lundi 21 janvier 2013

L'opéra-bouffe du politique


Le sociologue français 
Michel Maffesoli (1)
s'interroge...
A quand des «génies» politiques?
Qui personnifient une collectivité.
Et cristallisent ses aspirations profondes. 

Des aptitudes à partir desquelles le politique
plutôt que de répéter sempiternellement 
les litanies des valeurs modernes, 
saura dire l'épopée postmoderne 
qui, souterrainement, taraude le corps social. 
Et par là, pourra rappeler, 
en phase avec l'atmosphère du moment
qu'au-dessus d'une réalité rabaissée à la chose économique
il y a le champ des possibles: le «Réel» en son entièreté. 

Michel Maffesoli

En s’appuyant sur des pensées courtes, celles fondées sur l’urgence et le prurit de servir, le politique n’agit pas avec discernement. 
Ce qu’il paye rapidement au prix fort...
. La déconstruction de la parole publique.
. Le fait qu’elle n’intéresse que quelques «accrocs».
. Ce qui est plus grave encore, le phénomène de l’abstention, prenant de plus en plus d’ampleur.
Voilà autant d’expressions de la saturation de l’idéal démocratique sur lequel a reposé la modernité...
On a pu dire que derrière Alexandre le Grand, il y a avait Aristote. 
Tout est symbole. 
Mais celui-ci est, particulièrement, parlant en ce qu’il souligne l’impérieuse nécessité pour l’action publique de s’abreuver à une pensée authentique. 
Et pour ce faire cultiver la réflexion et la sagesse qu’engendre la solitude, afin de repérer l’importance de l’inapparent, c’est-à-dire apprécier la permanence des choses qui va se réfugier dans ce qui semble insignifiant. 
Georg Simmel a proposé pour cela la belle image du «Roi clandestin». 
Celui qui a une puissance bien plus forte et autrement plus durable que le pouvoir on ne peut plus fragile et de courte durée.

Au-delà de la réalité, le Réel

La «réalité» (économique, politique, sociale) est sans consistance si on oublie le «Réel», gros des possibles sur lequel elle repose. 
Les grands politiques ne s’y sont pas trompés qui étaient, avant tout, des rêveurs ou des mystiques. (2)(3)

(A suivre)

Michel Maffesoli


(1) Membre de l’Institut universitaire de France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli (photo en médaillon ci-dessus) est l’auteur, entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 24 pages qui nous a été envoyé par  Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que l'intertitre est de la rédaction.
(3) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) :
. «L'art du politique.» (Michel Maffesoli), 
. «Politique. Fin de cycle.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le bal des poltrons?» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Ah, là là! Que d'émotions...» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le tout de l'existence.» (Michel Maffesoli), 
. «Politique. Les mots pour le dire.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Formes formantes ou formes formules.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Utopia lex, sed lex.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)... 


Les frivolités au feu et les pensums au milieu

«Il y a déjà près de quarante ans, en 1970, Roland Barthes dessinait quelques Mythologies modernes.
Mais l'on sait qu'il n'existe rien de constant si ce n'est le changement. 
D'où la nécessité de dresser les contours de nos idolâtries postmodernes. 
En se souvenant que l'essentielle fonction du mythe est bien de faire flamboyer l'âme obscure du monde!»
Ainsi Michel Maffesoli présente-t-il son opus «Iconologies, nos idol@tries postmodernes» dont la deuxième édition vient de paraître chez Albin Michel.
L'auteur entend y naviguer entre mythologie et Histoire.
Et cherche, pour ce faire, à trouver une troisième voie.
Une sagesse, en quelque sorte, qui refuserait à la fois «les frivolités à la mode» et les «pesants pensums des écolâtres rébarbatifs».



5 commentaires:

  1. Bonjour et très bonne année !



    Le managérialisme constitue un système de description, d'explication et d' interprétation du monde à partir des catégories de la gestion, qui est de plus en plus prégnant aujourd’hui. Or, « les dispositifs de management modifient les comportements, mais aussi les manières d'être, agissant ainsi comme des méthodes de conduite de soi » écrivent Anne et Eric Pezet dans « La société managériale ».



    Comment donc démasquer le managérialisme ? Comment s’en déprendre pour (re)trouver une autre façon d’être ?



    Mark Strom, qui a ouvert notre cycle de séminaires sur la sagesse et le leadership, écrit à ce propos : “Part of wisdom is reading foolishness. Problems often arise when theory loses touch with the world. To lead wisely today may mean unmasking foolish managerialism, characterized by blind reliance on abstract thought and wooden schemes and systems that mislead and complicate, that reduce what is living and changing to fixed and clumsy categories. Humility can help unmask managerialism. Humility with nobility opens up a bigger life.”



    Pour bien commencer l’année, c’est avec Jacques Castermane que nous vous proposons d’approfondir cette question le 29 janvier à 19:30 à l’ICHEC à Bruxelles.


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    « Apprendre à mieux vivre, ce n'est pas se lancer dans de grandes spéculations métaphysiques, c'est se glisser dans le sentir… » écrit Castermane. En effet, comme le remarque André Comte-Sponville, « la sagesse ne tient pas lieu de philosophie ; la philosophie ne tient pas lieu de sagesse. Nous avons besoin des deux, et de la différence entre les deux ».



    C'est dans cet esprit que Karlfried Graf Dürckheim a proposé en Occident, après un long séjour au Japon auprès de maîtres Zen, un autre chemin vers la sagesse : non plus celui du discours philosophique, mais celui de l'exercice spirituel : « la voie de la technique » ou « de l’action », banale en Orient, singulière en Occident.



    Par des exercices pratiques et quotidiens (que ce soit par exemple servir le thé ou tirer à l’arc), cette voie permet à l’homme de se mettre en accord, en résonance, avec « une action qui est déjà en action au plus profond de soi-même » : l’être !



    Ainsi, si l’homme fait un exercice à fond, tous les secteurs de sa vie intérieure sont fécondés par cette profondeur ; le silence et la pratique quotidienne érode son ego et le transforme. Et cela permet à l’homme de retrouver tranquillité du corps, sérénité de l’esprit et paix de l’âme qui caractérise son état naturel et que le monde compliqué et bruyant dans lequel il vit lui fait trop souvent oublier.



    Disciple de Dürckheim qui a suivi son enseignement entre 1966 et 1988, Castermane anime depuis 1981 dans la Drôme le Centre Dürckheim, école de sagesse exercée. Il a publié plusieurs livres : « Le Centre de l'être » (entretiens avec Dürckheim), « La Sagesse exercée » et « Comment peut-on être zen ? ».



    Ce séminaire exceptionnel sera l’occasion de dialoguer avec lui sur les principes de la voie proposée par Dürckheim, un chemin de maturation qui préfère l’action à la réflexion, l’expérience au discours : une voie dont la méthode est la pratique d’exercices qui font passer celui qui s’exerce d’un niveau d’action à un autre niveau d’action, permettant le passage d’un niveau d’être à un autre niveau d’être intérieur.





    C’est pourquoi, afin de ne pas en rester à un discours intellectuel, le séminaire du 29 janvier sera suivi d’une demi-journée d’exercices pratiques avec Jacques Castermane, le 30 janvier, de 9:30 à 12:30. (Attention : vu le grand nombre d’inscrits, nous avons dû réserver une salle plus grande – L’atelier se donnera donc aux « Sources » – 48, Rue Kelle à 1200 Woluwé-St-Lambert, lieu de conférences habituels de notre partenaire Tetra ; pour ces raisons le commencement de l’atelier est également retardé d’une demi-heure).



    Durant cet atelier, nous apprendrons entre autres à :

    · distinguer le corps que l'homme "a" (Körper) et le corps que l'homme "est" (Leib) ;

    · distinguer le mental et le corps (Leib) : le mental (centre des images, des pensées) est le domaine de l'agitation, du bruit et de l’éparpillement ; le corps (Leib) est le domaine du calme, du silence et du moment présent ;

    · percevoir que le corps (Leib) est un champ d'action, un champ d'expérience et un champ de conscience ;

    · ressentir la relation entre l'exercice et notre manière d'être dans le quotidien (Hara).



    Cet atelier constituera également une introduction à la pratique méditative sans objet (zazen) et à la marche méditative.

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    Autres événements, articles, podcasts ou livres pour bien commencer l’année (voir notre agenda et nos nouveaux documents sur www.philoma.org) :



    Bruxelles



    - 22/01 : François Jullien - Philosophie du vivre (Conférence à l'hôtel de Ville à 18:30)



    - 04/02 : Luc de Brabandere – L’art de la créativité (Conférence à La Ligue des Optimistes à 20:15)



    - 05/02 : Xavier Pavie – Exercices spirituels : Leçons de la philosophie antique (Présentation de son nouveau livre à l’UOPC à 18:30 ; Xavier donnera un séminaire sur les exercices spirituels le 30/03 pour PhiloMa)



    - 08/02 : Pierre Goirand – Présence & Leadership : Changement de paradigme et Pratiques pour un leadership incarné (Atelier à la Ligue des Optimistes de 9:30 à 17:00)



    - 20/02 : Marc Halévy – La grande mutation économique: logique optimiste de demain contre logique cynique d'hier (Conférence à la Ligue des Optimistes à 20:00)



    - 25/02 : Cynthia Fleury – Courage, dire vrai et imaginatio vera : la voie de la démocratie (Séminaire PhiloMa à l’ICHEC à 19:30)



    Caux (Suisse)



    - 15-17/02: Mark Strom - Arts of the Wise Leader: How wisdom transforms good leaders into great leaders (Workshop organized by Initiatives of Change, in partnership with PhiloMa)



    A lire ou écouter



    - Podcasts & Articles de/sur Fabrice Midal, qui nous a présenté “La voie du chevalier” en décembre 2012 (voir en bas de la page de l’événement)



    - Conscious capitalism : liberating the heroic spirit of business : nouveau livre de Raj Sisodia et John Mackey, après le stimulant « Firms of Endearment »



    - 2013 : voir plus loin : article du blog d’Emmanuel Toniutti qui animera un séminaire et un atelier (Ennéagramme) les 23 et 24 avril



    - La maison de la Fondation Josefa : le nouveau site d’une maison unique en son genre pour faciliter l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement des réfugiés à Bruxelles



    - Appel à projets RSE sur lesquels des étudiants de la Louvain School of Management pourront réaliser une étude pour votre entreprise



    - Expériences alternatives en management : si vous tentez, à votre niveau, de promouvoir d’autres pratiques managériales, n’hésitez pas à contacter la doctorante Hélène Picard de l’Ecole de Management de Lyon ; elle recherche de cas réels en entreprises qu’elle pourrait étudier





    Roland Vaxelaire & Laurent Ledoux

    Pour Philo & Management asbl

    0(032)478 62 14 20

    www.philoma.org




    Et merci encore aux organisations qui nous soutiennent :

    ICHEC, SPES, TETRA, EMERGENCES, La Ligue des Optimistes, Club of Rome, 2BCom, VousEtesIci, C-Bridge, Institut de NeuroCognitivism, Peoplesphere

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  4. Sauvons les abeilles ! ...
    et sauvegardons notre conscience.


    Bonjour,

    Je te laisse prendre connaissance de cette vidéo, ayez la patience de l'écouter , n'hésitez pas à la diffuser largement.
    Il faut 1 million de signatures et nous les aurons grâce à vous !

    Écoutez le message jusqu'à la fin et ensuite vous prendrez votre décision. Pensez à vos enfants et petits enfants !
    http://www.pollinis.org/petitions/video_pesticides.html

    Marc BEUMIER
    via Ingrid OBIDIC

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  5. Mesdames, Messieurs,

    le CeaQ a le plaisir de vous inviter à la prochaine rencontre du cycle de séminaires Ambiances Quotidiennes le vendredi 25 janvier en Sorbonne à 17h Salle de thèse.

    À cette occasion nous aurions le plaisir de recevoir Fabio Merlini (directeur regional de l'IUFFP-Lugano et président depuis 2010 de la Fondation Eranos) autour du thème Schizotopies contemporaines, pour une philosophie des espaces de vie.

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