La formule de Gramsci est souvent reprise.
Mais pas toujours bien comprise.
Car elle ne se conçoit pas sans enracinement.
Rappelle Michel Maffesoli (1).
Qui renvoie le pessimisme aux représentations de la
vie.
Qui relie l'optimisme à la présentation de celle-ci.
Qui relie l'optimisme à la présentation de celle-ci.
Et qui fait du génie politique l'expression en majeur
d'un vécu à bas bruit.
Celui du peuple.
Michel Maffesoli
On attribue à A. Gramsci une heureuse formule délimitant bien la double polarité dont il a précédemment été question : «pessimisme de l’intelligence et optimisme de la volonté».
Nombreux sont les politiques, de tous bords, qui usèrent et abusèrent de la formule.
En comprenaient-ils bien le sens?
On attribue à A. Gramsci une heureuse formule délimitant bien la double polarité dont il a précédemment été question : «pessimisme de l’intelligence et optimisme de la volonté».
Nombreux sont les politiques, de tous bords, qui usèrent et abusèrent de la formule.
En comprenaient-ils bien le sens?
Pensée à spirale
Homme
d’action et de réflexion, Gramsci a illustré, bellement, l’expression «d’intellectuel organique».
Le
parti communiste (qui ne le défendit que bien mollement, et ne fit pas
grand-chose pour l’extraire des geôles de Mussolini) fit une interprétation
très orientée de cette expression: c’est le parti, organisation politique des
masses, qui est cet «intellectuel organique».
Il n’en est rien.
Enraciné dans la culture sarde qui était la sienne, notre politique-philosophe voulait ainsi traduire le fait que c’est en étant enraciné dans une manière d’être et de penser (c’est cela la culture) que l’on peut être à même d’en saisir la dynamique, la force interne, la rotation en spirale.
Enraciné dans la culture sarde qui était la sienne, notre politique-philosophe voulait ainsi traduire le fait que c’est en étant enraciné dans une manière d’être et de penser (c’est cela la culture) que l’on peut être à même d’en saisir la dynamique, la force interne, la rotation en spirale.
Et ce à
partir du caprice des vents.
Autre manière de rappeler l’importance des atmosphères mentales, celle des imaginaires sociétaux.
Bas-bruit populaire, porte-voix politique
Ainsi, «l’intellect organique» peut être comparé au «génie» qui n’est tel que si et tant qu’il est enraciné dans le génie collectif: le «genius», la «gent» en laquelle chacun participe.
Autre manière de rappeler l’importance des atmosphères mentales, celle des imaginaires sociétaux.
Bas-bruit populaire, porte-voix politique
Ainsi, «l’intellect organique» peut être comparé au «génie» qui n’est tel que si et tant qu’il est enraciné dans le génie collectif: le «genius», la «gent» en laquelle chacun participe.
Le génie n’est donc pas, comme il est fréquent de
le dire, ou de vouloir le croire, «puissant et solitaire».
Il n’est «puissant»
que si et en tant qu’il exprime la puissance du peuple.
C’est ainsi que, dans
le meilleur des cas, on peut comprendre le génie politique: il dit, en majeur,
ce qui est vécu, à bas bruit, par le peuple dont il est issu.
Il est le
porte-voix de la vie sans qualité.
Et il ne pourra avoir cette qualité que si
et tant qu’il représentera cette existence-là.
Pessimisme de l'intelligence
Pour revenir à la formule de Gramsci, «pessimisme de l’intelligence» est bien l’expression de cette sagesse du peuple relativisant l’action du «prince».
Pessimisme de l'intelligence
Pour revenir à la formule de Gramsci, «pessimisme de l’intelligence» est bien l’expression de cette sagesse du peuple relativisant l’action du «prince».
On pourrait dresser le florilège de cette
méfiance congénitale vis-à-vis des pouvoirs surplombants.
Du fait qu’ils se ressemblent tous.
Qu’ils font tous la même chose.
Qu’ils sont du même milieu.
Et, dit en des termes plus choisis, qu’ils pratiquent entre eux une endogamie structurelle.
Ce qui entraîne quelques discours convenus dont les discussions du «Café du commerce», les «brèves de comptoir» sont les modèles du genre, sur la «crise», sur le «bon vieux temps», et sur l’incapacité des tenants actuels du pouvoir à gérer ou réguler tout cela.
Optimisme de la volonté
«Optimisme de la volonté».
Du fait qu’ils se ressemblent tous.
Qu’ils font tous la même chose.
Qu’ils sont du même milieu.
Et, dit en des termes plus choisis, qu’ils pratiquent entre eux une endogamie structurelle.
Ce qui entraîne quelques discours convenus dont les discussions du «Café du commerce», les «brèves de comptoir» sont les modèles du genre, sur la «crise», sur le «bon vieux temps», et sur l’incapacité des tenants actuels du pouvoir à gérer ou réguler tout cela.
Optimisme de la volonté
«Optimisme de la volonté».
Qu’est-ce à dire sinon que malgré ces
discours moroses, l’existence, tant bien que mal, continue.
C’est
à foison que l’on trouverait
des remarques de cet ordre, traduisant bien un hédonisme populaire
irréfragable: on ne sait pas de quoi sera fait demain, il faut donc
jouir ici et maintenant.
Représentation et présentation: ne pas confondre
Voilà ce qu’il en est de l’ambiguïté/ambivalence propre à la sagesse des peuples.
Représentation et présentation: ne pas confondre
Voilà ce qu’il en est de l’ambiguïté/ambivalence propre à la sagesse des peuples.
Ce que l’on peut traduire ainsi: pessimisme quant aux représentations de la
vie, optimisme quant à la présentation de celle-ci.
Il s’agit là d’un «être»
profond que l’on ne saurait réduire à des formes plus ponctuelles, et bien plus
superficielles plaisant tant aux politiques à courte vue.
Superficialité en
particulier chiffrées faisant dire à un humoriste classifiant les péchés: «le
péché véniel, le péché mortel et… la statistique».
Ou encore à ce fin
politique qu’était Winston Churchill: «les statistiques constituent la forme
la plus élaborée du mensonge»! (2)(3)
(A suivre)
(A suivre)
Michel Maffesoli
(1) Membre de l’Institut
universitaire de France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre
d’études sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est
l’auteur, entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement
du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions
émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 24 pages qui nous a été envoyé par Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.
(3) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) :
. «Actu. Agir contre la misère.»
. «Politique. Enrtacinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...
. «Actu. Agir contre la misère.»
. «Politique. Enrtacinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)...
"La vie ne vaut peut-être rien, mais rien ne vaut la vie.
RépondreSupprimerC’est à foison que l’on trouverait des remarques de cet ordre, traduisant bien un hédonisme populaire irréfragable: on ne sait pas de quoi sera fait demain, il faut donc jouir ici et maintenant."
==> "un hédonisme populaire irréfragable" ==> quelle conception de la vie et de la politique ! Mais ça illustre assez bien l'esprit et les perspectives limitées ouvertes par la vulgate post-moderne !
En fait de post-modernité on a plutôt l'impression d'une exacerbation des défauts nihilistes de la modernité ... qui font que les individus en sont réduits à se regarder le nombril et à se taper la rigolade ...
D'où la société du spectacle... chargée de produire du rêve : une sorte de chambre de réanimation pour survie artificielle ! Mais la machinerie commence à donner des signes de fatigue !
Ou plutôt l'organisme psycho-social perd de sa capacité à se régénérer. Là où autrefois il avait de l'appétit pour toutes ces joyeusetés, désormais il faut recourir de plus en plus au gavage performatif pour maintenir dans l'esprit des oies que ce mode d'élevage est super chouette et que l'avenir qu'il promet est enthousiasmant. Que donc demain ça ira bien mieux en continuant sur les mêmes bases anthropologiques, mais en amplifiant les effets de la post-modernité !
Avec cette thérapeutique, le malade va mourir guéri ! Mais jusqu'au bout, il y aura cru ! Bien que sans grande conviction ! Mais il faut bien croire en quelque chose. Alors comme la religion dominante ces derniers temps c'est la post-modernité, et bien c'est à elle que l'on s'abandonne et aux incitations délivrées par le clergé et relayées par les apôtres de la post-modernité. Qui nous annoncent des lendemains qui chantent des couplets hédonistes !
N'oublions pas que l'acte de naissance officiel de la post-modernité remonte à 1979 et qu'il a été rédigé par Jean-François Lyotard. Le post-modernisme n'est pas la voie de l'avenir ; c'est l'idéologie qui a façonné les évolutions du monde occidental depuis (au moins) une trentaine d'années. Dans la foulée de 1968 ...
Bruxelles
RépondreSupprimerSoirée de lancement de l’album Hip Hop is a weapon
Vendredi 5 avril à Mundo-b
Avec Quinoa et Lezarts urbains
Quinoa & Lezarts urbains présentent « Hip-Hop is a weapon», un album 4 titres issu de la collaboration entre slameurs belges et animateurs en éducation au développement.
Soirée de lancement le vendredi 5 avril 2013 à partir de 18h à Mundo-b (Ixelles) avec une session live des slameurs, un set des djs funk 2sisters, une exposition photographique sur l’activisme en Egypte de David Leclercq et un apéro concocté par Kamilou dans le cadre de l’Alter After Work!
Entre mars et mai 2011, Quinoa, ONG d’éducation au développement et Lezarts urbains ont élaboré, ensemble, un album 4 titres en puisant dans leurs centres d’intérêts respectifs :
Lezarts urbains a permis la réunion de huit artistes belges engagés, regroupés en collectif sous le nom Nouvelles Dissidences et composé de Makyzard, Akam Sismik l’Amazone, Sanzio, Tonino, Matière Griz, Enas Reddin et Najib . Quinoa a abordé avec eux les différents contenus destinés à nourrir leurs compositions : enjeux de la mondialisation, société de
consommation, développement durable, solidarité internationale,… Des thèmes qui ont fait écho à la sensibilité des slameurs !
Hip Hip is a weapon, c’est aussi un outil pédagogique destiné aux animateurs du secteur de la jeunesse : l’album leur permettra d’aborder de manière efficace et accrocheuse les enjeux
de la citoyenneté et de la solidarité avec les jeunes. Projet citoyen et solidaire, Hip Hop is a weapon vise à la sensibilisation et à l’émancipation des jeunes. Son but : accompagner les
jeunes pour une meilleure compréhension des inégalités du monde actuel et des mécanismes qui les entretiennent, tout en informant parallèlement sur les alternatives de
changement existant en Belgique.
La réalisation de l’album n’est pas une fin en soi L’aboutissement de ce projet verra prochainement le jour grâce à des ateliers hip hop organisés par Quinoa et animés par un
artiste professionnel de hip hop : Makyzard, actif à Lezarts urbains. Au travers de journées découvertes, des jeunes issus des quartiers populaires approfondiront leur compréhension des enjeux locaux et globaux de la mondialisation. Il permettra également aux jeunes d’exprimer leurs opinions et revendications grâce à des ateliers d’écriture et d’expression orale.
Soirée Hip Hop is a Weapon – vendredi 5/04 – 18h
Mundo-b, 26 rue d’Edimbourg 1050 Ixelles
18h : apéro Alter After Work / 20h : session live du collectif Nouvelles Dissidences avec les slameurs Makyzard, Akam, Sismik l’Amazone, Sanzio, Tonino, Matière Griz, Enas Reddin et Najib / 21h-01h00 : DJ ‘funky’ Set Two Sisters
L’exposition-photo sur l’activisme en Egypte réalisée par David Leclercq sera également présentée lors de la soirée. Elle sera visible tout au long du mois d’avril à Mundo-b.
Entrée gratuite