toutes les personnes qui s’interrogent sur l’itinérance, sa philosophie et ses pratiques ou qui tout simplement veulent découvrir un nouvel outil de diffusion. Elle s’adresse aux diffuseurs qui voudraient élargir leur réseau, diversifier et enrichir leurs habitudes de programmation. Enfin, elle concerne les décideurs politiques en charge des matières culturelles (échevin de la Culture, cabinets, ministres, administrations) qui devraient encourager l’Itinérance dans le paysage de la Communauté française, et plus largement au niveau européen.
    ./...

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  3. ./...
    Programme de la journée de rencontre professionnelle organisée dans le cadre des Rencontres des Théâtres Itinérants (accueillies par le festival « Sortilèges, rue & vous ! »).



    09h30 : Accueil

    10h00-10h30 : Mots d’introduction du modérateur de la journée, Paul Biot (Fondateur du Mouvement du Théâtre Action) ainsi que des organisateurs : France Everard (Cie Arts Nomades), François Colombo (Président du Citi) et Christelle Brüll (Coordinatrice de Culture et Démocratie)

    10h30-11h00 : « L’Itinérance, une définition subjective de l’itinérance » par Pierrot Heitz (Rideau Attelé) et Raphaël Faure (Théâtre des Chemins), tous deux administrateurs de Cies itinérantes, et membres actifs du Citi.

    11h00-11h15 : « L’Itinérance : enjeux de la diffusion » – Anne Gonon (chargée des études et de la recherche à Hors Les Murs, journaliste et auteur)

    11h15-11h30 : Pause café

    11h30-12h40 : « Accueillir l’Itinérance : regards croisés » - Choix entre deux ateliers :

    L’un animé par Nadège Albaret (Centre Culturel de Berchem-Sainte-Agathe) et Claude Fafchamps (Cie Arsenic).

    L’autre par Déborah Giovagnoli (Centre Culturel de l’Eden), Nathalie Dubois (directrice et chargée des projets de partenariat à la bibliothèque provinciale de l'Université du Travail), et France Everard (Cie Arts Nomades).

    12h40-13h00 : Mise en commun des ateliers

    13h00-14h00 : Lunch concocté par l’Artisane Culinaire…

    14h00-16h15 : « Alternatives et mise en pratique »

    - Gaspar Leclere (Cie Les Baladins du Miroir) : Mode d’emploi de l’Itinérance

    - Jacques Remacle (Cie Les Nouveaux Disparus) : Travail de réseau et Arts Forains : histoire de pratiques

    - Claude Véron (Président de Jeunes Talents Cirque Europe Association) : La diffusion de l’itinérance à l’échelon européen

    - Marc David (AMACCA : Association pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique) : Un réseau secondaire de financement

    - Andreas Christou (Président de la FAR - Fédération des Arts de la Rue, du Cirque et des Arts Forains) : Enjeux politiques

    16h15-16h30 : Pause

    16h30-17h00 : Conclusions, perspectives - Anne Gonon et Paul Biot.

    18h00 : Festivité de clôture du festival…







    Informations pratiques :

    Un PAF de 15 euros est demandé aux participants pour la participation à la journée (sont inclus le repas de midi et les boissons pendant les pauses). La somme est à verser sur le compte d’Arts Nomades : 751-2012385-63. En communication, précisez votre nom et la date du 3 juin 2011. L’inscription ne sera prise en compte qu’une fois le paiement effectué et le talon réponse reçu.

    Attention : annulation avec remboursement possible jusqu’à 7 jours avant l’événement (27 mai 2011).

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