Penser ma vie et vivre ma pensée.
Telle est la dialectique
de l'anthropologie philosophique.
D’un côté, donc, une réflexion
portant immédiatement sur ma vie:
le concret de mon vécu
et de mon expérience personnelle.
De l'autre, la connaissance philosophique:
Telle est la dialectique
de l'anthropologie philosophique.
D’un côté, donc, une réflexion
portant immédiatement sur ma vie:
le concret de mon vécu
et de mon expérience personnelle.
De l'autre, la connaissance philosophique:
«L’anthropologie
philosophique, c’est la réflexion sur soi, l’essai toujours
renouvelé que fait l’homme pour arriver à se comprendre,
écrit le philosophe français d’origine allemande Bernard
Groethuysen (1).
La
réflexion sur soi peut toutefois signifier deux choses, selon que
l’homme s’en tient à ce qui lui est arrivé dans la vie et veut
se représenter lui-même, ou selon que la vie et lui-même
deviennent pour lui un problème de la connaissance.
Selon donc
qu’il pose la question sous l’angle de la vie ou sous celui de la
connaissance.»
Philosophie ou philoso… vie?
D’un côté, donc, une réflexion portant immédiatement sur ma vie: le concret de mon vécu et de mon expérience personnelle.
Et de là, l’effort consenti
pour trouver un sens à ce qui m’est arrivé et à ce que j’ai
éprouvé.
C’est le domaine de la «philosophie
de la vie»,
qui s’inscrit quelque part entre philosophie et littérature.
Face à cette approche qui me
ramène toujours à moi-même, la connaissance philosophique part
d’un tout autre principe.
Ce qui compte pour elle, ce n’est plus
ce que je vis, mais ce que je pense.
Exit le «Connais-toi
toi-même» de
Socrate.
Ici, la philosophie se méfie de l’expérience immédiate.
Elle
entend tenir ma vie à distance.
Car dans cette optique, la
concentration sur moi s’apparente à un rapport tout à fait
primitif à la vie, à un égotisme qui doit être surmonté.
Seule
façon de concilier ces deux points de vue: un aller-retour
permanent entre introspection et savoir.
Telle est justement, selon
Bernard Groethuysen, «la
dialectique de l’anthropologie philosophique, qui n’est que
l’expression d’une tendance inhérente à l’esprit humain:
celle qui oppose la vie à la connaissance.» (3)(4)
(A suivre)
Christophe Engels
(1) Groethuysen Bernard (1880-1946), Anthropologie philosophique, Gallimard, coll. Tel, Paris, 1953, p. 7, www.edenlivres.fr/p/2070229602?mid=3&l=fr
(2) 1596-1650.
(3) Groethuysen Bernard, Anthropologie
philosophique,
ibidem,
p 11.
(4) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une série de messages consacrés à une réflexion approfondie sur les courants de pensée et modes de vie émergents,
. des analyses sur la social-démocratie, l'écologie politique (après le libéralisme ainsi que l'humanisme démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été abordés) et l'immigration.
(4) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
. la suite d'une série de messages consacrés à une réflexion approfondie sur les courants de pensée et modes de vie émergents,
. des analyses sur la social-démocratie, l'écologie politique (après le libéralisme ainsi que l'humanisme démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été abordés) et l'immigration.
Made in Germany
Depuis
le début du XXe siècle, sous
l’impulsion de philosophes,
anthropologues
et sociologues d’outre-Rhin, l’épicentre
de l’anthropologie
philosophique
s’est résolument installé en Allemagne.
Principaux
représentants de cette mouvance: Max
Scheler (1),
Helmuth
Plessner (2)
et Arnold
Gehlen (3).
Ce
dernier, anthropologue et sociologue, propose de subdiviser le
nouveau courant en deux grands groupes.
.
Le second, emmené par Plessner, renvoie à des «projets
qui entendent, du moins selon leur intention déclarée, se mouvoir
sur le terrain empirique» (5).
Vrai fondateur…
Qu'est-ce que l'homme et quelle est sa place dans l’univers?
Telles sont les deux questions qui obsèdent Max Scheler d’un bout
à l’autre de son existence de penseur.
Loin
de chercher à éluder la critique radicale des maîtres du soupçon
(Marx, Nietzsche et Freud), le Munichois à la double casquette de
philosophe et de sociologue s'imprègne de la psychologie de
Nietzsche pour mieux la dépasser sur le plan métaphysique.
Le moi
psychophysique, dit-il, ne résume pas l’unité existentielle de la
personne.
Car au-delà du «sentir», celle-ci peut aussi
penser, vouloir et aimer.
C’est d’ailleurs ce qui la différencie
du végétal et de l’animal.
Et ce qui permet à l’homme de se
libérer des limites de l’organique pour accéder à une existence
plus riche.
Plus riche, même, que celle d'une certaine tradition
chrétienne qui tend à ne voir que vallée de larmes dans le séjour
terrestre.
Publiées
en 1928 dans le livre «La
situation de l’homme dans le monde» (6), ces idées esquissent donc le projet d’une anthropologie
philosophique revue et corrigée.
Las!
Cette même année, la Grande Faucheuse frappe à la porte.
Une
apoplexie foudroyante.
Et adieu Max…
Il s’appelle Helmut Plessner.
Son anthropologie
philosophique
se démarque pourtant de celle de son prédécesseur.
Certes, les
questions qu’il se pose sont assez proches (Comment le vivant
se différencie-t-il de l’inanimé ? Comment
s’organise-t-il ?…).
Mais elles ne sont pas exactement les
mêmes.
En outre, il ne s’agit plus d’interroger l’essence
intemporelle de l’homme.
Désormais, c’est sur les seuls faits
biologiques que s’appuie la réflexion.
Il
n’empêche…
Le projet reste très semblable.
Conséquence:
l’intéressé s’empresse de… revendiquer la paternité de la
nouvelle discipline!
En ce mois de mai 1928, son premier
manuscrit
sur le sujet n’est-il pas, après tout, achevé depuis plus d’un
an?
Son sous-titre sera donc «Fondements de l’anthropologie philosophique».
Son sous-titre sera donc «Fondements de l’anthropologie philosophique».
Un point, c’est tout!
Le
petit monde académique ravale sa salive…
Cette mention passe mal.
Il faudra toute la diplomatie du philosophe Nicolai Hartmann pour apaiser cette querelle de préséance.
Il faudra toute la diplomatie du philosophe Nicolai Hartmann pour apaiser cette querelle de préséance.
L’opus («Les
étapes de l'organique et l'homme»)
sera
donc finalement présenté comme une « Introduction
à l’anthropologie philosophique ».
Et la grande Histoire oubliera bien vite la petite.
C.E.
(1) 1874-1928.
(2) 1892-1985.
(3) 1904-1976.
(4) Scheler
Max,
Philosophische
Anthropologie,
Meyers Enzyklopädisches Lexikon, Mannheim / Vienne / Zürich,
1971.
(5) Scheler
Max,
Philosophische
Anthropologie,
ibidem.
(6) Traduction française : Aubier, Paris, 1979.
(6) Traduction française : Aubier, Paris, 1979.
La Commission européenne nous consulte sur le TAFTA...
RépondreSupprimerLe collectif a décidé d’y répondre en tant qu'association et vous propose aussi d’y participer individuellement afin de ne pas laisser le champ libre aux multinationales.
La commission doit obligatoirement publier les réponses! La réponse au questionnaire est donc un moyen supplémentaire d’action.
Concrètement pour répondre au questionnaire, il faut aller sur le site de la Commission européenne via http://ec.europa.eu/yourvoice/ipm/forms/dispatch?form=ISDS (Vous pouvez changer la langue au français en déroulant le menu tout en haut à droite de la page).
Vous pouvez consulter nos réponses sur http://collectif-roosevelt.fr/mobilisations/consultation-europeenne-processus-reglement-conflits-investisseurs-etat-cadre-accords-transatlantiques/.
Vous pouvez les reproduire à l'identique si vous le souhaitez.
Chaque pétitionnaire a 90 minutes pour répondre en ligne, et la réponse à chaque question ne peut excéder 4 000 signes espaces compris.
Les questions ne se comprennent bien qu’avec les longues explications qui les précèdent; le plus important est qu’il y ait un nombre significatif de réponses qui aillent dans le même sens même si elles sont identiques ou quasi identiques, pour obliger la Commission à répondre à nos arguments (vous pouvez utiliser le copier/coller sans problème).
Une fois finalisé le site vous proposera de garder vos réponses dans un document pdf ou les imprimer.
Pour toutes questions il y a obligation de réponse.
Attention! La date limite pour répondre est le 6 juillet 2014.
A vous de jouer !
N'hésitez pas à diffuser ce message autour de vous !
Collectif Roosevelt
5 passage Bullourde
Paris 75011
France
http://collectif-roosevelt.fr