Terminée,
la
l'Emploi !
Et beaucoup
de se rejoindre
sur un constat.
membre du collectif Roosevelt,co-animateur du site Enjeux & Débats
Alors que le moment est venu de tirer les conclusions de la Grande Conférence Sociale pour l'Emploi (20
et 21 juin), chacun peut
déjà se faire une
petite idée de la minceur de ce bilan en lisant le «Discours
de clôture
de la Grande
conférence sociale pour l’emploi» sur http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/discours-de-cloture-de-la-grande-conference-sociale-pour-l-emploi
Deux sujets
essentiels à
cette conférence: l’emploi et les retraites.
Table ronde 1: «Mobiliser pour l’emploi»
Pour tous les militants du collectif Rossevelt (CR), le bilan est simplissime: la réduction et le partage du temps de travail pour lesquels nous nous battons depuis un an aura été le sujet tabou de cette table ronde, comme du discours de clôture du Premier ministre... pourtant signataire des qinze propositions du CR.
Table ronde 1: «Mobiliser pour l’emploi»
Pour tous les militants du collectif Rossevelt (CR), le bilan est simplissime: la réduction et le partage du temps de travail pour lesquels nous nous battons depuis un an aura été le sujet tabou de cette table ronde, comme du discours de clôture du Premier ministre... pourtant signataire des qinze propositions du CR.
Ceci n’a rien
d’étonnant pour
ceux qui ont un peu de temps et de curiosité pour s’informer.
On pouvait constater dans «Conférence sociale 2013, les propositions de la CFDT» téléchargeable sur http://www.cfdt.fr/jcms/prod_151804/conference-sociale-2013-les-propositions-de-la-cfdt que la réduction ou le partage du temps de travail ne sont jamais évoqués... dans les vingt pages du document.
On pouvait constater dans «Conférence sociale 2013, les propositions de la CFDT» téléchargeable sur http://www.cfdt.fr/jcms/prod_151804/conference-sociale-2013-les-propositions-de-la-cfdt que la réduction ou le partage du temps de travail ne sont jamais évoqués... dans les vingt pages du document.
Aucune des
analyses et des
propositions contenues dans le livre de Pierre Larrouturou à trois euros ou dans celui
coécrit avec
Michel Rocard n’auront été seulement évoquées.
Table ronde 4: «Assurer l’avenir des retraites»
Pierre Larrouturou l'a rappelé dans une interview récente...
Table ronde 4: «Assurer l’avenir des retraites»
Pierre Larrouturou l'a rappelé dans une interview récente...
«Aujourd’hui d’après l’Insee, il n’y
a que 19%
des gens qui ont un emploi à l’âge de 62 ans.
Donc demander
aux gens de
travailler plus longtemps s’ils n’ont pas de boulot, c’est
juste impossible.
Pour sauver les retraites, il faut d’abord sortir du chômage».
J’ai beaucoup
travaillé ces
dernières années pour comprendre notre système de retraites
très compliqué et
sur les différentes réformes intervenues depuis 1993.
Vous trouverez dans la contribution en encadré sept constats qui devraient conduire à se poser la question «Retraites: et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les produits d’épargne retraite?»
André Martin,
Vous trouverez dans la contribution en encadré sept constats qui devraient conduire à se poser la question «Retraites: et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les produits d’épargne retraite?»
André Martin,
Retraites
Et si le but principal des réformes
était de pousser les gens
vers les «produits» d’épargne retraite ?
Et si le but principal des réformes
était de pousser les gens
vers les «produits» d’épargne retraite ?
Pour essayer de comprendre les stratégies des principaux
acteurs, mieux vaut analyser les faits et les actes, plutôt que les discours.
Constat n° 1:
on ne peut pas se fier aux déclarations officielles des principaux acteurs
En 2008, François Chérèque, au nom de la CFDT, était opposé au passage
de 40 à 41 annuités envisagé dans la réforme Fillon de 2003, au motif qu’une
telle augmentation serait aberrante dans une situation de chômage massif.
En
2013, alors que le chômage ne cesse d’augmenter, pourquoi la CFDT ne développe-t-elle plus
cet argument de simple bon sens?
En 2010 les dirigeants du PS étaient opposés au passage de
60 à 62 ans de la condition d’âge.
En 2013, le député socialiste Pascal Cherki
constate...
«On ne revient pas sur une réforme de la droite qu'on
avait combattue, non, on va même aller plus loin.
On va donner le sentiment,
nous gauche, de faire ce que la droite n'a pas osé faire.»
Constat n° 2:
les conditions ouvrant droit à la retraite
sont indissociables de l’urgente
nécessité
d’un autre partage du temps de travail
Les syndicats, associations et collectifs responsables
répètent depuis des années que le problème ce n’est pas les retraites mais
le chômage de masse.
Bizarrement, les partisans de l’augmentation de l’âge ou du
nombre d’annuités ne répondent jamais à l’argument suivant: en obligeant
les seniors à travailler deux ou trois années de plus, ce sont autant d’emplois qui ne
seront pas libérés pour les cinq millions de demandeurs d’emplois, dont les 27 %
de jeunes au chômage.
Constat n° 3:
les réformes précédentes conduisent déjà
à une baisse moyenne des retraites
d’environ 30%
Voir le dossier d’Alternatives Economiques de juin 2013
«Retraites: les efforts ont déjà été faits – Les Français ont payé
un lourd tribu aux réformes précédentes».
«Une étude
récente de la Direction
de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a calculé
que si les réformes de 1993, 2003 et 2008 s’étaient appliquées
aux affiliés de la CNAV
et de la MSA-salariés
de la génération 1938, ceux-ci auraient eu des pensions de base réduites
de 28 % en moyenne lors de la liquidation, et de 35 % sur l’ensemble de
leur période de retraite....» (1)
Constat n°
4:
quarante-quatre annuités,
c’est la fin de la retraite à taux plein
pour tous ceux
qui ont fait des études post-bac
Même Christophe Barbier, directeur de la rédaction de
L'Express, l’a expliqué sur France Inter le 22 juin: les jeunes diplômés entrant
de plus en plus tardivement dans de vrais emplois, 43 ou 44 annuités signifient
la retraite à taux plein vers 70 ans!
Or chacun sait que même les
entreprises socialement responsables ne garderont qu’exceptionnellement leurs
salariés au-delà de 63 ou 65 ans.
Résultats: l’immense majorité de
salariés ne pourront pas remplir les conditions pour une retraite à taux plein
et se verront donc appliquer des décotes importantes.
Des arguments
supplémentaires imparables pour les vendeurs de «produits» d’épargne
retraite gérés en capitalisation... qui n’en manquaient déjà pas.
Constat n° 5:
«bizarre» ?...
Bizarrement, aucun des «partenaires sociaux» ne proposent de
mettre fin au cumul emploi/retraite sans
aucune limite de revenu autorisé depuis 2009, alors que ce cumul est préjudiciable à l’équilibre financier des
caisses de retraites.
Voir «La réforme qui a déjà coûté plusieurs
milliards aux caisses de retraites!» sur http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article813
Constat n° 6:
... vous avez dit «bizarre» ?...
Bizarrement, aucun des «partenaires sociaux» ne rappelle que les exonérations
fiscales et sociales incitant à recourir aux «produits» d’épargne
retraite individuels ou collectifs (Perco, Perp, Pere, ...) gérés en
capitalisation sont payées par les contribuables.
Constat n° 7:
...comme c'est bizarre !
Bizarrement, les
«partenaires sociaux» continuent à laisser aux groupes financiers
et d’assurance le «marché de l’épargne retraite».
Un tel abandon a de multiples inconvénients:
. gestion
en capitalisation avec les risques que cela comporte,
. autant
de ressources en moins pour les systèmes par répartition,
. gestion
peu transparente de la plupart de ces «produits»,
. absence
de comparatifs sérieux et indépendants,
. conflits
d’intérêts évidents, puisque pour les contrats collectifs ce sont les
employeurs qui choisissent le prestataire, bien entendu privé. A l’inverse, un développement de solutions d’épargne
retraite gérées en répartition dans le cadre paritaire de l’Arrco et de l’Agirc
aurait de multiples avantages:
. possibilités pour les salariés, ou pour les entreprises, de cotiser plus à l’Arrco et/ou à l’Agirc. Comme c’était par exemple le cas à l’Arrco avant la généralisation de la retraite complémentaire des non cadre en 1972,
. gestion unifiée et transparente par les «partenaires sociaux»,
. gestion en répartition, sans risque et sans financiarisation,
. augmentation des ressources des caisses Arrco et Agirc, au lieu de la désindexation des retraites complémentaires par rapport à l’inflation décidée par l’accord Agirc-Arrco du 13 mars 2013,
. contribution à une transition vers un système simplifié et unifié par points.
Comment se fait-il que la CFDT qui propose depuis 2008 de «Généraliser l’épargne retraite collective et solidaire» ne se batte pas pour cette généralisation dans le cadre paritaire de l’Arrco et de l’Agirc ?
Conclusions provisoires
Les multiples paramètres sur lesquels il serait possible d’agir pour équilibrer les régimes de retraites sont rappelés dans «Retraites: pour un choc de répartition» sur http://www.france.attac.org/articles/retraites-pour-un-choc-de-repartition.
Les «partenaires sociaux» qui en discuteront en juillet avec le gouvernement ont donc l’embarras du choix.
Si le gouvernement et les «partenaires sociaux» ne procédaient pas à un encadrement du cumul emploi retraite, autorisé sans aucune limite de revenu depuis 2009, cela signifierait que la réduction des déficits n’est pas le but principal de la réforme.
Si le gouvernement et les «partenaires sociaux» devaient continuer à laisser aux groupes financiers et d’assurance le «marché de l’épargne retraite», au lieu de proposer des solutions gérées en répartition dans le cadre paritaire de l’Arrco et de l’Agirc cela signifierait que la sauvegarde de nos systèmes de retraite par répartition ne serait qu’une affirmation mensongère.
Tous les citoyens de bonne volonté devraient alors se poser la question: «Retraites. Et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les «produits» d’épargne retraite?»
(1) Extrait de http://www.france.attac.org/articles/retraites-pour-un-choc-de-repartition.
A noter que les opinions exprimées et arguments avancés dans ce message
le sont sous l'entière responsabilité de l'auteur et ne reflètent pas
nécessairement ceux de Projet relationnel.
. possibilités pour les salariés, ou pour les entreprises, de cotiser plus à l’Arrco et/ou à l’Agirc. Comme c’était par exemple le cas à l’Arrco avant la généralisation de la retraite complémentaire des non cadre en 1972,
. gestion unifiée et transparente par les «partenaires sociaux»,
. gestion en répartition, sans risque et sans financiarisation,
. augmentation des ressources des caisses Arrco et Agirc, au lieu de la désindexation des retraites complémentaires par rapport à l’inflation décidée par l’accord Agirc-Arrco du 13 mars 2013,
. contribution à une transition vers un système simplifié et unifié par points.
Comment se fait-il que la CFDT qui propose depuis 2008 de «Généraliser l’épargne retraite collective et solidaire» ne se batte pas pour cette généralisation dans le cadre paritaire de l’Arrco et de l’Agirc ?
Conclusions provisoires
Les multiples paramètres sur lesquels il serait possible d’agir pour équilibrer les régimes de retraites sont rappelés dans «Retraites: pour un choc de répartition» sur http://www.france.attac.org/articles/retraites-pour-un-choc-de-repartition.
Les «partenaires sociaux» qui en discuteront en juillet avec le gouvernement ont donc l’embarras du choix.
Si le gouvernement et les «partenaires sociaux» ne procédaient pas à un encadrement du cumul emploi retraite, autorisé sans aucune limite de revenu depuis 2009, cela signifierait que la réduction des déficits n’est pas le but principal de la réforme.
Si le gouvernement et les «partenaires sociaux» devaient continuer à laisser aux groupes financiers et d’assurance le «marché de l’épargne retraite», au lieu de proposer des solutions gérées en répartition dans le cadre paritaire de l’Arrco et de l’Agirc cela signifierait que la sauvegarde de nos systèmes de retraite par répartition ne serait qu’une affirmation mensongère.
Tous les citoyens de bonne volonté devraient alors se poser la question: «Retraites. Et si le but principal des réformes était de pousser les gens vers les «produits» d’épargne retraite?»
(1) Extrait de http://www.france.attac.org/articles/retraites-pour-un-choc-de-repartition.