s'est ringardisée,
assure Michel Maffesoli (1).
L'heure est
à la complétude proche.
En phase, donc,
avec le bricolage
existentiel
de notre temps.
Et avec une nouvelle forme de «reliance».
Postmoderne...
L’Utopie a pu être majuscule.
La modernité s’est constituée là-dessus.
L’idéal progressiste d’une société parfaite, forme politique de la Cité de Dieu chrétienne est d’origine messianique.
Il en est de même de l’Etat Providence qui
démocratise la bienfaisance
divine.
Le fonctionnariat, dans cette optique, joue le rôle de cette «bureaucratie céleste» qui, régulièrement, se met au service des peuples pour accomplir ce louable et quelque peu illusoire, désir de perfection.
Le fonctionnariat, dans cette optique, joue le rôle de cette «bureaucratie céleste» qui, régulièrement, se met au service des peuples pour accomplir ce louable et quelque peu illusoire, désir de perfection.
Bricolage existentiel
Mais voilà que tout passe, tout casse, tout lasse.
Mais voilà que tout passe, tout casse, tout lasse.
Et dès lors, plus qu’une
perfection lointaine, les peuples se satisfont d’une complétude proche.
D’une vie
vécue, tant bien que mal, avec d’autres, en un lieu donné.
L’utopie ne
disparaît pas, elle prend une autre forme.
Albert Camus a pu, ainsi, parler «d’utopies relatives».
Albert Camus a pu, ainsi, parler «d’utopies relatives».
C’est judicieux en ce que cela traduit bien le bricolage
existentiel, le fait de s’ajuster, de s’adapter à cette dure nécessité qui est
le lot de l’humaine nature.
Les Grecs avaient fait d’Anankè une
déesse redoutable avec laquelle il convenait de négocier.
Relation et confiance: une double reliance
Il y a dans cet ajustement à la nécessité quelque chose qui renvoie au sentiment tragique de l’existence.
Il y a dans cet ajustement à la nécessité quelque chose qui renvoie au sentiment tragique de l’existence.
Cela ne manque pas de grandeur.
Ne
serait-ce que parce que cela
façonne des âmes fortes et conforte la tenue du corps social.
L’utopie «relative» redonne à la vie quotidienne une indéniable noblesse.
Cela, également met l’accent sur la «relation».
L’utopie «relative» redonne à la vie quotidienne une indéniable noblesse.
Cela, également met l’accent sur la «relation».
C’est cette «reliance» qui relie et qui
redonne de la confiance qui est le défi lancé par la socialité de l’homme sans
qualité aux divers protagonistes de l’action
publique, les politiques en particulier.
Dans
cette reliance postmoderne (être relié aux autres, être en «confiance» avec
le monde), on est loin de l’idéologie du changement.
Ce dernier, pâle ersatz du
mythe de l’incendie universel, ou du déluge, que l’on retrouve, depuis l’épopée
de Gilgamesh, puis dans celle de la Bible, dans toutes les cultures, ressurgit
régulièrement dans les histoires humaines.
On le
retrouve, chez G. Sorel, dans le «mythe de la grève générale». (2)(3)(4)
Michel Maffesoli
(A suivre)
Michel Maffesoli
(1) Membre de l’Institut universitaire de
France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études
sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est l’auteur,
entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement
du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions
émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 23
pages qui nous a été envoyé par Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe
du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et
par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.
(3) Merci à Renaud De Mot, juriste au Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale (Siréas, à Bruxelles) d'avoir porté à notre connaissance la B.D. (ci-dessus) de Mafalda, la petite héroïne du dessinateur argentin Quino.
(4) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) :
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
(4) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) :
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
.
«Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence,
optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
.
«Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...
Mesdames, Messieurs,
RépondreSupprimerle Centre d'étude sur l'actuel et le quotidien organise son colloque annuel : les Journées du CeaQ – Socialité Postmoderne XIV, à la Sorbonne les 20 et 21 juin 2013 à la Salle du Conseil, 12 rue de l'école de médecine.
L'esprit de ce colloque est de partager l'état d'avancement des recherches des chercheurs du centre et de faciliter les échanges et les contacts avec les chercheurs d'autres centres français et internationaux.
Le colloque se déroulera autour des thématiques privilégiées par le CeaQ : Postmodernité, Tribalisme, Sociologie compréhensive, Théorie de l'imaginaire, Phénoménologie du quotidien, Effervescence juvénile, Corporéité et Nature, Mode, Communication et Médias, Espace urbain et Architecture, Image, Imaginaires contemporains, Nouvelles technologies, Arts et Littératures, Culture et Style de vie.
Les contributions devront parvenir par e-mail à ceaq@ceaq-sorbonne.org avant le 2 avril 2013 en format word et devront comprendre obligatoirement les modalités suivantes : le titre de la communication, nom, prénom et coordonnées complètes (adresse électronique et postale) du communicant. Un résumé de la communication ne comprenant pas plus de 4000 signes, espaces compris. Les textes seront soumis à une sélection par un comité d'organisation.
Le colloque du CeaQ sera précédé par une journée en hommage à la pensée de Gilbert Durand le 19 juin en Sorbonne. Plus d'info prochainement.
Très cordialement
Le CeaQ
Mesdames, Messieurs,
RépondreSupprimerle CeaQ vous invite à la prochaine rencontre du cycle de séminaires Ambiances Quotidiennes le mercredi 20 février à 17h (Salle des thèses E637 Sorbonne) avec Patrice Flichy autour du thème "L'imaginaire technologique contemporain".
Le CeaQ
Belgique
RépondreSupprimerProjet Alternatives Locales de Quinoa – formation consommation solidaire et savoir-faire alimentaires: soirée d’infos le mercredi 27/03 !
La solidarité Nord-Sud commence dans notre assiette !
« Nous sommes ce que nous mangeons » dit-on ? Questionner nos modes de consommation et de production, c’est questionner ce que nous sommes et voulons être pour les générations à venir. Consommer... produire... une inéluctable réalité déclinée au quotidien, dont les enjeux dépassent les contours de notre assiette ! Mais comment réinventer sa consommation et son lien à celle-ci ?
Au menu du Projet Alternatives Locales :
- 3 modules de formation théoriques sur les enjeux de la souveraineté alimentaire (avril-mai 2013)
Des séminaires animés par des spécialistes belges de l’agriculture durable, de la souveraineté alimentaire et des alternatives locales.
- 3 modules d’immersions en Belgique au cœur d’alternatives au système agro-industriel (août-septembre 2013)
Atelier culinaire, soin des animaux dans des fermes bio, entretien de jardins collectifs, production de produits maraichers, participation à une éco-construction dans une ferme urbaine… Autant d’activités que nous proposons aux participants d’expérimenter !
Intéressé-e? Rendez-vous à notre soirée d’infos le mercredi 27 mars 2013 à 18h30 à Mundo-b, 26 rue d’Edimbourg 1050 Bruxelles
www.quinoa.be – 0(032)2 893 08 70 – info@quinoa.be