vendredi 26 août 2011

Post-libéralisme. Croissance plus humaine.

Plus loin
dans l'espace.
Et plus loin
dans le temps.
Sur le plan
socio-économique,
Laurent
de Briey
(1)
propose
un modèle
revu
et corrigé.
Histoire
de subordonner
la croissance économique
au développement humain.


Pour le philosophe belge du post-libéralisme, une déclinaison politique de l'humanisme se doit de promouvoir un modèle social et économique qui, loin de se limiter à la seule croissance à court terme du produit intérieur brut,
. prendra en considération un éventail beaucoup plus larges d’activités,
. s’inscrira dans un horizon temporel nettement plus long afin d’être soutenable économiquement, écologiquement et humainement.
L’ensemble de notre modèle de développement a donc à être
. élargi dans l’espace des dimensions non économiques de l’existence,
. allongé dans le temps.
Au travers d’un modèle d’inspiration scandinave, des investissements publics importants seront donc consentis dans l’enseignement, dans la formation, dans la recherche et dans les enjeux environnementaux.
Objectif recherché: une forte productivité et, de là, une économie compétitive.

Revu et corrigé

On pourra également s’inspirer des modèles (fort comparables) de la «Troisième Voie» («made in Great-Britain») et de l'«Etat social actif» (d'inspiration belge).
Ceux-là mêmes qui fustigent l’«étatisme» et l’«égalitarisme» de la social-démocratie traditionnelle:
. à l’intervention directe dans l’économie, l’État se doit désormais de préférer l’incitation et le choix de décisions impliquant des firmes privées et des associations;
. et aux politiques misant sur la redistribution et sur l’assistance aux chômeurs, il est sommé de substituer la promotion d’un effort à consentir par chacun pour se former.
Pour notre «guide» du moment, ce double modèle aura néanmoins à être revu et corrigé sur deux points...
1° D'une part, la participation sociale devra dorénavant englober non seulement des activités jugées socialement «utiles» -parce que productives-, mais également les activités considérées comme socialement «estimables».
2° D'autre part, il s'agira de prendre ses distances avec l'actuel modèle de développement centré sur la quête d'un objectif de croissance économique supérieur, en moyenne, à deux pour cent par an.
Car l’idée même d’une croissance perpétuelle dans un monde fini apparaît contradictoire.
Pire: «Alors que la croissance économique entend fournir une prospérité matérielle, supposée être la condition nécessaire, si pas suffisante, du bonheur, elle s’avère être, lorsqu’elle devient sa propre finalité, aliénante: elle incite les personnes à adopter, au nom de la poursuite de leur bonheur, des comportements contraires à leur épanouissement.» (2)
Le post-libéralisme n'en arrive pas, pour autant, à revendiquer la décroissance.
Mais il aspire à une croissance plus humaine.
Ce qui suppose d’abord et avant tout de modifier la manière dont nous mesurons la prospérité sociale.
Au rebut, donc, le Produit Intérieur Brut (PIB).
Car sa simplicité technique ne suffit pas à compenser une lacune fondamentale: l’absence de prise en considération de tout ce qui n’est pas susceptible d’être exprimé en valeur monétaire.
«L’enjeu n’est pas tant de concevoir un indicateur alternatif –il en existe de multiples-, mais de lui donner une efficacité politique et économique afin qu’il puisse, de manière crédible, prétendre se substituer au PIB et être un instrument de promotion d’un développement humain.» (2)
Remplacer le produit intérieur brut par un indice de développement humain: tel doit être le premier pas sur le chemin d’une subordination de la croissance économique au développement humain.
Histoire de faire de la première un moyen.
Et du second une fin. (3)(4)

(A suivre)


Christophe Engels (d'après Laurent de Briey) (2)

(1) Directeur du Centre d’études politiques, économiques et sociales (CEPESS), proche de ce parti politique de Belgique francophone qu'est le Centre Démocrate Humaniste. Auquel, pour rappel, ni ce blog ni son ninitiateur ne sont liés de près ou de loin.
(2) De Briey Laurent, Le sens du politique. Essai sur l’humanisme démocratique, introduction, Mardaga, Wavre, 2009.
(3) Ce message s'inspire étroitement d'une partie du texte: Engels Christophe, Le projet post-libéral, in Perso, Regards personnalistes, n°18, mai 2009, p.17.
(4) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. au (post-)libéralisme (d'après et par Laurent de Briey),
. à une présentation de la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du bonheur par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du sens de la vie par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels,
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme...

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