lundi 9 avril 2018

C'est l'histoire d'un mec, il pleure...





















«Nous voulons venir, mais ils ne veulent pas de nous.
Nous voulons venir, mais ils refusent de nous recevoir.»
La Malienne Fatoumata Diawara 
rend un vibrant hommage  
à ces «hommes de l'aventure» 
que les Européens appellent trop souvent «clandestins».
Afrique: un. 
Europe: zéro.
A peine pointé... 









«La faute en incombe…
La faute en incombe…
La faute en incombe aux Européens.

Nos jeunes se lèvent et décident de migrer
pour partir à l'aventure chercher de l'argent.
Ils ont laissé leurs mères à la maison.
Ils ont laissé leurs pères à la maison.
Certains les appellent "clandestins".
Mais nous, on les appelle "hommes de l'aventure".
Je demande aux dirigeants: 
n'y a-t-il donc personne
pour les aider à rester chez eux?
Ala iyeh hey

Ils ont un, deux, trois, quatre, 
cinq, six, sept, huit, neuf…
Ils ont un, deux, trois, quatre, 
cinq, six, sept, huit, neuf…,
jusqu'à dix ans. 
Dix, dix, dix....

Nous voulons venir, mais ils ne veulent pas de nous.
Nous voulons venir, mais ils refusent de nous recevoir.

Ils ont un, deux, trois, quatre, 
cinq, six, sept, huit, neuf…
Ils ont un, deux, trois, quatre, 
cinq, six, sept, huit, neuf…,
jusqu'à dix ans… 

Beaucoup ont péri, beaucoup sont morts.
Beaucoup ont péri, beaucoup sont morts.
Beaucoup ont péri, beaucoup sont morts.
Beaucoup ont péri, beaucoup sont morts...

Je m'adresse aux dirigeants.
Si vous n'aidez pas les jeunes, ils prennent peur.
Ils ont peur de la honte. 
Ils ont peur de la mort.
Ils ont peur de la trahison.
Ils sont en train de partir se jeter dans les bras de la trahison.
L'aventure se termine mal pour eux.
Et je dis que la faute en incombe, 
la faute en incombe à…
(Beaucoup ont péri, beaucoup sont morts.
Beaucoup ont péri, beaucoup sont morts...)


Ils ont un, deux, trois, quatre,
cinq, six, sept, huit, neuf…
Ils ont un, deux, trois, quatre,
cinq, six, sept, huit, neuf…,
jusqu'à dix ans.»


(Fatoumata Diawara)



(1) 'Diawara Fatoumata, Clandestin (ici traduit en français), tiré de l'album Fatou, 2011 (réalisation: Remy Mazet et Abass Sow).


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