mercredi 21 décembre 2016

Ich bin ein Berliner






«C’était l’enfant de l’Homme, elle ne pleurait jamais.
Elle était toute la somme de leur monde imparfait.
Elle était une enfant qui gardait le silence
et regardait les gens, faisant preuve de patience.

Elle semblait observer les cris et les actions
de cette humanité qui perdait la raison.
On la disait "ailleurs" parce qu’elle ne riait pas.
Elle cherchait le meilleur et ne le trouvait pas.

C’était l’enfant du soir qui annonçait la fin
d’une triste trajectoire de ces milliards d’humains.
Elle connaissait un choix qui pouvait les sauver.
Mais y aurait-il une fois quelqu’un pour l’écouter?

L’enfant aux yeux si bleus portait tout au fond d’elle
le grand cri silencieux de ces pauvres mortels,
et leur faim si puissante de vie et de richesse
la laissait pantelante et emplie de tristesse.

C’était un être à part qui portait un message...
Y avait-il quelque part quelqu’un d’à peu près sage
qui pouvait lire son cœur et comprendre l’annonce
que finira la peur dans l’amour en réponse?

C’était une douce enfant qui leur était donnée
avant que vienne le temps des pleurs et des regrets,
une âme de lumière venue les éclairer.
Dans leur triste misère, ils se sont égarés.

Dans son regard si clair, l’Homme ne sait plus lire.
Elle n’est plus qu’un mystère pour ceux qui vont mourir.
Pour l’Homme en perdition, une enfant est venue.
Mais dans sa confusion, l’Homme l’a-il bien vu?

Cette enfant au visage empreint de la sagesse
regarde le carnage de l’Homme qui adresse
des prières trop vides à ses Dieux toujours muets,
attendant qu’ils décident de tout recommencer.» (1)



(1) Augusto Régina, Le dernier enfant, Sous le regard des Muses (page Facebook), 5 décembre 2016.


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