mardi 11 juin 2013

Roosevelt. A Franklin, Franklin et demi...


Pas mort, le Franklin (1)!
Contre le fondamentalisme du marché, 
le relai belge du collectif Roosevelt
refuse le national-populisme
et entend apporter 
sa pierre à l'édifice 
d'une alternative progressiste.
Pendant que
la maison-mère française 
passe à la vitesse supérieure...
Non sans faire grincer 
quelques dents...


Controns le fondamentalisme du marché.
Et proposons, pour ce faire, une alternative progressiste aux forces national-populistes.
Tel est, en substance, le message lancé par Arnaud Zacharie, l'un des fers de lance de la mouture belge du collectif Roosevelt (2)
Soit une a.s.b.l. dénommée «Roosevelt.be»...
. Qui, sept mois après l'assemblée officieusement fondatrice du 10 novembre 2012, vient de naître officiellement, dans la capitale du plat pays.
. Qui sera dévoilée à la presse ce jeudi 13 juin (11h, à Bruxelles). 
. Et qui profitera de ce grand jour pour présenter, déjà, sa toute première campagne: «Scinder les banques» (3). 

Du tac au tract... 

Parallèlement à cette échappée belge, la maison-mère française aurait pu poursuivre son petit bonhomme de chemin.
Mais le voyage s'est révélé (encore?) plus chaotique que prévu.
Au point de voir Mediapart titrer récemment: «Roosevelt 2012 provoque la furie du Bureau National du PS». 
Informé par une source anonyme, le site d'informations relatait à cette occasion le traitement dont Pierre Larrouturou venait de faire l'objet. 
Objet du litige: la distribution, sous le label Roosevelt, de tracs assez provocateurs devant l'Assemblée nationale, dans le cadre d'une opération Réveillons l'Assemblée (Voir l'article complet en encadré, ci-dessous).
Pas contente, la rue de Solferino!
Au point d'immoler l'économiste sur l'autel des impératifs de la real-communication

Bienvenue à Matigon...

En France toujours, aura lieu les 20 et 21 juin prochains la grande Conférence sociale qui ouvre un nouveau cycle de négociation. 
A la demande de plusieurs syndicats, la question de l’emploi devrait être au centre des débats. 
L’emploi?
Un domaine où les lignes bougent un peu.
Pierre Larrouturou a en effet été reçu, le 27 mai, par le Premier ministre Jean-Marc Ayraut. 
Avant de retourner, la semaine passée, à Matignon.
Et alors qu'un troisième rendez-vous est d'ores et déjà fixé pour le 12 juin. 

«Ce ne sont que des petites avancées, expliquent les porte-parole du collectif.
Et le plus probable est que rien de décisif ne sera lancé les 20 et 21 juin.
Mais nous devons tout faire pour être entendu avant la Conférence sociale
Il s'agit donc de maintenir la pression et de faire encore mieux connaître nos solutions au plus grand nombre. 
Raison pour laquelle nous invitons, le samedi 15 juin, à une journée de mobilisation et d'actions dans toute la France. 
Ce jour-là, nous organiserons notamment, de 10h à 12h, un tractage massif dans les rues de Paris et dans les départements voisins. 
Et dans la foulée, nous nous retrouverons tous ensemble au jardin des Tuileries.
Autour d'un pique-nique tout d'abord,  pour un moment de convivialité.
Dans le cadre d'un grand débat citoyen ensuite, en présence de quelques-uns des fondateurs du collectif: Patrick Pelloux, Susan George, Bruno Gaccio, Patrick Viveret, Cynthia Fleury, Pierre Larrouturou... 
Si vous souhaitez participer à ce rassemblement et vous impliquer, soit pour tracter avec des amis, soit pour nous aider à l'organisation, inscrivez-vous
D'ici là, nous aurons placardé aux quatre coins de la capitale 1.000 affiches grand format montrant les limites de la croissance et résumant nos propositions. 
On le constate: à quelques jours de la prochaine Conférence sociale, nous faisons tout pour pousser les élus et les partenaires sociaux à l'audace. 
Surtout, que personne n'hésite à nous rejoindre! 
Pour ceux qui ne sont pas à Paris, plusieurs groupes locaux du collectif mettent eux aussi  sur pied des opérations "tractage et convivialité" le 15 juin. 
On trouvera toutes leurs adresses e-mail sur la page de notre site qui leur est spécifiquement dédiée.». (4)(5)

C.E.
 
(1) Franklin D. Roosevelt (notre photo) a été réélu trois fois à la présidence des Etats-Unis d'Amérique. Pour faire face à la vertigineuse crise du moment, il a pris des mesures d'urgence tout à fait exceptionnelles en 1932 et 1933. Un New Deal qui s'est traduit par une intervention extrêmement volontariste de l'Etat: loi sur l'agriculture, réorganisation de la production industrielle par l'atténuation des excès de la concurrence et la fixation des prix, limitation de la durée du travail, instauration d'un salaire minimal, vaste plan de travaux publics destiné à endiguer le chômage massif, réorganisation du système bancaire pour contrer l'origine spéculative de la crise via une réglementation du recours au crédit et une scission entre banques de dépôt et banques d'affaires...
(2) Avec Eva Kocsis, Marc Devriendt, René Vifkin et d'autres, dont votre serviteur.
(3)  Contact presse: Nathalie Pipart: press.rooseveltbe@gmail.com, 0(032)474 43 89 00
(4) Les liens utiles...
. Le site Roosevelt.be.
. Rejoindre un groupe local.
(5) Pour suivre sous réserve de changement de dernière minute): 
. Scinder les banques. Roosevelt.be entre en campagne...
. La suite de nos messages consacrés au populisme.
. ...


Roosevelt 2012 provoque la furie Bureau National socialiste
(Un article de Stéphane Alliès paru sur Mediapart le 31 mai 2013)

«Je n'ai jamais vu autant de violence dans un débat politique.» 
Pierre Larrouturou digère mal le procès en règle qu'il a subi lors du dernier bureau national (BN) du parti socialiste, mardi dernier. 
La scène, racontée par un participant qui nous a alerté («Personne ne l'a soutenu, même pas moi, mais ça m'a tellement foutu les boules que j'ai envie que ça sorte»), en dit long sur la capacité toute relative du PS à gérer les débats internes. 
Motif de l'ire des hiérarques socialistes à l'encontre du zébulon spécialiste de l'agit-prop économique, le verso du tract distribué tous les mardis devant l'Assemblée nationale, en marge du happening rituel, par le collectif Roosevelt-2012. 

Ayant commis le crime de lèse-socialisme d'avoir mélangé personnalités de gauche et de droite sous la même bannière des optimistes du retour de la croissance, celui qui avait quitté le PS en 2008 pour devenir conseiller régional écologiste d'Île-de-France, a alors subi un tir nourri de remontrances. 
«Bien sûr qu'il n'a pas les codes du parti, qu'il est souvent irritant et donne parfois l'impression de jouer un peu perso, explique notre informateur. 
Mais ce “grand moment d'unité” dans la violence contre un homme qui parvient à fédérer plus de 100 000 signataires derrière Roosevelt-2012 et écrit des bouquins avec Rocard est franchement inquiétant.» 

Tour à tour, ce sont Harlem Désir et Guillaume Bachelay qui vont lui reprocher d'«user des méthodes du Front national». 
Puis l'ancien ministre de la défense Alain Richard qui évoque des «méthodes de voyou», le maire d'Evry (et très proche de Manuel Valls) Francis Chouat qui lui intime de «retourner chez les Verts!». 
Le premier fédéral du Nord et eurodéputé Gilles Pargneaux ponctue la série de récriminations : «Ça peut justifier une exclusion!» 

L'irruption de Pierre Larrouturou dans l'ordonnancement très programmé du dernier congrès socialiste de Toulouse avait déjà courroucé les éléphants solfériniens. 
A l'époque, que n'avait-on entendu, de la part de tous les courants sans exception, sur la motion surprise (lire notre article) qu'il avait déposée avec des militants ségolénistes de la contribution citoyenne, et qu'il avait réussi à faire porter par Stéphane Hessel? 
Les accusations en «abus de faiblesse» et les moqueries sous cape sur «le naufrage du gâtisme» de Hessel n'étaient d'ailleurs, à l'époque, pas franchement à la gloire de beaucoup de cadres socialistes, les mêmes qui se fendront d'hommages lyriques quelques mois plus tard, après la mort de l'ancien résistant. 
Au final, ladite motion avait recueilli 12% des suffrages militants et créé la surprise. 

Larrouturou prend l'affaire avec le même détachement qu'il considère le PS, depuis son amère expérience de délégué national à l'Europe sous les ordres de Pierre Moscovici, entre 2003 et 2008 (relire l'entretien qu'il nous avait accordé avant le congrès de Reims). 

«L'important, c'est qu'au moins ils ont tous vu le recto du tract, et notre graphique sur l'évolution de la croissance…» 
Et précise que s'il n'est pas prophète en son parti, «une quinzaine de députés derrière Jean-René Marsac, un proche de Jean-Marc Ayrault, ont demandé au président du groupe PS, Bruno Leroux, que Roosevelt-2012 soit reçu». 
En attendant, il retournera devant l'assemblée. 
Et aussi au BN. 
Avec ses tracts… (1)

Stéphane Alliès 

(1) Ce texte, normalement réservé aux abonnés du site Mediapart, a été reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur.

2 commentaires:

  1. Bonjour à tous,

    Nous avons le plaisir de vous inviter au colloque international "Les Journées du CeaQ" qui aura lieu les 20 et 21 juin en Sorbonne à la Salle du conseil (12 rue de l'école de médecine - entrée libre).

    L'esprit de ce colloque est de partager l'état d'avancement des recherches des chercheurs du centre et de faciliter les échanges et les contacts avec les chercheurs d'autres centres français et internationaux afin de constuire un espace de circulation des idées.



    Le programme est disponible en ligne sur notre site ici

    Très cordialement

    Le CeaQ

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  2. En tant que citoyen, je vous fais suivre la lettre adressée à M. David Cameron par le rapporteur des Nations Unies sur le droit à l'alimentation. Vous remarquerez l'accent qu'il met sur une taxation effective dans les PVD pour que les ressources soient disponibles pour satisfaire le droit à l'alimentation des plus pauvres. Merci d'appuyer sa démarche !

    Bien cordialement

    Eric Watteau

    --

    Le G8 peut lutter contre la faim en s’attaquant à l’injustice fiscale

    « Pour mettre en place des stratégies efficaces en matière de sécurité alimentaire, les États ont à la fois besoin d’une aide au développement agricole et de solides capacités de gouvernance. Le G8 a aujourd’hui la possibilité de traiter ces deux aspects en l’espace d’un mois, » a déclaré le Rapporteur spécial en référence aux prochains sommets cruciaux du G8 sur les thèmes Nutrition et Croissance (8 juin) et Fiscalité, Commerce et Transparence (17-18 juin).

    Dans une lettre adressée à David Cameron, Premier ministre britannique et actuel Président du G8, le Rapporteur spécial a mis en exergue les liens entre la faim et les politiques fiscales, et a recommandé au G8 d’ouvrir une nouvelle ère de justice fiscale afin de permettre aux pays en développement de disposer des ressources nécessaires pour s’attaquer au problème de la faim.

    « La faible imposition fiscale dans un grand nombre de pays, et la dérèglementation, permettent aux multinationales d’exploiter à profit les terres arables du monde en développement d’une manière qui dévalorise et marginalise les petits exploitants locaux. Les impôts non perçus auprès de ces entreprises se muent en déficits de financement qui empêchent les gouvernements du monde en développement de financer, s'approprier et mettre en œuvre les stratégies de sécurité alimentaire pluriannuelles et multi-sectorielles, outils avérés de lutte contre la faim, » a-t-il déclaré.

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