L'Histoire
aurait-elle trouvé
son âge de... Raison!?
Un grand retour
s'amorce en tout cas.
Celui du tout.
Michel Maffesoli
La
«révolution» sociétale en cours, c’est, tout simplement,
le glissement d’un ordre rationnel à un ordre émotionnel.
Ce qui implique de
savoir prendre tout pour objet.
Même ce qui est réputé le plus frivole.
Même ce qui est réputé le plus frivole.
Prendre
tout permet de dire le tout de l’existence.
Ce que j’appelle son entièreté.
La
puissance obscure de la vie: l’interaction de tous les sens, et les sens de
tous.
Le retour du bon sens
Ainsi,
plutôt que de se laisser raidir par l’intellect ou tétaniser par le cerveau, ce
qui est le propre des technocrates de tous poils, il faut revenir (retour en
amont) au bon sens.
Revenir à la «proxémie», c’est-à-dire à l’origine de tout
vivre-ensemble.
La normalité-normative ne peut venir qu’après-coup.
La «loi suit les mœurs»!
Elle doit s’adapter à elles.
La légalisation est, en ce
sens, tributaire de l’existence et ne doit advenir qu’a posteriori.
Une telle compréhension des choses est ce qui caractérise le génie politique.
C’est ce qui fait défaut à ceux qui considèrent que l’on peut «manager» les peuples comme une usine Ford, c’est-à-dire en appliquant, abstraction faite des affects, quelques règles rationnelles ainsi que Taylor l’avait proposé en son temps.
Une telle compréhension des choses est ce qui caractérise le génie politique.
C’est ce qui fait défaut à ceux qui considèrent que l’on peut «manager» les peuples comme une usine Ford, c’est-à-dire en appliquant, abstraction faite des affects, quelques règles rationnelles ainsi que Taylor l’avait proposé en son temps.
(A suivre)
(1) Membre de l’Institut universitaire de
France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études
sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est l’auteur,
entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement
du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions
émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 24
pages qui nous a été envoyé par Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe
du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et
par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitre sont de la rédaction.
(3) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles
modifications de dernière minute) :
.
«Politique. Les mots pour le dire.» (Michel Maffesoli),
.
«Politique. Formes formantes ou formes formules.» (Michel Maffesoli),
.
«Politique. Utopia lex, sed lex.» (Michel Maffesoli),
.
«Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
.
«Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence,
optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
.
«Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...
"La «révolution» sociétale en cours, c’est, tout simplement, le glissement d’un ordre rationnel à un ordre émotionnel."
RépondreSupprimer==> La «révolution» sociétale en cours, c’est, tout simplement, le glissement d’un ordre inique à un ordre (plus) juste.
"La «loi suit les mœurs»!
Elle doit s’adapter à elles.
La légalisation est, en ce sens, tributaire de l’existence et ne doit advenir qu’a posteriori.
Une telle compréhension des choses est ce qui caractérise le génie politique."
==> la loi ne vient pas après ; la loi doit dialoguer avec les moeurs, les accompagner sans les précéder, les orienter sans les ignorer. La Loi est une institution : en tant que telle elle concourt à l'édification de la société en canalisant le vivre-ensemble pour lui permettre de s'organiser au mieux. Pas contre le citoyen bien évidemment, mais en interactions intelligente, équilibrée avec lui.
La Loi c'est la limite sans laquelle l'Etre ne peut être ; c'est l'opposition qui donne consistance à l'Etre. Sinon, c'est le vide. Et dans le vide absolu impossible de se sentir être. C'est l'apesanteur ; aucun ancrage, aucune définition, aucune forme possible faute de points de repère.
SupprimerLa Loi c'est le Miroir de la société par rapport auquel chacun peut se situer, grâce auquel des formes et du sens sont possibles. Sinon c'est la déréliction et l'errance du vouloir érigé en instance souveraine mais qui ne tarde pas à se retrouver désespérément libre dans un monde d'insondable solitude ...
L'émotionnel lui-même a besoin de l'appui, du support de la Loi pour se former...