dimanche 17 avril 2011

Actu. Pas en notre nom !

«Niet in onze naam / Pas en notre nom».
En néerlandais ou en français dans le texte,
une même manière de dire «non!».
Non à tous ceux qui, en Belgique,
contribuent, par leur discours,
à dresser les uns contre les autres
des Flamands et des francophones
présentés comme appartenant
à des groupes culturels irréconciliables.
Prochaine étape de ce mouvement insurrectionnel:
l’organisation, à Bruxelles,
d’un «Parlement culturel»…

Bien connu en Belgique, le mouvement «Niet in onze naam / Pas en notre Nom» se propose de procéder à une lecture doublement critique.
Critique par rapport à la situation politique d’un plat pays qui repousse toujours plus loin le record de durée en matière de formation d’un gouvernement (fédéral).
Et critique eu égard à cette pensée (de moins en moins ?) unique qui, en se focalisant sur le rejet de l’autre, «occulte et soustrait» de l’agenda politique les questions économiques et sociales.
«Ces questions sont pourtant on ne peut plus urgentes, s’offusquent les organisateurs.
Or le discours politique du moment paralyse le pays.
De nouvelles initiatives sont donc nécessaires pour rompre l’immobilisme actuel.
Et nous sommes convaincus qu’elles doivent surgir de la société civile.
Singulièrement du monde culturel.
D’où la mise sur pied de ce «Parlement culturel»...»
Soit un forum de discussion porté par des citoyens qui cherchent à dépasser les barrières culturelles, linguistiques, communautaires et régionales.
Le 9 mai 2011, seize artistes, intellectuels, universitaires et citoyens engagés y soumettront leur analyse ou leur point de vue à la réaction de tous.
«L’objectif de ce Parlement culturel est de créer une brèche dans l’impasse communautaire, expliquent les représentants de Culture et Démocratie et Démos, les deux associations qui portent ce projet avec le soutien de Brussels Kunstenoverleg et du Réseau des Arts à Bruxelles.
Il s’agira, dans un premier temps, de déconstruire les idées reçues.
Puis, il conviendra d’imaginer un modèle démocratique et solidaire pour la société belge de demain.
Nous invitons donc toutes celles et tous ceux qu’interpelle la question du lien entre le politique et le culturel.
Car le Parlement culturel veut ouvrir et renouveler audacieusement la réflexion et le débat sur la situation du moment.
L'idée, c'est de… délier les langues!».

C.E.

Programme
Thèmes et interventions
Trois thèmes seront traités…
. Karim Zahidi ouvrira la discussion en parlant de «L'état actuel de notre démocratie».
. Puis, un seconde sujet de réflexion, «Culture, identité et politique», sera introduit par Marco Martiniello.
. Enfin, le philosophe Philippe Van Parijs abordera une troisième question: «Bruxelles, un modèle pour vivre ensemble demain?».
Réponses
Dave Sinardet, Thomas Decreus, Roland de Bodt, Nadia Fadil, Bernard Foccroulle, Edouard Delruelle, Chris Kesteloot et Fatima Zibouh.
Interventions artistiques
Claude Semal, Ivana Momcilovic, Maky et Luc Mishalle.
Modérateurs
Anne-Marie Impe et Steve Rombaut.

En bref
Quoi?
Un forum de discussion
. baptisé «Parlement culturel»,
. organisé dans le cadre du mouvement «Niet in onze Naam / Pas en notre nom»,
. porté par des citoyens belges qui veulent dépasser les barrières culturelles, linguistiques, communautaires et régionales qui traversent leur pays.
Qui?
Les associations Culture et Démocratie et Démos, en collaboration avec le Brussels Kunstenoverleg et le Réseau des Arts à Bruxelles.
Quand?
Le lundi 9 mai 2011, de 13h30 à 17h30.
Où?
A Bruxelles (lieu à préciser).
Mais encore...
Culture et Démocratie asbl,
70 rue Emile Feron 70,
1060 Bruxelles.
Tél: 0(032)2 502 12 15

4 commentaires:

  1. Le programme complet du Parlement Culturel

    Trois orateurs seront invités à prendre la parole, à propos d’un des trois thèmes retenus pour cette séance. Les personnes présentes dans l’auditoire réagiront à la suite de chacune des interventions. Le débat sera moderé par Anne-Marie Impe et Steven Rombaut.

    Les trois temps du parlement évoqueront les questions suivantes:
    . L’état actuel de notre démocratie: mise en question ou mise à mort?
    . Culture, identité et politique: utile ou futile?
    . Bruxelles, un modèle pour la société de demain? ./...

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  2. ./... 1 - L’état actuel de notre démocratie: mise en question ou mise à mort?
    La démocratie est l’exercice politique qui concilie les différences dans le respect de ces dernières y compris quand elles sont minoritaires. Qui y voit encore clair dans cette grande réforme de l’Etat ? Les questions communautaires occultent des enjeux politiques plus pressants. C’est bien la réalité sociale et économique qui pend comme une épée de Damoclès au-dessus de tête des citoyens. La solution miracle de la classe politique : une réforme d’Etat. Le populisme prospère, comment s’y opposer ?

    Les orateurs

    . Karim Zahidi est Gantois et travaille comme philosophe et mathématicien à l’Université d’Anvers et de Gand. Zahidi est membre de Brussels Brecht-Eislerkoor et de la cellule de réflexion progressiste, De Vooruitgroep.
    . Dave Sinardet est politologue à la VUB et à l’Université d’Anvers et enseigne aussi aux Pays-Bas et aux Facultés Universitaires Saint-Louis. Sinardet est également chroniqueur à De Standaard et au Soir. Son livre 'Het verband van België' sortira bientôt.
    . Thomas Decreus a étudié l’histoire et la philosophie à la KUL et est, en ce moment, doctorant en philosophie politique. Decreus était un des organisateurs de la manifestation Shame du 23 janvier 2011 et de la soirée littéraire Desda.
    . Roland de Bodt est chercheur et écrivain. Il enseigne au Conservatoire de Liège. Il a écrit plusieurs livres et articles sur la culture des libertés et des droits fondamentaux et sur la culture de la démocratie. Il préside l’association Culture et Démocratie. ./...

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  3. ./...
    2 - Culture, identité et politique: utile ou futile?
    L’impasse politique révèle des opinions inquiétantes concernant l’identité culturelle de la Belgique et de ses communautés. Le nationalisme se positionne comme une idéologie parmi d’autres et confisque la réflexion sur le futur. Dans ce discours, l’identité de la communauté est de plus en plus conçue comme une donnée naturelle qui induirait automatiquement un point de vue politique. Artistes et acteurs culturels refusent cette confusion entre culture et identité. La culture ne divise pas, elle contient.

    Les orateurs
    . Marco Martiniello est sociologue et directeur du Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS). Martiniello dirige aussi le Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations (CEDEM) à l’Université de Liège.
    . Nadia Fadil est engagée à l’Université de Leuven comme chercheuse post-doctorante. Fadil vient de Borgerhout et, depuis des années, s’engage fortement dans le centre d’étude sur le genre et l’ethnicité et dans le débat public.
    . Bernard Foccroulle, directeur du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, est bien connu à bruxelles. Foccroulle est le très respecté ancien directeur de La Monnaie, partout connu comme un excellent organiste.
    . Edouard Delruelle est professeur de Philosophie à l’Université de Liège et pour le moment directeur adjoint du Centre de l’Egalité des chances. Delruelle est l’auteur de divers écrits sur les questions éthiques et politiques../...

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  4. ./...
    3 - Bruxelles: le modèle multiculturel
    Les dimensions cosmopolites, multilingues et multiculturelles de Bruxelles constituent-elles un paradigme pour penser le monde de demain ? Plutôt que de l’ignorer, nous devons nous demander ce que produit le fait d’épouser cette réalité : non pas la perte de la spécificité ou de la créativité mais au contraire l’exigence d’un regard critique sur la relation entre culture et pouvoir.
    Par rapport à l’avenir institutionnel du pays, Bruxelles doit pouvoir proposer une modélisation éclairante de la diversité et de la cohésion.

    Les orateurs
    . Philippe Van Parijs enseigne la philosophie et les sciences politiques à l’UCL. Van Parijs a reçu récemment le prix Ark van het Vrije Woord. Il est membre du groupe Pavia, un groupe d’académiciens qui réfléchissent à l’idée d’une circonscription fédérale.
    . Chris Kesteloot a, en tant que professeur à l’Institut de Géographie Sociale et Economique à la KUL, comme personne d’autre, une vision sur la réalité économique et sociale de Bruxelles. Kesteloot est, en tant que membre du Vooruitgroep, très attaché à Bruxelles en tant que ville mondiale.
    . Fatima Zibouh a étudié le droit à l’ULB et est, pour le moment, chercheuse au Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations (CEDEM) de l’Université de Liège. Zibouh met l’accent, dans son travail, entre autres sur la participation politique des communautés migrantes à Bruxelles.

    Intervention artistique
    . Claude Semal est un chanteur, auteur et comédien belge né à Bruxelles. Homme de spectacle, acteur bouffon, auteur satirique, parolier intime, pamphlétaire méditatif, journaliste et militant.
    . Ivana Momcilovic est une artiste membre du collectif d’artistes belges et post-Yougoslaves 'Collectif Eimigrative Art'. Les institutions théâtrales Flamandes et Wallonnes travaillent rarement ensemble, mais pour ‘Trous/Rupe/Gaten’ (2005, KVS en Theatre National) que Momcilovic a écrit, ce fut le cas.
    . Maky (Mathieu D’Angelo) artiste rappeur/slammeur et jeune diplômé assistant social, a été lancé grâce à l’asbl Lézarts Urbains. Lézarts Urbains est un peu l’épicentre de la culture urbaine en Belgique.
    . Luc Mishalle est un musicien au parcours singulier. Depuis 1998, il est le directeur artistique de MET-X (jadis De Krijtkring asbl) et développe entre autres Al-Harmoniah, Fanfarrah, Aywa!, Marockin' Brass,…Mishalle est avant tout un saxophoniste talentueux.

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