vendredi 26 novembre 2010

Finance solidaire. Sus à l'argent cochon!



Sus à l'argent cochon!
Tel est le mot d'ordre des investisseurs
socialement responsables.
Qui après avoir
boycotté,
se sont mis à choisir.
A opter, donc, pour les entreprises qui démontrent le mieux leur sens des responsabilités sociétales.
Il était une fois la finance solidaire...

XIXe siècle.
États-Unis.
Les quakers américains refusent d’investir dans les deux marchés les plus rentables de l’époque: l’armement et le commerce d’esclaves.
Sans le savoir, ils jouent un rôle précurseur.
Pour la première fois, des critères autres que financiers sont intégrés dans des décisions d’investissement...

Investissement éthique: premier de cordée

L'exemple des quakers est bientôt suivi par les congrégations religieuses.
Qui refusent d’investir dans les actions «du péché» (sin stocks).
Et qui excluent donc d’emblée de leur politique d’investissement les entreprises actives dans les domaines que leur morale réprouve: l’armement toujours, mais aussi l’alcool, le tabac, le jeu, et la pornographie.
De quoi donner des idées à d'autres.
A beaucoup d'autres.
Au point que ce type de réprobation engagée se trouve bientôt un nom: «investissement éthique».
Et qu'il élargit progressivement ses champs d’exclusion.
A d’autres secteurs d’activité.
A d’autres zones géographiques.
A d’autres investisseurs.
Le mouvement, il est vrai, en vient à être porté par des groupes de pression multiples et variés.
La guerre du Vietnam alimente le refus de financer l’industrie de l’armement.
Le régime sud-africain de discrimination raciale débouche, au nom du combat contre le racisme, sur un boycott des investissements dans ce pays.
Et des événements comme le drame nucléaire de Tchernobyl ou le catastrophe écologique de l’Exxon Valdez attisent le feu de la lutte pour la protection de l’environnement.

Investissement socialement responsable: dans la foulée

A l'initiative de l’activiste américain Leon Sullivan, le concept d’investissement éthique entre dans une nouvelle logique au cours des années 1980.
Il s’agit de moins en moins, désormais, d’exclure des entreprises en fonction de leurs activités.
On commence à s’intéresser davantage à leur mode de fonctionnement et à leurs engagements vis-à-vis de la société.
A les comparer entre elles.
A sélectionner celles qui affichent une réelle responsabilité sociétale.
L’heure de l’«investissement socialement responsable» (ISR) a sonné.
Le Rapport Brundtland (1), qui fait figure de référence pour la définition du développement durable, et le Sommet de la Terre de Rio (2) participent sensiblement au renforcement de l’évolution d’un concept qui, de négatif, se fait positif.
Exit, de plus en plus, cet instrument de boycott qui obéissait à une logique d’opposition!
Place à un outil affirmatif et constructif!
Un outil dont les scandales financiers du début du XXIe siècle renforceront le caractère d’urgence.
Un outil dont, dès l'abord, on attend qu'il contribue à régler le mode de fonctionnement de notre société en fonction des impératifs du développement durable.
Un outil, d'ailleurs, qui se voit de plus en plus affublé du qualificatif en question («durable»).

Investissement socialement responsable et durable:
suite et pas fin...

L’ère de l’«investissement socialement responsable et durable» (ISRD) s’ouvre donc.
En attendant une relève qui ne saurait tarder.
Car déjà les termes «green and ethical investment», «green funds» ou «fonds thématiques ISR» font leur apparition.
La finance solidaire n’en finit pas d’évoluer.
La preuve, peut-être, de sa vivacité… (3)

C.E.

(1) 1987.
(2) 1992.
(3) Ce message est largement inspiré du dossier «L'investissement socialement responsable» du Réseau Financement Alternatif (http://www.rfa.be/). Avec l'aimable autorisation de Laurence Roland.

1 commentaire:

  1. La finance solidaire permet surtout à l’Etat de fuir ses responsabilités!
    E.C.
    (envoyé par courriel)

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