Après
deux ans
d'enfer-
en Suisse,
Geordry
a été
rapatrié
vers
l'Afrique.
Adieu,
donc,
le Centre
d'expulsion
de Frambois.
Place
Place
à l'enfer
Un
simple
avant-goût,
pourtant,
de
ce qui attend
l'expulsé
came-
rounais.
Joseph Chiakwa (Suisse),
Abdelhak Goradia (France)
et à tous ceux qui ont payé de leur vie
la violence en vigueur
dans les «vols spéciaux».
et à tous ceux qui ont payé de leur vie
la violence en vigueur
dans les «vols spéciaux».
Retour sur Geordry.
Qui,
pour avoir refusé de rentrer dans son pays natal, a été
conduit en banlieue genevoise.
Direction:
le «Centre d'explusion»
de Frambois.
Soit ce qu'on
aurait appelé un «Centre de rétention administrative» en
France ou un «Centre fermé»
en Belgique.
S'en
suivront plus de deux ans d'enfermement.
Et
finalement, le 3 mars 2010, un rapatriement vers le Cameroun.
Que
l'intéressé n'est pas près d'oublier...
«Oh,
mon Dieu !
Le
vol spécial, c'est vraiment inhumain, il faut le dire.
Il
nous ont amenés à Zurich et, de là, à Yaoundé, accompagnés de deux flics, les mains
menottées, les pieds enchaînés, la tête immobilisée par un
casque.
Sans
pouvoir boire ni aller au petit coin.
Pour
un peu, nous nous serions pris pour de grands criminels de
guerre...» (1)
Au-delà ce cette porte,
votre carte de presse n'est plus valable
Pas de quoi surprendre ce professeur belge de journalisme international qu'est Jean-Paul Marthoz (2).
«Très souvent, le journalisme stoppe à la porte de l'avion qui ramène ces personnes dans leur pays, déplore ce spécialiste des migrations.
Or, le retour peut se révéler très difficile, voire dangereux.
Les risques sont particulièrement grands lorsqu'un candidat à l'asile politique se voit débouter et est renvoyé dans son pays.» (3)
Et notre guide de citer l'exemple de la République Démocratique du Congo, où les services de sécurité locaux, partant du principe que les réfugiés revenus des pays occidentaux ont pu y gagner beaucoup d'argent, auraient pris l'habitude de leur extorquer des sommes importantes.
Ce que confirme Amnesty International Belgique.
Qui précisait déjà en 2005...
«A leur arrivée au Congo, les demandeurs d'asile renvoyés sont soumis à un interrogatoire sévère et se voient contraints de payer des dédommagements financiers avant d'être jetés en prison.
Le vice-président du Congo se défend en reconnaissant que certains membres des services de sécurité vont trop loin, tout en précisant qu'il ne s'agit pas d'une politique délibérée.» (4)
Congo et Cameroun, même combat?
A
Yaoundé, quatre policiers attendent en tout cas Geordry et ses compagnons
d'infortune.
«Ils
nous ont dit: "Bienvenue au Cameroun!".
Et...
ils nous ont pris notre argent!
Ils
m'ont informé que j'étais recherché et qu'ils avaient des
documents compromettants me concernant.
En
fait, ils disposaient de la copie d'une pièce officielle de
Frambois,... dont ils disaient même détenir l'original!
Où
l'avaient-ils eu(e)?
Avec
ça, en tout cas, ils avaient la preuve que j'avais demandé l'asile
à la Suisse...» (1)
Ce
qu'un Camerounais n'a pas le droit de faire.
Car,
ce faisant, il est censé salir le nom de son pays en allant raconter
«n'importe quoi» à l'étranger.
Conséquence
pour Geordry: des centaines de coups sur la plante des pieds...
«Quatre
cents coups de fouet!
Vous
savez ce que cela fait?
Il
m'a fallu des semaines pour pouvoir à nouveau me tenir debout.
Entre-temps,
j'ai rampé.
Mes
pieds brûlaient.
Tout
était enflé.
C'était
vraiment très difficile pour moi.
Très
difficile...» (1)
Six
mois de calvaire s'en suivent pour le jeune homme.
Qui
se retrouve entassé, avec quatorze autres détenus, dans un local de
20 m².
Et
qui n'ose même pas penser, aujourd'hui, à ce qui l'attendrait s'il
venait à être reconvoqué.
«Je
vis dans le doute, confie-t-il.
Je ne sais pas quoi faire.
Je ne sais pas où aller.
Je ne sais pas quoi faire.
Je ne sais pas où aller.
Et
comment me nourrir?
Personne
n'acceptera de m'aider, ici!
Personne...»
(1)(5)
(A suivre)
Christophe Engels
(d'après un remarquable document
de l'excellent réalisateur suisse Fernand Malgar)(1)
(1) Malgar
Fernand, Le
monde est comme ça,
Climage (avec Radio Télévision Suisse, SRG SSR, Arte GE.I.E).,
2014.
(2) Professeur de journalisme international à l'Université Catholique de Louvain et de déontologie de l'information à l'Institut des Hautes Etudes de Communications Sociales, Jean-Paul Marthoz est aussi chroniqueur de politique international au quotidien Le Soir.
(3) Marthoz Jean-Paul, Couvrir les migrations, De Boeck, coll. Info & com, Bruxelles, 2011, p.144.
(4) Amnesty International Belgique, Note mensuelle sur l'actualité en matière d'asile, décembre 2005, http://www.amnesty.be/doc/IMG/article_PDF/article6687.pdf.
(5) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
(3) Marthoz Jean-Paul, Couvrir les migrations, De Boeck, coll. Info & com, Bruxelles, 2011, p.144.
(4) Amnesty International Belgique, Note mensuelle sur l'actualité en matière d'asile, décembre 2005, http://www.amnesty.be/doc/IMG/article_PDF/article6687.pdf.
(5) Pour suivre (sous réserve de changement de dernière minute):
.
la suite d'une série de messages consacrés à l'immigration,
.
des analyses sur la social-démocratie et l'écologie politique
(après le libéralisme
ainsi que l'humanisme
démocratique qui, pour rappel, ont d'ores et déjà été
abordés).
Belgique
RépondreSupprimerQuinoa est une ONG d'éducation au développement connue entre autres pour ses projets internationaux dans des pays du Sud. Ces immersions d'un mois combinent participation à un micro projet d'une ONG partenaire locale et réflexion sur les enjeux du développement et des relations Nord-Sud. Chaque année, une quinzaine de responsables bénévoles assurent la préparation, le suivi et l'encadrement sur place des groupes (6 à 12 personnes) en juillet-août. L'engagement dans ces projets comporte plusieurs facettes : préparation, formations, récolte de fonds collective, contacts avec le partenaire du Sud, séjour en immersion et évaluation. Quinoa propose aux responsables formations & outils pédagogiques spécifiques à l'ED et à la gestion de groupe. Cette implication permet de vivre une expérience dans le milieu des ONG, de contribuer à un projet solidaire dans le Sud et renforcer ses compétences pour l'engagement dans les relations Nord-Sud.
PROFIL RECHERCHÉ
-Expérience dans un pays du Sud et/ou d'encadrement de groupe.
-Intérêt pour les relations Nord-Sud.
DISPONIBILITÉS
-Préparation : plusieurs soirées par mois +4 week-ends en février-juin.
-Séjour : 1 mois en juillet-août.
-Suivi/évaluation : 2 week-ends en octobre-novembre.
CANDIDATURES
Envoyez CV + Lettre de motivation par mail à Jeanne Babar jeanne@quinoa.be avant le lundi 1/12/2014
-Les candidatures sont traitées un fur et à mesure de leur réception-
SOIRÉE D'INFOS RESPONSABLES
Mercredi 19/11 à 18:30, Mundo-b, 26 rue d'Edimbourg 1050 Ixelles
INFOS
info@quinoa.be -
0(032)2 893 08 70
www.quinoa.be
Films, BD, journal:
RépondreSupprimerdes outils pour expliquer le revenu de base
Si le concept de revenu de base brille par sa désarmante simplicité, il n'est pas si facile de l'expliquer autour de soi. Nous le savons bien, cette idée perturbe les esprits tant elle va à contre-courant de certains préjugés qui ont la vie dure.
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Un journal sur le revenu de base
RépondreSupprimerLe lancement de L'Inconditionnel, journal papier gratuit tiré à 60.000 exemplaires, est imminent!
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Le 30 octobre,
RépondreSupprimersoirée-débat sur les paradis fiscaux
Nous vous invitons pour une soirée-débat sur le thème des paradis fiscaux, autour de la pièce Elf, La Pompe Afrique de Nicolas Lambert, avec Guy Flury de l'atelier Banques et Finance du Collectif Roosevelt :
Jeudi 30 octobre à 20h45
Au Théâtre du Grand Parquet
35 Rue d'Aubervilliers
75018 Paris
Un imbroglio politico-judiciaire raconté par ses protagonistes. Les vraies paroles d’un procès qui nous regarde. Histoire de comprendre.
Pour en savoir plus sur la pièce: http://www.legrandparquet.net/elf-la-pompe-afrique/