mercredi 30 janvier 2013

Politique. Le bal des poltrons ?


Humain, trop humain,
le politique du XXIe siècle?
Michel Maffesoli  (1)
y va 
en tout cas 
à la sulfateuse. 
Qualifiant 
ceux qui ne prennent pas au sérieux 
le changement de paradigme en cours 
de «poltrons» «arrimés à leurs certitudes»...

Michel Maffesoli

Oui, il faut prendre au sérieux le changement de paradigme en cours. 
Ce qui était, en son moment fondateur, chargé de sens devient totalement insensé.
C’est le cas pour le politique devenu une antiphrase puisqu’il ne désigne plus «l’habiter commun». 
Il reste l’écorce, le mot; l’amande n’est plus là. 
Et quoi que ce soit une chose habituelle dans la classe politique, ceux qui ne sont pas à même de prendre acte d’un tel état de fait sont des poltrons qui, arrimés à leurs certitudes, sont incapables de voir qu’un modèle d’organisation sociale, aussi performant ait-il été, n’est plus en pertinence avec l’esprit du temps.

Festif et ludique: la grande contamination

C’est ce qui arrive au «modèle français», celui de la verticalité jacobine, qui, dans son abstraction même, ne peut saisir l’élément tellurique fondamental qu’est ce que l’on peut appeler l’apprentissage réciproque. 
Celui d’un savoir toujours en mouvement. 
Et donc d’une manière d’être privilégiant, ainsi que je l’ai maintes fois indiqué, l’hédonisme du présent, et le fait de le vivre en constante interaction avec l’autre. 
Les effervescences de tous ordres, y compris les rituels grèves, manifestations, «happenings» et autres expressions du «ras-le-bol» en témoignent.
Le politique est, de plus en plus, contaminé par le festif, le ludique. 
Le retour des affects dans la sphère publique est l’indice le plus net du fait que l’on ne peut plus couper l’être social en rondelle. 
Et c’est bien une telle entièreté qui échappe singulièrement au rationalisme de la classe politique. (2)(3)

(A suivre)
Michel Maffesoli


(1) Membre de l’Institut universitaire de France et professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’études sur l’actuel et le quotidien (Paris-V), Michel Maffesoli est l’auteur, entre autres, de La Part du diable (Flammarion, 2002), du Réenchantement du monde (La Table ronde, 2007) et de Homo eroticus, des communions émotionnelles (CNRS Éditions, 2012).
(2) Ce message est extrait d'un document de 24 pages qui nous a été envoyé par  Michel Maffesoli sous l'intitulé L'Opéra-Bouffe du Politique. Nous le publions ici avec l'accord explicite de l'auteur et par parties. Avec, aussi, tous nos remerciements. Et en précisant que les titre, chapeau et intertitre sont de la rédaction.
(3) Pour suivre (sous réserve d’éventuelles modifications de dernière minute) :
. «Politique. Ah, là là! Que d'émotions...» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le tout de l'existence.» (Michel Maffesoli), 
. «Politique. Les mots pour le dire.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Formes formantes ou formes formules.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Utopia lex, sed lex.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Enracinement dynamique.» (Michel Maffesoli),
. «Le politique sera populaire ou ne sera pas... Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté.» (Michel Maffesoli),
. «Politique. Le sens de l'ordinaire.» (Michel Maffesoli)... 

4 commentaires:

  1. 5èmes Journées Internationales d’Ethique

    LES ENJEUX ETHIQUES DU HANDICAP

    Strasbourg, 10 - 13 avril 2013

    http://www.ethique-jie.unistra.fr


    Sous le Haut-patronage de

    Martin SCHULZ, Président du Parlement Européen
    Marie-Arlette CARLOTTI, Ministre chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'Exclusion

    Avec le parrainage de

    • Viviane REDING, Vice-présidente de la Commission Européenne, Responsable pour la Justice, les Droits Fondamentaux et la Citoyenneté

    Grands thèmes abordés:
    1. Le handicap: quels mots pour le vivre?
    2. Intégrer, inclure, reconnaître?
    3. Évaluer, assurer, compenser
    4. Mener une vie ordinaire
    5. Progrès de la médecine: nouveaux défis

    Exposition artistique
    Du 9 au 12 avril, dans la galerie de l’Aula du Palais Universitaire de Strasbourg: exposition artistique d'œuvres réalisées par des personnes porteuses d'un handicap.
    Entrée gratuite.
    Vernissage: le 9 avril à 18 heures

    RépondreSupprimer
  2. "ceux qui ne prennent pas au sérieux
    le changement de paradigme en cours
    de «poltrons» «arrimés à leurs certitudes»"

    ==> dans le même registre, ceux qui abdiquent sans sourcilier ne sont-ils pas des capitulards qui appellent de leur voeux au renoncement du politique au profit d'une gouvernance dématérialisée, inlocalisable, fluidifiée, liquide. Voire liquidée. C'est tellement sexy ... séduisant. Tout devient beau dans le nouveau paradigme. Pourquoi ne pas s'y abandonner comme on s'installe dans un bain bien chaud :)

    "n’est plus en pertinence avec l’esprit du temps"
    ==> un must de performativité que l'esprit du temps face auquel on devrait se soumettre ou se démettre ! L'esprit du temps descendu du ciel ?

    L'esprit du temps va-t-il résoudre les problèmes sociaux économiques ? ou les occulter ??

    Nul ne dit que le politique ne doive-t-évoluer : mais il y a peut-être d'autre façon de présenter les choses que de le dissoudre de façon aussi incantatoire !

    RépondreSupprimer
  3. Le CEERE est heureux de vous annoncer la publication des actes de la journée d’études : «L’éthique d’entreprise aujourd’hui: réalités régionales et contraintes internationales.» Un événement organisé par le Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (CEERE) avec le concours du Cercle d’éthique des affaires (CEA), qui s’est déroulé le vendredi 25 avril 2008 à la Région Alsace, Hémicycle, 1 place du Wacken à Strasbourg.

    Pour télécharger les actes: http://ethique-alsace.unistra.fr/uploads/media/120430Journee_etude_2008_transcriptions_01.pdf

    Et pour continuer la réflexion, n’oubliez pas la formation continue Ethique et vie au travail: http://ethique-alsace.unistra.fr/index.php?id=13123

    RépondreSupprimer
  4. Confidences pour confidences

    Avant de me retirer quelques semaines en Egypte afin de coucher sur le papier l'enseignement psycho-corporel que je transmets dans mes cours et mes ateliers depuis plus d'une dizaine d'années, je prends le temps de remercier, ici, les centaines de personnes qui m'ont écrit ces derniers mois pour me dire leur gratitude après la lecture de mes Confidences d'un homme en quête de cohérence.

    Merci pour m'avoir fait vos propres confidences en me racontant des épisodes parfois très intimes de votre vie. Vos témoignages m'ont rappelé la force, la profondeur et la grandeur dont sont capables les êtres humains lorsqu'ils parcourent leur chemin avec humilité, dans la lumière de la conscience, en quête de cohérence.

    Merci pour m'avoir montré à quel point nous sommes, vous et moi, semblables. Car tous vos courriers me disent la même chose : en lisant le récit de mon histoire personnelle, chacun a eu l'impression de redécouvrir une part de sa propre histoire. C'est bien la preuve que lorsque nous parlons de nous-même avec honnêteté et authenticité, nous révélons l'essentiel. Et, vos témoignages le confirment : au-delà de nos particularités individuelles, au-delà des circonstances de nos existences différentes, si nous parlons vrai, nous découvrons que nous sommes tous confrontés aux mêmes peurs. Nous traversons tous les mêmes épreuves initiatiques.

    Enfin, merci pour m'avoir rassuré. Car, lorsque mes Confidences sont parues en librairie, j'ai redouté que l'on juge ce texte prétentieux et narcissique. Vous m'avez, au contraire, affirmé qu'il était humble et généreux. Comme je l'explique dans mon livre Le Défi positif, la véritable humilité ne consiste pas à minimiser nos qualités ; elle n'a rien à voir avec la modestie ; elle est synonyme d'objectivité et implique de ne pas seulement avouer nos côtés sombres sous prétexte de ne pas indisposer les autres par nos côtés lumineux ; elle autorise de partager aussi ce qui fait notre lumière. Plusieurs d'entre vous m'ont avoué qu'en lisant ce que je raconte de mes côtés sombres, ils se sont autorisés à observer et, surtout, à accepter leurs propres zones d'ombre. Cela les a aidé à prendre conscience de leurs zones de lumière. Ce livre n'aura donc pas été inutile.

    Durant ma retraite en Egypte, je ne pourrai pas répondre aux courriels. En attendant de vous retrouver au printemps, je vous souhaite une douce fin d'hiver. Bien joyeusement.

    Thierry Janssen
    thierryjanssen.com

    RépondreSupprimer